31/05/2007
FESTIVAL DE CANNES
Filmé de manière simple et sans artifice, sobre et sans sentimentalisme, "Quatre mois, trois semaines et deux jours" se situe dans la droite ligne des films en prise avec la réalité, tels que "Rosetta" ou "L'enfant" des frères Dardenne, deux fois Palme d'or en 1999 et 2005. Il raconte comment deux étudiantes, qui partagent une chambre dans une cité universitaire, organisent une rencontre avec un homme surnommé "Monsieur Bébé", pour un avortement clandestin dans une chambre d'hôtel, dans la Roumanie de 1987 où, contrairement au reste de l'Europe de l'Est, cela était interdit.
"Le cinéma divertit mais le cinéma fait aussi réfléchir sur le monde. Et Cannes est un équilibre fragile entre ces deux réalités", avait résumé Jane Fonda peu avant l'annonce du vainqueur
Ce cinéaste de 39 ans, ancien assistant de Bertrand Tavernier, a réalisé avec "Quatre mois, trois semaines et deux jours" son deuxième film après "Occident" présenté en 2002 à la Quinzaine des réalisateurs. Il a émis le souhait que sa récompense amène "un bien plus large public" à son film dont la sortie, prévue à l'origine pour l'année prochaine en France, devrait être avancée.
Son succès transforme en triomphe roumain ce 60e Festival puisque, la veille, c'est un autre film de ce pays qui avait remporté le prix de la section parallèle officielle Un Certain Regard: "California Dreamin"', premier long métrage de Cristian Nemescu, 27 ans, décédé dans un accident de voiture peu après la fin du tournage.
L'an dernier, le film "12h08 à l'est de Bucarest", de Cornéliu Porumboiu, avait gagné la Caméra d'or récompensant le meilleur premier long métrage. Et il y a deux ans, un autre film roumain, "La mort de Monsieur Lazarescu", de Cristi Puiu, avait déjà remporté le prix d'Un Certain Regard.
Les autres favoris et chouchous des journalistes et spectateurs pendant ces 12 jours de festival, films moins tristes et plus ouverts au grand public, ont obtenu des prix secondaires: le Prix du scénario pour "De l'autre côté", du Germano-Turc Fatih Akin; celui de la mise en scène pour "Le scaphandre et le papillon", film français réalisé par l'Américain Julian Schnabel; et celui du Jury pour le dessin animé "Persepolis" de l'Iranienne Marjane Satrapi et du Français Vincent Paronnaud, prix partagé avec l'austère "Lumière silencieuse" du Mexicain Carlos Reygadas.
Le jury a enfin usé de ses prérogatives pour ajouter au palmarès un "Prix du 60e anniversaire", remis à l'Américain Gus Van Sant "pour une carrière mais pour un très beau film aussi" ("Paranoid Park"), a dit Stephen Frears. L'un des grands oubliés du palmarès, qui avait séduit beaucoup de festivaliers, est "No Country For Old Men" des frères américains Joel et Ethan Coen.
