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30/07/2008

Immigration et prisons:

le Comité des droits de l'Homme de l'Onu tance la France

PARIS (AFP) — Le Comité des droits de l'Homme de l'Onu a tancé la France pour une série de pratiques de privation de liberté et de traitement des étrangers en France, critiquant notamment la "rétention de sûreté" et la surpopulation carcérale, dans des "observations" obtenues lundi par l'AFP.

Dans ce texte daté du 22 juillet et adressé à l'Etat français à propos de l'application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le comité onusien basé à Genève considère également que la France "devrait réexaminer" la loi du 21 février 2008 sur la "rétention de sûreté" des détenus ayant déjà purgé leur peine au nom de leur "dangerosité".

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Le comité est également "préoccupé par la surpopulation et les conditions par ailleurs mauvaises qui règnent dans les prisons". Il juge le plan visant à augmenter la capacité d'accueil des prisons pour atteindre 63.500 places d'ici 2012 "nettement insuffisant" et dénonce les "comportements non déontologiques de certains agents pénitentiaires, notamment le recours inapproprié à l'isolement cellulaire et les violences à l'intérieur de la prison".

ptison2.jpgIl note que la France "devrait limiter la durée de rétention avant jugement et renforcer le rôle des +juges des libertés et de la détention+", en soulignant que dans les affaires de terrorisme et de criminalité organisée, la détention provisoire peut atteindre quatre ans et huit mois.

Sur la manière dont les étrangers sont traités par l'Etat français, l'organisme "note avec préoccupation" que "de très nombreux" sans papiers et demandeurs d'asile "sont retenus dans des locaux inappropriés - zones d'attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative", dénonçant plus particulièrement la situation de l'Outre-Mer et celle des mineurs non accompagnés.

Il regrette également que l'Etat français n'ait "pas ouvert d'enquête" sur des allégations de mauvais traitements d'étrangers et de demandeurs d'asile dans des prisons et des centres de rétention, "ni sanctionné comme il convient leurs auteurs".

Le comité des droits de l'Homme s'inquiète aussi du fait que des étrangers aient été renvoyés par la France "dans des pays où leur intégrité était en danger", relevant par ailleurs que les étrangers ne sont "pas correctement informés de leurs droits", notamment de celui de demander l'asile ou d'être assisté par un conseil.

Il condamne la procédure dite "prioritaire", permettant que l'expulsion physique d'un étranger ait lieu "sans attendre la décision d'un tribunal si la personne est renvoyée vers un +pays d'origine sûr+" et épingle la France pour la durée des procédures de regroupement familial pour les réfugiés statutaires.

Le Comité regrette que le rapport de la France ait été soumis "avec un retard de six ans" et fixe le cinquième rapport périodique que devra fournir ce pays à juillet 2012.
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"Face à ces critiques formulées par un collège d'experts internationaux, les autorités françaises se doivent de réagir", a souligné dans un communiqué l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat-France).

23:44 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

12/06/2008

INNOVATION

signe5.jpg Des candidats au baccalauréat ont passé pour la première fois mercredi une épreuve de langue des signes française

A l’avenir, pour participer à l’amélioration de l’intégration des personnes handicapées, cette langue sera enseignée aux enfants.

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 la langue des signes française (LSF) sera désormais enseignée aux élèves sourds des écoles maternelles et élémentaires dont les parents auront fait le choix d'un enseignement en mode bilingue (français et LSF).

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20:23 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique

11/06/2008

LA CIMADE

L'association, qui a mené une enquête dans un tiers des départements français, dénonce les «dysfonctionnements majeurs» de l'accueil des étrangers par les préfectures.
L'association appelle à l’interdiction des interpellations à proximité des guichets
Cette enquête, menée par la Cimade (Conseil oecuménique d’entraide) entre octobre 2007 et mars 2008 dans un tiers des départements français, révèle «des dysfonctionnements majeurs en matière d’accueil des étrangers, de l’information du public et, surtout, de l’instruction des dossiers».
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La Cimade constate d’abord dans son rapport la mauvaise organisation de l’accueil dans les préfectures qui engendre des files d’attente interminables, commençant souvent avant le lever du jour. L’accès à l’information à distance est aussi problématique, ce qui oblige les étrangers à se déplacer aux guichets, participant ainsi à l’engorgement des préfectures. En ce qui concerne les pièces à fournir pour obtenir un titre de séjour, la liste n’en étant pas établie au niveau national, certaines préfectures présentent des exigences abusives.

