30/11/2021
Un ruisseau
Ce ruisseau coule sans jamais fatiguer,
Ouvre en deux un vaste pré,
Dans lequel un troupeau de bovidés
Aime paître et s'abreuver.
Brillant de régals,
Luisant de reflets,
Il émet sans mal
Un son parfait.
A son côté, un passant trempe ses doigts,
Puis patauge, boit et chante,
Dans ce lit qui serpente
Et s'enfonce dans les bois.
Dans la douce mélodie
D'un léger clapotis,
L'eau transparente passe...
Une feuille morte glisse à sa surface.
Ce ruisseau coule au pied d'arbres superbes ;
On peut se reposer sur leurs grands chaussons d'herbes,
Leurs racines puissantes s'enfoncent dans la terre,
Et s'abreuvent d'eau sans en avoir l'air.
Le ruisseau s'écoule paisiblement...
Un poème de Mikaël Le Saint, photos, nos coins repos...
Et Le sentier pour une superbe randonnée, l'étang de la frêche
17:23 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (4)
10/11/2021
Pour rêver un peu....
Les lacs de Booms
"De temps en temps on croit être arrivé au haut de la montagne, mais tout à coup elle fait un détour...
.quelques mots de Gustave Flaubert" Voyages aux Pyrénées" mais lui, c'était à cheval !
"L'air est pur, le vent souffle et le vent vous étourdit; les chevaux montent vite, donnant de furieux coups d'épaule, baissant la tête comme pour mordre la route et s'y hissent."
"vous apercevez successivement quatre lacs enchâssés dans des rochers"...
.
Le départ....le refuge de l'hospice de France
Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,
Des fermes, des vallons, par-delà les coteaux,
Par-delà les forêts, les tapis de verdure,
Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,
On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîme
Que forment quelques pics désolés et neigeux ;
L'eau, nuit et jour, y dort dans un repos sublime,
Le Lac d'Ôo, nos premières montées....
Et n'interrompt jamais son silence orageux.
Dans ce morne désert, à l'oreille incertaine
Arrivent par moments des bruits faibles et longs,
Et des échos plus morts que la cloche lointaine
D'une vache qui paît au penchant des vallons.
Le Lac de Bordère
Sur ces monts où le vent efface tout vestige,
Ces glaciers pailletés qu'allume le soleil,
Sur ces rochers altiers où guette le vertige,
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil,
Au Lac de Bordère
Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,
Le silence qui fait qu'on voudrait se sauver,
Le silence éternel de la montagne immense,
Car l'air est immobile et tout semble rêver.
On dirait que le ciel, en cette solitude,
Se contemple dans l'onde et que ces monts, là-bas,
Ecoutent, recueillis, dans leur grave attitude,
Un mystère divin que l'homme n'entend pas.
Et lorsque par hasard une nuée errante
Assombrit dans son vol le lac silencieux,
Lui, n'a pas de nom, sur un sentier à Val d'Isère
On croirait voir la robe ou l'ombre transparente
D'un esprit qui voyage et passe dans les cieux.
Charles Baudelaire
Des randos , des étés dans les Pyrénées, à Val d'Isère, à Valloire...
A Valloire
14:32 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (5)
02/11/2021
Un arbre
Il était sur un sentier à Valloire
"En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles
c'est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la languie verte des arbres est un argot bien plus ancien
Qui peut savoir ce qu'ils disent lorsqu'ils parlent des humains
Les arbres parlent arbre comme les enfants parlent enfant
Quand un enfant de femme et d'homme adresse la parole à un arbre
l'arbre répond
l'enfant l'entend
Plus tard l'enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
Il n'entend plus la voix des arbres
il n'entend plus leur chanson dans le vent
Pourtant parfois une petite fille pousse un cri de détresse dans un square de ciment armé d'herbe morne et de terre souillée
Est-ce... oh... est-ce la tristesse d'être abandonnée qui me fait crier au secours ou la crainte que vous m'oubliiez arbres de ma jeunesse ma jeunesse pour de vrai
Dans l'oasis du souvenir une source vient de jaillir est-ce pour me faire pleurer
J'étais si heureuse dans la foule la foule verte de la forêt avec la peur de me perdre et la crainte de me retrouver
N'oubliez pas votre petite amie arbres de ma forêt."
Le poème , Jacques Prévert
Des sentiers, des randos, Les Pyrénées....
18:55 | Lien permanent | Commentaires (5)