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26/05/2007
Une cellule à soi
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Isabelle Rüf, Samedi 17 février 2007 | |||
Il y a trop de monde dans les prisons. Un peu partout dans le monde et particulièrement en France où une campagne a été lancée pour alerter l'opinion sur les conditions de détention et demander le numerus clausus. 9m2 est un ouvrage collectif coédité par Actes Sud et une maison de Vevey, Le Cadratin. Porté par Karelle Ménine, qui signe aussi un beau texte, le projet réunit deux fois neuf auteurs: neuf écrivains, autant d'artistes (peintres, photographes, dessinateurs). 9m2, c'est la surface d'une cellule, un espace pour une personne, pas pour deux ou trois ou plus. Cet espace, Cabu et Honoré le dessinent. Jane Atwood, Raymond Depardon le photographient. Ernest Pignon-Ernest, Georges Rousse, le graphiste suisse Ruedi Baur le transposent. Tardi et Thierry Maricourt offrent un extrait d'un ouvrage commun: Frérot Frangin. Florence Aubenas écrit la lettre d'un ancien gardien à un jeune: «Sur 100 détenus, 60 reviennent. Est-ce que tu connais un service public qui marche plus mal?» Didier Daeninckx se souvient de Victor Hugo, des 9m2 de la cellule dans Le Dernier Jour d'un condamné. Marie Depleschin écoute Martine qui a attendu Philippe pendant trente ans. Nancy Huston fait pousser dans la cellule un jardin d'amour en forme de poème. Le géopoliticien Gérard Chaliand rappelle le témoignage de Georges Arnaud, l'auteur du Salaire de la peur, Prison 53, pour constater que rien n'a changé. Michel Onfray en appelle à une prison qui soit «une machine à construire du bonheur social pour le «coupable» comme pour la «victime», et non plus un «genre de cercueil social». Un dossier de chiffres, de faits, de témoignages, d'arguments, de textes de lois complète cet ouvrage militant, très élégamment édité. Il concerne la France mais les questions qu'il soulève dépassent ce cadre. Un artiste ne fait pas le printemps mais neuf ou dix-huit, ça pourrait. Nous avons tellement proféré les mêmes paroles, relaté les mêmes constats, perdu les mêmes combats, nous avons tellement parlé pour n’être pas entendu et finalement pour ne rien dire que nous avons appelé à l’aide des plus légers que nous. Et comme un artiste ne fait pas le printemps, nous en avons appelé dix-huit. Deux fois neuf. Neuf pour écrire, neuf pour imager. Il n’y a pas d’inéluctabilité à entasser plusieurs personnes dans une même place de prison. Nous construisons des digues, des barrages à la barbarie et voilà que les courants de la vulgarité et de l’obscénité les emportent comme fétu de paille. Nos entreprises sont toujours à recommencer et nous n’apportons guère en prison que des oranges. Nous voulons un monde avec moins de prisons et plus d’oranges. Nous voulons le même respect pour tous, sans distinction et avec élégance. En faveur de Trop c’est trop, Campagne pour le respect du numerus clausus en prison, Karelle Ménine a eu l’idée de cet ouvrage et l’a porté, des écrivains et des plasticiens l’ont signé, Jean-Renaud Dagon en a fait un bel objet et Acte Sud le fait circuler. Il y a donc des chaînes qui libèrent. Alors, un jour, un jour viendra, couleur d’orange". |
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25/05/2007
L'arrivée d'un proche de Nicolas Sarkozy à TF1 provoque des remous
L'arrivée annoncée de Laurent Solly, 36 ans, ex-directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy, à la direction de TF1 (groupe Bouygues), soulève un tollé à gauche et chez plusieurs syndicats de journalistes, qui dénoncent une "berlusconisation" du régime.
Le groupe Bouygues a annoncé mardi que Laurent Solly, chef de cabinet de M. Sarkozy jusqu'à son départ du ministère de Intérieur en mars, intégrerait "en temps voulu" la direction générale de TF1. Selon une source proche du dossier, il prendra les fonctions de directeur général adjoint de TF1 dans la deuxième quinzaine de juin aux côtés de Nonce Paolini, nouveau patron de la chaîne.
Cette annonce, précédée par une déclaration en ce sens au quotidien Libération du responsable de la communication de l'Elysée Franck Louvrier, a provoqué de vives réactions du PS et du PCF.
Les deux partis avaient déjà dénoncé pendant la campagne la "collusion" entre le candidat de l'UMP et les groupes de médias Bouygues et Lagardère, dirigés par des proches de M. Sarkozy.
"On est vraiment dans la méthode Berlusconi et cette collusion des grands médias et du pouvoir politique est complètement indécente", a estimé mercredi Faouzi Lamdaoui, secrétaire national à l'Egalité du Parti socialiste.
