23/05/2008
CERCLE DU SILENCE
Dans l’esprit des Franciscains de Toulouse et des autres initiatives du même nom prises dans de nombreuses villes en France, Le Cercle de Silence a repris à Marseille le dernier mardi de chaque mois
Pourquoi cette manifestation silencieuse ?
Parce que nous refusons la politique actuelle d’enfermement des étrangers au seul motif de ne pas avoir de papier en règle au regard de l’administration.
Nous refusons une politique du chiffre qui se désintéresse de ses conséquences humaines.
Nous voulons exprimer notre indignation devant les méthodes employées à l’égard de ces personnes, poussée par une politique du chiffre : arrestations au faciès, pratiques de rafles, enfermement en rétention, expulsions parfois brutales.
Nous refusons la directive européenne qui prévoit de porter à 18 mois le séjour en centre de rétention, faisant de celui-ci un outil de punition arbitraire et cynique.
Ce cercle est ouvert à quiconque se sent en accord avec cette protestation et cet appel à l’humanité.
22:49 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique
22/05/2008
Arthur Rimbaud, l’article inédit
Un texte inédit dans un journal oublié... |
"C’est le soir. Sous sa tente, pleine de silence et de rêve, Bismarck, un doigt sur la carte de France, médite ; de son immense pipe s’échappe un filet bleu. Bismarck médite. Son petit index crochu chemine, sur le vélin, du Rhin à la Moselle, de la Moselle à la Seine ; de l’ongle, il a rayé imperceptiblement le papier autour de Strasbourg : il passe outre".
C’est sous le pseudonyme de Jean Baudry que l’immense poète français a fait ses premières armes, au sortir de l’adolescence, dans les colonnes du Progrès des Ardennes. Et c’est presque par hasard qu’un jeune documentariste a retrouvé un article inédit datant de novembre 1870.
Voici un extrait de l’article littéraire, intitulé "Le rêve de Bismarck", rédigé par Arthur Rimbaud à l’âge de 16 ans, et publié dans les pages du Progrès des Ardennes en novembre 1870. C’est peu dire que cette nouvelle, fascinante par son contexte, a époustouflé les biographes, adorateurs ou autres admirateurs du poète. D’autant qu’il s’était écoulé soixante longues années depuis la dernière découverte d’un de ses écrits.
Avec cet article, les biographes découvrent un Rimbaud patriote
C'est le soir. Sous sa tente, pleine de silence et de rêve, Bismarck, un doigt sur la carte de France, médite; de son immense pipe s'échappe un filet bleu.
Bismarck médite. Son petit index crochu chemine, sur le vélin, du Rhin à la Moselle, de la Moselle à la Seine; de l'ongle il a rayé imperceptiblement le papier autour de Strasbourg ; il passe outre.
À Sarrebruck, à Wissembourg, à Woerth, à Sedan, il tressaille, le petit doigt crochu : il caresse Nancy, égratigne Bitche et Phalsbourg, raie Metz, trace sur les frontières de petites lignes brisées, - et s'arrête...
Triomphant, Bismarck a couvert de son index l'Alsace et la Lorraine! - Oh! sous son crâne jaune, quels délires d'avare! Quels délicieux nuages de fumée répand sa pipe bienheureuse!...
(Article paru dans « le Progrès des Ardennes » du 25 novembre 1870)
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21/05/2008
dans les bidonvilles de Johannesburg
Les attaques xénophobes se multiplient dans les bidonvilles de Johannesburg
Dès que la nuit tombe, armés de lances, de bâtons, de couteaux, parfois même d'armes à feu, des groupes se dispersent dans les bidonvilles de Johannesburg. Ils frappent aux portes, demandent l'identité de l'occupant. Il suffit d'un accent prononcé, d'une mauvaise maîtrise des langues locales pour que l'étranger ne puisse plus se cacher. Les portes alors sont défoncées, les occupants battus, parfois tués, des femmes violées.
