30/08/2013
Entre deux pierres...
Dans un coin, allègrement l'eau prend sa course, comme pour s'en aller bien loin....( Théophile Gautier)
Un sentier en Corse , le GR 20
Les photos , un printemps à Porto vecchio
Petit port entre mer et montagne
10:16 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : porto vecchio
28/08/2013
Pour écrire un seul vers
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin.
Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela.
Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups.
Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
***
Rainer Maria Rilke (1875-1926) – Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910)
Lectrice peinte par Isaac Dobransky
15:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poeme, rainer maria rilke
26/08/2013
Le Pic du Céciré depuis Superbagnères
Départ de Superbagnères
Un sentier à flanc de montagne va commencer à serpenter...
De la cabane du berger, part le GR 10
Petite pause...
Et ce jour là , dans les nuages...
Quelques chevaux, tranquilles
Là haut , superbe vue
Pour le retour....
Si on est courageux, on peut descendre....continuer le GR10, et retrouver le lac d'Espingo, le lac d' Oô...
Les photos , un été, un automne.....
15:43 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : rando, le céciré
25/08/2013
Quelques fleurs ramassées...
22:36 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : randos
24/08/2013
La chasse aux enfants
Août 1934, une mutinerie a lieu dans une maison de correction, à Belle-Ile-en-Mer, 30 enfants s’en échappent, fuyant les mauvais traitements. Une prime de 20 francs est offerte à qui attrape un fuyard. Choqué, Jacques Prévert écrit alors son poème « la chasse à l’enfant ».
La chasse à l'enfant
Jacques Prévert (1934)
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l'île, on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu'est-ce que c'est que ces hurlements
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Il avait dit « J'en ai assez de la maison de redressement »
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous le braves gens s'y sont mis
Qu'est ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !
Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau.
Samedi 31 aout, "Les vauriens" téléfilm Français , 2006,véritable réquisitoire contre ces bagnes pour enfants, parmi les plus répressifs
"Belle-Ile-en-Mer. Un joli nom pour une île bretonne. Des touristes, des vacanciers… et un bagne où des gamins triment tout le jour et vivent dans la peur des gardes chiourmes. Un soir, l’un d’eux commet l’inconcevable : il mord dans un morceau de fromage avant la soupe ! Les coups se mettent à pleuvoir mais, cette fois, les copains viennent à la rescousse : c’est la révolte. Une cinquantaine d’enfants s’enfuient dans la nuit. Fuir, mais où quand la mer est partout… ? La traque va durer plusieurs jours : gardiens, bien sûr, mais aussi habitants, touristes, vacanciers, à qui l’on promet vingt francs de récompense pour tout gibier ramené. Certains se feront un bon pécule. Prévert, lui, y trouvera l’inspiration d’un de ces poèmes les plus percutants : La chasse à l’enfant.
Front Populaire, Deuxième Guerre mondiale… enfin l’Etat se décide à reconsidérer les fondements mêmes de la protection de l’enfance et du sort fait aux jeunes délinquants : ce sera l’ordonnance de 1945. La primauté de l’éducatif sur le répressif y est affirmée et une véritable justice des mineurs se met en place. La direction de l’Education surveillée est créée, autonome de l’administration pénitentiaire. Les colonies pénitentiaires sont rayées des textes 9pas encore tout à fait du paysage. Si les enfants sont enfin sortis de l’enfer des bagnes, un long purgatoire les attend…
Mireille Roques un extrait "les bagnes d'enfants, histoire d'une tragédie"
20:10 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poeme, jacques prevert
22/08/2013
" passeurs de beauté"
Un livre
Roland et Sabrina Michaud, couple de photographes voyageurs , Passeurs de Beauté
Le Mot de l'éditeur : Afghanistan
Roland et Sabrina Michaud ont parcouru l'Afghanistan pendant quatorze ans, de 1964 à 1978.
Ce pays grandiose et austère, isolé du reste du monde, était un pays hors norme par son dépouillement, son authenticité et sa beauté.
Des déserts du Seistan où les sables envahissent les ruines des cités mortes aux monts Pamir où les caravanes de chameaux empruntent en hiver les rivières gelées ; des vallées secrètes de l'Hindou Koush semées d'oasis aux bazars des cités caravanières du Turkestan afghan échelonnées sur l'ancienne route de la soie, ils ont fréquenté et aimé dans leur intimité chacune des ethnies qui composent ce peuple libre et fier : Pashtouns, Tadjiks, Hazaras, Ouzbeks et Turkmènes, mais aussi Baloutches et Kirghizes, Nouristanis et derviches vagabonds de nulle part.
Leur témoignage sur cet univers rude mais riche de foi exprime la pérennité des qualités humaines et spirituelles dont nous avons tous besoin pour vivre mieux.
Un joli billet chez Loop ( Que je ne retrouve pas ! )
Ce beau livre ,"Mémoire de l'Afghanistan" est le dernier legs de l'Afghanistan d'autrefois. Le miroir s'est brisé, reste la mémoire...( Mike Barry)
Derrière ses montagnes, vivait l'Afghanistan
Un extrait d'un billet de Eliza Griswold , (the New York Times , 6 Septembre 2012)
Poésie et témoignages émouvants
“Je suis comme une tulipe dans le désert. Je meurs avant de m’ouvrir, et la brise du désert éparpille mes pétales.”
