13/01/2017
Image
Sous les herbes, ça se cajole,
Ca s’ébouriffe et se tripote,
Ca s’étripe et se désélytre,
Ca s’entregrouille et s’entrefouille,
Ca s’écrabouille et se barbouille,
Ca se chatouille et se dépouille,
Ca se mouille et se déverrouille,
Ca se dérouille et se farfouille,
Ca s’épouille et se tripatouille
–
Et du calme le pré
Est la classique image.
Photos, été 2016, les Pyrénées, randos...et les mots de E. Guillevic
16:19 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10)
10/01/2017
Le chemin
J'irai jusqu'au bout du chemin
Si j'ai l'espoir
Que je la trouverai
La feuille
Que je ne connais pas,
Dont j'ai besoin.
Une rando à Val d'Isère, les mots, Eugène Guillevic
19:50 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : une photo un poème
06/01/2017
Une photo , un poème...
Ce n’était pas
Une aile d’oiseau.
C’était une feuille
Qui battait au vent.
Seulement
Il n’y avait pas de vent.
(Exécutoire, 1947)
Poème de Eugène Guillevic
la feuille , trouvée sur le net
16:52 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : eugene guillevic
06/12/2016
Vieilli, fourbu...
Vieilli, fourbu,
il cherche encore à s’appuyer
sur l’épaule d’une rose.
Les mots, Yannis Ritsos ,la photo.Cornel Pufan....la rose, merci à Penelope
13:52 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : une photo, un poème
09/08/2016
Regarder
Regarder
Avant de regarder
Par la fenêtre ouverte,
Je ne sais pas
Ce que ce sera.
Ce n’est pas
Que ce soit la première fois.
Depuis des années
Je recommence
Au même endroit
Par la même fenêtre.
Pourtant je ne sais pas
Ce que mon regard, ce soir,
Va choisir dans cette masse de choses
Qui est là,
Dehors.
Ce qu’il va retenir
Pour son bien-être.
Il peut aller loin.
Peu de couleurs.
Peu de courbes.
Beaucoup de lignes.
Des formes,
Accumulées
Par des générations.
Je laisse à mon regard
Beaucoup de temps,
Tout le temps qu’il faut.
Je ne le dirige pas.
Pas exprès.
J’espère que ce soir
Il va trouver de quoi :
Par exemple
Un toit, du ciel.
Et que je vais pouvoir
Agréer ce qu’il a choisi,
L’accueillir en moi,
Le garder longtemps.
Pour la gloire
De la journée.
(Guillevic)
Photo Cornel Pufan
De "ma" fenêtre...
Fenêtre de la petite cabane.....une rando, les Pyrénées
11:27 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : un poème, des photos
08/04/2016
Habitations
j'ai logé dans le merle.
Je crois savoir comment
Le merle se réveille et comment il veut dire
La lumière, du noir encore, quelques couleurs,
Leurs jeux lourds à travers
Ce rouge qu'il se voit.
J'ai fait leur verticale
Avec les blés.
Avec l'étang j'ai tâtonné
Vers le sommeil toujours tout proche.
J'ai vécu dans la fleur.
J'y ai vu le soleil
Venir s'occuper d'elle
Et l'inciter longtemps
A tenter ses frontières.
J'ai vécu dans des fruits
Qui rêvaient de durer.
J'ai vécu dans des yeux
Qui pensaient à sourire.
Eugène Guillevic
("Sphère" - éditions Gallimard, 1963)
Je viens des sources de la joie.
Je viens des sources de la nuit…
Je viens des sources de la joie :
Dans le gravier pur,
Dans la prairie verte,
J’emporte avec moi un monde d’oiseaux,
J’entraîne avec moi une chaîne de montagnes.
J’emporte avec moi le concert des merles
Des nids dans l’ombre des buissons.
Photos , randos été 2015
13:59 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : eugène guillevic
31/03/2016
Je ne suis personne
je ne suis personne ! et toi?
Tu n'es personne aussi?
Alors nous sommes deux, tais toi!
Ils nous chasseraient, tu sais!