«Situations indignes»

La Cimade remarque aussi que les dysfonctionnements constatés «trouvent en grande partie leur origine dans les lois elles-mêmes».
Jérôme Martinez, délégué pour la région Ile-de-France, a ainsi expliqué que depuis 2003, les réformes successives des lois sur l’immigration «ont supprimé des droits pour les remplacer par des dispositifs de régularisation discrétionnaire ou humanitaire, dans lesquels le préfet a tout pouvoir de décision».

Elle plaide enfin pour un rétablissement des possibilités de réexamen des décisions administratives, à travers la création d’une «commission de séjour» qui pourrait être saisie par les étrangers



Devant cette situation, certains fonctionnaires se mobilisent. En janvier 2008, suite à l’arrestation au guichet d’un sans-papiers venu se renseigner sur son dossier, un réseau intersyndical s’est créé à la préfecture de Grenoble (Isère). Baptisé Résiste (Réseau isérois contre la traque des étrangers), il s’est fixé pour objectif de faire progresser chez les agents l’idée qu’il existe des limites au devoir d’obéissance.

11:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

09/06/2008

SI L'irlande dit non

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L'inquiétude monte à Bruxelles et dans les vingt-sept pays membres de l'Union européenne (UE). A quelques jours du référendum irlandais sur le traité de Lisbonne, jeudi 12 juin, l'hypothèse d'un non semble de plus en plus plausible.
Jeudi, la petite Irlande vote par référendum et décide du sort de la grande Europe
" Ce devait être le dernier rendez-vous électoral, une sorte de lutte finale entre partisans du « oui » et tenants du « non ». L'ultime va-tout de ce Traité de Lisbonne, dit « simplifié », qui a passé, sans bobos, presque toutes les chicanes des parlements d'Europe.

Restait l'Irlande. La splendide et particulière Irlande républicaine qui ne fait rien comme personne. Ici, la Constitution impose le suffrage universel à toute ratification européenne. On ne peut s'y passer de l'avis du peuple souverain. "

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11:01 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique

07/06/2008

IMMIGRATION et EDUCATUON CIVIQUE

classe.jpgSix organisations dénoncent la "tentative de transformer l'éducation civique en prosélytisme en faveur d'une vision réductrice de l'immigration et des droits de l'Homme" après avoir pris connaissance de nouveaux programmes d'éducation civique pour le collège, jugés "pernicieux".

six organisations de défense des droits de l'homme, fédérations et syndicats de l'éducation (FCPE, FERC-CGT, GISTI, LDH, RESF, SNES-FSU) ont lancé, vendredi 6 juin, un appel à la vigilance après avoir pris connaissance de nouveaux programmes d'éducation civique pour le collège qui leur apparaissent "comme un nouvel usage scolaire de la problématique de l'identité nationale dans ce qu'elle a de plus pernicieux".


"Les droits fondamentaux s'appliquent à tous"

Dans un communiqué commun intitulé "Education civique : vers un apprentissage de la xénophobie ?", les organisations s'insurgent notamment contre le libellé de la partie du programme de 3e consacrée à la nationalité et la citoyenneté, ainsi formulé : "La diversité de la population sur le territoire national est prise en compte en faisant apparaître (…) : – la nature des droits civils, économiques et sociaux accordés à tous les habitants régulièrement installés sur le territoire national ". 
"Cette formulation accrédite l'idée que les étrangers qui ne sont pas régulièrement installés sur le territoire ne bénéficieraient pas de droits civils, économiques et sociaux", soulignent les organisations, qui rappellent que "les droits fondamentaux s'appliquent à tous, y compris aux étrangers sans papiers".

