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31/03/2017

De sang et de lumière

de-sang-et-de-lumiere-de-laurent-gaude-.jpgje veux une poésie du monde,qui voyage, prenne des trains, des avions, plonge dans des villes chaudes, des labyrinthes de ruelles.

Je veux une poésie qui connaisse le ventre de Palerme, Port-au-Prince et Beyrouth....

Je veux une poésie qui s'écrive à hauteur d'hommes.

Une poésie qui marche derrière la longue colonne des vaincus et qui porte en elle part égale de honte et de fraternité....

Je veux une poésie qui se penche sur les hommes et ait le temps de les dire avant qu'ils ne disparaissent...

Quelques lignes de la première page, des pages de très beaux poèmes

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" Regardez-les,
                                                      Ils ne nous prennent rien.
                                                      Lorsqu’ils ouvrent les mains,
                                                     Ce n’est pas pour supplier,
                                                     C’est pour nous offrir
                                                         Le rêve d’Europe
                                                     Que nous avons oublié...."

 

 

Ces poèmes engagés à l’humanisme ardent, à la sincérité poignante, se sont nourris, pour la plupart, des voyages de Laurent Gaudé.
Qu’ils donnent la parole aux opprimés réduits au silence ou ravivent le souvenir des peuples engloutis de l’histoire, qu’ils exaltent l’amour d’une mère ou la fraternité nécessaire, qu’ils évoquent les réfugiés en quête d’une impossible terre d’accueil ou les abominables convois de bois d’ébène des siècles passés, ils sont habités d’une ferveur païenne lumineuse, qui voudrait souffl er le vent de l’espérance.( 4ieme de couverture)

 

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 Jonathan Stutz - Fotolia

Les mots sont
  Vieux
    Comme la souffrance des peuples.  

 

 

  page 11

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 "Je veux une poésie qui défie l’oubli et pose ses yeux sur tous ceux qui vivent et meurent dans l’indifférence du temps. Même pas comptés. Même pas racontés. Une poésie qui n’oublie pas la vieille valeur sacrée de l’écrit : faire que des vies soient sauvées du néant parce qu’on les aura racontées"

 

17:01 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, laurent gaudé

23/03/2017

Il ya des matins en ruine...

lucien clergue4.jpg 

 

y a des matins en ruine
Où les mots trébuchent
Où les clefs se dérobent
Où le chagrin voudrait s’afficher
Des jours
Où l’on se suspendrait
Au cou du premier passant
Pour le pain d’une parole
Pour le son d’un baiser
Des soirs
Où le coeur s’ensable
Où l’espoir se verrouille
Face aux barrières d’un regard
Des nuits
Où le rêve bute
Contre les murailles de l’ombre
Des heures
Où les terrasses
Sont toutes
Hors de portée
***
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Andrée Chedid (1920-2011) – Par-delà les mots (1995)

 

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Photos, Lucien Clergue , Mario Giacomelli

11:01 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5)

21/03/2017

Jaune

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Du jaune, comme le Bouton- d'or de Maurice Carême


                                                                         Boutons-d’or


                                                                Je vous reconnaîtrais les yeux fermés.
                                                                  Mon enfance est encore dans vos feuilles.
                                                                                

                                                                                 Voici ma balle


                                                                             Pour le mur du forgeron.
                                                                              Voici mon cerceau


                                                                          Pour les sentiers de terre battue
                                                                  

                                                                          Et je sais que s’il y avait du vent,


                                                                         Vous me rendriez mon cerf-volant.

 Ce jaune, c'était au col de l'Encrenaz, Haute Savoie, un été...

 

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Va ton chemin sans plus t'inquiéter !


La route est droite et tu n'as qu'à monte....L'Encrenaz 244.jpg

                             Et ce jaune, les gentianes des Pyrénées

été 2015,2016

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plateau de Campsaure

Juin juillet 2016 Luchon 813 (2017_02_14 18_59_01 UTC).JPG

                                  

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Gentianes,   ces  grandes fleurs jaunes,  elles étaient là, dans ce coin de Valloire, superbes !

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Et, déjà raconté...J'adore le goût amer de ses racines.....

 

Quelques mots de Verlaine,  de Théophile Gautier,   et des photos de randos

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                                             " Il est un sentier creux dans la vallée étroite,
                                             Qui ne sait trop s'il marche à gauche ou bien à droite. ...

                                              Les fossés ont des fleurs à remplir vingt corbeilles,
                                              À rendre riche en miel tout un peuple d'abeilles...".