Benoît Hamon, porte-parole du PS, affirme pour sa part que "la parole des socialistes est difficilement audible" car "ce que beaucoup craignaient, la collusion entre certains médias et le pouvoir politique, se révèle une réalité".
Le porte-parole du PCF, Olivier Dartignolles, a fustigé une "présidence totalement décomplexée au fort relent berlusconien" qui "se fixe comme objectif (...) d'anesthésier l'opinion publique en contrôlant les grands moyens d'information".
Plusieurs syndicats sont montés au créneau.
Le syndicat national des médias SNM-CFDT craint une "nouvelle ère étouffante pour l'information", évoquant la nomination de M. Solly à TF1 et "le choix de plusieurs éditorialistes de passer du côté des cabinets".
Trois journalistes, Catherine Pégard (Le Point), Myriam Lévy (Le Figaro), et Georges-Marc Benamou (La Provence et Nice Matin) ont été nommés la semaine dernière conseillers de presse à Matignon et à l'Elysée.
"Concentrée, noyautée, la presse court aujourd'hui le danger de devenir bâillonnée", selon la CFDT, qui "souhaite qu'une intersyndicale puisse se former afin d'exercer une vigilance qui apparaît désormais indispensable".
La CFDT critique également la perquisition au Canard Enchaîné dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Clearstream, les liens entre le président Sarkozy et l'homme d'affaire Vincent Bolloré, ainsi que le retrait d'un article du Journal du Dimanche, propriété de Lagardère, sur l'abstention de Cécilia Sarkozy.
Le JDD avait renoncé, le 13 mai, à publier un article révélant que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté le 6 mai. Dans une lettre ouverte à Arnaud Lagardère, les journalistes avaient dénoncé une "censure inacceptable".
Pour le SNJ-CGT, la nomination "choquante" de Laurent Solly va "accroître les soupçons de mise au pas de l'information dans une chaîne déjà largement suspecte d'avoir fait la promotion du candidat de la droite ultralibérale".
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) a estimé lui aussi "extrêmement choquante" la nomination à la direction de TF1 de Laurent Solly, estimant qu'elle "va mettre un peu plus à mal le lien de confiance entre les citoyens et cette chaîne de télévision".
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18/05/2007
"IDENTITE NATIONALE" NE PASSE PAS AUPRES DES CHERCHEURS
Première vague suscitée par la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale: huit chercheurs associés depuis 2003 au projet de Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) ont démissionné avec fracas vendredi. A leurs yeux, la création de ce ministère remet en cause l'objectif de cette cité qui avait été décidée "au lendemain des élections présidentielles de 2002, à l’occasion desquelles les Français avaient signifié leur refus de la tentation xénophobe".
"Les mots sont pour le politique des symboles et des armes", soulignent les signataires dans leur communiqué de démission. "Or il n’est pas dans le rôle d’un Etat démocratique de définir l'identité. Associer "immigration" et "identité nationale" dans un ministère n'a jamais eu de précédent dans notre République: c’est, par un acte fondateur de cette présidence, inscrire l’immigration comme "problème" pour la France et les Français dans leur être même".
Pour les signataires, parmi lesquels l'historien Patrick Weil, spécialiste de l'immigration au CNRS, Gérard Noiriel, de l'EHESS, ou Patrick Simon, démographe de l'INED, "ce rapprochement s’inscrit dans la trame d’un discours stigmatisant l’immigration et dans la tradition d’un nationalisme fondé sur la méfiance et l’hostilité aux étrangers, dans les moments de crise. Là où le pari de la CNHI était celui du rassemblement tourné vers l’avenir, autour d’une histoire commune que tous étaient susceptibles de s’approprier, ce ministère menace au contraire d’installer la division et une polarisation dont l’histoire a montré les ravages". La Cité, présidée par l'ancien ministre Jacques Toubon auquel les chercheurs rendent hommage, doit ouvrir ses portes courant 2007.
