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21/05/2012

Un billet à lire

economie grèce mythe politique sociétéExplosons ce mythe des grecs ineptes et paresseux [traduction]

19 mai 2012


(Buste d'Hadès. Marbre, copie romaine d'un original grec du Ve siècle av. J.-C. ;(source Wikipédia)


Je vous propose la traduction (imparfaite, je m’en excuse) de cet article d’Alex Andreou qui revient sur une série de mythes et sur la vie classique en Grèce d’une mère qui a traversé l’histoire en travaillant dur.

Des mythes et une histoire qui me donne souvent envie de crier FORT contre ces préjugés.

Et tenter par ces lignes de partager la vérité que je vois chaque jour, d’une vie dure, où chaque centime d’euro compte, où chaque discussion se termine en échange sur la crise. Partager ce texte permettra j’espère d’ouvrir les yeux de ceux qui pensent encore que nos frères et soeurs grecs sont les uniques responsables de cette situation.

Les stéréotypes et les faussetés sont partout, mais cette crise économique n’est pas le résultat auto-infligé d’une éthique laxiste du travailleur méditerranéen

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Maria est née à Paros en 1942. Le pays était sous l’occupation nazie. Elle a connu la peur réelle, la vraie pauvreté, la famine, des raids à la bombe et les exécutions. Elle a survécu à la guerre et est allé à l’école catholique des filles. Maria était bonne en sport et une excellente chanteuse. Elle a quitté l’école supérieure, s’est mariée, a commencé à travailler pour le musée archéologique de Mykonos, d’où elle a pris sa retraite 44 ans plus tard à l’âge de 64 ans – un an avant la date officielle – dans le but de s’occuper de son mari qui mourait d’un cancer du pancréas.

Maria a eu deux emplois la plupart de sa vie – les temps étaient souvent difficiles. Elle a contribué à sa retraite et a fait des économies. Elle a élevé trois enfants. Elle était assise à sa machine à coudre pendant de nombreuses soirées, modifiait ses jupes, de sorte qu’elles n’aient pas l’air d’être des années 50 dans les années 60, de sorte qu’elles n’aient pas l’air d’être des années 60 dans les années 70.

Il y en a des millions comme elle. Elle est un exemple typique de la femme grecque paresseuse et  irresponsable.

Voici le premier : Cette crise vient de Grèce. Ce n’est pas le cas. Elle n’est que l’inévitable retombée de la crise mondiale qui a débuté en 2008.

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Y a-t-il des caractéristiques de l’économie grecque qui l’a rendu particulièrement vulnérable? Oui – il y a une corruption rampante, une mauvaise gestion, des problèmes systémiques, un marché noir. Tout cela a été explorée ad nauseam. Il y a d’autres facteurs, aussi, rarement mentionnés. La crise est survenue à un moment particulièrement mauvais pour la Grèce – quatre ans après que cette petite économie  soit surchargée par la mise en place des Jeux Olympiques géants et prouver au monde qu’elle avait «réussi». Lorsque la crise est arrivée, le pays ne disposait pas des mécanismes monétaires et budgétaires pour y faire face, en raison de son appartenance à la monnaie unique.

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Cependant, tout ce qui précède sont des facteurs qui contribuent – ni plus ni moins. Le catalyseur a été le comportement du secteur financier après la crise. Voici ce que Angela Merkel avait à dire en Février 2010, lorsque le «problème grec» est arrivé dans ses pensées, tel que rapporté par Bloomberg :

La chancelière allemande Angela Merkel a critiqué la spéculation contre l’euro, en disant que les institutions financières renflouées par des fonds publics sont l’exploitation de la crise budgétaire en Grèce et ailleurs. Dans un discours prononcé à Hambourg, elle a attaqués les spéculateurs sur les devises, qui, selon elle, profitent de la dette entassée par les gouvernements de la zone euro pour lutter contre la crise financière. « La dette qui devait être accumulée, quand cela allait mal, est en train de devenir l’objet de spéculations précisément par ces institutions que nous avons sauvé un an et demi auparavant. C’est très difficile de l’expliquer aux gens qui devraient nous faire confiance dans une démocratie. « 

Et comme il était difficile de l’expliquer, il semble qu’elle y renonça.

La crise est d’ordre financier. Elle ne l’est pas. Il s’agit d’une crise politique et idéologique. Les difficultés d’une économie de la taille de la Grèce (1,8% du PIB de la zone euro, 0,47% du PIB mondial selon les chiffres de 2010 du FMI ) ne devrait guère avoir d’écho sur le radar mondial.

La principale raison de la panique généralisée est l’interdépendance du secteur bancaire – la faiblesse même systémique qui a causé l’effet domino en 2008 et dont le monde a collectivement échoué à traiter ou à réglementer.