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Ne pas transformer l'éducation en prosélytisme

S'indignant contre la politique du gouvernement (politique de quotas d'expulsions et d'"immigration choisie") qui le conduit "à bafouer ces principes", les organisations assurent qu'elles dénonceront fermement "toute tentative de transformer l'éducation civique en prosélytisme en faveur d'une vision réductrice de l'immigration et des droits de l'Homme."

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NOUVELOBS.

13:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique

06/06/2008

Amazonie

Ces Indiens menacés par la "ruée vers l'or"

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La « découverte » d'une tribu indienne, la semaine dernière, n'en était pas une. Le groupe pris en photo vit certes isolé au fin fond de la forêt amazonienne, mais le Brésil connaît son existence depuis 20 ans. Une existence menacée par la « ruée vers l'or moderne ».

Selon le directeur du département de protection de l'environnement de la Funai, José Carlos dos Reis Meirelles, ces Indiens sont sédentaires et cultivent du manioc, des bananes et des pommes de  terre. Ils seraient 250 âmes sur un territoire de 600 000 hectares, dans la région d'Acre, tout près de la frontière avec le Pérouama4.jpg

. La plupart de ces groupes sont gravement menacés par l'exploitation illégale de la forêt amazonienne. Au Pérou, où vivent environ une quinzaine de groupes isolés nomades ou semi-nomades, les projets d'exploitation pétrolière, la déforestation, les orpailleurs et les épidémies poussent certains d’entre eux à franchir la frontière pour se rendre au Brésil, au risque d'entrer en conflit avec les autres groupes indiens qui y vivent.

Suite aux pressions des ONG locales et internationales, les autorités péruviennes ont enfin annoncé mardi 3 juin leur décision de protéger les Indiens isolés qui vivent à proximité de la frontière entre le Pérou et le Brésil.

Une compagnie pétrolière française, Perenco, qui convoite l’un des plus importants gisements pétroliers du Pérou dans une région où vivent au moins deux groupes isolés est actuellement impliquée dans une bataille judiciaire avec une organisation indigène locale.

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On estime qu’il existe dans le monde entier plus d'une centaine de peuples qui ont volontairement décidé de s'isoler du monde extérieur et dont la population varie de quelques individus à plusieurs centaines. La plupart d’entre eux sont les survivants ou les descendants de survivants d’actes génocidaires subis dans le passé. Ils vivent en se déplaçant constamment, fuyant l'invasion et la colonisation de leurs terres par les compagnies d’exploitation forestière ou pétrolière et les ranchs d’élevage

Des campagnes internationales pour les droits des peuples indigènesama3.jpg

Survival International, qui mène actuellement une campagne d’envergure en faveur des dernières tribus isolées, est une organisation mondiale de soutien aux peuples indigènes. Elle défend leur volonté de décider de leur propre avenir et les aide à garantir leur vie, leurs terres et leurs droits fondamentaux.

Fondée en 1969 à Londres, Survival agit en lançant des campagnes internationales de mobilisation et d'information de l'opinion publique, en soutenant les organisations indigènes. Ses campagnes attirent l'attention sur les gouvernements et les compagnies qui violent les droits des peuples indigènes.

Ces dernières années, Survival a concentré ses efforts sur les violations des droits de l'homme perpétrées à l'encontre de plus de 40 peuples dans le monde entier.

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13:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique

03/06/2008

un blog en Chine

Un article envoyé ce matin, par Anne, amie blogueuse travaillant à Pekin948094229.jpg

Regard différent sur la Chine, ce site donne la parole aux Chinois

drame qui va changer la Chine ?