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13:49 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2017

le tilleul du soir

J'ai retrouvé Mathilde

jean anglade.gif"Elle a dit au revoir à ses poules, rangé ses affaires dans son baluchon, fermé les volets de sa maison. Prête pour l'ultime aventure, à vingt kilomètres de là... Le Doux Repos, un nom qui promet tant : activités ludiques, repas à heures fixes, nouveaux compagnons et service impeccable ! Pour Mathilde, qui a toujours vécu au fil des saisons ―« nom de gueux ! » ―, cohabiter avec les angoisses et les lubies de Lulu, Mauricette et autres édentés, relève d'une expérience stupéfiante et drolatique !
Car pour Mathilde, digne et bonhomme, si l'âge est bien là, la vie frémit, toujours..."( extrait 4ieme de couverture)

Drôle, caustique et tendre....

Mathilde, c'est "la pomme oubliée"

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la vieille Mathilde qui chaque jour veille avec amour sur chaque maison abandonnée.
 
Un jour d'orage,"elle se hâta de barricader portes et fenêtres....elle courut...elle se sentait comme qui dirait responsable des dégâts qu'allaient causer la pluie et le vent
Alors, de se sentir le seul ange gardien du village abandonné, de se sentir si petite, si faible et si vieille contre les méchancetés du ciel, elle pleura. Ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.( extrait p.87)

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"« Nom de gueux ! » jure Mathilde à longueur de journée. Contre qui, contre quoi ? Unique habitante d'un hameau d'Auvergne, il ne lui reste que ses chèvres, ses poules, le chat et le facteur à qui faire la causette."
 
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 petite larme,en lisant les dernières pages " le tilleul du soir"  Mathilde repartira vers son village...
"Mathilde, Mathilde, pourquoi m'as- tu abandonné?, l'appel de son village crucifié...je reviens, je reviens....prends patience...me voilà."
 

20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)

11/03/2017

Le chant des hommes

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Le chant des hommes

 

Les chants des hommes
Sont plus beaux qu’eux-mêmes
Plus lourds d’espoir
Plus tristes
Plus durables
Plus que les hommes
J’ai aimé leurs chants
j’ai pu vivre sans les hommes
jamais sans les chants
Il m’est arrivé d’être infidèle
A ma bien-aimée
Jamais aux chants que j’ai chantés pour elle
Jamais non plus les chants ne m’ont trompé
Quel que soit leur langage
J’ai toujours compris tous les chants
Rien en ce monde
De tout ce que j’ai pu boire et manger
De tous les pays où j’ai voyagé
De tout ce que j’ai pu voir et apprendre
De tout ce que j’ai pu chercher et comprendre
Rien, rien
Ne m’a jamais rendu aussi heureux
Que les chants
Les chants des hommes

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Nâzim Hikmet, (1901-1963)   le plus grand poète turc de son siècle, inconnu dans son pays de son vivant, ses œuvres étant interdites de publication, mais célébré à l’étranger, a passé près de la moitié de sa vie d’adulte dans les prisons turques, et pratiquement le reste du temps en exil à Moscou, ou en voyages à travers le monde

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. Déchu de sa nationalité, il mourra à Moscou, citoyen polonais. Son crime, n’avoir jamais cessé de croire qu’en étant communiste il pouvait, quoiqu’il arrive, participer à l’élaboration d’un monde nouveau, où chacun vivrait dans la dignité

 

.

« Je suis né en 1902
nazim hikmetJe ne suis jamais revenu sur le lieu de ma naissance
Je n'aime pas me retourner »


Et le « géant aux yeux bleus » ne revint jamais à Salonique...

 

 

" vivre comme un arbre seul et libre

vivre en frères comme les arbres d'une forêt"

 

Photos et illustration trouvées sur le net

 

 

 

 

10/03/2017

Le cimetière

 Il est joli !    

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Dans le petit village de Oô, au coeur des Pyrénées

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Là, c'est  de Benqué dessus....

 

Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.


Les lézards y  font mille tours
Au parfum de ses cassolettes.

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.

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Que de libellules follettes
Y sont vaines de leurs atours !


Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours

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Gouaux. de Larboust

 

Et, champ de morts, nid de squelettes
Qui trompe le flair des vautours,


Il dort au bas des vieilles tours,
Entre ses roches maigrelettes,


Le cimetière aux violettes.

Juin juillet 2016 Luchon 302 (2017_02_14 18_59_01 UTC).JPG

 

  Une des plus petites stations de ski alpin des Pyrénées,  niché au fond de la haute vallée d'Oueil, Bourg d'Oueil, le dernier village.

Bourg d'Oueil, c'est aussi ce chemin, départ de randonnées....

 

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Rollinat.jpeg

 

Le poème , Maurice Rollinat né à Châteauroux le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903

 

"« Mais il n’y a que la Musique qui emporte l’âme dans l’outre-tombe, la repaisse d’indéfini, la fasse la souveraine de l’inconnu, la reine extasiée de l’invisible et de l’impalpable ! » (id., p. 240)

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Les photos, balades, des petits villages des Pyrénées....