La seconde raison est le refus de la zone euro de permettre à la Grèce de procéder à ce que la plupart des commentateurs ont considéré comme un défaut inévitable depuis de nombreux mois maintenant.

Ces deux facteurs sont issus de l’absence de décisions politiques et pas de la politique budgétaire.

Les grecs sont paresseux. Cela souligne une grande partie de ce qui est dit à propos de la crise, l’implication étant vraisemblablement que notre laxisme méditerranéen dans l’éthique au travail est au cœur de notre chute auto-infligée.  Et pourtant, les données de l’OCDE montrent qu’en 2008, les Grecs ont travaillé en moyenne 2120 heures par an. C’est 690 heures de plus que la moyenne allemande et 467 de plus que la moyenne du Royaume-Uni [ndlr : et 576 de plus que la moyenne française]. Seuls les Coréens travaillent plus longtemps. Le droit au congé payé en Grèce est en moyenne de 23 jours, inférieur au minimum du Royaume-Uni (28) et de l’Allemagne

Les grecs prennent une retraite anticipée. Le chiffre de 53 ans comme un âge moyen de la retraite est galvaudé. Tant et si bien, qu’il est devenu un fait populaire. Ce chiffre vient d’ un commentaire sur le site du New York Times. Il a ensuite été repris par Fox News et diffusés dans d’autres publications. Les fonctionnaires grecs ont la possibilité de prendre leur retraite après 17,5 années de travail, mais pour une demi-retraite. Le chiffre de 53 est un amalgame ignorant du nombre de personnes qui choisissent de le faire (dans la plupart des cas pour aller vers des carrières différentes) et ceux qui restent dans la fonction publique jusqu’à ce que leur droit à une retraite complète devienne disponible.

En regardant les données d’Eurostat de 2005, l’âge moyen de sortie du marché du travail en Grèce (indiqué dans le graphique ci-dessous EL pour Ellas) était de 61,7 : plus élevé que l’Allemagne, la France ou l’Italie et plus élevé que la moyenne de l’UE27. Depuis lors, la Grèce a eu à relever l’âge minimum de départ à la retraite deux fois en condition du renflouement : ce chiffre est donc susceptible d’augmenter encore.

Les grecs veulent le prêt, mais pas l’austérité qui va avec. Il s’agit d’un mensonge fondamental. Les grecs protestent parce qu’ils ne veulent pas le prêt du tout (ou de l’intrusion étrangère qui va avec). Ils ont déjà accepté des réductions qui seraient impensables au Royaume-Uni [ndlr : et je ne vous dis pas en France...]. Il ne reste plus rien à réduire. Les corrompus, les escrocs, les méchants, nos glorieux dirigeants ont déjà tous transféré leur fortune dans des banques luxembourgeoises [ndlr : ou suisses, chypriotes, ...]. Ils ne souffriront pas. Pendant ce temps Médecins du Monde distribue des colis alimentaires dans le centre d’Athènes.

 

Le déficit annuel total de la Grèce est de 53 milliards d’euros. De ce déficit, notre déficit budgétaire primaire est, en fait, en dessous de 5 milliards d’euro. Les autres 48 milliards d’euro correspondent au service de la dette, y compris ceux des prêts précédents, et un tiers de cette somme étant purement les intérêts. L’Europe ne renfloue pas la Grèce. C’est un renflouement des banques européennes qui ont donné de plus en plus imprudemment ses prêts. On demande à la Grèce d’accepter la pleine responsabilité comme un  mauvaise emprunteur, mais personne ne se penche sur la contribution des prêteurs imprudents.

 

Les politiciens occidentaux ont développé un penchant pour rester sur un balcon et se laver les mains comme Ponce Pilate : conférences d’en haut sur les maisons en feu et sans issue de secours . Cela pose facilement un voile sur la vérité – que notre maison a peut-être été mal construite, mais ce sont les incendiaires de Wall Street et le Square Mile qui ont versé de l’essence dans notre boîte aux lettres et a commencé ce feu.economie grèce mythe politique société

 

Nassim Nicholas Taleb est le philosophe libano-américain qui a formulé la théorie des évènements du «cygne noir» [ndlr voir ici] imprévisibles, les événements imprévus qui ont un impact énorme et ne peuvent être expliqués par la suite. L’année dernière, il a été demandé par Jeremy Paxman si les gens  qui envahissaient les rues à Athènes était un évènement du cygne noir. Il a répondu: « Le réel évènement du cygne noir est que les gens ne font pas d’émeutes contre les banques à Londres et à New York. »

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Maria n’a jamais esquivé une taxe dans sa vie. Elle ne conduit pas une Porsche et n’a pas de yacht. Elle n’a pas voté depuis dix ans – « ceux sont tous les mêmes», dit-elle, « des menteurs et des escrocs ». Sa pension a été réduité à 440 € par mois. Ses prestations n’ont pas été payées depuis presque un an. Elle fait face à la même inflation galopante que nous subissons. Elle est épuisée, mais pas vaincue.

