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31/12/2010

Salut à l'An neuf

A tous  et toutes

Heureuse Année 2011

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30/12/2010

Les morts de la rue

Vœux et condoléances

LEMONDE.FR | 30.12.10

rue.jpgMeilleurs vœux pour 2011 !" Ce sont peut-être les derniers mots que risquent d'entendre les personnes contraintes de vivre à la rue… avant d'y mourir ! Et pourtant, comme d'autres, ces personnes espèrent qu'on leur annonce : 

"L'année 2011 est placée sous les meilleurs auspices : les Hommes vivant à la rue sont assurés d'intégrer un hébergement pérenne, les familles vivant à l'hôtel vont enfin pouvoir bénéficier d'un appartement, les logements insalubres vont être assainis, les demandeurs de logement vont rapidement obtenir un logement social, les expulsions locatives vont disparaître au profit d'un accompagnement des personnes en difficultés, les demandeurs d'asile seront pris en charge par les dispositifs d'hébergement et les familles sans papiers vont être régularisées et devenir les nouveaux fers de lance d'un corps citoyen toujours plus solidaire.

Les élus nationaux, territoriaux et locaux vont promulguer les lois adaptées aux personnes les plus précaires, les maires des communes vont respecter la législation en vigueur en appliquant scrupuleusement la loi SRU [Solidarité et renouvellement urbains], un moratoire aux arrêtés stigmatisant les personnes sans abri sera prononcé, des moyens financiers importants seront alloués à la construction d'aires d'accueil et de logements très sociaux."rue4.jpg

Voilà, Monsieur le président, Monsieur le premier ministre, Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs, Mesdames et Messieurs les maires, les mots que vos vœux pourraient emprunter pour cette année 2011. En leur absence, vous remettrez en cause la cohésion sociale de notre pays et vous omettrez les principes fondamentaux de nos textes fondateurs. Comment voulez-vous, sans ces mots, que les valeurs républicaines trouvent leur place auprès de vos jeunes et moins jeunes concitoyens ? Quelle signification peut prendre cette notion de liberté lorsque la rue et la précarité obligent à suivre le chemin de la survie jalonné par la mendicité ou les distributions alimentaires… c'est la soumission à vie !

Quel sens donner à l'égalité si chaque homme n'a pas la possibilité d'avoir un toit, un travail, un accès aux soins et à l'éducation ? Comment promulguer la fraternité tout en stigmatisant les minorités et tout en fermant la porte de la mixité sociale ? Le non respect de ces droits fondamentaux menace l'équilibre de la société !

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Vos vœux, qui prônent la justice, ne doivent pas être vains et identiques à ceux des années précédentes. Vos concitoyens espèrent bien plus. Ils souhaitent notamment de l'audace : celle qui érige l'humanité au cœur des dispositifs au moyen d'une mise en œuvre solidaire. Ils souhaitent aussi de la volonté : celle qui permettra la mise en œuvre des politiques cohérentes. Ils désirent enfin un engagement total, celui qui fera sens en éradiquant la misère de leur pays.

Si tel n'est pas le cas, j'ai bien peur que ces vœux 2011 ne se transforment en condoléances en direction des membres de la communauté des personnes sans abris et précaires, ceux qui risquent fort de mourir prématurément cette année.

rue2.jpgChristophe Louis, président du collectif Les Morts de la rue

Des chansons

C'était il y a quelques années....

 

13:05 Publié dans chansons | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : paul anka 1966

29/12/2010

Les origines, on s'en fout !

film.jpgLes films arrivent bien souvent un peu tard, il faut le temps d'écrire le scénario, trouver les financements, tourner, monter... et le temps de tout ça, l'actualité n'a pas cessé, même, le pouvoir en place a enterré son ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Pourtant, que le film Le nom des gens est une belle réponse à l'obsession identitaire qui a soudainement saisi notre pays, une claque toute de légèreté, de poésie et de vérité aux nez de Sarkozy, Besson et Hortefeux - sans compter les Ciotti, Estrosi et autres adeptes de la sécurité, des caméras dans les rues et du bilan positif de la colonisation...film2.jpg

