30/04/2017
Amour du prochain
Qui a vu le crapaud traverser la rue ?
C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,
– Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.
Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown.
Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;
Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.
Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud!… Tu n’as pas d’étoile jaune.
Max Jacob, le port de Locmaria
"Entre facétie et désespoir, entre besoin de sainteté et tentations charnelles, Max Jacob a promené son innocence canaille en terre de poésie.
Ami de Picasso, d’Apollinaire, de Jean Moulin, de Jean Cocteau, - et de tant d’autres car il fut « l’ami des génies de la terre » -, il aura jalonné de facéties et d’ardentes prières son petit bout de chemin.
De Quimper à Paris, en passant par Saint- Benoît- sur- Loire pour finir à Drancy il aura donc cheminé le clown triste, faisant du trapèze volant entre la foi christique et ses amours profanes....."
Max Jacob l’assassiné masque Max Jacob le doux poète
"Je suis hors du monde, je ne puis subir que le martyre. (1er mai 1939 lettre à Edmond Jabès)
Portrait au chapeau par Modigliani, 1916. Amedeo Modigliani, Max Jacob ...
"poète tendre entre Desnos et Cadou. Peintre honorable, tendre écrivain, visionnaire souvent, il fut digne de cet hommage qu’Eluard lui fit à sa mort : « On a pu dire de lui qu'il fut non seulement poète et peintre, mais précurseur et prophète : son œuvre si diverse, où l'ironie laisse toujours transparaître la plus chaude tendresse et la sensibilité la plus fine, marque une véritable date dans la poésie française.
Depuis Aloysius Bertrand, Baudelaire et Rimbaud, nul plus que lui n'avait ouvert à la prose française toutes les portes de la poésie. Entre les poèmes en prose du Cornet à dés et les poèmes en vers du Laboratoire Central, entre les Œuvres Mystiques et Burlesques du frère Matorel et Le Terrain Bouchaballe, la poésie occupe le domaine entier de la vie parlée, dans la réalité, et en rêve. » (Paul Eluard, 1941)...."(Quelques lignes d'Esprits Nomades )
Max Jacob, Les joueurs de cartes, musée des beaux arts Quimper
« L’amitié est le clou où j’ai pendu ma vie »
19:30 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : max jacob
19/04/2017
A la terrasse de nos cafés
Tant de cris de tant de foule dans tant de villes,
Et tous ces regards saisis, ces visages figés qui sont
Les nôtres.
L'obscurité grandit.
c'est nous,de par le monde,
Les hommes visés.
Nous tous,
Possiblement,
En quelques secondes, de vie à trépas,
De passant à victime.
C'est nous, un jour, peut-être, la vie d'attentat et
l'incrédulité.
Nous avons vu Paris pleurer.
Tunis saisi d'effroi,
Orlando gémir
Et Nice être renversée.
Nous avons vu Beyrouth et Bruxelles.
Le monde,
Aux quatre coins déchirés.
Dans des pays lointains il est des douleurs sœurs ,
Des visages sombres,
Des regards vides que nous reconnaissons.
C'est nous,
Attentats du monde entier.
Nous, les baptisés des terrasses de cafés,
instruits par aucun livre sacré que Montaigne et La Boétie.
C'est nous qu'ils visent.
Notre liberté les insulte.
Ils ne vaincront pas....."
Extraits p. 101 " Le Serment De Paris " quelques lignes, poésie, Laurent Gaudé
terrasses de cafés
Photos trouvées sur le net
Peinture Kerdalo
22:04 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, laurent gaudé
18/04/2017
La dune, la forêt, la plage, la mer. ...
C'était hier....remonté la dune !
« Etrange lieu que cette montagne sablonneuse, d’où l’on domine à la fois la mer et la forêt. Toutes deux s’étendent sous un ciel pur et bleu, dans un silence que rien ne trouble. On a là une impression de désert et de paix » .Henri de Regnier
Au fil des millénaires, la nature a créé cette extraordinaire dune, elle se trouve dans le sud-ouest de la France, plus précisément dans le département de la Gironde (33). Dominant l'entrée du Bassin d'Arcachon, sur le territoire de la commune de La Teste de Buch
La plage du Pyla
« Arcachon se repose à Moulleau et se recueille à Pyla. (…) Il y a de la clarté, de la joie, de l’air pur, du soleil pour tout le monde. Les plantes et les oiseaux ont quitté le Paradis pour fonder une colonie terrestre édénique dans ce parc d’amour dont les voies blanches et douces ont des échappées vers le ciel. »
« Quand le soleil descend à l’horizon, (…) tout Arcachon a les yeux dirigés vers le couchant irradié sur lequel se détachent en grisaille les frondaisons du Cap Ferret. (…) Pointe de terre indéfinissable, elle s’enfonce dans les eaux comme un harpon, borne le Bassin, arrête l’océan et éclaire de son phare puissant tour à tour une mer méchante et des eaux bienheureuses. »
La Gautraie (20ème siècle) Le bassin vu par les écrivains...
Jean Hugo (arrière-petit-fils de Victor Hugo)
« Aucun lieu de France ne ressemble à ce qu’était alors la rive occidentale du Bassin d’Arcachon : un pays sans terre, sans pierres, sans chemins ; rien que du sable, une eau transparente, des forêts de pins, des huttes de planches.
Au milieu du Bassin, l’île-aux-Oiseaux, les parcs à huîtres, semblables à marée basse, à des villes lacustres en miniature ; à marée haute, indiqués seulement par une ligne de points ; au loin, montagne de neige, Fujiyama de ce paysage japonais, la grande dune du Pyla. A la fin du jour, le ciel, l’eau et le sable étaient du même rose : on se croyait à l’intérieur d’une perle ».
Photos, le 12 avril , montée de la Dune ,dur, mais c'est fait ! juillet ce sera les Pyrénées....
"« On rame, on dort, on se roule dans le sable, on se promène… » racontait enfin Cocteau "
Nos Balades , Arcachon, Le Moulleau, Le Pyla, ...La Dune Photos Le Pyla 2016 , 2015
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14:29 Publié dans Balade | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la dune du pyla
07/04/2017
"J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas....."
Une descente....
Qui aimes-tu le mieux, homme enigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
-
Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Baudelaire: Petits poèmes en prose, I (1869)
Descente de l'étang de la Frêche
L'étang de la Frêche, la montée est rude ! j'adore ce coin des Pyrénées !
Photos, été dans les Pyrénées
"J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
12:58 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10)
04/04/2017
chauve Souris
" Chauve-souris masque de l’ombre..."
Elles étaient là, tout là-haut sur le mur....
"À mi-carême, en carnaval,
On met un masque de velours,
Où va le masque après le bal ?
Il vole à la tombée du jour.
Oiseau de poils, oiseau sans plumes,
Il sort, quand l’étoile s’allume,
De son repaire de décombres.
Chauve-souris masque de l’ombre"
c'était dans la petite église de Benqué dessus
Les fresques du chœur de Saint-Blaise.
!
Photos et balades 2015, les Pyrénées, le poème,Robert Desnos.Les petites chauves souris trouvées sur le net.
15:23 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : robert desnos, poème