13/04/2007
L’inhumanité d’une société de la fatalité génétique
Les propos du candidat de l’UMP concernant l’origine génétique de la pédophilie et du suicide des jeunes ont suscité l’indignation des scientifiques et des autorités morales. Les généticiens ont rappelé avec force que le gène n’induit pas les comportements et que la prédiction du social par le biologique avait, dans l’histoire de l’humanité, toujours conduit aux pires dérives. Affirmer que le crime pédophile et le désespoir adolescent seraient inscrits dès la naissance dans le code génétique des individus est un non-sens scientifique. Ce déterminisme simpliste aboutit à considèrer que la famille, l’école, le milieu environnant, la société ne jouent aucun rôle puisque tout est écrit d’avance. A quoi bon l’éducation, à quoi bon la prévention si les individus n’ont pas d’histoire et aucune possibilité de s’améliorer ? Cette conception réduit la personne humaine à une pseudo-prédestination génétique. Elle anéantit par avance toute responsabilité individuelle et toute responsabilité collective. Déjà, dans le cadre de la préparation de sa loi sur « la prévention de la délinquance », le Ministre de l’Intérieur s’était inspiré des rapports controversés remis en 2005 par l’INSERM puis par M. Benisti, député UMP, qui préconisaient une détection précoce (à trois ans !) de troubles du comportement censés conduire certains bambins sur le chemin des pires déviances. A l’époque, de nombreux médecins – pédiatres, psychiatres, épidémiologistes… - avaient mis en garde contre les dangers de cette approche déterministe. En février dernier, le Comité national d’éthique a fermement condamné cette confusion entre prévention et prédiction. Notre conception de la société est à l’inverse de cette brutalité qui assigne à chacun, dès la naissance, un destin tracé d’avance. Nous croyons, nous, qu’aucune fatalité ne scelle irrémédiablement le sort d’un enfant ou d’un jeune. Nous croyons, nous, qu’on n’a pas le droit de réduire la souffrance psychique d’un adolescent tenté de se donner la mort à un désordre génétique qui dispense de l’entendre. Nous croyons, nous, que le crime pédophile doit être poursuivi sans faiblesse et l’enfant protégé de cette destruction. Mais l’efficacité, en ces domaines, suppose de ne pas confondre la biographie avec la biologie. La défense des droits de l’enfant et la protection de la jeunesse contre les violences ont tout à perdre du retour des théories néo-conservatrices qui assignent chacun à la fatalité génétique. C’est aussi cela l’enjeu de cette élection présidentielle où les Français ont à choisir entre deux visions de la jeunesse et deux projets de société. |
14:58 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
12/04/2007
SEGOLENE FEMME BATTANTE
Bruno Julliard à propos du contrat première chance. |
Le président de l'Unef, syndicat étudiant leader de la contestation du CPE, Bruno Julliard, se dit "satisfait des clarifications" apportées par l'équipe de Ségolène Royal sur son "contrat première chance". "On avait toutes les craintes sur ce contrat, qui pouvait être un nouveau contrat de travail, pouvait créer une période d'essai spécifique pour les jeunes ou se traduire par une sous-rémunération: sur l'ensemble de ces points, elle a clarifié ses positions". "C'est un dispositif intéressant qui va permettre que des jeunes non qualifiés puissent accéder à un contrat de professionnalisation ou de qualification, c'est le meilleur moyen pour leur permettre d'accéder à l'emploi". Dominique Meda, sociologue du travail à qui Ségolène Royal a commandé un rapport sur ce contrat à l'adresse des jeunes sans qualification, précise qu'il s'agira d'une "convention de parcours" conclue entre une région, une entreprise de 10 à 20 salariés et un jeune, rémunéré par la collectivité pendant un an.. |
19:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
06/04/2007
SEGOLENE EXPOSE SA CONCEPTION DE "L'IDENTITE NATIONALE"
"L'identité nationale n'est pas le monopole de je ne sais quel courant de l'extrême droite, a déclaré Mme Royal. Ça n'est pas demander des comptes d'où l'on vient mais de se demander où on veut aller ensemble." Elle est revenue à la charge quelques minutes plus tard, en prenant pour cible la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale : "Comment ne pas dénoncer cet amalgame insupportable ?, s'est-elle exclamée. Comment accepter ce mélange, cette immigration régulière qui se trouve ainsi désignée à la vindicte populaire ? Ma conception de l'identité nationale c'est, bien sûr, de lutter contre l'immigration clandestine, mais en mettant fin aux migrations de la misère par une politique courageuse de codéveloppement et en changeant en profondeur la politique africaine de la France". "En voilà assez, a-t-elle poursuivi, de cette indifférence, de cette mollesse diplomatique, de cette hypocrisie (...) et cela aussi, c'est du projet contre projet."
Le chanteur Yannick Noah, une des personnalités les plus appréciées des Français, a indiqué qu'il soutenait "évidemment" la candidate socialiste Ségolène Royal pour l'élection présidentielle, sur la radio privée RTL.
Le chanteur de "Saga Africa" a ainsi déclaré: "Aider les autres, c'est voter à gauche. Je serais profondément déçu si Nicolas Sarkozy était élu, pour moi, pour tous les travailleurs immigrés, pour tous les gens qui sont obligés au quotidien de prouver qu'ils sont Français, même pour ceux qui comme moi sont nés en France". Si Nicolas Sarkozy est élu président de la République, le chanteur n'entend pas quitter la France pour autant: "Il faut résister. Je suis plutôt pour la résistance".
20:03 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
02/04/2007
SEGOLENE ROYAL REPOND A MARIE-FRANCOISE COLOMBANI
200 mots pour changer la France. Ségolène Royal répond aux questions politiques et personnelles de Marie-Françoise Colombani, éditorialiste à Elle.