Voici deux semaines et quelques heures que la terre a tremblé d’une force inouïe dans la province du Sichuan, suivi dans les jours qui ont suivi et jusqu’à hier encore par des répliques dépassant parfois jusqu’à 6 sur l’échelle de Richter. Les dimensions de la tragédie ont été largement rapportées par les média, ainsi que la réaction du public chinois à l’échelle nationale. Une réaction, à mon avis, dont les Chinois ont toutes les raisons d’être fiers.
——

L’unité. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit en passant en revue les deux semaines qui viennent de s’écouler. L’unité dont fait preuve un groupe lorsqu’une partie de ses membres ont été durement touchés par une catastrophe. Cette unité n’a pas eu besoin d’être attisée par une propagande gouvernementale : elle s’est manifestée très rapidement après que l’ampleur du désastre est devenue claire.

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Le 12 mai, quelques heures après le cataclysme au Sichuan, le public ignorait encore dans son ensemble qu’un cinquième de cette immense province d’une dimension similaire à la France avait été frappé et que le bilan final s’élèverait à plus de 80.000 morts deux semaines plus tard – si l’on ajoute aux morts les disparus. Il ne savait pas encore que des villes entières avaient disparu et que la face du Sichuan en serait changée pour des années. (Certaines entreprises, multinationales entres autres, ont réagi très rapidement en annonçant une donation… et se sont fait amplement insulter quelques jours après en raison de la modestie de leur aide, alors qu’il était encore vraiment difficile de savoir à quel point la situation sur le terrain était dramatique.) Mais dès que l’ampleur des dégâts humains est apparue, le pays s’est mobilisé.

Bien sûr, il est possible, si l’on veut absolument et quelque soit le contexte critiquer le gouvernement chinois, de dire que le drame humain a été entretenu par la couverture médiatique permanente mettant en avant la réaction efficace du gouvernement et de l’armée, surtout au niveau télévisuel. Mais l’essentiel n’est pas là. La décision prise de laisser tous les médias, internationaux et nationaux, couvrir les événements autant qu’ils le voudraient nous a permis à tous, Chinois et autres, de connaître l’étendue du drame. Cette transparence inhabituelle est quasiment historique et a fait l’objet de nombreux éloges, même de la part de nombreux médias occidentaux habituellement plutôt critiques envers la Chine.

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Et ce drame a peut-être changé la Chine.

Ce genre de grandes affirmations pompeuses a peut-être davantage sa place dans la presse à sensation, diront certains. J’ignore si cet avis, que certains médias des plus sérieux tels que le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne ont émis dans les jours suivants le drame, s’avérera exacte. Mais certaines choses se sont passées depuis deux semaines qui valent la peine d’être considérées, même si je le fais ici sans méthode, sans ordre logique ni sans construction.

Tout d’abord, l’unité, le premier mot de ce blog. Egoïstes les Chinois, matérialistes et uniquement intéressés par leurs propres intérêts ? Ce n’est pas l’impression qui ressort de ces deux semaines. Jamais peut-être depuis la Révolution Culturelle, autant de Chinois n’ont été avides de participer spontanément à un mouvement à l’échelle nationale, mais cette fois-ci sans le « soutien » d’une pensée fanatique les poussant par derrière. Que faire pour aider à l’effort collectif ? Combien donner ou comment manifester son soutien ? Voici quelques-unes des questions que quasiment chaque personne que je connais en Chine s’est posée après le tremblement de terre du Sichuan. Et pourquoi ? Pour se montrer solidaire avec les victimes du séisme. « Nous sommes tous de Wenchuan », comme l’a dit un des premiers slogans diffusés au lendemain de la catastrophe.

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Ensuite les jeunes – j’entends par là ceux qui ont grandi avec les réformes et l’ouverture de la Chine, depuis les années 80. Réputés comme étant les modèles d’égoïsme de la nouvelle société chinoise, voire même comme étant en passe de perdre l’une des principales caractéristiques de la culture chinoise, la piété filiale et le respect envers les vieilles générations, ils se sont montrés plus que solidaires, étant l’une des principales forces. Des dons de sang aux volontaires se rendant sur le terrain pour tenter d’aider le sauvetage et les rescapés en passant par les clubs d’automobilistes organisant des convois privés chargés de vivres et de matériel se rendant au Sichuan et dans les zones touchées pour y apporter leur aide, les événements ont prouvé que lorsqu’il s’agit de se serrer les coudes pour sortir d’une passe difficile, les Chinois savent se montrer généreux et n’ont pas perdu le sens de la solidarité.