Le scénario de cette chasse à l'homme est le même depuis une semaine dans plusieurs quartiers dans et autour de Johannesburg. Il a déjà fait près d'une vingtaine de morts, dont douze pour ce seul week-end, et plus de 3 000 sans-abri, réfugiés dans des commissariats, des centres communautaires ou des églises.
Les premiers incidents sérieux ont eu lieu à Alexandra, cité de misère au pied des buildings du quartier des affaires de Johannesburg. Des cabanes de fortune, faites d'amas de tôles, de caisses de bois, de plastique, s'étalent en pente douce, à perte de vue.
La cible : les étrangers, accusés de quasiment tous les maux du township. Ils seraient responsables du chômage, prendraient le travail des autochtones, seraient des gangsters, s'approprieraient indûment les logements sociaux construits par l'Etat : une litanie de reproches lancée par une population qui n'en peut plus de vivre dans la misère.
Deux personnes ont été tuées à Alexandra. Des centaines d'étrangers se sont réfugiés dans la cour du commissariat. La Croix-Rouge et Médecins sans frontières leur sont venus en aide
En début de semaine, Diepsloot, un autre township situé au nord de Johannesburg, s'est enflammé à son tour. Trois autres ont suivi et, samedi, le centre-ville s'est embrasé à son tour avec son lot de blessés, de maisons et de boutiques incendiées.
La police est intervenue partout. Mais les balles en caoutchouc, les gaz lacrymogènes ont bien du mal à disperser les foules en colère, qui se reforment rapidement en petits groupes pour poursuivre la chasse aux étrangers.
La plupart des victimes sont des immigrés clandestins venus du Zimbabwe, du Malawi ou du Mozambique. Ils seraient entre 3 millions et 5 millions dans le pays. Récemment, des centaines de milliers de Zimbabwéens sont arrivés en Afrique du Sud, fuyant la crise économique et politique sans précédent que traverse leur pays.
Le président sud-africain, Thabo Mbeki, refusant de reconnaître la gravité de la situation au Zimbabwe, n'a jamais traité avec attention le problème des migrants. La seule politique du gouvernement consiste à rafler puis à reconduire massivement les Zimbabwéens à la frontière.
Il est quasiment impossible pour un Zimbabwéen d'obtenir un statut de réfugié. Sans papiers, ils vivent dans la peur de la police et acceptent souvent des salaires inférieurs aux minima légaux
Jacob Zuma, président de l'ANC, Nelson Mandela, son ex-épouse Winnie, qui s'est rendue à Alexandra, quasiment toute la classe politique a condamné ces attaques xénophobes. Alors que l'opposition demande le déploiement de l'armée et craint que la situation n'échappe à tout contrôle, Thabo Mbeki a mis en place un "panel", charger de trouver "qui est derrière ces attaques". Pour la plupart des analystes, il n'y a qu'un responsable à cette flambée de violences : la pauvreté
LE MONDE | 19.05.08
23:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique
11/05/2008
texte de la pétition lancée par SOS Racisme
Voici le texte de la pétition lancée par SOS Racisme à l'occasion de la journée pour la mémoire de l'esclavage, samedi 10 mai, ainsi que les noms des premiers signataires.
LES PLUS HAUTS représentants de la République Française étaient présents à Fort-de-France pour célébrer un citoyen d'exception en la personne d'Aimé Césaire. Mais assister à des obsèques ne suffit pas à honorer l’œuvre d’un homme.
Aujourd'hui plus que jamais, il faut continuer le combat qui était le sien : un combat contre les préjugés, contre le racisme et pour le vivre ensemble. Aimé Césaire s'était, dans cette optique, récemment exprimé sur les risques liés à un enseignement partiel de l'Histoire de France. Et de fait, en négligeant l'enseignement de l'histoire de la colonisation et de l'esclavage, on conduit un grand nombre de nos concitoyens à se sentir exclus d’une Histoire nationale partagée et on crée le terreau favorable à la « concurrence des mémoires » attisée et exploitée par tel ou tel démagogue.
