31/03/2017
De sang et de lumière
je veux une poésie du monde,qui voyage, prenne des trains, des avions, plonge dans des villes chaudes, des labyrinthes de ruelles.
Je veux une poésie qui connaisse le ventre de Palerme, Port-au-Prince et Beyrouth....
Je veux une poésie qui s'écrive à hauteur d'hommes.
Une poésie qui marche derrière la longue colonne des vaincus et qui porte en elle part égale de honte et de fraternité....
Je veux une poésie qui se penche sur les hommes et ait le temps de les dire avant qu'ils ne disparaissent...
Quelques lignes de la première page, des pages de très beaux poèmes
" Regardez-les,
Ils ne nous prennent rien.
Lorsqu’ils ouvrent les mains,
Ce n’est pas pour supplier,
C’est pour nous offrir
Le rêve d’Europe
Que nous avons oublié...."
Les mots sont
Vieux
Comme la souffrance des peuples.
page 11
17:01 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, laurent gaudé
23/03/2017
Il ya des matins en ruine...
y a des matins en ruine
Où les mots trébuchent
Où les clefs se dérobent
Où le chagrin voudrait s’afficher
Des jours
Où l’on se suspendrait
Au cou du premier passant
Pour le pain d’une parole
Pour le son d’un baiser
Des soirs
Où le coeur s’ensable
Où l’espoir se verrouille
Face aux barrières d’un regard
Des nuits
Où le rêve bute
Contre les murailles de l’ombre
Des heures
Où les terrasses
Sont toutes
Hors de portée
***
Andrée Chedid (1920-2011) – Par-delà les mots (1995)
Photos, Lucien Clergue , Mario Giacomelli
11:01 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5)
21/03/2017
Jaune
Du jaune, comme le Bouton- d'or de Maurice Carême
Boutons-d’or
Je vous reconnaîtrais les yeux fermés.
Mon enfance est encore dans vos feuilles.
Voici ma balle
Pour le mur du forgeron.
Voici mon cerceau
Pour les sentiers de terre battue
Et je sais que s’il y avait du vent,
Vous me rendriez mon cerf-volant.
Ce jaune, c'était au col de l'Encrenaz, Haute Savoie, un été...
Va ton chemin sans plus t'inquiéter !
La route est droite et tu n'as qu'à monte....
Et ce jaune, les gentianes des Pyrénées
été 2015,2016
plateau de Campsaure
Gentianes, ces grandes fleurs jaunes, elles étaient là, dans ce coin de Valloire, superbes !
Et, déjà raconté...J'adore le goût amer de ses racines.....
Quelques mots de Verlaine, de Théophile Gautier, et des photos de randos
Qui ne sait trop s'il marche à gauche ou bien à droite. ...
À rendre riche en miel tout un peuple d'abeilles...".
13:49 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2017
le tilleul du soir
J'ai retrouvé Mathilde
"Elle a dit au revoir à ses poules, rangé ses affaires dans son baluchon, fermé les volets de sa maison. Prête pour l'ultime aventure, à vingt kilomètres de là... Le Doux Repos, un nom qui promet tant : activités ludiques, repas à heures fixes, nouveaux compagnons et service impeccable ! Pour Mathilde, qui a toujours vécu au fil des saisons ―« nom de gueux ! » ―, cohabiter avec les angoisses et les lubies de Lulu, Mauricette et autres édentés, relève d'une expérience stupéfiante et drolatique !
Car pour Mathilde, digne et bonhomme, si l'âge est bien là, la vie frémit, toujours..."( extrait 4ieme de couverture)
Drôle, caustique et tendre....
Mathilde, c'est "la pomme oubliée"
20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)
11/03/2017
Le chant des hommes
Le chant des hommes
Les chants des hommes Nâzim Hikmet, (1901-1963) le plus grand poète turc de son siècle, inconnu dans son pays de son vivant, ses œuvres étant interdites de publication, mais célébré à l’étranger, a passé près de la moitié de sa vie d’adulte dans les prisons turques, et pratiquement le reste du temps en exil à Moscou, ou en voyages à travers le monde . Déchu de sa nationalité, il mourra à Moscou, citoyen polonais. Son crime, n’avoir jamais cessé de croire qu’en étant communiste il pouvait, quoiqu’il arrive, participer à l’élaboration d’un monde nouveau, où chacun vivrait dans la dignité
. « Je suis né en 1902
" vivre comme un arbre seul et libre vivre en frères comme les arbres d'une forêt"
Photos et illustration trouvées sur le net
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16:27 Publié dans poesie, Politique | Lien permanent | Commentaires (3)
10/03/2017
Le cimetière
Il est joli !
Dans le petit village de Oô, au coeur des Pyrénées
Là, c'est de Benqué dessus....
Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.
Les lézards y font mille tours
Au parfum de ses cassolettes.
.
Que de libellules follettes
Y sont vaines de leurs atours !
Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours
Gouaux. de Larboust
Et, champ de morts, nid de squelettes
Qui trompe le flair des vautours,
Il dort au bas des vieilles tours,
Entre ses roches maigrelettes,
Le cimetière aux violettes.
Une des plus petites stations de ski alpin des Pyrénées, niché au fond de la haute vallée d'Oueil, Bourg d'Oueil, le dernier village.
Bourg d'Oueil, c'est aussi ce chemin, départ de randonnées....
Le poème , Maurice Rollinat né à Châteauroux le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903
"« Mais il n’y a que la Musique qui emporte l’âme dans l’outre-tombe, la repaisse d’indéfini, la fasse la souveraine de l’inconnu, la reine extasiée de l’invisible et de l’impalpable ! » (id., p. 240)
Les photos, balades, des petits villages des Pyrénées....
19:32 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4)
06/03/2017
Art poetique
Si je fais couler du sable
De ma main gauche à ma paume droite,
C'est bien sûr pour le plaisir
De toucher la pierre devenue poudre,
Mais c'est aussi et davantage
Pour donner du corps au temps,
Pour ainsi sentir le temps
Couler, s'écouler
Et aussi le faire
Revenir en arrière, se renier.
En faisant glisser du sable,
J'écris un poème contre le temps.
Celui qui s'en va seul
Cherche pour beaucoup d'autres.
Celui qui s'en va seul
Porte avec lui les autres,
Désespère pour eux
D'espérer avec eux.
(« En cause », Sphère, Poésie/Gallimard)
Guillevic ("Art Poétique" - poème 1985-1986,
Imaginons
Le temps que met l’eau à couler de ta main
Le temps que met le coq à crier le soleil
Le temps que l’araignée dévore un peu la mouche
Le temps que la rafale arrache quelques tentes
Le temps de ramener près de moi tes genoux
Le temps pour nos regards de se dire d’amour
Imaginons ce qu’on fera de tout ce temps.
(extrait de "Avec" - éditions Gallimard, 1966)
Une photo,Dorothea Lange, autres photos trouvées sur le net
09:37 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art poètique guillevic
02/03/2017
La mort se lève tôt
Retrouvé Heredia et son chat Simenon, philosophe, gardien et confident
Aujourd’hui' " la mort se lève tôt
Quelques mots d'une interview de Ramon Diaz- Eterovic par Jean marc Laherrere
Heredia est un détective privé qui vit dans un des plus vieux quartiers de Santiago.
C’est un endroit plein de vie et de couleur le jour, dangereux la nuit, empli de marchés, boutiques, bars et restaurants.
Dans les années 20 et 30, c’était le point de rendez-vous de la bohème littéraire, et Pablo Neruda, Juvencio Valle et Diego Muñoz, entre autres, faisaient partie des jeunes provinciaux récemment arrivés à la capitale qui s’y retrouvaient.
Heredia, est apparu en 1987, dans La ciudad está triste, (mot à mot : la ville est triste), dans lequel transparaît le portrait de Santiago sous la dictature.
Il aime cette ville, ses vieux quartiers, et les gens qui y habitent. C’est un grand amateur de lecture, et de citations littéraires, deux héritages de Don Quichotte. C’est un personnage sensible, mélancolique, témoin des blessures d’un pays maltraité par des années de dictature.
Doté d’un esprit critique et d’un humour très noir, il aime déambuler dans les rues tristes et grises de Santiago. Sa principale compagnie est un gros chat blanc, appelé Simenon.
Le chat Simenon est arrivé dans le deuxième roman, Solo en la oscuridad, publié à Buenos Aires en 1992.
Il doit son nom au fait qu’en arrivant dans le bureau d’Heredia, il est allé s’installer pour dormir sur les œuvres complètes de Simenon, qui sont une des lectures de mon personnage.
Au début, Heredia n’imagine pas que Simenon puisse parler, mais petit à petit, ils commencent à discuter, leurs dialogues prennent de l’importance, et deviennent un des moments d’humour et d’ironie que recherchent certains lecteurs. Ils permettent également de donner de la profondeur à la description psychologique d’Heredia.
La mort se lève tôt, je retrouve avec plaisir Heredia et Simenon, un bon polar....
"La vie est compliquée pour un détective privé à Santiago du Chili et Heredia a déjà perdu beaucoup d'illusions et d'amours, lorsqu'un assassinat l'empêche de retrouver son vieil amour.
Son enquête l'amène au coeur d'un réseau impénétrable de complicités secrètes mêlant anciens policiers de la dictature, trafiquants d'armes et juges vénaux. Dans le sillage de Heredia, nous découvrons la marginalité urbaine, les pouvoirs cachés et la violence qui couve dans la ville de Santiago.
Pourtant, c'est au cours de cette recherche désespérante que le destin va placer sur le chemin de ce solitaire un ange inattendu qui pourra peut-être venir à bout de son incurable solitude.( un extrait 4 eme de couverture )
Photos trouvées sur le net
15:38 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : la mort se leve tôt