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Jacques Gamblin, éternel pierrot lunaire, est touchant et parfait dans son rôle d'Arthur Martin, Français de souche en apparence, et justement invisible à cause de cela, et pourtant Cohen de par sa mère, secret bien gardé dans la famille puisque les grands-parents maternels sont morts à Auschwitz - lisant les listes de Cohen au Memorial de la Shoah, Arthur s'écrie: les Cohen, ce sont les Martin des Juifs. Sara Forestier - l'actrice si époustouflante de L'Esquive - n'est pas moins bien dans le rôle de Bahia, fille hyper-engagée au point d'user de son corps pour convertir les "fachos" à ses idées de gauche - oui, c'est un film de gauche qui s'assume (et qui assume donc de déplaire et de se priver d'un bon nombre de spectateurs [et de Français!], puisqu'on y voit même Jospin, tout à son aise, faire une apparition.

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Les personnages "secondaires" ne sont pas moins intéressants: le père d'Arthur (Jacques Boudet), protégeant sa femme au point de rendre toute allusion au génocide juif tabou, le père de Bahia (Zinedine Soualem), algérien taiseux, artiste qui cache son talent derrière une serviabilité excessive. Une des scènes les plus touchantes est peut-être celle de la mère d'Arthur qui se voit contrainte de prouver qu'elle est Française après le vol de ses papiers, elle qui dut taire une identité et en acquérir une autre pour se sauver - honte à un pouvoir qui a fait renaître des angoisses qu'on croyait dépassées. Le scénario a bien quelques ratés vers la fin, mais on reste sous le charme d'un film intelligent qui réussit à slalomer entre nos modernes travers qui nous font nous alarmer trop vite au sujet d'un retour de l'antisémitisme ou d'une mise en danger de la laïcité.

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Quand, incroyablement étourdie, Bahia monte nue dans une rame de métro, elle s'assoit comme par hasard devant un couple musulman dont la femme porte un niqab: contraste de la nudité et du voile. Nos députés ont voté une loi pour interdire l'anonymat du visage, ils n'ont pas revu les interdits qui pèsent sur celui du corps: on ne doit sortir dans la rue ni totalement couvert ni totalement nu. La société impose des normes sans revoir les anciennes qui font d'un simple corps nu une atteinte à la pudeur... nous vivons une époque moderne disait un certain. Les fesses superbes de Sara Forestier tout au long du film sont une belle atteinte à la pudeur, elle va libre et répond aux femmes voilées bien mieux que les politiques adeptes de la norme qui ont préféré interdire le voile plutôt qu'autoriser le nu! - Mai 68 (et l'été 69) sont à des années-lumières de notre sinistre époque.

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Pour revenir au thème central du film, il faut noter la belle conclusion: ils se marièrent et eurent un premier enfant qu'ils prénommèrent Chang. Quand l'infirmière leur demanda: c'est de quelle origine? ils répondirent en coeur, excédés: on s'en fout des origines!

Un film de Michel Leclerc, avec Jacques Gamblin, Sara Forestier...
(France)

Une balade

C'était à Val d 'Isère, au soleil....

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06:00 Publié dans Balade | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : val d'isere, randos 2009

28/12/2010

Bernard-Pierre Donnadieu vient de nous quitter

Un acteur puissant

Lui aussi va nous manquer....on ne l'oubliera pas

donnadieu3.jpgL'acteur Bernard-Pierre Donnadieu est mort des suites d'un cancer, lundi 27 décembre à Versailles, à l'âge de 61 ans. L'annonce de sa mort a été faite par le réalisateur Gilles Katz, qui l'avait dirigé. Cet ancien ouvrier spécialisé a notamment tourné avec Claude Lelouch, Roman Polanski ou Jean-Jacques Annaud avant d'obtenir une certaine consécration dans Le Professionnel, de Georges Lautner (1981), où il joue l'inspecteur Farges face à Jean-Paul Belmondo. Un an plus tard, il incarne le "vrai" Martin Guerre au côté de Gérard Depardieu dans Le retour de Martin Guerre de Daniel Vigne.

