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30/08/2010

Une femme à Berlin

Je viens d'écouter Isabelle Carré

Et j'ai lu ce récit, ce témoignage, ce journal quotidien, l'horreur...

berlin2.jpg"Je n’ai encore jamais été aussi loin de moi-même, ni aussi aliénée à moi-même. Comme si tout sentiment était mort au-dedans. Seul survit l’instinct de survie.

"Chaque jour nouveau qui nous trouve en vie est un jour de triomphe". 

 

image7.jpg"La lumineuse comédienne Isabelle Carré nous livre le témoignage poignant d’une jeune femme allemande qui a vécu la prise de Berlin par les Russes en ’45. Un récit terriblement humain sur les conditions de ces femmes victimes méconnues des guerres, qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui, d’ici ou d’ailleurs…

Cette interprète sensible nous fait pleinement entendre la voix de cette femme qui – sans complaisance ni misérabilisme, sans plainte ni sans porter de jugement – nous emporte dans le cauchemar des violences faites aux berlinoises, mais aussi dans celui de toute une population civile livrée à la faim, à la destruction, à la mort. Un théâtre qui se fait mémoire. Essentiel!"

Avec Isabelle Carré
Auteur texte anonyme
Mise en scène Tatiana Vialle
Adaptation Tatiana Vialle

Production Théâtre du Rond-Point

 


AfficheBerlin.gifNOTE D'INTENTION

Dès la première lecture d' «Une femme à Berlin», témoignage anonyme d'une jeune Allemande qui raconte l'arrivée des Russes à Berlin en 1945, j'ai eu le sentiment qu'il était absolument nécessaire d'amener ce texte au théâtre. Parce que cette voix anonyme, au-delà d'une histoire singulière, nous parle de la condition des femmes pendant toutes les guerres et encore aujourd'hui : En Algérie, en Bosnie, en Tchétchénie, au Kurdistan, au Darfour, en Afghanistan, des milliers de femmes à travers le monde ont été, sont et seront les victimes méconnues des guerres.

La violence des Russes envers les berlinoises en 1945 nous ramène à d'autres violences plus contemporaines. Parce que ce témoignage nous offre aussi un regard nouveau sur ce traumatisme de l'histoire contemporaine qu'est la seconde guerre mondiale, nous raconte une Allemagne vaincue, un peuple en souffrance, exsangue, affamé, désemparé.
Parce qu'il y est aussi question de ma propre histoire puisque la légende familiale raconte un arrière grand-père qui se serait pendu à l'arrivée des Russes dans Berlin.

L'enthousiasme d'Isabelle Carré, son désir de s'emparer de ce personnage, de l'incarner m'ont définitivement décidée. Isabelle est une comédienne qui possède à la fois la fragilité du personnage et sa formidable force de vie. Je sais qu'ensemble nous arriverons à retrouver l'énergie qui se dégage du livre, cette incroyable capacité à décrire les situations les plus effroyables sans jamais se plaindre. Je sais aussi qu'avec elle le public sera au rendez-vous. Se posait alors la question de l'adaptation d'un texte qui n'était pas destiné au théâtre mais qui possède malgré tout une oralité certaine.

Il y a l'envie de rester au plus près de ce qui est écrit, de le restituer comme une confidence, un aveu. Sans donner un visage aux autres protagonistes du livre, les laisser prendre vie par les mots en restituant cette forme particulière du journal qui rend ce témoignage tellement poignant. Guidée par le souvenir du travail d'Anselm Kiefer au Grand Palais, j'imagine un décor assez simple, qui racontera l'univers de désolation de la guerre, maisons éventrées, murs en ruine, décombres, débris de vie, sans pour autant chercher de réalisme.

La lumière, le son et la musique évoqueront le traumatisme des bombardements dans cette succession de jours et de nuits que l'électricité ne bouleverse plus. Un projet donc : Faire entendre la voix de cette femme qui observe et décrit ceux qui l'entourent sans porter sur eux aucun jugement, quelle que soit la cruauté ou l'ignominie de ce à quoi elle assiste ou de ce qu'elle subit, et quel que soit son avis sur un monde ou de telles choses sont possibles, tout en questionnant également sa propre attitude et donc la barbarie du monde.