Le respect. Celui de la douleur et d’une certaine attitude à adopter devant le malheur. Lorsque, lundi dernier, à 14 heures 28, 7 jours après le tremblement de terre très précisément, je suis resté debout avec 5 de mes collègues de travail à l’entrée du bureau pour commémorer le drame, l’émotion était forte. Pour ceux qui ne vivent pas en Chine, imaginez que tout s’arrête pendant 3 minutes autour de vous, que les gens restent à leur place, que les bus et tous les véhicules s’arrêtent sur place, que les piétons cessent de marcher et les cyclistes de pédaler, que les têtes se penchent vers le sol en signe de respect et que pas une parole ne soit entendue pendant ces trois minutes, seules les sirènes et les klaxons. Et bien je n’avais jamais vécu ça – et j’espère bien jamais plus, car cela signifierait un autre drame – et je peux vous dire que ça ne laisse pas indifférent. Mes 5 collègues sont restés dignes, calmes, respectueux. C’est moi qui ai eu du mal à contenir mes larmes, touchés non seulement par l’événement de la semaine passée, mais surtout par la situation m’environnant. Lorsque nous sommes rentrés à l’intérieur, l’ambiance était lourde, le silence n’étant rompu que par une collègue pleurant et se faisant consoler par une autre.

L’inquiétude. Beaucoup s’inquiètent d’une année qui devait s’annoncer comme une superbe cuvée mais qui est désastreuse jusqu’à présent. Les neiges infernales de cet hiver en janvier qui ont fait des ravages sans précédent dans des régions peu habituées à de telles chutes de neige ; les émeutes à Lhassa et au Tibet ; la catastrophe ferroviaire en avril, la plus lourde depuis des années en Chine, le réseau ferré étant plutôt sûr en règle générale ; le relai de la torche olympique attaqué pendant son passage dans plusieurs villes occidentales… Et maintenant ce tremblement de terre meurtrier. Quand vous ajoutez à cela un peu de numérologie et de d’associations d’idées, l’humeur est plus que morose. Lorsque l’on ajoute les trois chiffres qui composent la date des trois événements principaux que sont les chutes de neige, le déclenchement des événements au Tibet et le tremblement de terre (mois + les deux chiffres du jour du mois, tel par exemple 3 + 1 + 4 pour les émeutes à Lhassa le 14/3 et 5 + 1 + 2 pour le tremblement de terre du 12/5), le résultat donne 8 dans les trois cas. Le tremblement de terre s’est passé… 88 jours avant le début des Jeux Olympiques… dont la cérémonie d’ouverture commencera le 8/8 à 8 heures du soir… Ce maudit 8 semble omniprésent et apparemment il n’est pas d’aussi bon augure qu’il aurait dû l’être. Que nous réservent donc les Jeux ? Jamais je n’ai senti ces dernières années une telle incertitude quant au futur proche et à ce qu’il réserve à la Chine.

Egalement au chapitre des associations malheureuses, certains disent que quatre des cinq « fuwa », les mascottes aux 5 couleurs olympiques, ont déjà été mises hors service : les événements du Tibet sont associés à la mascotte jaune représentant l’antilope tibétaine ; la catastrophe ferroviaire à la mascotte verte qui vole comme un cerf-volant dans le ciel, l’accident s’étant produit dans la ville qui abrite le plus grand festival de cerf-volant au monde – et qui est peut-être aussi le lieu de sa création, je n’en suis plus sûr ; la mascotte rouge représente celle du feu olympique, et donc de la torche, dont le relai a été un véritable désastre. Finalement, le tremblement de terre au Sichuan est associé à la mascotte noire, celle qui représente le panda géant, LE symbole du Sichuan en Chine. Il n’en reste plus qu’une seule, la bleue… et les Jeux Olympiques se profilent à l’horizon.