Pierre haski rue 89
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17/05/2007
Paris: expulsions quotidiennes dans le XXe
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14/05/2007
60e Festival de Cannes
'Bientôt 60 ans ? C'est si jeune pour un festival ! A peine le temps qu'il a fallu à Alfred Hitchcock pour laisser s'échapper des colombes au-dessus des marches du palais, le temps d'un tour de canne entre les mains de Charlie Chaplin, d'une ovation sans fin à Ingmar Bergman sacré Palme des Palmes, le temps du 'Tourbillon de la vie' fredonné à l'oreille de Jeanne Moreau... Qui s'étonnera qu'enhardi par de tels souvenirs d'enfance, le festival ne perde rien de son exigence, de ses ambitions, de son enthousiasme ? '
Gilles Jacob
Le Festival de Cannes fêtera en 2007 ses 60 ans. Une édition anniversaire qui promet de nombreuses surprises sous la présidence du réalisateur anglais Stephen Frears. C'est la comédienne Diane Kruger qui sera maîtresse de cérémonie, succédant à Vincent Cassel.
Les films d'ouverture et de clôture seront 'My Blueberry Nights', de l'habitué de la Croisette Wong Kar-Wai et 'L'Age des ténèbres', de Denys Arcand.
Le Festival de Cannes dit "moteur" mercredi en lançant une 60e édition, du 16 au 27 mai, qui se veut tournée vers l'avenir avec 22 films du monde entier, mais aussi des paillettes et les stars de Hollywood drainées par le film de Steven Soderbergh "Ocean's 13".
Mercredi soir, Wong Kar-wai, le cinéaste chinois de Hong Kong, président du jury l'an dernier, dévoilera "My blueberry nights", son premier film en anglais, un road movie au féminin tourné aux Etats-Unis, où l'auteur de "In the mood for love" donne son premier rôle à la chanteuse de jazz américaine Norah Jones.
Dans la compétition pour la Palme d'or, le film affrontera le meilleur du cinéma américain : Gus Van Sant - Palme d'Or en 2003 avec "Elephant" - qui présente "Paranoïd Park", adapté d'un roman de Blake Nelson, "une sorte de Crime et Châtiment au lycée", promet l'auteur.
Cannes accueille aussi Ethan et Joel Coen, seize ans après la Palme d'Or à "Barton Fink", avec "No country for old men", une cavale au Texas tirée d'un roman de Cormac McCarthy.
En compétition aussi, les Américains "Death Proof", de Quentin Tarantino, où un psychopathe tue des femmes avec sa voiture, "Zodiac" de David Fincher et "We own the night" de James Gray.
Le documentaire "Sicko" de Michael Moore dévoilera, hors compétition, les carences du système de santé outre-Atlantique, le 18 mai.
"Ocean's 13" de Steven Soderbergh, troisième volet des aventures des "braqueurs cool", montré le 24 mai, hors compétition lui aussi, donnera à la Croisette son quota de stars: Catherine Zeta-Jones, George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Al Pacino et Andy Garcia.
Parmi la moitié des 22 cinéastes en compétition qui n'ont jamais brigué la Palme, figurent le Roumain Christian Mungiu, 38 ans, qui dévoilera son deuxième long-métrage, "Quatre mois, trois semaines et deux jours".
Le réputé cinéaste russe Alexandre Sokourov présente "Alexandra", sur les ravages de la guerre en Tchétchénie, et son compatriote Andrey Zvyagintsev, son film "Izganie".
Parmi les autres nouveaux venus figurent Raphaël Nadjari, 35 ans, dont "Tehilim", tourné à Jérusalem, montre les effets de la disparition du père sur une famille, et Marjane Satrapi, qui a adapté sa BD à succès "Persépolis", le récit, sur un mode intime, de la révolution islamique en Iran.