En Afghanistan, des femmes composent et échangent des “landai” — souvent au péril de leur vie . Dans ces courts poèmes à l’humour grinçant, elles s’en prennent aux mariages forcés, aux talibans, à la présence militaire occidentale. Une poétesse américaine est allée à leur rencontre.
"“Un poème est une épée”
Environ 80 % des 15 millions d’Afghanes vivent dans des zones rurales, où les tentatives des Américains pour promouvoir les droits des femmes n’ont guère porté leurs fruits. Seulement 5 % des femmes vont jusqu’au baccalauréat ; la plupart sont déjà mariées à 16 ans, les trois quarts d’entre elles à un époux imposé par leur entourage.
La poésie pachtoune est depuis longtemps un instrument de rébellion pour les femmes afghanes. Le terme landai, qui signifie littéralement en pachtoune “petit serpent venimeux”, désigne une forme poétique populaire à deux vers. Drôle, accrocheur, rageur, tragique, le landai n’a pas d’auteur à proprement parler ; on se le répète, on le partage ; le landai appartient à une femme sans vraiment lui appartenir. Les hommes en récitent aussi, mais les landai sont presque toujours exprimés par des voix féminines.
“Les landai appartiennent aux femmes”, affirme Safia Siddiqi, poétesse pachtoune de renom et ancienne députée.Les landai parlent traditionnellement d’amour et de chagrin. Ils raillent souvent le mariage forcé avec un humour pince-sans-rire, les maris vieillissants et bons à rien y étant souvent qualifiés des “petits monstres”. (extrait)
Une femme afghane vêtue d'une burqa marche dans un vieux bazar de Kaboul.
REUTERS/Ahmad Masood
Il y a aussi Shamsia
Shamsia exprime son art par le graffiti
«Je déforme mes femmes pour les montrer plus grandes qu’en réalité, avec des épaules larges, parce que je veux qu’elles aient l’air puissantes», explique la jeune artiste afghane. (Reuters)
"
Elles dansent au-dessus de Kaboul, les femmes de Shamsia, conquérantes sous leurs tchadors bleus aux allures de robes majestueuses. «Je les déforme pour les montrer plus grandes qu’en réalité, avec des épaules larges, parce que je veux qu’elles aient l’air puissantes», détaille la jeune artiste afghane devant les photos de ses graffitis, exposées dans la cour de l’Hôtel de Ville de Genève jusqu’au 17 juin. L’ONG Terre des femmes – en association avec le bureau de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes de l’Etat de Genève et la Chancellerie d’Etat – a invité Ommolbanin Hassani, alias Shamsia, à présenter son travail en Suisse et à débattre de la place des femmes dans l’espace public*.
19:50 Publié dans COUP DE COEUR | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : afghanistan
20/08/2013
Le sentier
"Il est un sentier creux dans la vallée étroite,
Qui ne sait trop s'il marche à gauche ou bien à droite...."
"Ce sentier, tel qu'il est, moi je l'aime
Plus que tous les sentiers où se trouvent de même
Une source, une haie et des fleurs...." Theophile Gautier
Et tout au fond...la petite cabane...
13:20 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : un sentier, été 2013
18/08/2013
Vieilles diapos...
On scanne....
Balades des année 68 69 70 ...
la Dordogne , à Codon
Là, un coin des Pyrénées
et un des patous du refuge de l'hospice de France
le petit village de Oô
En Yougoslavie.....à Dubrovnik, vieille ville entourée de ses murailles et fortifications
Croatie, Bosnie, Slovaquie....superbes paysages
et l'agneau grillé, un délice....
l'île Croate de Pag
14:31 Publié dans Ballade, Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : vielles diapos, on scanne...balades
16/08/2013
L'Arbre
Il y avait autrefois de l'affection, de tendres sentiments,
C'est devenu du bois.
Il y avait une grande politesse de paroles,
C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage.
Il y avait de jolis habits autour d'un cœur d'amoureuse
Ou d'amoureux, oui, quel était le sexe?
C'est devenu du bois sans intentions apparentes
Et si l'on coupe une branche et qu'on regarde la fibre
Elle reste muette
Du moins pour les oreilles humaines,
Pas un seul mot n'en sort mais un silence sans nuances
Vient des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi.
Comme il se contorsionne l'arbre, comme il va dans tous les sens,
Tout en restant immobile !
Et par là-dessus le vent essaie de le mettre en route,
Il voudrait en faire une espèce d'oiseau bien plus grand que nature
Parmi les autres oiseaux
Mais lui ne fait pas attention,
Il faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et regarder, pour mieux se taire,
Écouter les paroles des hommes et ne jamais répondre,
Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s'envole.
Un poème de Jules Supervielle,
"L'homme de la pampa, hors du temps et de l'espace "
un auteur Franco Uruguyaen-né en 1884, mort en 1960
Les photos, 2009, balades, les Pyrénées, Grimaud
06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : jules supervielle
13/08/2013
Accrochées à la montagne
C'était sur un sentier à Val d'Isère....
Superbe !
15:02 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : un été à val d'isère