Tatiana Vialle

berlin.jpg


Commentaires

Décidément ...

http://eclats-de-dire.hautetfort.com/archive/2009/05/21/une-femme-a-berlin-journal-20-avril-22-juin-1945.html

Si tu as l'impression que je t'envahis, tu le dis : j'arrête ! (lol)

Écrit par : simone | 30/08/2010

Simone

Bien sûr que non!

Écrit par : noelle | 30/08/2010

Toujours très poignant......"victimes méconnues" !

Écrit par : alsacop | 30/08/2010

Quelle connerie la Guerre !
ou
Quelle connerie les Hommes ?

Écrit par : Z'Yves | 31/08/2010

Les hommes, pendant la guerre ou tout est permis...

Écrit par : noelle | 31/08/2010

Laissons la première citation à Prévert et conservons la seconde, effectivement, " "quelle connerie les Hommes." Enfin ... certains - Bizarre que le pacifisme n'ait jamais été pris au sérieux. Je suis toujours indignée quand je vois que figurent aux magasins de jouets des mitraillettes en plastique et autres symboles bellicistes. Or nous savons tous qu'il n'y a à cela qu'une seule raison : l'industrie de la guerre est de loin ce qui rapporte le plus aux Etats. En regard, la vie de milliers d'hommes (voire plus) ne vaut pas un pet de lapin.

Écrit par : simone | 31/08/2010

Il faut souhaiter que les jeunes se déplacent au théâtre,s'engageront-ils peut-être sur la nécessité des valeurs liées à la citoyenneté tout court dans un premier temps ,valeur de tolérance et du respect de l'autre ?
Danc ce cas présent il s'agit d'une mémoire collective,celle des victimes et puis il y a la mémoire combattante,celle des lieux marqués au fer rouge par les conflits.
Malheuereusement l'équilibre entre la paix et la guerre demeure fragile et est capable de la plus grande violence.
Certains meurent au champ d'honneur...
D'autres meurent au champ d'horreur...

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 31/08/2010

Beaucoup trop au champ d'horreur....

Très bel hommage que cette pièce, nécessaire, je ne sais pas si on peut arrêter la barbarie du monde...

Écrit par : noelle | 31/08/2010

Je voulais te répondre hier mais l'actu....
Mon père, pacifique, refusait les jouet de guerre. Cela ne m'empêchais pas de transformer un morceau de bois en fusil...
Cependant, je suis aussi pacifiste et j'ai transmis ces valeurs à mes enfants.

Il me viens une petite idée qui me taraude depuis bien longtemps.
Pourquoi les hommes, à partir du moment qu'ils se regroupent, Militaires, Policiers, Pompiers, Internes, ... deviennent ils cons ?

Écrit par : Z'Yves | 01/09/2010

Yves

Hier, dans le journal, quelques lignes sur la mort d'un jeune homme, 20 ans,tué par ses copains, comme çà ,par jeux, un petit village en Provence....

j'ai de suite pensé au livre de Jean Teulé, terrible histoire et vraie

"Dans Mangez-le si vous voulez",Jean Teulé raconte la journée tragique de ce jeune homme, victime d’une foule devenue folle. Un fait divers terrible mais bien réel qu’il raconte d’une façon extraordinaire.

Cette journée commençait bien pour Alain de Monèys,28 ans, des projets plein la tête et doté d’un caractère bon, joyeux, généreux, attentif à chacun. Enfin, l’homme idéal, apprécié de tous.

Entre deux rencontres sympathiques à la Foire d’Hautefaye (Périgord), distillés subversivement, Jean Teulé apporte quelques couleurs sombres à cette scène paisible. Le théâtre se ressert et au fil des discussions un mot est retenu par la foule " prussien". Point de départ d’une envolée d’hystérie et de folie meurtrière. "Venez on a chopé un prussien".

Jean Teulé raconte pas à pas toutes les étapes de cette mise à mort .

Alors, appelle çà comme tu veux....

Écrit par : noelle | 01/09/2010

J'ai lu le livre de Teulé, impressionnant et j'avais présenté "Une femme à berlin" : si je comprends bien, on en fait un film ?

Écrit par : Rosa | 02/09/2010

Pardon ! Théâtre, ce qui signifie qu'on ne le verra pas...

Écrit par : Rosa | 02/09/2010

Rosa

Peu de chance, oui, de voir la pièce et Teulé, redoutable! ce récit, une horreur! heureusement il y a son humour!

Écrit par : noelle | 03/09/2010

Les commentaires sont fermés.