EXTRAIT DE CE DIALOGUE
M.F.C: Pouquoi n'êtes vous pas de droite?
S.R.: J’ai envie de vous dire que c’est pour chacun, chacune d’entre nous, un choix fondateur, originaire, qui ne se réduit pas à une somme d’explications. Bon, cela dit, le projet de société de la droite n’est tout simplement pas celui que je crois bon pour la France. Je ne juge pas la sincérité ou la qualité des hommes et des femmes qui se situent à droite.
Mais nous n’avons pas la même vision et, souvent, pas les mêmes valeurs pour notre pays. C’est d’ailleurs très bien comme ça : cela permet aux Français de choisir. À droite, on considère que les inégalités sont quelque chose de naturel. Si l’on a du coeur, on pense que c’est bien triste, mais qu’au fond,c’est dans l’ordre des choses. Je ne partage pas ce pessimisme social, ce respect du désordre établi, cette vénération pour le libéralisme économique et la loi du plus fort. Je veux, pour mon pays et pour le monde,d’autres règles que celles de la jungle financière. Quand la droite parle de liberté et de responsabilité individuelle,valeurs que je partage et qui ne sont ni de droite ni de gauche, elle oublie que la condition pour que chacun soit responsable, ce sont des solidarités efficaces. La droite a eu ses grands hommes, mais regardez l’histoire de France : c’est de la gauche, insoumise, populaire et imaginative, que sont venues les améliorations qui font aujourd’hui partie du patrimoine commun des Français. Ce que le général de Gaulle a fait de grand, de l’appel du 18 Juin à la décolonisation, il a dû le faire contre une culture de droite qu’il jugeait lui-même sévèrement. Il a eu à Alger, en 1943, ces mots d’une grande lucidité : « Quand la lutte s’engage entre la Bastille et le peuple, c’est toujours la Bastille qui finit par avoir tort. » La Bastille d’aujourd’hui vit l’oeil rivé sur Wall Street et le CAC 40, elle rêve de s’affranchir du code du travail et des droits de succession. Ce n’est pas ainsi que nous relèverons la France. Je crois, moi, qu’il est possible de concilier la performance économique et financière des entreprises, grandes et petites, avec le code du travail et le respect des salariés, donc pas au prix de l’écrasement des plus faibles.
Je suis née dans un milieu de droite où l’on avait de solides vertus, à commencer par le sens de l’honneur et de l’effort. Je ne suis donc pas portée à la caricature. Mais je connais bien les conformismes qui empêchent d’aller de l’avant et font consentir à l’injustice. C’est avec ce fatalisme que, très jeune, je me suis efforcée de rompre. Et c’est à gauche que j’ai trouvé ce désir d’émancipation et de fraternité auquel la France doit les plus belles pages de son histoire.
Aujourd’hui, dans cette élection présidentielle, je veux rassembler largement. Tous ceux qui se reconnaissent, au-delà des étiquettes, dans le pacte présidentiel que je propose aux Français, ont vocation à me rejoindre. »
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NICOLAS SARKOZY"candidat d'affrontement"
Laurent Fabius a qualifié lundi Nicolas Sarkozy de "candidat d'affrontement", "de déchirure", en l'opposant à Ségolène Royal qui est la "candidate du changement".
L'ancien Premier ministre socialiste a affirmé sur RTL que "sur le terrain", il ressentait "une hostilité assez forte à Nicolas Sarkozy, perçu comme un candidat d'affrontement là où Ségolène Royal est plutôt perçue comme une candidate du changement".
Le candidat de l'UMP, qui tient "des propos outranciers", est "un candidat de déchirure alors qu'un président de la République doit rassembler", a-t-il dit.
Alors que l'ancien ministre de l'Intérieur a accusé la gauche de "faillite morale", après les incidents de la gare du Nord, M. Fabius a jugé l'attaque "violente et totalement injustifiée".
"Quel est le ministre de l'Intérieur sortant ? Si on devait chercher la responsabilité des problèmes d'insécurité, il faut quand même la chercher d'abord dans ceux qui assument les responsabilités depuis quatre ou cinq ans", a-t-il jugé.
Selon Laurent Fabius, "M. Sarkozy fait appel à ses grands classiques lorsqu'il est un petit peu en difficulté (...), la question de la sécurité et la question de l'immigration".
Le président de l'UMP "va essayer de développer l'affrontement", mais la gauche doit "centrer la campagne sur l'économique et le social", a estimé M. Fabius.
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01/04/2007
LAISSEZ-LES GRANDIR ICI! Signez la pétition
Ils ont fui la violence, la misère.
Ils sont venus pour travailler et nous donner une vie meilleure
Certains d’entre nous sont nés ici.
Avec ou sans papiers la France est notre pays. On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on s’entasse.
Tous les jours on a peur.
On a peur que nos parents soient arrêtés par la police quand ils vont au travail, quand ils prennent le métro.
On a peur qu’on les mette en prison, que nos familles soient séparées et qu’ils nous renvoient dans des pays qu’on ne connaît pas.
On y pense tout le temps.
A l’école aussi.
Est ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ? L’été dernier nos parents et nous, on a eu l’espoir d’avoir enfin des papiers.
On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire la queue devant des préfectures.
On s’est inscrit dans des bureaux.
On a cru qu’on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé.
On remplissait tous les critères, mais on nous a dit : non. Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses.
Ceux qui ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on nous a dit : non.
Arbitrairement. Maintenant on est en danger et on doit se cacher.
Pourquoi cette injustice ?
Nous ne voulons plus vivre dans la peur.
Nous voulons que la France nous adopte.
Nous voulons être régularisés.
Laissez nous grandir ici.
Pour signer la pétition Cliquez ici
11:20 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1)