18/05/2015
Il était une fois....
Inventer un monde nouveau....Drôle, tragique , tendre...
il était une fois, dans les années 60 du siècle dernier, des pays où la politique occupait une place primordiale dans la vie des jeunes gens
. Au Chili comme ailleurs, le langage était codé et les slogans définitifs. Mais on est très sérieux quand on a dix-sept ans à Santiago du Chili et qu'on s'attaque au capitalisme avec un succès mitigé.
On peut monter une opération contre une banque pour financer une école et utiliser toute la logistique clandestine pour trouver du lait en poudre pour empêcher un bébé de pleurer; chanter Blue Velvet en plein hold-up pour que les clients présents dans la banque n'aient pas peur; se tromper d'explosif et rentrer à pied; préférer la musique américaine à la dialectique marxiste pour séduire les filles; apprendre le taekwondo qui rend les Coréens du Nord invincibles et trouver contre leur champion des solutions créatives...
En état de grâce littéraire, Luis Sepúlveda nous raconte ces histoires irrésistiblement drôles et tendres en hommage à un temps où on pouvait rêver "d'être jeune sans en demander la permission".( 4ème de couverture)
Sepulveda choisit le chemin de l'humour pour nous parler de ces jeunes révolutionnaires, mais l'horreur n'est jamais très loin, on connait le coup d'état et la dictature qui va arriver....
Les dernières pages , c'est la mort du Che," le commandant Ernesto Che Guevara, emprisonné et blessé dans une petite école rurale de la Higuera, en Bolivie,au coeur de l'Amerique Latine."
Il y a aussi, la mort du Che, le condor chilien, cubain et argentin....
"Il vola librement pendant un an jusqu'au jour ou son imposante silhouette se trouva dans la ligne de mire d'un lâche, d'un miserable plein d'alcool et de haine envers ce que Che symbolisait....
Che, le condor Chilien, cubain et argentin fut assassiné le 20 aout 2002.
Certes, il reste un énorme vide dans le ciel,
il nous manque quelque chose et c'est douloureux , mais son vol n'a pas de fin, il continue de planer dans les hauteurs comme la fière vigie du destin latino-américain, car un être du nom de Che peut tomber mille fois, il se relève mille autres fois et vole,
Vole toujours, toujours, toujours.
quelques extraits p.118
13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : luis sepulveda
06/06/2014
Luis Sepulveda
En ce moment passe le film " Les soeurs Quispe"
"Chili 1974. Justa, Lucia et Luciana Quispe, trois bergères de l’Altiplano, mènent une vie retirée au rythme de la nature. À son arrivée au pouvoir,
Pinochet remet en question ce mode de vie ancestral.
Les trois soeurs traversent alors une crise existentielle qui aura un retentissement unique dans l’histoire contemporaine du Chili."
"C'est un film aussi beau et aride que les paysages minéraux au cœur desquels il se déroule, que les visages burinés de ses trois personnages. Un film d'un minimalisme puissant, dont on pourrait croire au premier abord qu'il ne raconte rien ou presque alors qu'il relate une histoire vraie, une histoire ordinaire qui s'imposa pourtant comme un événement majeur de l'histoire du Chili...." (source " Première , Utopia")
De Luis Sepulveda ,
J'avais adoré ce joli conte plein de poésie, " Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler"
"Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier œuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l'aider à tenir ces promesses insolites.
A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie. ( 4ème de couverture )
Lu et aimé son premier roman "Le vieux qui lisait des romans d'amour"
" En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée. " (note de l'éditeur)
et
Le Monde du bout du monde, Un nom de torero, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, Journal d'un tueur sentimental, Les Roses d'Atacama, La Folie de Pinochet, Une sale histoire ...
Luis Sepúlveda est un écrivain chilien né en 1949 à Ovalle.
Son oeuvre est fortement marquée par l'engagement politique et écologique. Etudiant proche des jeunesses communistes, il est condamné à 28 ans de prison par le régime du général Pinochet et libéré au bout de deux ans et demi, en 1977, grâce à l'intervention d'Amnesty International. Exilé, l'auteur voyage à travers l'Amérique Latine.
En Equateur, au Pérou et en Colombie, il fonde des troupes de théâtre et s'engage auprès de mouvements révolutionnaires. En 1978, il passe une année chez les indiens Shuars dans le cadre d'un programme d'études pour l'UNESCO sur l'impact de la colonisation sur les populations amazoniennes.
Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d'amour est traduit en trente-cinq langues et lui apporte une renommée internationale.( source France culture)
Pas encore lu ....