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L'homme, dont la dernière apparition au cinéma remonte à 2008 (Faubourg 36), était abonné aux rôles de méchant et de psychopathe. En 1984, son rôle de criminel dangereux dans Rue Barbare, de Gilles Béhat, lui vaut une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle au César. Quatre ans plus tard, il devient un terrifiant psychopathe dans L'homme qui voulait savoir, de George Sluizer, pour lequel il remporte le prix d'interprétation aux festivals de Madrid et d'Oporto. On se souvient aussi de lui dans La Passion Béatrice, de Bertrand Tavernier. ( Le monde)

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donnadieu14.jpgPar la suite, Bernard-Pierre Donnadieu a poursuivi sa carrière principalement au théâtre et à la télévision, qui lui a permis d'explorer des personnages moins sombres. Il y a interprété plusieurs figures historiques, comme Charlemagne, Jean Jaurès ou Roger Salengro, sous la direction d'Yves Boisset.

Son rôle de syndicaliste dans "Jusqu'au bout", téléfilm inspiré du conflit Cellatex lui a valu un Fipa d'Or du meilleur acteur en 2005. Il a remporté à nouveau ce prix trois ans plus tard pour son rôle dans "A droite toute", téléfilm engagé de Marcel Bluwal sur la montée de l'extrême droite en France dans l'entre-deux- guerres.

Au théâtre, le comédien a joué sous la direction de Georges Wilson et Daniel Mesguich. En 2009, sa dernière apparition aux côtés de Lorànt Deutsch dans "Le roman d'un trader", inspiré de l'histoire de Jérôme Kerviel, a été saluée par la critique.( france 24)

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26/12/2010

Un livre

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" C'est cela la naissance et l'essence de la photographie ; le secret et le sortilège de Reza.
Lorsque je m'arrête devant une de ces photos, n'importe laquelle, j'éprouve un sentiment étrange, comme si je regardais une réalité que j'ai déjà vécue, dont je mourrai un jour, une réalité que je n'ai jamais su éterniser dans la mémoire de l'image. Oui, chacun de ces clichés est une histoire. " Atiq Rahimi, Prix Goncourt 2008

Les âmes rebelles, Reza et Atiq Rahimi

 

Depuis plus de 30 ans, le grand photographe iranien Reza vit une histoire d'amour avec l'Afghanistan. Il a promené son appareil photo à travers ce pays magnifique et blessé, saisissant les bribes de liberté arrachées à la guerre, les moments de fêtes, les kalachnikovs qui tranchent sur les turbans traditionnels. Surtout, il a capté l'âme du pays dans les yeux gris ou verts de ses habitants. Un livre émouvant illustré des poèmes du prix Goncourt 2008 Atiq Rahimi.

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Reza, personnage hors du commun, retranscrit ses relations à l’Homme au plus profond, au plus intense.

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Reza ne se contente pas de la posture de photographe. Pour tenir une promesse faite à Massoud, il s’engage en créant l’ONG Aïna qui forme la nouvelle génération des journalistes afghans dont de nombreuses femmes.

La beauté des images, la poésie des mots

Certes, les stigmates de la guerre – passée contre les Russes, actuelle contre les talibans – sont présents, mais l'espérance apparaît plus forte que tout. L'horreur est si proche de la beauté dans cette contrée d'Asie centrale. En un instant, le paradis peut devenir un enfer.

Le photoreporter n'hésite pas à jouer sur l'opposition de certaines de ses photographies, mettant face à face, par exemple, un jeune moudjahid d'un côté et un garçonnet tenant une petit plante au creux de sa main droite de l'autre.

« J'ai aussi entendu, j'ai aussi senti ce que Reza avait vu », écrit Atiq Rahimi. Le romancier jette des ponts plein de poésie vers les clichés de Reza ; certains d'entre eux sont édités pour la première fois. La complémentarité entre textes et images rythme ainsi le récit de l'épopée afghane. Les âmes rebelles  nous invitent à un voyage en Afghanistan au-delà de la tragédie d'un peuple pour explorer la richesse humaine.( des extraits de ouest France , le Pelerin)


rahimi.jpgQui est Atiq Rahimi ?

 

 

Le Point.fr - Publié le 10/11/2008

Le Franco-Afghan Atiq Rahimi décroche le Goncourt 2008

 

Atiq Rahimi © BALTEL/SIPA

Par François-Guillaume Lorrain

En 1984, à 22 ans, Atiq Rahimi était parti à pied de Kaboul pour rejoindre, après neuf jours de marche, l'ambassade française du Pakistan à Islamabad. Il racontait ce périple dans 1000 maisons du rêve et de la terreur (P.O.L, 2002). Vingt-quatre ans plus tard, c'est la prestigieuse académie des Goncourt qui récompense son premier livre écrit en français, Pierre de patience . Autre première : le sacre de la maison littéraire P.O.L, filiale de Gallimard.

