10/11/2010
Une forme de vie
"Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau :
Chère Amélie Nothomb,
Je suis soldat de 2e classe dans l'armée américaine, mon nom est Melvin Mapple, vous pouvez m'appeler Mel. Je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre, il y a plus de six ans. Je vous écris parce que je souffre comme un chien. J'ai besoin d'un peu de compréhension et vous, vous me comprendrez, je le sais.
Répondez-moi. J'espère vous lire bientôt.
Melvin Mapple
Bagdad, le 18/12/2008 "
Alors commence une longue et incroyable correspondance.
Un Nothom surprenant et déroutant
Melvin Mapple, obèse et boulimique, se raconte
Elle nous parle de l'écriture " un artiste qui ne doute pas est un individu aussi accablant qu'un séducteur qui se croit en pays conquis"
Elle nous parle du plaisir de nouer une relation mais aussi de l'imposture
On apprend qu'elle est allergique au mépris, à tous les mépris...
C'est féroce, ironique et drôle
Autobiographie ? autofiction? je ne vais pas raconter l'histoire de ce soldat de deuxième classe, affecté à Bagdad
« Le gras humain sera à George W. Bush ce que le napalm fut à Johnson
» écrit-elle,
Elle va lui conseiller de transformer son obésité en forme d’art. Devenu Body Art, Melvin se considère comme un artiste, dorénavant : « c’était la conquête du vide par l’obésité : grossir annexait le néant
».
«les gens sont des pays. Il est merveilleux qu’il en existe tant et qu’une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles si neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l’hostilité apparaît aussitôt. Il n’y a que deux solutions : la guerre ou la diplomatie
».
13:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : une forme de vie, amélie nothom, livre