Mais surtout, ces lacunes dans l’enseignement de l’Histoire sont dommageables pour le temps présent. Car, en effet, si l’on veut qu’une place bien plus importante soit faite dans les programmes scolaires au traitement historique de la colonisation et de l'esclavage, de ses causes, de ses acteurs et de son fonctionnement, ça n’est pas pour le plaisir de la rétrospective. C’est bien plutôt dans le souci de mieux comprendre le présent et d’éviter la répétition de mécanismes qui ont conduit hier à des crimes perpétrés en toute bonne conscience. Etudier ces pages de notre Histoire, c’est donner les clefs d'analyse aux jeunes générations pour qu'elles puissent comprendre les dangers de ces systèmes de pensée fondées sur des visions essentialistes de l’être humain et sur l’exploitation de ce dernier.
Etudier ce passé, c’est également permettre de détruire des visions historiquement datées qui, encore aujourd’hui, expliquent les images dégradées et stéréotypées de certaines parties de la population frappées de ce fait par le fléau des discriminations.
Il ne faut cependant pas procéder par injonction morale, ce qui risquerait de jeter un voile de suspicion sur une potentielle exploitation de faits historiques. Il faut au contraire faire de l'Histoire, permettre à l'enfant de développer sa conscience citoyenne par une connaissance rigoureuse des faits. Il est aussi temps de sortir du faux débat autour de la repentance. Les sociétés que l'on étudie, leurs actions appartiennent au passé. Il n'y a pas d'un coté les descendants des faibles et des opprimés et de l'autre les descendants d’oppresseurs qui seraient frappés d’une honte héréditaire : nous sommes tous les enfants de l'Histoire.
C'est pourquoi, nous, signataires de cette pétition, appelons le Ministre de l'Education nationale, le Haut Conseil de l'éducation et le Conseil supérieur de l'Education à donner enfin une place digne de ce nom dans les programmes scolaires à l'enseignement de l'histoire de la colonisation et de celle de l'esclavage, parties intégrantes de l'Histoire de France.
20:40 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
09/05/2008
Lili, une histoire sans fin ou la vie ordinaire des "sans-papiers" en France
C’est un livre pour enfants et bien plus. On y apprend beaucoup de choses : "Quand il s’agit de raconter une histoire (vraie) d’injustice et de solidarité aux plus jeunes, on va à l’essentiel"
mais on ne simplifie pas à outrance : les enfants ont droit au difficile. Ainsi, cette procédure judiciaire, qui permet aux expulseurs de dire qu’on est dans un État de droit, le fait est qu’elle laisse passer quelques “sans-papiers” au travers de ses filets. Beaucoup d’adultes ne connaissent pas ces méandres - je les ignorais totalement il y a trois ans : les voilà expliqués en deux temps trois couleurs.
Et la solidarité, la voilà vivante : quelques personnes rassemblées, pas très nombreuses, et sous la pluie. Mais, comme les femmes de la Rosenstrasse dans le Berlin nazi, comme les Mères de la Place de Mai sous la dictature argentine, ces petits rassemblements font peur aux très grands, aux puissants. Et les petits ont besoin de savoir que ceux qui commandent d’en haut n’aiment pas le désordre d’en bas, et préfèrent quelquefois reculer. Et les rassemblements se font encore, plus tard, ailleurs, inlassablement.
Il ne faut pas un long commentaire à la belle concision que vous allez découvrir : il suffit de dire que, de ce combat où les enfants ont une grande part, il est bon que l’on parle avec des mots d’enfants. Avec des mots justes.
Jean-Pierre Fournier RESF
Marseille, mai 2007, une famille russe « sans-papiers » qui vient de se faire arrêter à Toulouse est
transférée au centre de rétention administrative de Marseille. Il y a les parents et leur fille de 8 ans, Lili.
Le Réseau Éducation Sans Frontières appelle à la mobilisation devant le centre, boulevard des Peintures, pour empêcher leur expulsion.
Pour quelle raison a-t-on arrêté ces gens, pourquoi sont-ils en prison ?