Mais Rahimi a d'autres cordes à son arc. Docteur en études audiovisuelles à la Sorbonne, il a reçu un prix à Cannes en 2004 pour son premier film, Terre et cendres , adapté de l'un de ses récits. Le cinéma l'influence : témoin, l'écriture au scalpel et très visuelle de son quatrième livre. Après le Russe Makine et l'Américain Littell, déjà couronnés par le Goncourt, voici l'Afghan Rahimi.

 

J'ai lu ,Syngué Sabour,Pierre de Patience , Superbe

 


"Dans le livre d'Atiq Rahimi aujourd'hui récompensé, une femme parle. Au compte-gouttes. Puis par flots rageurs. Dans une pièce nue, elle déverse ses mots sur son mari inerte, qui agonise, incapable de répondre. Il a été blessé à la guerre. Dehors, où l'on ne sortira jamais, les explosions alternent avec les appels à la prière du mollah. La femme prie aussi, égrène son chapelet, veille à la perfusion, le maintient en vie par ses parole

 

Une femme parle pour toutes les femmes, de tout temps. Dans cette oreille géante, gisante, elle se vide de ses colères de femelle humiliée, méprisée, lui reproche de l'avoir ignorée, d'avoir préféré la guerre à sa famille.....

 


Pour Pierre de patience , il s'est inspiré d'une histoire vraie : en novembre 2005, une poétesse afghane est assassinée par son mari. Rahimi se rend au chevet de cet homme qui s'est empoisonné. Il imagine ce que la femme aurait pu lui dire. Rahimi jette un pont durable entre l'Afghanistan et la France qu'il enrichit d'un nouveau souffle poétique, sans fioriture. Shéhérazade nous parle au creux de l'oreille, directement en français."

 

Syngué Sabour, Pierre de patience , de Atiq Rahimi

A la rencontre des âmes du monastère

24 décembre 2010 06h00 | Par didier piganeau

A la rencontre des âmes du monastèreTibéhirine Le père Jean-Marie Lassausse gère le domaine au passé tragique. Un homme qui cultive les terres et l'esprit de partage de cette abbaye, les portes grandes ouvertes

 Le père Lassausse dans le jardin du cloître à Tibéhirine, à une centaine de kilomètres d'Alger, au bout de la chaîne de l'Atlas : « Le monastère reste un lieu de rencontre ».  PHOTO D. P.

Le père Lassausse dans le jardin du cloître à Tibéhirine, à une centaine de kilomètres d'Alger, au bout de la chaîne de l'Atlas : « Le monastère reste un lieu de rencontre ». PHOTO D. P.

 
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Envoyé spécial à Tibhirine

Le film, il l'a vu sept fois, et chaque fois avec la même émotion. Le père Jean-Marie Lassausse a été lui aussi conquis par « Des hommes et des dieux », de Xavier Beauvois. « C'est prenant, bouleversant… et, surtout, il décrit parfaitement ce rapport que les moines avaient avec les Algériens. » On passera sur quelques détails nés de l'imagination du réalisateur mais qui, selon le père Lassausse, ne faussent en aucune manière l'esprit de Tibéhirine. Car si le prêtre français parle avec autant d'assurance du monastère de Tibéhirine (ou Tibhirine), c'est qu'il en est en quelque sorte le gardien.

Jean-Marie Lassausse est arrivé en Algérie en 2000, après différentes missions dans plusieurs pays arabes. Le prêtre-ouvrier est officiellement en poste à Alger au service d'accueil de la maison diocésaine mais passe quatre jours par semaine au monastère, à une centaine de kilomètres de la capitale.

Avec l'aide d'un laïc bénévole français, Jean-Paul Siméon, un enseignant à la retraite de Saintes, il s'occupe des 7 hectares du domaine, au bout d'un village, au bout de la chaîne de l'Atlas, à 1 000 mètres d'altitude. Deux heures de trajet que le père Lassausse effectue, à l'aller comme au retour, sous escorte policière.

