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16/04/2013

Kampuchéa

kampuchea.jpg

j'ai lu

La révolution Khmère rouge  racontée par Patrick Deville, "une Utopie meutrière"

Un récit passionnant, brillant et ....terrifiant !

Difficile de comprendre commment ces jeunes étudiants idéalistes deviennent des barbares !

Pour ces étudiants   "A Paris c'est plutôt la belle vie, ils se promènent boulevard St Germain....lisent le monde aux terrasses des cafés en fumant des cigarettes blondes....voient defiler l'élégant ciseau des jambes sous les jupes. Ils sont jeunes, assis au soleil, rêvent de la révolution.

La terreur peut naître ainsi ( un extrait )

La terreur est le bras armé de la vertu.


"Souvent les partis révolutionnaires, après l'effervescence ,deviennent bureaucratiques et lents, administratifs, tatillons, aiment les tampons.

Au Kampuchéa

Nom du Cambodge , pays entre la Thaïlande et le Laos et le Vietnam, bordé par le golf du Siam



Autre extrait, p.33


 

Kampuchéa 2.jpgLes villes sont vidées de leurs habitants. Ne rien emporter. Ne rien fermer. Montres, stylos, lunettes, sont collectés. L'argent est jeté. Les billets brûlés. Brûlés aussi les imprimés, les titres de propriété, les diplômes, les papiers d'identité, les permis de conduire. Plus d'activités législatives.

Plus de propriété privée ni de tribunaux, plus d'écoles, plus de cinémas, plus de libraires, plus de cafés, plus de restaurants, plus d'hôpitaux, plus de commerces, plus d'automobiles, ni d'ascenseurs, ni cosmétiques ni glaciers, ni magazines ni courrier ni téléphone, ni vin blanc, ni brosse à dents. Plus de téléviseurs ni appareils ménagers, magnétophones, horloges, réfrigérateurs, boîtes de conserve, médicaments, vêtements d'importation, livres. La vie collective, les repas pris en commun. Briser une cuiller ou une pousse de riz est un crime passible de la mort, tout comme l'adultère et la consommation de boissons alcooliques.

Fusillés les quelques garçons aux cheveux longs et lunettes de soleil. Renvoyés chez eux après humiliations, tous les étrangers.


 

"Plus de médecins, de bonzes, de putes, d'avocats, d'artistes, d'opticiens, de professeurs, d'étudiants."

kampuchéa 4.jpg

 

 

 

"Henri Mouhot poursuit un papillon, son filet à la main, se cogne la tête, lève les yeux, découvre les temples d'Angkor. C'est l'année zéro de ce récit.
Pavie fait élever le tombeau de Mouhot à Luang Prabang, ouvre à Paris l'École cambodgienne, conseille le futur roi Monivong auquel succède Sihanouk, renversé par Lon Nol, lui-même chassé par Pol Pot. C'est une histoire brève, et française, de Mouhot jusqu'aux Khmers rouges.
Pour l'écrire, le narrateur entreprend de remonter le fleuve Mékong sur les traces du La Grandière, depuis son delta jusqu'aux frontières de la Chine."



 


 "L'auteur se rend au procès de Douch, le plus grand tortionnaire politique de l'histoire. Ce vieillard déconcertant récita le poème d'Alfred de Vigny sur la mort du loup au début de sa comparution. Un Cambodgien pétri de culture française dont les complices n'hésitèrent pas à appliquer à la lettre les idées utopiques de Rousseau en vidant les villes de leurs habitants. La France, patrie des droits de l'homme, a enfanté d'un monstre politique. Pol Pot ne se réclamait-il point des révolutionnaires de 1789 ? Il est des faits historiques dérangeants que l'on voudrait bien cacher sous le tapis, mais les derniers rescapés du camp de torture S21 sont encore là pour témoigner.


Ce procès historique est le point de départ d'une enquête fouillée nous menant aux lointaines origines du drame." ( source Babelio)


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 "Les khmers rouges

pas même le record du siècle. un ou deux millions de morts en quatre ans. Six millions dans les camps nazis. Vingt au goulag. Cinquante peut-être dans la Chine

de Mao." p. 252

Une histoire d'hommes. Des hommes dans des pays en guerre, même violence, même cruauté, même férocité...

Dernières lignes de l'auteur   "dès lors que nous ne sommes ni emprisonnés, ni déportés,, ni suppliciés,  ni réduits en esclavage , il n'y a décidément rien à leur reprocher.

 


 

 



Commentaires

heu... ça fait froid dans le dos, et redresser les cheveux sur la tête... C'est bien de rappeler de temps en temps comment naissent les révolutions, et les horreurs qu'elles engendrent...

Écrit par : eva | 16/04/2013

J'ai du mal maintenant à lire ce genre de livres mais il faut dire que j'ai beaucoup suivi ces évènements, tristes exemples de la folie meutrière des hommes au nom des idéologies. A bientôt Noëlle, je pars vers les chemins de Haute-Provence. Bises.

Écrit par : Louis-Paul | 17/04/2013

Pour entrer dans le livre il vaut mieux avoir suivi les évènements, pas très facile à lire... oui Eva, "çà fait froid dans le dos " !

Louis -Paul , belles balades sur tes chemins de haute- Provence !

Bises Eva

Écrit par : noelle | 17/04/2013

JE pense que j'aurais vraiment du mal à lire ce genre de récit l'atrocité est une chose trop commune pour s'en repaitre dans un livre même si je comprends le besoin de Mémoire et la nécessité du témoignage

Écrit par : Jipes | 17/04/2013

J'ai du mal avec ces récits de monstres, surtout qu'il y en a encore. Bonne soirée, ici il fait beau soleil enfin.

Écrit par : Solange | 17/04/2013

Jipes

je suis d'accord avec toi," l'atrocité est une chose trop commune" mais se "repaitre" n'est pas le mot, il rappelle des évènements de l'histoire, des morceaux d'histoire, l'histoire de la Cochinchine du Vietnam, du Cambodge, du Laos, de la colonisation, des trois guerres d'indochine…
Patrick Deville, je l'ai découvert avec Peste et Cholera, j'avais aimé...

Et du soleil, grand soleil ici aussi !

Solange, Jipes, bonne soirée , bises

Écrit par : noelle | 17/04/2013

@Eva
"comment naissent les révolutions, et les horreurs qu'elles engendrent"
je pense qu'il ne faut pas généraliser d'une part et d'autre part ne pas oublier comment étaient traités les peuples avant les révolutions. Ce n'est pas la révolution le problème, c'est "l'après", la construction d'une démocratie.

Écrit par : Louis-Paul | 17/04/2013

Le problème , c'est "la barbarie" qui est là depuis des siècles...

Écrit par : noelle | 17/04/2013

Ro la la, tu lis plus que moi Noelle, je n'ai jamais le temps, ou du moins je ne sais pas le trouver...des bisous et bonne journée...

Écrit par : le Pierrot | 18/04/2013

oui, le problème, c'est la barbarie, avant, pendant, après... le problème aussi c'est que (même s'il ne faut pas généraliser) les grands réformateurs finissent toujours par devenir de gros tyrans...

Écrit par : eva | 20/04/2013

Les commentaires sont fermés.