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11/05/2011

Pierre Lachambeaudie

 

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Pierre Lachambeaudie, poète, fabuliste et chansonnier 

Avant la Révolution de février 1848, il appartenait au groupe des saint-simoniens. Ses fables populaires, publiées en 1839, traduisent ses fortes convictions démocratiques. Il devint par la suite un ardent défenseur du prolétariat et mit sa poésie au service de la liberté et de la justice. Son poème La pauvreté c’est l’esclavage, publié quelques semaines après l’insurrection de juin 1848, sous la terreur, fit sensation.


Liberté ! Liberté ! Mot sonore, doux songe

Que vingt siècles encor n'ont pu réaliser !

Si tu veux que ce mot ne soit plus un mensonge,

Peuple, c'est le travail qu'il faut organiser.

Tant que tu traîneras de rivage en rivage

Le boulet du mépris et de la pauvreté

Ne parle pas de liberté:

La pauvreté, c'est l'esclavage.


Tu marches à coté de ce conscrit novice?

Grognard, dans tes foyers je te croyais rendu...

-Pour le fils d'un banquier j'ai repris du service:

Hélas ! c'est par besoin que je me suis vendu.

-Toi qui sous les drapeaux sers après ton jeune âge.

Homme trop généreux par un lâche exploité,

Ne parle pas de Liberté:

La pauvreté, c'est l'esclavage.

Le pauvre, en ses haillons, sait bien qu'il n'est pas libre,

Lorsqu'il passe courbé près des riches hautains.

Seul le travail viendra rétablir l'équilibre

Entre les deux plateaux de nos divers destins.

,Mais tant que pauvre et riche, en un duel sauvage

Déchireront tes flancs, vieille société,

ne parle pas de liberté:

La pauvreté, c'est l'esclavage

 

"Pierre s'indigne aussi face à l'injustice de l'organisation du service militaire qui permet aux riches ou aux lâches de se faire remplacer par des conscrits pauvres en échange d'une somme d'argent. Ces soldats, contraints d'accepter ce marché à cause de leur pauvreté devront rester quatorze années sous les armes au lieu de sept.

extrait de " Pierre Lachambeaudie" de Jean- Michel Faure

22/04/2011

Je te l'ai dit

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Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.

 

Paul Éluard

11/03/2011

Sous le pont Mirabeau

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"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
            Et nos amours
       Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine"...Apollinaire

un extrait du recueil Alcools paru en 1913

 

"Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure "

 

 

 

 

09/02/2011

Un poème

poésie,charles péguyUne amie a lu ce texte, son papa vient de nous "quitter".....

 

L'amour ne disparait jamais

La mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné,
Parle-moi comme tu l'as toujours fait,
n'emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans trace d'ombre;
La vie signifie
ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
parce que je suis hors de ta vie?
Je t'attends.
Je ne suis pas loin,
juste de l'autre coté du chemin.
Tu vois tout est bien.

Canon H.Scott-Holland
Charles Péguy

19:47 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, charles péguy

01/02/2011

:mesdames et messieurs aux cœurs bons, la terre des hommes est-elle A tous les hommes ?

image 7.jpgJe dis tant de choses


Je dis tant de choses sur la différence ténue entre les femmes et les arbres,
Sur la magie de la terre, sur un pays dont je n’ai trouvé le tampon sur aucun passeport
Et je demande : mesdames et messieurs aux cœurs bons,
La terre des hommes est-elle, comme vous l’affirmez, à tous les hommes ?
Où alors ma masure ? et où suis-je ?l’assemblée m’applaudit
Trois autres minutes. Trois minutes de liberté et de reconnaissance…l’assemblée vient d’approuver
Notre droit au retour, comme toutes les poules et tous les chevaux, à un rêve de pierre.

Je leur serre la main, un par un, puis je salue en m’inclinant…et je poursuis ce voyage

Vers un autre pays, où je dirai des choses sur la différence entre mirages et pluie
Et demanderai :mesdames et messieurs aux cœurs bons, la terre des hommes est-elle
A tous les hommes ?

La poésie face aux armes

j’emporterai les chemins dans ma valise
J’emporterai les palmiers
Je cueillerai le matin et les plaines
J’enfermerai les larmes dans les cahiers du soir
Je fermerai les saisons.

image22.jpg

 

"Mahmoud Dawich aurait aimé n'écrire que des poèmes d'amour"

image 6.jpeg


 

 

15:20 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, mahmoud darwich

20/06/2010

Et le sourire

Et un sourire



livre3.jpg La nuit n'est  jamais complète
IIl y a toujours, puisque je le dis

puisque je l'affirme

au bout du chagrin

Une fenêtre ouverte

Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille

Désir à combler, faim à satisfaire

un coeur généreux

Une main tendue, une main ouverte

Des yeux attentifs

Une vie, la vie à se partager

Paul Eluard

 




22:52 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, paul eluard

14/04/2010

Un extrait

Un coeur sous une soutane

Arthur Rimbaud

Un extrait

Rimbaud campe ici un personnage de séminariste qui est une caricature de ses camarades du collège de charleville

 

"Ne devinez-vous pas pourquoi je meurs d'amour?
La fleur me dit: salut: l'oiseau me dit bonjour:

Salut; c'est le printemps! c'est l'ange de tendresse!

Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d'ivresse?

Ange de ma grand'mère, ange de mon berceau,

Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau,

Que ma lyre frissonne et que je bats de l'aile

Comme hirondelle?...


J'ai fait ces vers là hier, pendant la récréation; je suis entré dans la chapelle, je me suis enfermé dans un confessionnal, et là, ma jeune poésie a pu palpiter et s'envoler, dans le rêve et le silence, vers les sphères de l'amour. Puis, comme on vient m'enlever mes moindres papiers dans mes poches, la nuit et le jour, j'ai cousu ces vers en bas de mon dernier vêtement, celui qui touche immédiatement à ma peau, et, pendant l'étude, je tire, sous mes habits, ma poésie sur mon coeur, et je la presse longuement en rêvant..."

 


005.JPG

 

19:50 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poesie, arthur rimbaud

17/02/2010

poème

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Maurice Carème careme 2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

La Peine


On vendit le chien, et la chaîne,
Et la vache, et le vieux buffet,
Mais on ne vendit pas la peine
Des paysans que l’on chassait.

Elle resta là, accroupie
Au seuil de la maison déserte,
A regarder voler les pies
Au-dessus de l’étable ouverte.

Puis, prenant peu à peu conscience
De sa force et de son pouvoir,
Elle tira d’un vieux miroir
Qui avait connu leur présence,

Le reflet des meubles anciens,
Et du balancier, et du feu,
Et de la nappe à carreaux bleus
Où riait encore un gros pain.

Et depuis, on la voit parfois,
Quand la lune est dolente et lasse,
Chercher à mettre des embrasses
Aux petits rideaux d’autrefois.

 

 

careme4.jpg

 

10:15 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poesie, maurice carème

19/12/2008

Il est grand temps de rallumer les étoiles

nuit.jpg

 

 

"Ces heures de haine
Et d’amertume
Où l’on ne sait à quel saint se vouer
Quel Dieu prier
Puisque tout paraît vide
Et que les êtres
Ont perdu sens et l’équilibre

Les petits hommes éteignent les flambeaux
Et font de l’ombre sur la terre

Il est grand temps
Grand temps vous dis-je
De rallumer les étoiles"

 Gary KLANG

13:31 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poesie