Et enfin, pour finir cette liste pas du tout exhaustive et tout à fait subjective, je sens autour de moi un phénomène grandissant, même au cœur de la tragédie, qui devient une caractéristique de la société chinoise en train de se créer : le besoin grandissant de « responsabilité ». Je pense en fait au mot « accountability » en anglais et ne suis pas sûr d’avoir trouvé l’équivalent en français. Deux exemples pour illustrer mon propos.

Tout d’abord, lorsque toutes les compagnies ont fait des collectes auprès de leur personnel pour faire un geste, la réaction qui s’est fait jour n’a pas été le manque de générosité ou une réponse tiède. Mais l’envie de savoir où cet argent allait atterrir, et comment il allait être utilisé. C’est pourquoi la fondation de Li Lianjie, la star chinoise de kong fu plus connue sous le nom de Jet Li en Occident, a reçu tant de dons. Li Lianjie, qui n’a plus de souci à se faire pour ses vieux jours grâce à ses cachets mirobolants, est devenu ces dernières années un fervent bouddhiste très engagé dans des œuvres de bienfaisance. Il a été très rapide à se rendre sur le terrain avec des équipes de sa fondation, dont l’objectif est de récolter un yuan par personne pour des actions caritatives. Et comme tous les comptes de sa fondation sont contrôlés par Deloitte Touche Tohmatsu – si je ne me trompe pas – l’une des plus grandes sociétés d’audit au monde qui annonce les résultats de son audit publiquement, la confiance placée en la fondation de Li Lianjie est énorme.

Second exemple, que je me permets de placer dans la même catégorie, même si il semble bien différent à première vue : la soif de justice des parents qui ont survécu à leurs enfants écrasés par ces écoles s’étant effondrées comme des châteaux de cartes alors que d’autres bâtiments sont restés debout autours des écoles. Ils veulent savoir qui est responsable, pourquoi les bâtiments étaient aussi lamentablement construits et que ceux qui ont manqué au plus élémentaire des devoirs, la responsabilité envers les futures générations, soient amenés à payer pour leur crime. Les parents ont perdu ce qu’ils avaient de plus précieux dans leur vie, leur enfant unique, et ils n’ont plus rien de plus précieux à perdre, il va donc être difficile de ne pas répondre à leur demande. Même si les média officiels ont été discrets en la matière, la question a déjà fait le tour de l’internet en Chine et d’autres média moins contrôlés, telle que la chaîne de télévision hongkongaise diffusant en mandarin, Phoenix TV, ont déjà largement abordé et diffusé la question. Le gouvernement ne pourra pas être silencieux à ce sujet et certaines personnes auront des comptes à rendre.

Est-ce que des changements plus profonds vont intervenir au niveau gouvernemental, avec une plus grande liberté de la presse et une plus grande transparence du gouvernement chinois ? Difficile à dire, mais la possibilité existe – on peut pas dire que j’me mouille trop ici… J’opterais davantage pour des changements lents mais progressifs, sans révolution soudaine, des changements « à caractéristiques chinoises ». Mais ce dont j’aimerais être certain, c’est que le tremblement de terre de Wenchuan nous a montré des aspects de la Chine que nous allons souvent revoir dans l’avenir, et qui ne seront pas seulement visibles, je l’espère, en cas de catastrophe nationale.

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Posted by Olivier in Société

 

09:51 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique

29/05/2008

Le Népal, de la monarchie à la république

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Le drapeau royal de la dynastie des Shah qui régnait depuis deux cent quarante ans sur le Népal a été retiré, jeudi 29 mai, du palais de Katmandou. C'est la première conséquence de l'abolition de la monarchie, mercredi, par l'Assemblée constituante dominée par les ex-rebelles maoïstes. Le Népal, seule monarchie hindouiste au monde jusqu'à mercredi, est dorénavant une république.

19:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique

"ENTRE LES MURS

La mère d'un des jeunes acteurs régularisée

Aïssata Bah, la mère sans-papiers d'un des jeunes acteurs du film "Entre les murs", Palme d'or du dernier Festival de Cannes, a été régularisée mercredi 28 mai ont annoncé le réalisateur du film Laurent Cantet et le Réseau éducation sans frontières (RESF) dans un communiqué commun

Aïssata Bah, d'origine malienne, "mère de Boubacar, élève du collège Françoise Dolto et jeune acteur du film 'Entre les murs', a été reçue ce jour (...) à la préfecture de Police de Paris pour l'examen de sa situation administrative", indique le réalisateur et l'organisation dans leur communiqué.
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Autorisée à travailler

"L'étude de son dossier a fait l'objet d'une décision positive. En attendant la fabrication de sa carte de séjour, le récépissé de titre 'vie privée et familiale' qu'elle a obtenu aujourd'hui l'autorise à travailler", se réjouissent-ils.
Dans leur communiqué, Laurent Cantet et le Réseau "font le voeu que toutes les familles et les jeunes majeurs sans-papiers puissent, comme Aïssata, enfin vivre dignement et sereinement dans notre pays qui est devenu le leur".
A la préfecture de police on indiquait mercredi que Aïssata Bah avait entamé ses démarches le 26 mars dernier et qu'elle avait été convoquée pour "étude de son dossier" mardi.
Boubacar Bah est l'un des 24 élèves qui ont joué dans le film "Entre les murs" tourné au collège Françoise Dolto du XXe arrondissement de Paris. Le film a obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes dimanche 24 mai. (AP)

221066476.jpga l'époque du tournage, pendant l'été 2007, Boubakar n'avait rien dit sur la délicate situation de sa mère, qui n'est sans doute pas la seule dans ce cas dans ce collège. Mais elle est l'une des rares parents d'élève à avoir osé demander à des associations de l'aider. L'ayant appris, le réalisateur Laurent Cantet, déjà impliqué dans le passé pour la cause des sans-papiers, a proposé de parrainer Boubakar, pour le protéger d'une éventuelle expulsion.

Dans son film, mi-documentaire mi-fiction, Laurent Cantet plonge le spectateur dans le quotidien d'une classe d'un collège parisien où un jeune professeur de français s'efforce d'enseigner à ses élèves une langue différente de la "tchatche".

00:01 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

26/05/2008

LA FRONDE DES ELUS ANTI-OGM

Au moment où le gouvernement vient de subir un revers cinglant à l’Assemblée avec le rejet inattendu du texte sur les OGM, plusieurs élus se mobilisent contre la culture de plantes génétiquement modifiées sur le territoire de leurs communes.
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«Je ne m’oppose pas aux expérimentations, pour peu qu’elles garantissent les libertés ! » Philippe Bonard ne perd pas une occasion de manifester son hostilité aux OGM dont la dissémination porte gravement atteinte aux autres formes de cultures. « En acceptant ces pratiques, le gouvernement prend le risque d’ouvrir la boîte de Pandore, peste le maire de Mûrs-Érigné (Maine-et-Loire, 5 000 habitants). Sans compter que nous touchons là une vraie question sociétale qui engage chacun de nos concitoyens sur le choix de son alimentation. » L’exécutif dont il a la charge, travaille depuis longtemps déjà sur cette problématique.

Le docteur en droit public et nouveau maire socialiste de Millau, Guy Durand, entend faucher les OGM jusque sur sa commune. Il n’y a déjà plus de pesticides dans les serres municipales. Les cantines des écoles servent des repas bio. La ville est le siège de l’interprofession du fromage de Roquefort qui a proscrit les OGM dans le lait de brebis

Lorsque la réalisation d’un dommage […] pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent […] à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage» , indique l’article 5 de cette charte.

Ordre public. Ce qui vaut pour l’environnement, fait valoir Guy Durand, ne peut que s’appliquer à la santé et à l’ordre public. La boucle juridique serait ainsi bouclée. Ce professeur de droit ne doute pas que son arrêté sera attaqué. Il ne doute pas non plus qu’il saura le défendre : «Et ce fera une belle jurisprudence».

Vent de fronde en Aveyron?

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