Les écoliers
Sur la route couleur de sable
En capuchon noir et pointu,
Le « moyen » le « bon » le « passable »
Vont, à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
J'adore cette photo
Une photo de Willy Ronis " l'arpenteur des instants fugitifs"
Ils ont dans leur plumier des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches, du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
- Mais 1’innocence et la fraîcheur -
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur
Et de vraies fleurs pour la maîtresse.
Puis, les voilà tous à s'asseoir
Dans l'école crépie de lune,
On les enferme jusqu'au soir
Jusqu’à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !
Maurice Fombeure
Autre photo de Willis Ronis
Quelques mots de Gil Pressitzer
Un extrait "
Le hasard il l’arpente, tendresse en bandoulière, il lui fait rendre gorge de toute la poésie du quotidien. Et ses photos sont pleines d’histoires en suspens.
Il avait l’œil partout, mais surtout sur le cœur. Cœur battant toujours devant le risque constant du ratage.
« J’ai remercié le destin de m’avoir fait photographe. Cela m’a probablement préservé de souffrances intolérables. ».
Et pendant ces 99 ans passés parmi les hommes, il aura promené son regard d’enfant, et sa soif de justice, ici-bas.
Plus promeneur que photographe, plus humain qu’artiste, il demeure, lui seulement redécouvert à 75 ans, comme une des plus belles sources de fraîcheur et d’émotion, qui soient arrivées à l’art de la photographie.