Près de la mosquée

En partant d'Alger, l'autoroute vous abandonne à Blida. Le taxi s'engage alors sur la route de Médéa, route en perpétuels travaux qui serpente au fond d'une interminable vallée dans le Parc national de Chréa avant de grimper jusqu'à la ville, à près de 900 mètres d'altitude. À la sortie de Médéa, sur la route de Djendel, un vieux panneau aux lettres délavées indique la direction du village de Tibéhirine, caché dans la montagne à 5 ou 6 kilomètres.

Au carrefour, les militaires surveillent les allées et venues des rares voitures et examinent scrupuleusement les passeports des étrangers. La politesse des soldats s'accompagne de sourires convenus. La chaussée défoncée traverse le bourg poussiéreux de Tibéhirine avant de se terminer au sommet d'une colline.

À gauche se trouve la mosquée encore en chantier, à droite, une grosse bâtisse du XIXe siècle en partie cachée par les grands arbres d'un jardin fermé par un mur. Au-dessus de la porte d'entrée à la peinture verte écaillée, une discrète petite croix sculptée dans la pierre.

Un verre d'eau

La porte se pousse avec émotion. C'est un silence troublant, presque dérangeant, qui vous accueille dans ce jardin à la végétation un peu folle, sous l'œil de la statue de Notre-Dame de l'Atlas.

Le père Lassausse, en bleu de travail, s'accorde une pause et partage un verre d'eau avec son visiteur, comme le veut la tradition. Le soleil et les températures exceptionnelles de ce début décembre lui ont permis, avec Jean-Paul, de travailler au verger. C'est la plus importante source de revenus de l'abbaye. « Avec quelque 2 500 arbres fruitiers sur le domaine, il y a de quoi s'occuper », plaisante-t-il (1).

Mais sa présence dans ce lieu, qu'il se refuse à entretenir comme un sanctuaire, ne se résume pas aux tâches agricoles. Comme les moines martyrs, sans prosélytisme, il maintient le dialogue avec les musulmans et, d'une manière générale, avec les Algériens. « Tibéhirine est un monastère ouvert, nous le maintenons comme un lieu de rencontre… »

Le jardinier de Tibéhirine cultive aussi les âmes et les bonnes relations de voisinage avec les villageois de Tibéhirine. « Mais aussi avec les autorités locales, les cadres administratifs, les services agricoles de la wilaya (NDLR : l'équivalent de notre préfecture), etc. Les villageois sont mes protecteurs », assure le père Jean-Marie Lassausse.

Jamais un musée

Quand il évoque le souvenir des frères enlevés et assassinés dont les têtes reposent dans le petit cimetière sous les arbres, en contrebas du monastère, c'est sans nostalgie, sans tristesse ; un peu comme s'ils étaient encore présents… Du reste, ils le sont toujours un peu.

Après le drame de 1996, deux tentatives d'implantation de nouvelles congrégations religieuses eurent lieu. D'abord des cisterciens, en 1998, qui sont restés trois ans. « Il y a eu des difficultés pour construire une communauté internationale ; impossibilité de s'installer à demeure à Tibéhirine, deux années après le massacre des frères », analyse Jean-Marie Lassausse. La deuxième n'a pas eu davantage de succès : « Il s'agissait d'une communauté cloîtrée qui s'est vite rendu compte qu'elle n'était pas adaptée à la vocation de Tibéhirine, c'est-à-dire l'ouverture sur la société. »

Quel est l'avenir de ce monastère planté au bout du monde en haut de sa colline et chargé d'un passé aussi lourd ? « Je ne sais pas s'il y aura à nouveau des frères, mais une chose est certaine, l'abbaye ne sera jamais un musée, toujours un lieu de rencontre, comme avec les frères… ».

(1) Jean-Marie Lassausse est l'auteur d'un livre, « Le Jardinier de Tibhirine » (Bayard), dans lequel il raconte le présent du monastère.

 

25/12/2010

Photos

001.JPGUn petit tour...003.JPG

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24/12/2010

Un joyeux Noël

236.JPGà Tous et toutes

Yves, Louis-Paul, Mamita, Pierre, Simone ,Alsa, Doume, Rosa,

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Rony, Fabrice, Xaviergui2.jpg, Pierrot, godnat, Françoise, Framboise, Sarah

Tous ceux qui passent....

Heureuses fêtes....

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