En 1996, l’écrivain chilien Luis Sepulveda et son ami photographe argentin Daniel Mordzinski, son socio, ont pris la route vers le sud du monde, le sud du continent sud-américain, au-delà du 42ème parallèle. Partis de Buenos-Aires, ils roulent vers la Patagonie. Ils s’arrêtent à Bariloche, El Bolson, El Maiten, Punta Arenas; la terre Mapuche et la Terre de Feu. Au gré des rencontres, ils quittent la route, s’arrêtent, partagent le maté et les mots .....
« En Patagonie, on dit que faire demi-tour et revenir en arrière porte malheur. Pour rester fidèles aux coutumes locales, nous avons poursuivi notre chemin car le destin est toujours devant, et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs. »
Il est beau et triste ce livre car c’est, à travers ces histoires, l’histoire d’un adieu, pas une histoire qui finit bien. La fin d’un monde au sud du monde, « le coût impitoyable de notre époque « .
Alors le bonheur de cette photographie qui dit tout de ce livre .
La dame aux miracles avec Luis Sepulveda
- Photographie de Daniel Mordzinski – Éditions Métailié
20:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : luis sepulveda
10/06/2010
j'ai aimé
Le dernier roman de Louis- Sepulveda
L'Ombre de ce que nous avons été
"Sepulveda, conteur sans frontières, révolté au grand coeur, chasse haine et nostalgie et nous revient avec une histoire vitaminée, à la narration cocasse, entre polar déjanté et fable politique, et suggère une interrogation sans fin : qu'avons-nous fait de nos utopies ? Qu'avons-nous fait de nous-mêmes ?
« Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre. » Une phrase que l'on ne se lasse pas de lire tant elle dit l'impossible, tant elle donne, malgré tout, à rêver, espérer. Une phrase qui va à merveille à l'écrivain Luis Sepúlveda - elle fait d'ailleurs le titre d'un de ses recueils de nouvelles, paru en 1997 - et qui pourrait être la quintessence de son oeuvre, quinze livres à ce jour, dont le tout nouveau roman à l'intitulé non moins poétique, L'Ombre de ce que nous avons été.
Nul doute que l'écrivain chilien, qui connut les geôles de Pinochet, l'exil, l'errance d'un pays à l'autre, aimerait encore imaginer des histoires d'amour, ne serait-ce que pour faire plaisir à son « vieux », celui « qui lisait des romans d'amour » (son premier roman, publié en 1992) et ravir encore ses lecteurs. Mais le temps qui passe, même chargé de voyages, de rencontres, et d'écriture, ne peut cicatriser les fêlures.
Refusant de s'apitoyer sur son sort, ses blessures, celles de tant d'hommes et de femmes, Luis Sepúlveda, pour qui la littérature est existence et résistance, convoque le passé, l'humour et l'amitié. Il offre au désenchantement révolutionnaire, aux illusions perdues toujours à fleur de peau une intrigue ludique qui, mine de rien, sans manichéisme, oblige à se souvenir, oblige à méditer. Soit les retrouvailles à Santiago, plus de trente-cinq ans après le coup d'Etat de Pinochet du 11 septembre 1973, de trois types plutôt sympathiques, ex-militants de gauche, cassés par la défaite et l'exil.
Sepúlveda et ses personnages ont vieilli, ils frôlent la soixantaine, mais n'ont pas renoncé. Ils attendent le cerveau politique, dit « le Spécialiste ». Avant de jeter l'éponge - admettre l'Histoire, ce qu'elle a changé dans leur destin, corps et âme - , la joyeuse bande de revenants va concocter une dernière action (improbable...). Retrouver la dignité, la fortune... la fougue de leur jeunesse, peut-être.
L'écrivain, coquin incorrigible, imagine pour eux - pour lui - des situations loufoques, entrecoupées de dialogues absurdes et truculents, d'où émergent des vérités oubliées, des monceaux de poésie. Dans une même foulée, diablement rythmée, cohabitent du pur jus révolutionnaire et de l'émotion, une espèce de tendresse subversive.
Il ose ressusciter des répliques refoulées (« Comme l'a dit le camarade Lénine, les hommes ne peuvent pas corriger les choses du passé mais ils peuvent anticiper celles de l'avenir ») et raille la mélancolie. Luis Sepúlveda ne renie rien. Aujourd'hui encore, l'auteur du facétieux Journal d'un tueur sentimental (1998) nous donne rendez-vous avec l'amour, dans un roman en guerre contre l'oubli."
Telerama n° 3132 - 23 janvier 2010
20:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : livre, luis sepulveda, l'ombre de ce que nous avons été