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19:32 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4)

06/03/2017

Art poetique

 Si je fais couler du sable


                                                                

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                                                                   De ma main gauche à ma paume droite,

                                                                 C'est bien sûr pour le plaisir
                                                                  De toucher la pierre devenue poudre,

                                                                        Mais c'est aussi et davantage
                                                                      Pour donner du corps au temps,

                                                                   Pour ainsi sentir le temps
                                                                         Couler, s'écouler

                                                                             Et aussi le faire
                                                                       Revenir en arrière, se renier.

                                                                     En faisant glisser du sable,
                                                                   J'écris un poème contre le temps.

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Celui qui s'en va seul
Cherche pour beaucoup d'autres.
Celui qui s'en va seul


Porte avec lui les autres,
Désespère pour eux
D'espérer avec eux.


(« En cause », Sphère, Poésie/Gallimard)

 

 

 

 

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Guillevic ("Art Poétique" - poème 1985-1986,

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Imaginons

 

                                          Le temps que met l’eau à couler de ta main
                                          Le temps que met le coq à crier le soleil


                                          Le temps que l’araignée dévore un peu la mouche
                                           Le temps que la rafale arrache quelques tentes


                                            Le temps de ramener près de moi tes genoux
                                           Le temps pour nos regards de se dire d’amour
                                           Imaginons ce qu’on fera de tout ce temps.

(extrait de "Avec" - éditions Gallimard, 1966)

 

vincenzo-balocchi.1214171961.jpg

 

 

 Une photo,Dorothea Lange, autres photos trouvées sur le net

 

02/03/2017

La mort se lève tôt

Retrouvé Heredia et son chat Simenon, philosophe, gardien et confident

mort se leve tot.jpgAujourd’hui'  " la mort se lève tôt

 

 

 

Quelques mots d'une interview de Ramon Diaz- Eterovic par Jean marc Laherrere

 

 

ramon diaz7.png

 

 

 

 

Ramón-Díaz-Eterovic.jpg

 

Heredia est un détective privé qui vit dans un des plus vieux quartiers de Santiago.

C’est un endroit plein de vie et de couleur le jour, dangereux la nuit, empli de marchés, boutiques, bars et restaurants.

Dans les années 20 et 30, c’était le point de rendez-vous de la bohème littéraire, et Pablo Neruda, Juvencio Valle et Diego Muñoz, entre autres, faisaient partie des jeunes provinciaux récemment arrivés à la capitale qui s’y retrouvaient.Ramon.jpeg

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Heredia, est apparu en 1987, dans La ciudad está triste, (mot à mot : la ville est triste), dans lequel transparaît le portrait de Santiago sous la dictature.

Il aime cette ville, ses vieux quartiers, et les gens qui y habitent. C’est un grand amateur de lecture, et de citations littéraires, deux héritages de Don Quichotte. C’est un personnage sensible, mélancolique, témoin des blessures d’un pays maltraité par des années de dictature.ramon 3.jpeg

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Doté d’un esprit critique et d’un humour très noir, il aime déambuler dans les rues tristes et grises de Santiago. Sa principale compagnie est un gros chat blanc, appelé Simenon.

 

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Le chat Simenon est arrivé dans le deuxième roman, Solo en la oscuridad, publié à Buenos Aires en 1992.

Il doit son nom au fait qu’en arrivant dans le bureau d’Heredia, il est allé s’installer pour dormir sur les œuvres complètes de Simenon, qui sont une des lectures de mon personnage.

Au début, Heredia n’imagine pas que Simenon puisse parler, mais petit à petit, ils commencent à discuter, leurs dialogues prennent de l’importance, et deviennent un des moments d’humour et d’ironie que recherchent certains lecteurs. Ils permettent également de donner de la profondeur à la description psychologique d’Heredia.

 

la mort se leve tôtLa mort se lève tôt, je retrouve avec plaisir Heredia et Simenon, un bon polar....

 

"La vie est compliquée pour un détective privé à Santiago du Chili et Heredia a déjà perdu beaucoup d'illusions et d'amours, lorsqu'un assassinat l'empêche de retrouver son vieil amour.

Son enquête l'amène au coeur d'un réseau impénétrable de complicités secrètes mêlant anciens policiers de la dictature, trafiquants d'armes et juges vénaux. Dans le sillage de Heredia, nous découvrons la marginalité urbaine, les pouvoirs cachés et la violence qui couve dans la ville de Santiago.
Pourtant, c'est au cours de cette recherche désespérante que le destin va placer sur le chemin de ce solitaire un ange inattendu qui pourra peut-être venir à bout de son incurable solitude.( un extrait 4 eme de couverture )

Photos trouvées sur le net