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22/10/2013

Le poème de l'olive


 Ce temps des olives.

Je ne connais rien de plus épique. Giono

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De la branche d'acier gris jusqu'à la jarre d'argile, l'olive coule entre cent mains, dévale avec des bonds de torrents, entasse sa lourde eau noire dans les greniers, et le vieilles poutres gémissent sous son poids dans la nuit. Sur les bords de ce grand fleuve de fruits qui ruissellent dans les villages, tout notre monde assemblé chante.

 

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Il y a d'abord les blondes chansons des jours clairs et le basson des vieilles femmes, et celle qui détonne, et tous ceux des vergers crient : « Oh là, oh, là, quel mal d'oreilles », crient à en faire sonner la colline et les derniers, là-haut, vers les bois sauvages, lèvent les bras pour montrer qu'ils ont entendus. Il y a la limpide clarinette des jeunes filles et les garçons à peine mûrs qui chantent comme des scies, mais, tout ça, tant bien marié que c'en est comme du petit lait et des sorbes. De ce temps, Virgile est là dans les olivettes avec sa palme, se promenant à petits pas, un mot doux pour chaque chose, l'âne gris qui se frotte les poils dans les chardons, la mule un peu folle qui fait les quatre cents coups pour le cheval de Marius, et le cheval ne la regarde même pas; la verdelette petite herbe qui sera le blé; le poil en brosse des haies mortes avec une fleur rouge au cœur, provenceolivier.jpg


une fleur dont on ne sait pas le nom parce qu'il y a tant d'épines et qu'on ne peut pas la prendre. Il y a Virgile et ce bel habit de fil de lin, une chose tant propre qu'on voudrait avoir le cœur fait de ça : un coup de savon, un plongeon au ruisseau, et net et beau, plus de soucis. Si l'air est âpre c'est tant pis. Ça c'est le temps de la cueillette, le temps où l'on trait l'arbre comme on ferait pour traire une chèvre, la main à poignées sur la branche, le pouce en l'air, et puis, cette pression descendante. Mais, au lieu de lait, c'est l'olive qui coule.


 

Photos trouvées sur le net

giono,poème

Christian Jequel, peinture au couteau


 

 

15:02 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : giono, poème

Commentaires

J'aime le récit très intéressant, une cueillette que nous n'avons pas ici. et les peintures sont magnifiques.

Écrit par : Solange | 22/10/2013

Solange , peintures magnifiques mais je n'ai pas trouvé l'auteur !
Giono, j'adore !
Bises Solange

Écrit par : noelle | 22/10/2013

Giono est un magnifique écrivain qui sait mettre la Provence à l'honneur. Les photos sont très colorées. Bises Noëlle et belle journée

Écrit par : danae | 23/10/2013

Je connais le dernier peintre : Jequel ! un as du couteau...

Écrit par : anne | 23/10/2013

Anne
Merci, je viens d'aller voir ! elles sont toutes magnifiques ! et je viens de lire "

Cette année, Christian Jequel, peintre marseillais de renommée internationale, maître incontesté du figuratif au couteau et figure de la peinture provençale contemporaine sera l'invité d'honneur de ce salon. .." exposition à Wissembourg
Bises

Écrit par : noelle | 23/10/2013

Les commentaires sont fermés.