Le jeune Allemand d'origine turque Fatih Akin ("Ours d'or" à Berlin pour "Head on") présente "De l'autre côté".
Le Serbe Emir Kusturica, déjà distingué par deux Palmes d'Or, revient à Cannes avec "Promise me this".
Côté productions françaises, Catherine Breillat présente "Une vieille maîtresse", récit d'une passion fatale au 19e siècle, Christophe Honoré sa comédie musicale "Les chansons d'amour" et l'Américain Julian Schnabel "Le scaphandre et le papillon", tiré de l'autobiographie de Jean-Dominique Bauby, paralysé après un accident cérébral.
L'Asie sera représentée par les cinéastes coréens Lee Chang-dong, qui signe "Secret sunshine" et Kim Ki-duk, "Breath", ainsi que par la Japonaise Naomi Kawase, venue avec "La forêt de Mogari".
Pour fêter cette 60e édition, le film "Chacun son cinéma", composé de courts-métrages signés par 35 cinéastes de renom, sera projeté le 20 mai.
Des hommages seront rendus aux réalisateurs Claude Lelouch, Ermanno Olmi et Volker Schlöndorff, ainsi qu'aux comédiens Jane Birkin et Henry Fonda.
La Palme d'or - revenue l'an dernier à "Le vent se lève" de Ken Loach - sera décernée par un jury présidé par son compatriote Stephen Frears, où figure le Prix nobel de littérature 2006, Orhan Pamuk.
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09/05/2007
La croisière maltaise de Sarkozy fait des vagues dans les journaux
Moins de trois jours après son élection à la présidence de la République, l'escapade au large de Malte de Nicolas Sarkozy suscite mercredi une polémique dans la presse française, qui peine à justifier sa "luxueuse" croisière à bord du yacht du milliardaire Vincent Bolloré.
"Allez, on se lâche!", s'offusque L'Humanité sous la plume de Patrick Apel-Muller. "Finie la voix vibrante des meetings évoquant les ouvriers délaissés par tous ou la France qui se lève tôt", poursuit-il. Plus mesuré, Laurent Joffrin estime dans Libération que sans y penser, "Nicolas Sarkozy illustre de manière inopinée l’idée d’une droite décomplexée. Il faudra sans doute s’y faire".
Il affiche ostensiblement "un goût immodéré pour le grand luxe". "À la façon d'un nouveau riche qui aurait remporté la cagnotte du loto. Mais L'Élysée n'est pas la Française des jeux", ironise Jean-Christophe Giesbert dans La Dépêche du Midi. "Une façon d'étaler l'argent qui rappelle Silvio Berlusconi", insiste Jean-Marcel Bouguereau (La République des Pyrénées). A peine élu, "il oublie Blum et Jaurès, ce qui ne constitue pas une surprise", assène Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain.
Pour Jacques Camus, il n'y aurait rien à redire à la volonté du futur président de "décompresser" dans les meilleures conditions. Cependant, l'éditorialiste de La République du Centre explique que "la retraite monastique annoncée a tourné à la croisière de luxe. Ce changement de cap altère l'image donnée dimanche soir par un Nicolas Sarkozy, rassembleur et humble". Mais le président fraîchement élu aime ceux qui "réussissent", justifie Patrick Fluckiger (L'Alsace).
Sans vraiment entrer dans la polémique, Le Figaro parle de "changement" de programme entre la villégiature en Corse initialement prévue et "l'équipée nautique qui inquiète nombre des amis de Nicolas Sarkozy".
Il nous fait comprendre qu'"il sera notre premier président à l'américaine": c'est un "grand admirateur d'un pays où l'argent et le luxe s'affichent comme signes obligatoires de la réussite", justifie Bernard Revel dans L'Indépendant du Midi.
Pour conclure, la retraite maritime de Nicolas Sarkozy au large de Malte a certes "ralenti la vague", "mais l'intention du nouveau président demeure d'engager très vite le changement", tente de rassurer François Ernenwein dans La Croix.