C'est terrible d'être quelqu'un!
Banal comme une grenouille
Qui crie son nom toutes la journée
A travers les marais!
Emily Dickinson (1830-1886)
On ne sait jamais qu'on part - quand on part -
On plaisante, on ferme la porte
Le destin qui suit derrière nous la verrouille
Et jamais plus on n'aborde.
Photo Monté stinnett
14:48 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : emily dickinson
25/03/2016
Une photo , un poème
Quand il y a eu le coup d'état au Chili, nous avions accueilli des artistes chiliens à Paris.
Ils m'ont dit : " Tu sais, ceux qui sont restés là-bas se sentent coupés de tout ". Ils voyaient que je faisais des ateliers et des images et ils m'ont suggéré d'aller là-bas travailler avec leurs amis qui étaient restés à Santiago.
Donc, je suis allé là-bas. J'ai fait un atelier à Vitacura et là, comme une évidence, s'est imposée l'image de Pablo Neruda : il incarnait le Chili, la résistance, la poésie, tout ça. ( Ernest Pignon-Ernest)
Une saudade. Quoi ? C'est quoi...je ne sais pas...je l'ai cherchée
dans de poussiéreux dictionnaires d'autrefois,
dans d'autres livres aussi qui ne m'ont pas livré
le sens de ce doux mot aux contours sibyllins.
On la dit bleue, du même bleu que les montagnes,
on dit qu'elle assombrit l'amour lorsqu'il est loin,
un noble et brave ami ( un ami des étoiles )
la nomme en un frisson de tresses et de mains.
Lisant Eça de Queiros, je la devine sans la voir
et son secret s'évade et sa douceur m'obsède
comme un papillon, corps étrange qui vole
à distance - et combien ! - de mon filet paisible.
Saudade...Ah ! dites-moi, connaissez-vous le sens
de ce mot blanc qui fuit comme un poisson s'éclipse ?
Non...mais je sens frémir son délicat frisson
dans ma bouche...Saudade...
Recueil Les crépuscules de Maruri Pablo Neruda
J'ai lu cette jolie définition "
» Saudade est le seul mot portugais qui ne comporte aucune traduction. C’est le sentiment extrême de manque d’une personne, si intense que la douleur touche au plus profond de l’âme. Saudade est une profonde tristesse et un profond sentiment de vide, qui ne peut être comblé qu’avec les souvenirs »( lesacdeclemence)
Camões : « Un bonheur hors du monde »;
Fernando Pessoa : « La saudade c’est la poésie du fado… »;
Amàlia Rodrigues : « Épine amère et douce ».
Illustration Fatinha Ramos
21:31 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : pablo neruda ernest pignon-ernest)
21/03/2016
La plaine....les vallons, plus loin....
La plaine, les vallons plus loin,
Les bois, les fleurs des champs,
Les chemins, les villages,
Les blés, les betteraves,
Le chant du merle et du coucou,
L'air chaud, les herbes, les tracteurs,
Les ramiers sur un bois,
Les perdrix, la luzerne,
L'allée des arbres sur la route,
La charrette immobile,
L'horizon, tout cela
Comme au creux de la main.
Guillevic (extrait de "Avec" - éditions Gallimard, 1966)
Photos, été 2015, les Pyrénées....
La plaine, les vallons plus loin.....
13:47 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : randos, poésie
17/01/2016
Coquelicot
Coquelicot,
Quand je pense
Que je te parle
Et que tu l'ignores,
Que j'envie ta fierté, ton assurance,
Ton absence d'hésitation,
Ta certitude d'avoir gagné,
De continuer à rayonner,
J'ai de la peine à sentir
Qu'on ne communique pas
Avec ce que l'on aime, ou admire
Et je me sens seul,
Étranger à moi-même.
Tu ne le sauras pas,
Mais continue
À m'éblouir.
Poème de
Guillevic (Quotidiennes)
Une photo trouvée sur le net,
et " mon coquelicot" sur un sentier....balade...
14:41 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poème de guillevic (quotidiennes)