C’est l’histoire d’une famille qui cherche un coin de terre pour vivre paisiblement mais qui se retrouve hors la loi parce qu’elle n’a pas l’autorisation officielle de rester sur le sol français.
A LIRE ET FAIRE LIRE : Lili, une histoire sans fin, ou la vie ordinaire des sans-papiers en France, de Marie-Pierre Aiello
Mais qui sont ces « sans-papiers » qu’on embarque avec les mains menottées dans le dos ? Pourquoi les arrête-t-on ? Quel crime ont-ils commis ?
Sur trente-six grandes pages colorées mêlant aquarelle, pastel et collages, avec une approche simple, mais non simpliste, MpI Aiello expose aux jeunes lecteurs une vraie histoire d’injustice. Une histoire où des gens se retrouvent hors-la-loi parce qu’ils cherchent un petit coin de terre pour y vivre aussi paisiblement que possible. Une histoire où les expulseurs s’abritent derrière les méandres aveugles et kafkaïens de l’Etat de droit. Une histoire où la solidarité vibre. Malgré tout. Eh oui, il y a dans ce pays des gens qui ne veulent pas qu’on traite les sans-papiers comme des criminels.
13:27 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique
21/04/2008
l'évêque des pauvres", élu dimanche 20 avril président du Paraguay.
Chevelure et barbe poivre et sel, le regard direct derrière des lunettes à monture métallique, le sourire serein, le candidat n'a été convaincu qu'en mars 2006 par l'opposition d'emmener l'APC, coalition d'une vingtaine de formations majoritairement de gauche, à l'élection présidentielle.
Parfois surnommé depuis "l'évêque rouge", Lugo dit préférer au qualificatif de "gauche" qu'on lui accole celui de "progressiste".
Fernando Lugo est un homme dont la conscience politique s'est éveillée très tôt au sein de sa propre famille persécutée sous la dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989).
Il est né le 30 mai 1951 à San Solano, dans la région d'Itapua (sud), l'une des plus défavorisées du pays, dont un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ses proches sont modestes, non pratiquants, unis et surtout très politisés, à l'image de son oncle Epifanio Mendez Fleitas, une des figures de proue du Parti Colorado (conservateur), qui entra en dissidence contre le dictateur Stroessner. Militants opposés au régime, trois de ses frères avaient été contraints à l'exil, après avoir été torturés, et son père avait également été maintes fois arrêté.
"Evêque des pauvres"
Mais lui, touché par Dieu à 19 ans, et au grand dam de son père, a choisi d'entrer au Séminaire de la Congrégation de la Parole Divine en 1971 avant d'être ordonné prêtre six ans plus tard et d'intégrer l'Université catholique de Notre-Dame d'Asuncion.
Missionnaire, il part ensuite en Equateur pour y travailler jusqu'en 1982 au contact des couches sociales les plus défavorisées.
Ces années lui valent aujourd'hui le surnom d'"évêque des pauvres", en référence à l'influence de l'Equatorien Leonidas Proano, adepte de la Théologie de la libération, un mouvement social issu de l'Eglise catholique, teinté de marxisme et développé en Amérique latine dans les années 70.
Expulsé du Paraguay en 1983 par le régime de Stroessner, il connaît quatre ans d'exil à Rome, avant de rentrer au pays, où il est devenu en 1994 évêque de San Pedro (centre), un département socialement défavorisé aux relations chaotiques avec les autorités.
Fernando Lugo, a remporté l'élection présidentielle organisée ce dimanche au Paraguay avec 40,8% des voix contre 30,8% pour Blanca Ovelar du Parti Colorado.
Immédiatement après l'annonce des résultats officiels, le président élu Fernando Lugo a rejoint la foule en liesse dans le centre d'Asuncion où il lui a lancé: "Nous vous demandons de ne pas nous laisser seuls, la démocratie nous la ferons ensemble !".
11:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
20/04/2008
LA SARKOLANGUE
APPRENONS à PARLER
Vocabulaire sarkozyste : mode d'emploirévision générale des politiques publiques (Fillon) = tailler dans le lard
proposer des produits commerciaux pour les familles (Morano) = supprimer la carte famille nombreuse
préparer la renaissance de l'hôpital public (Sarko) = fermons des hôpitaux
le RSA sera calibré en fonction des disponibilités financières qui sont les notres (Sarko) = il va être réduit en chair à pâté
les droits de l'homme restent une priorité même en face d'interlocuteurs puissants (Sarko) = on s'écrase mollement devant les diktats chinois
les mutuelles ont fait beaucoup de bénéfices (Bachelot) = il faut faire passer le remboursement des lunettes de la sécu aux mutuelles
engager la clarification de la gouvernance (Morin) la réforme est un art d'exécution (Sarko) optimiser la gestion des personnels (Darcos) = ça va saigner
....................................................
Et plus généralement ne dites plus :
rigueur mais réforme
supprimer mais moderniser
licencier mais restructurer
vous êtes viré mais adaptez-vous
00:13 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
18/04/2008
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient : les naifs.
Voici un courrier d'un Principal de collège qui a décidé d'informer sur
le sort réservé aux collèges "Ambition-Réussite" qui ont remplacé les Zones
d'Education Prioritaire.
Bonsoir,
J'occupe depuis cette rentrée la fonction de Principal d'un Collège dit
"difficile", classé "Ambition Réussite". 82% des élèves sont issus de
catégories socio-professionnelles très défavorisées. Un Collège ghetto,
avec ses problèmes quotidiens, et les problèmes de violence dans le
quartier.
Je suis très fier d'avoir travaillé pendant plusieurs années à Meaux, puis
dans la banlieue de Lyon pendant 4 ans, et aujourd'hui ailleurs dans le
Rhône. Fier d'être fonctionnaire de la République, d'assumer cette mission
de service public tant décriée.
Ce soir, ma fierté m'a abandonné. J'ai honte. J'ai surtout honte de devoir
affronter le regard des professeurs, des surveillants, des partenaires
extérieurs, des parents d'élèves et des élèves.
Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président de la République
pour ne pas laisser les "orphelins de 16 heures" à la rue ?
Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos, Ministre de l'Education
nationale, à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif, ce
dispositif devant accueillir tous les collègiens de 16 heures à 18 heures ?
La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai
découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au Collège
X fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de Collèges en
Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la France).
Je me suis mis en quatre pour mettre en place ce dispositif, car je suis un
fonctionnaire responsable. J'ai mis mes opinions de citoyen dans ma poche,
et j'ai tout fait pour que ce dispositif soit un succès.
Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner les
élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.
Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif
total. La moyenne dans le Rhône tourne autour de 28 %.
Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la MJC du
quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai sollicité
le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide aux devoirs, 3
fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient inscrits à cette
dernière action. J'ai sollicité une compagnie artistique pour mettre en
place un atelier d'écriture. Les professeurs ont ensuite proposé un atelier
de sciences physiques, un club journal des collégiens, une activité
escalade, trois groupes de soutien en mathématiques, deux groupes de
soutien en français. J'étais en pourparlers avec un club d'échecs et un
autre de rugby pour enrichir l'offre.
J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui vient
de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....
Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.
L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant octobre
2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les intervenants
extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être transformées en
vacations, payées 15 de l'heure).
Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je
n'avais pas demandé que j'ai construit mon offre. J'ai informé les parents
d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en place.
L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les élèves étaient
pour la plus part d'entre eux très heureux.
Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures
effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.
Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à l'Inspection
académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion, flanqué de ses deux
adjoints et de deux chefs de service. Configuration inhabituelle..
Curiosité puis inquiétude.
L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes tous
soumis au même devoir de réserve. "Le dispositif n'est pas supprimé, mais
on a réduit la voilure". On a seulement supprimé les heures pour le faire
fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai plus que 397 pour terminer
l'année scolaire. Cela vient directement du Ministère. C'est identique dans
toutes les Académies, l'Inspecteur d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il
voulait nous consoler. Tous mes collègues sont dans la même stupeur (40
Principaux de Collège abasourdis).