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03/05/2007
NICOLAS SARKOZY
« Travailler plus pour gagner plus »
A défaut de proposer une revalorisation globale des salaires, Nicolas Sarkozy prétend offrir à chaque salarié la « liberté » de gagner plus en travaillant plus. Ce slogan, qui semble marqué au coin du bon sens, est une triple escroquerie. - Si les revenus d’un tiers des salariés n’atteignent pas le SMIC, c’est effectivement qu’ils ne travaillent pas suffisamment, mais ce n’est pas un choix ! Ils subissent des temps partiels imposés ou enchaînent les contrats d’intérim et les CDD. - Le droit de travailler plus existe déjà dans une limite fixée, depuis la loi Fillon, à 220 heures annuelles. Après avoir réduit la rémunération de ces heures supplémentaires (de 25% à 10%), M. Sarkozy propose à présent d’alléger les prélèvements (cotisation sociale et impôts) dont elles font l’objet, mettant ainsi l’augmentation de leur pouvoir d’achat à la charge des salariés eux-mêmes ! - En réduisant à néant le coût pour l’employeur des heures supplémentaires, cette mesure fera disparaître une incitation à l’embauche. Certains salariés seront contraints de travailler au-delà de la durée légale au détriment de ceux qui n’ont pas assez de travail pour vivre. Le même discours prétend compenser la perte de revenu des retraités associée à l’allongement de la durée légale des cotisations (loi Fillon 2003) en autorisant les salariés à travailler au-delà de 60 ans ou à cumuler retraite et salaire. Mais dans la réalité, deux salariés du privé sur trois atteignant 60 ans ne sont plus en activité : ils sont au chômage, en arrêt maladie ou en invalidité. Là encore, cette cessation d’activité n’est pas le résultat d’un choix !La prétendue « liberté de travailler plus pour gagner plus » signifie la mise en concurrence des individus les uns contre les autres, salariés, chômeurs ou retraités. Aucune conquête sociale, aucune amélioration durable des conditions salariales n’a jamais été obtenue sans une action collective et solidaire (salaire minimum, congés payés, retraites, etc.)
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01/05/2007
MAI 68 NICOLAS SARKOSY PERSISTE ET SIGNE
Le candidat UMP a réitéré mardi ses propos sur une "idéologie qui a conduit au nivellement, à la suppression des notes, à la suppression des classements...". François Chérèque prévient qu'il défendra "bec et ongles" la reconnaissance des organisations syndicales dans les entreprises, un des résultats de Mai 1968.
Lors d'un déplacement mardi 1er mai dans le Finistère, Nicolas Sarkozy a réitéré ses propos sur l'héritage de mai 1968. "Si le bilan (de mai 1968) est à faire, il n'est pas positif à mes yeux", a déclaré le candidat UMP, qui a critiqué une "idéologie qui a conduit au nivellement, à la suppression des notes, à la suppression des classements, à l'abaissement du niveau des diplômes, au non-respect des professeurs par les élèves".
"Je maintiens ce que j'ai dit: entre l'école de 68 et l'école de Jules Ferry j'ai choisi: c'est celle de Jules Ferry", a-t-il affirmé.
De plus, "la loi sur la contraception a été votée en 1967 par Lucien Neuwirth. On ne peut quand même pas dire qu'une loi votée en 1967 est arrivée grâce aux événements de 1968. C'est quand même incontestable", a-t-il indiqué, ajoutant: "Et l'interruption volontaire de grossesse, c'est 1974 !"
Ces propos font suite à ceux tenus par le candidat à l'élection présidentielle lors de son dernier grand meeting parisien dimanche au Palais omnisports de Bercy.
"Mai 1968 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral", avait alors déclaré Nicolas Sarkozy, pour qui il faut désormais "tourner la page" et "liquider" cet "héritage".
Mai 68, c'était aussi "11 millions de grévistes qui ont obtenu les accords de Grenelle, le droit des femmes à accéder à la contraception, un vent de liberté contre une société totalement verrouillée", a pour sa part commenté la candidate Ségolène Royal, qui souligne en outre la "grande violence" et la "grande brutalité" du discours de l'ancien ministre de l'Intérieur.
Régression
François Hollande n'est pas en reste. Le Premier secrétaire du Parti socialiste estime que Nicolas Sarkozy mène "une démarche de régression, pour ne pas dire de réaction". "Ce n'est pas la société de demain que prépare Nicolas Sarkozy, (...) c'est la société d'hier ou d'avant hier", estime-t-il. A ses yeux, Nicolas Sarkozy est le "candidat de la régression, du bilan, du statu quo, de l'injustice" mais aussi "de l'incantation".
"Un moment important de la modernisation de la société française"
Enfin Daniel Cohn-Bendit, qui fut un des leaders de mai 68, considère que "parler de liquidation de 68, c'est du bolchevisme". Il juge "incroyable ce terme stalinien, bolchevique, de 'liquidation'".
"Si on veut un bolchevique au pouvoir en France, eh bien: Sarkozy!", a-t-il lancé. L'eurodéputé vert souligne que Mai 68 "a transformé la société française de fond en comble, a libéré l'autonomie des individus". "68, c'est un moment important de la modernisation de la société française", "c'était une soif de vie", a-t-il jugé, tout en ajoutant que "la critique a été faite par des tas de gens, dont moi, depuis longtemps".
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L'APPEL DES 100
L’Appel des 100
100 associations des quartiers appellent à voter Ségolène Royal
18 mois après les incidents d'automne 2005 qui ont embrasé les banlieues à travers toute la France, la jeunesse des quartiers cherche à faire entendre sa voix dans la campagne présidentielle.
C’est pourquoi 100 associations des quartiers populaires lancent un appel à voter Ségolène Royal pour dire non aux inégalités, aux discriminations et à la stigmatisation. Vous pouvez le signer en remplissant le formulaire ci-contre.
Parce que nous avons grandi, travaillé, milité, gambergé dans des quartiers populaires,
aujourd'hui nous appelons, par ce manifeste, tous les quartiers de France - et sa jeunesse en général - à voter massivement en faveur de Ségolène Royal.
Pourquoi ?
Parce que les quartiers sont excédés par la façon stigmatisante dont les médias et certains politiques parlent d'eux. On ne nous donne jamais la parole autrement que pour du « témoignage ».
Les quartiers, les jeunes ne veulent plus être considérés comme une source de problèmes mais afficher la formidable ressource qu'ils constituent, comme autant de forces capables d'inventer demain, comme des partenaires à part entière.
Ségolène Royal reprend les valeurs démocratiques de la République et nous propose d'exercer nos responsabilités de citoyens dans un engagement et une politique différente.
Un engagement de proximité, où chaque individu est susceptible d'influencer les décisions collectives et d'imprimer sa marque. Pas d'assistanat : de l'accompagnement où elle donne de l'air et de l'intelligence à nos quartiers.
Elle sort nos quartiers des cases convenues, du décalage entre vie politique, institutionnelle, et monde réel. Elle reconnait et respecte l'incomparable capacité de médiation de nos structures associatives bien mal reconnues jusqu'ici par la sphère institutionnelle.
Aujourd'hui rassemblons-nous : devenons auteurs et acteurs de l'harmonie retrouvée dans nos quartiers.
Avec elle pour dire :
NON aux assimilations : jeunes et banlieues = délinquance et incivilités !
NON à la violence d'une société verrouillée !
NON à la discrimination !
Avec elle pour redonner à la Démocratie vitalité et intérêt.
Avec elle pour dire OUI à l'égalité des chances pour tous.
NON, cette présidentielle ne se fera pas sans nous
11:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)