09/05/2023
Tu aimerais
Tu aimerais tellement
Qu'il y ait là devant toi,
Sur la table,
Un oiseau vivant
Pas bien grand,
Un moineau, par exemple
Et qu'il remue un peu
Son bec, ses ailes.
Il n'aurait pas peur de toi,
Il annoncerait
La presence
D'un monde pacifié
Un poème de Guillevic, les moineaux, merci Françoise
23:31 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6)
22/08/2022
"Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude....."
Un été à Valloire
La sieste
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude.
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons,
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves ;
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.
Une rando , une sieste....petit bonheur...
13:54 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7)
09/08/2022
Quelques fleurs
Il voulait serrer une plante sur son coeur sans la déraciné
00:05 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3)
13/12/2021
La paix
La paix est un verre de lait chaud et un livre posé devant l'enfant qui s'éveille
Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres
c’est la paix.
Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage
du monde
et que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver
un sommeil sans grief
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.
La paix est l’odeur du repas, le soir,
lorsqu’on n’entend plus avec crainte la voiture faire halte
dans la rue,
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
en fêtant nos yeux aux cloches lointaines des couleurs,
c’est la paix.
La paix est un verre de lait chaud et un livre posés devant
l’enfant qui s’éveille.
Lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques,
lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit,
à l’heure où la lune printanière sort du nuage
comme l’ouvrier rasé de frais sort de chez le coiffeur du quartier,
le samedi soir
c’est la paix.
Lorsque le jour qui est passé
n’est pas un jour qui est perdu
mais une racine qui hisse les feuilles de la joie dans le soir,
et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
c’est la paix.
Lorsque la mort tient peu de place dans le cœur
et que le poète et le prolétaire peuvent pareillement humer
le grand œillet du soir,
c’est la paix.
Sur les rails de mes vers,
le train qui s’en va vers l’avenir
chargé de blé et de roses,
c’est la paix.
Mes Frères,
au sein de la paix, le monde entier
avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
Joignez vos mains, mes frères.
C’est cela, la paix.
Yannis Ritsos (1909 – 1990)
Texte traduit du grec par l’auteur,
Un moment de paix
Une photo de Willy Ronis, des photos trouvées sur le net et
"Un moment de paix" un été, balade dans le Mercantour
14:48 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4)
17/05/2021
“ Le bonheur, en partant, m'a dit qu'il reviendrait”
Le bonheur, en partant, m’a dit qu’il reviendrait…
Que quand la colère hisserait le drapeau blanc, il comprendrait…
Le temps du pardon et du calme revenu, il saurait
Retrouver le chemin de la sérénité, de l’arc-en-ciel et de l’après…
Le bonheur, en partant, m’a promis de ne jamais m’abandonner
Le bonheur, en partant, m'a fait de grands signes de la main,
Comme des caresses pleines de promesses sur mes lendemains,
Il m'a adressé ses meilleurs vœux sur mon destin qui s'en vient,
Et je crois en lui bien plus qu'en tous les devins...
Le bonheur est un ange aux ailes fragiles, un colosse aux pieds d'argile,
Il a besoin d'air, de lumière, de liberté et d'une terre d'asile,
Je veux être son antre dès ses premiers babils,
Pour peu qu'il me le permette, le bonheur n'est jamais un projet futile...
De ne pas oublier les doux moments partagés,
Et d’y écrire une suite en plusieurs volumes reliés,
Tous dédiés à la gloire du moment présent à respirer
Le bonheur, en partant, avait le cœur aussi serré que le mien,
Son sourire en bandoulière, il est parti vers d'autres chemins,
Rencontrer ses pairs au détour des larmes et des chagrins,
Que versent pour un rien, tous ces pauvres humains...
Le bonheur, est parti, missionnaire, rallier d'autres fidèles,
Il veut plaider sa cause et convertir tous les rebelles,
Leur montrer à eux aussi, combien la vie est belle,
Si on lui laisse assez de place pour l'orner de ses dentelles...
Le bonheur, en partant, m'a fait un clin d'œil,
Je sais qu'il reviendra, je ne porte pas son deuil,
Il ne fuit pas, il s'en va conquérant réparer d'autres écueils,
Pour me revenir encore plus grand, se reposer dans mes fauteuils...
Le bonheur, en partant, ne me quitte pas vraiment...
Je sais que même de loin, il éveille mes sentiments,
Il entend mes hésitations et m'oriente résolument et surement,
Le bonheur est une étoile qui me guide par tous les temps...
Lacs de Boums, les lacs du Venasque
“ LE BONHEUR, EN PARTANT, M'A DIT QU'IL REVIENDRAIT ”. JACQUES PRÉVERT
13:57 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (18)
23/04/2021
Du vert que j'aime
je parlerai du vert
Du vert volant des arbres
Je parlerai des veines vertes
Des jeunes filles sous les arbre
Je parlerai du vent
Et du vert émeraude
Des lisières de l'aube
Je parlerai du vent que j'aime
Du vert ardent
,Des baisers scellés dans les champs
Du vert qui me retrouve enfant
Traversant sans fin mes printemps
§
Dernière montée pour arriver à la petite cabane d'Ourtiga, départ du village de Germ, Les Pyrénées
Poeme , Maurice Carème, La flûte au verger, 1960
Du vert , une rando que j'aime...
13:30 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11)
26/03/2021
Une hirondelle
Mais non, mon hirondelle,
Le monde
N'est pas en train de périr
Puisque tu vas pondre
Guillevic
13:14 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (17)
10/03/2021
Allons nous promener....
- Elevons-nous, mon corps
Au dessus de ces prés, de ces bois,
Au-Dessus des étangs, des chemins
Allons nous promener
Dans les hauteurs de l'air
Au-dessus des nuages
Pour avoir le plaisir
De revenir sur terre
Ou l'on marche à loisir,
Et toucher de nos mains
Les végétaux, les pierres,
Peut-être un hanneton.
Pas de hanneton sur ce sentier, mais une petite marmotte...
Le sentier , à Val d'Isère, le nuage, dans les Pyrénées et un poème de Guillevic
22:32 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (8)
01/03/2021
Je suis le gardeur de troupeaux
Un été, à Valloire
Je suis un gardeur de troupeaux,
Mon troupeau, ce sont mes pensées
Et mes pensées sont toutes des sensations.
Je pense avec les yeux et avec les oreilles,
Et avec les mains et avec les pieds,
Et avec le nez et la bouche.
Sur le sentier du Céciré, Les Pyrénées , un automne....
Penser une fleur, c’est la voir et la sentir,
Et manger un fruit c’est en savourer le sens
.
C’est pourquoi, par un jour de chaleur,
Si tant de jouissance me rend triste,
Je m’étends de tout mon long dans l’herbe,
Je ferme mes yeux chauds,
Je sens tout mon corps étendu dans la réalité,
Je sais la vérité et je suis heureux.
Fernando Pessoa,
Poèmes de Alberto Caeiro du « Gardeur de troupeaux »
15:05 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (13)
26/01/2021
Un chemin
J'irai jusqu'au bout du chemin
Si j'ai l'espoir
Que je la trouverai
La feuille
Que je ne connais pas,
Dont j'ai besoin.
Des randos, les mots, Eugène Guillevic
09:21 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11)