08/11/2014
Destin du poète
Destin du poète
Le soir qui bouge son oreille
Comme un vieil âne abandonné
Le dernier corset d'une abeille
Oublié sur la cheminée
La cloche triste de l'asile
Et le pas qui répond au pas
Dans la mesure où ce qui veille
Encourage ce qui n'est pas
L'oiseau qui tombe sur la pierre
Le sang qui tombe sur le cœur
La bonne pluie des réverbères
Qui donne à boire au malfaiteur
Le trou d'aiguille par où passe
Le fil ténu de la clarté
La bobine du temps qui roule
Sous les lauriers sous les sommiers
Mais se savoir parmi les hommes
En un présent aventureux
Une petite lampe à huile
Qui peut encor mettre le feu.
In Œuvres poétiques complètes, © éd. Seghers
René Guy Cadou
Photo trouvé sur le net
15:22 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : destin du poète, cadou
14/11/2011
Cadou chanté par Maurice Benin
Merci à Pénélope
Cadou, une vie simple de maître d'école, en sabots et
pèlerine
Il dira de ses poèmes ",je cherche surtout à mettre de la vie dans mes pèmes, à leur donner une odeur de pain blanc, un parfun de lilas, la fraicheur d'une tige de sauge"
"Pieds nus dans la campagne bleue, comme un bon Père
Qui tient sa mule par le cou et qui dit des prières
Je vais. Je ne sais rien de ma vie mais je vais
Au bout de tout sans me soucier du temps qu'il fait
Les gens d'aujourd'hui sont comme des orchidées
Drôle de tête et les deux mains cadenassées
Je marche dans le jour épais d'avant midi
Pauvre fils de garce qui n'en a pas fini
De mener ses chevaux sur la route sans ombre
Qui a grand hâte et soif et ne salue personne
Mais j'aime ce village emmuré de forêts
Et ses très vieilles gens comme des pots de grès
Qui balancent leurs têtes aux carrefours des routes
Avec des mouvements qui font croire qu'ils doutent
J'ai choisi mon pays à des lieues de la ville
Pour ses nids sous le toit et les volubilis
{x3:}
Je vais loin dans le ciel et dans la nuit des temps
Je marche les pieds nus comme un petit enfant "
13:12 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poesie, cadou, maurice benin
13/11/2011
Un poème
l'enfant précoce
René Guy Cadou
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche ta vie"
Un peu de Cadou
"René Guy Cadou était breton, né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne, dans la Loire-Atlantique. Le vent, les bruyères et la mer si proche sont ses amis d’enfance. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui sera son révélateur en poésie et humanité. Il lui fera connaître Max Jacob et Pierre Reverdy. Cadou est vite pris dans la fièvre de l’écriture qui plus ne tarira jusqu'au bout. : (Brancardiers de l'Aube, en 1937). Il est entré en poésie à sa manière par l’intensité et la ferveur, l’ardeur et la fraternité avec le monde. Des chocs profonds viendront assombrir sa poésie lumineuse : la mort du père, la guerre, la débâcle. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le sort des « hussards en blouse » des instituteurs le conduit aux quatre coins du département."
Lu dans "Esprits Nomade "
Toute poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l’universel. (Cadou).
06:15 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cadou, poesie, l'enfance précoce
28/09/2010
Un poème
L'enfant précoce
Cadou
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche ta vie".
06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poeme, cadou