J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures
effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas honorées
(j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les moyens.
C'est noble le bénévolat, mais, là, on atteint des limites...
Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions
décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas de
dessin.
Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les parents
d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires exterieurs.
Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la chose.
Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos pour
avoir démontré la crédibilité du système éducatif français.
Bonsoir les amis, vive la République..
Ce message est un envoi en nombre que je vous fais. Veuillez m'excuser si
vous avez déjà reçu cette information.
Je vous encourage à le diffuser autour de vous. Vous pouvez utiliser le
même mode de diffusion par votre messagerie à destination de votre carnet
d'adresses.
Bernard Étrillard
12:58 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique
19/03/2008
Chantal Sébire a été retrouvée morte à son domicile
"Même si c'était le souhait (de mourir) de Chantal, j'ai beaucoup de tristesse car c'(était) une femme d'exception, avec un caractère exceptionnel, une grande force, une volonté et une voix pour un combat formidable: celui de la fin de vie dans la dignité", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Romero, joint au téléphone
23:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique
16/03/2008
EXPULSIONS LOCATIVES
Sous des banderoles clamant notamment "un toit, c'est un droit, pas d'expulsion", les manifestants ont quitté la place de la République vers 14H45 pour rejoindre l'île de la Cité, où se trouvent à la fois la préfecture de police et le palais de justice, deux bâtiments clef dans les processus d'expulsion.
Une trentaine d'associations, comme le Dal (Droit au logement), le Cal (Comité action logement) ou Jeudi Noir, avaient appelé à cette manifestation pour souligner l'absurdité d'un système qui met à la rue des personnes que la loi Dalo (Droit au logement opposable) sur le droit au logement opposable oblige à reloger.
Les personnes expulsées de leur logement sont en effet parmi les publics prioritaires du Dalo qui, si aucun relogement ne leur est proposé au bout d'une période de six mois, seront en droit d'engager des poursuites judiciaires contre l'Etat.
Six catégories de public prioritaires
Selon la loi votée en mars 2007, les commissions de médiation départementales ont été mises en place au 1er janvier et enregistrent les demandes de logement des six catégories de public prioritaires.
Les associations, dans leur appel à manifester, affirment que "plus de 120.000 ménages seront mis à la porte cette année.... alors que les loyers et l'immobilier n'ont jamais été aussi chers (...) et qu'avec des revenus faibles, modestes et même moyens il n'est plus possible de se loger décemment".
En plus de leurs revendications habituelles demandant l'arrêt des expulsions, les associations font part, cette année, de leurs craintes au sujet du livret A dont la collecte - actuellement de quelque 19 milliards d'euros - finance le logement social.
Suivant des injonctions de l'Union européenne, le gouvernement envisage de "banaliser" le livret A, à savoir ouvrir sa distribution à tout le secteur bancaire.
Craintes à propos du livret A
Des associations comme le Dal, mais aussi plusieurs syndicalistes craignent un captage des fonds de ce livret A par les banques vers d'autres produits financiers, menaçant ainsi le financement d'un logement social qu'ils jugent plus nécessaire que jamais.
Parmi les revendications qui seront mises en avant lors de la manifestation de samedi figureront "la défense du logement social" ou l'"arrêt des ventes de HLM".
Selon une des promesses électorales du candidat Nicolas Sarkozy, la ministre du Logement Christine Boutin s'est engagée à mettre en vente, chaque année, 40.000 logements HLM auprès de leurs occupants pour dégager des liquidités pour la construction de nouveaux logements sociaux
Des associations comme Jeudi Noir, qui se veut le défenseur des "jeunes galériens du logement", mettent aussi en avant des revendications sur le développement et la réhabilitation du logement des travailleurs migrants, des jeunes et des étudiant
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10:56 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique