24/01/2021
Tu voudrais
Tu voudrais
être ruisseau,
N'avoir
Qu'à te laisser couler,
Mais dis -toi
Que le ruisseau
Rêve d'être l'azur
Qui, lui, n'a rien à faire.
Quelques mots de Guillevic, les ruisseaux, dans un coin des Pyrénées...
19:43 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3)
22/03/2019
Assis sur un rocher
Assis sur un rocher
Dans la montagne,
Tirons un trait
Sur l'infini
Et restons bien tranquilles,
Ne pensant à rien.
Soyons
Comme le ciel
Qui ne se fatigue pas
D'être bleu,
Qui, au besoin,
Chasse les nuages
Et tout guilleret
Se redonne au bleu.
les mots de Guillevic, photos, rando à Isola 2000, un été
21:26 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poème guillevic
28/11/2018
"Il voulu peindre une riviere...."
Il voulut peindre une rivière ;
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche ;
Elle s’envola aussitôt.
Il dessina une dorade ;
D’un bond, elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile ;
Elle mit le feu à la toile.
Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.
Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château
.Les photos, balade dans le Périgord noir
Le poème
Maurice Carème
10:57 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : maurice carème
02/03/2018
Quelques mots d'amour
J'ai relu quelques lettres...
Et celle d'Hélene
"je sais que tu m’as inventée
Que je suis née de ton regard
Toi qui donnais la lumière aux arbres
Mais depuis que tu m’as quittée
Pour un sommeil qui te dévore
Je m’applique à te redonner
Dans le nid tremblant de mes mains
Une part de jour assez douce
Pour t’obliger à vivre encore
Cadou, une vie simple de maître d'école, en sabots et pèlerine
Il dira de ses poèmes ",je cherche surtout à mettre de la vie dans mes poèmes, à leur donner une odeur de pain blanc, un parfum de lilas, la fraicheur d'une tige de sauge"
" je t'attendrais Hélène....
Sans t'avoir jamais vue
Je t'appelais déjà
Chaque feuille tombant
Me rappelai ton pas
La vague qui s'ouvrait
Recréait ton visage
et tu étais l'auberge
Aux portes des villages
(René Guy Cadou, La vie rêvée, 1944)
Que la poésie soit une joie à la portée de la main" ( Hélène Cadou)
Photos trouvées sur le net
14:29 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : helène et guy cadou
22/02/2018
je me souviens
Je me souviens des longues promenades..........
Je me souviens de l'odeur des pins , des fins copeaux , j'aimais le goût de la résine, la sève du pin...
"Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !"
Photos, balades....et le bouquet de septembre, la bruyère d'automne...
Gemmage, trouvé sur le net
09:59 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poesie théophile gautier, españa, 1845
04/01/2018
On va, l’espace est grand...
On va.....
On va, l’espace est grand,
On se côtoie,
On veut parler.
Mais ce qu’on se raconte
L’autre le sait déjà,
Car depuis l’origine
Effacée, oubliée,
C’est la même aventure.
En rêve on se rencontre,
On s’aime, on se complète.
On ne va plus loin
Que dans l’autre et dans soi.
Eugène Guillevic 1907-1997 ("Euclidiennes" - 1967)
Au cœur du Beaufortain,
Un été ,des randos...
"Dans le gravier pur,
Dans la prairie verte
j’emporte avec moi un monde d’oiseaux,
J’entraîne avec moi une chaîne de montagnes.
J’emporte avec moi le concert des merles
Des nids dans l’ombre des buissons."
14:10 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : eugène guillevic poeme
30/04/2017
Amour du prochain
Qui a vu le crapaud traverser la rue ?
C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,
– Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.
Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown.
Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;
Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.
Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud!… Tu n’as pas d’étoile jaune.
Max Jacob, le port de Locmaria
"Entre facétie et désespoir, entre besoin de sainteté et tentations charnelles, Max Jacob a promené son innocence canaille en terre de poésie.
Ami de Picasso, d’Apollinaire, de Jean Moulin, de Jean Cocteau, - et de tant d’autres car il fut « l’ami des génies de la terre » -, il aura jalonné de facéties et d’ardentes prières son petit bout de chemin.
De Quimper à Paris, en passant par Saint- Benoît- sur- Loire pour finir à Drancy il aura donc cheminé le clown triste, faisant du trapèze volant entre la foi christique et ses amours profanes....."
Max Jacob l’assassiné masque Max Jacob le doux poète
"Je suis hors du monde, je ne puis subir que le martyre. (1er mai 1939 lettre à Edmond Jabès)
Portrait au chapeau par Modigliani, 1916. Amedeo Modigliani, Max Jacob ...
"poète tendre entre Desnos et Cadou. Peintre honorable, tendre écrivain, visionnaire souvent, il fut digne de cet hommage qu’Eluard lui fit à sa mort : « On a pu dire de lui qu'il fut non seulement poète et peintre, mais précurseur et prophète : son œuvre si diverse, où l'ironie laisse toujours transparaître la plus chaude tendresse et la sensibilité la plus fine, marque une véritable date dans la poésie française.
Depuis Aloysius Bertrand, Baudelaire et Rimbaud, nul plus que lui n'avait ouvert à la prose française toutes les portes de la poésie. Entre les poèmes en prose du Cornet à dés et les poèmes en vers du Laboratoire Central, entre les Œuvres Mystiques et Burlesques du frère Matorel et Le Terrain Bouchaballe, la poésie occupe le domaine entier de la vie parlée, dans la réalité, et en rêve. » (Paul Eluard, 1941)...."(Quelques lignes d'Esprits Nomades )
Max Jacob, Les joueurs de cartes, musée des beaux arts Quimper
« L’amitié est le clou où j’ai pendu ma vie »
19:30 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : max jacob
19/04/2017
A la terrasse de nos cafés
Tant de cris de tant de foule dans tant de villes,
Et tous ces regards saisis, ces visages figés qui sont
Les nôtres.
L'obscurité grandit.
c'est nous,de par le monde,
Les hommes visés.
Nous tous,
Possiblement,
En quelques secondes, de vie à trépas,
De passant à victime.
C'est nous, un jour, peut-être, la vie d'attentat et
l'incrédulité.
Nous avons vu Paris pleurer.
Tunis saisi d'effroi,
Orlando gémir
Et Nice être renversée.
Nous avons vu Beyrouth et Bruxelles.
Le monde,
Aux quatre coins déchirés.
Dans des pays lointains il est des douleurs sœurs ,
Des visages sombres,
Des regards vides que nous reconnaissons.
C'est nous,
Attentats du monde entier.
Nous, les baptisés des terrasses de cafés,
instruits par aucun livre sacré que Montaigne et La Boétie.
C'est nous qu'ils visent.
Notre liberté les insulte.
Ils ne vaincront pas....."
Extraits p. 101 " Le Serment De Paris " quelques lignes, poésie, Laurent Gaudé
terrasses de cafés
Photos trouvées sur le net
Peinture Kerdalo
22:04 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, laurent gaudé
07/04/2017
"J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas....."
Une descente....
Qui aimes-tu le mieux, homme enigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
-
Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Baudelaire: Petits poèmes en prose, I (1869)
Descente de l'étang de la Frêche
L'étang de la Frêche, la montée est rude ! j'adore ce coin des Pyrénées !
Photos, été dans les Pyrénées
"J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
12:58 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10)
04/04/2017
chauve Souris
" Chauve-souris masque de l’ombre..."
Elles étaient là, tout là-haut sur le mur....
"À mi-carême, en carnaval,
On met un masque de velours,
Où va le masque après le bal ?
Il vole à la tombée du jour.
Oiseau de poils, oiseau sans plumes,
Il sort, quand l’étoile s’allume,
De son repaire de décombres.
Chauve-souris masque de l’ombre"
c'était dans la petite église de Benqué dessus
Les fresques du chœur de Saint-Blaise.
!
Photos et balades 2015, les Pyrénées, le poème,Robert Desnos.Les petites chauves souris trouvées sur le net.
15:23 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : robert desnos, poème