 

Maria cultive des fruits et légumes autant qu’elle le peut dans sa petite « pervoli ». Elle garde des poulets de telle sorte que ses petits-enfants peuvent avoir les œufs les plus frais. Elle chante toujours admirablement. Elle se bat quotidiennement avec la maladie d’Alzheimer, regarde des photos de son défunt mari et sourit, assise à sa machine à coudre, encore, à modifier les mêmes vieilles jupes.

 

Il y en a des millions comme elle. Elle est l’exemple typique d’une femme grecque forte et provocante, ma mère.

Par ALEX ANDREOU, publié le 18 mai 201

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Merci à Fanny



17/05/2012

Voici les 34 ministres du gouvernement Ayrault

les 34 ministres du gouvernement AyraultC'est vers 19h10 que Pierre-René Lemas, secrétaire général de l'Elysée, s'est avancé dans la cour du palais présidentiel. Sa mission ? Dévoiler, un à un, les noms des membres du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Qui en fait partie ? Voici la liste des ministres et des ministres délégués. Un gouvernement de 34 ministres dont 17 femmes. De quoi respecter la parité prônée par François Hollande :

Ministres

- Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères > lire le portait de Laurent Fabius

- Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale > lire le portait de Vincent Peillon

- Christiane Taubira, Garde des secaux, ministre de la Justice > lire le portait de Christiane Taubira

- Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, finance et commerce extérieur > lire le portait de Pierre Moscovici

- Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé > lire le portait de Marisol Touraine 

- Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement > lire le portait de Cécile Duflot

- Manuel Valls, ministre de l'Intérieur > lire le portait de Manuel Valls

- Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, du Developpement durable > lire le portait de Nicole Bricq

- Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif > lire le portait de Arnaud Montebourg

- Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi et du dialogue social > lire le portait de Michel Sapin

- Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense > lire le portait de Jean-Yves Le Drian

- Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication > lire le portait de Aurélie Filippetti

- Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche > lire le portait de Geneviève Fioraso

- Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes > lire le portait de Najat Vallaud-Belkacem

- Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture > lire le portait de Stéphane Le Foll

- Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la décentralisation et de la fonction publique > lire le portait de Marylise Lebranchu

- Victorin Lurel, ministre de l'Outre-mer > lire le portait de Victorin Lurel

- Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la vie associative > lire le portait de Valérie Fourneyron

Ministres délégués

- Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget > lire le portait de Jérôme Cahuzac

- George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative > lire le portait de George Pau-Langevin

- Alain Vidalies, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement > lire le portait de Alain Vidalies

- Delphine Batho, ministre déléguée auprès de la Garde des Sceaux > lire le portait de Delphine Batho

- François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville > lire le portait de François Lamy

- Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé des Affaires européennes > lire le portait de Bernard Cazeneuve

- Michèle Delaunay, ministre délégué chargé des personnes âgées et de la dépendance > lire le portait de Michèle Delaunay

- Sylvia Pinel, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée de l'Assistanat, du commerce et du tourisme > lire le portait de Sylvia Pinel

- Benoît Hamon, ministre délégué de l'Economie sociale et solidaire > lire le portait de Benoît Hamon

- Dominique Bertinotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé, chargée de la Famille > lire le portait de Dominique Bertinotti

- Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé, chargée des Personnes handicapées > lire le portait de Marie-Arlette Carlotti

- Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement > lire le portait de Pascal Canfin

- Yamina Benguigui, ministre déléguée des Français de l'étranger > lire le portait de Yamina Benguigui

- Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès de la ministre de l'Ecologie et du développement durable, chargé des Transports et de l'économie maritime > lire le portait de Frédéric Cuvillier

- Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique > lire le portait de Fleur Pellerin

- Kader Arif, ministre délégué aux Anciens combattants > lire le portait de Kader Arif

le 16 mai 2012 à 19h18 , mis à jour le 16 mai 2012 à 22h57

les 34 ministres du gouvernement ayraultDossier : Le gouvernement Ayrault  

16/05/2012

Président !

hollande.jpgLes Français ont choisi le changement

18 003 597 c'est le nombre de voix recueillies par François Hollande, lors du second tour de l'election présidentielle.

Hier, 15 mai , cérémonie de passation de pouvoir à l'Elysée

Le nouveau Président

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"Une journée d'eau, de foudre, et de symboles..."

Cérémonie sobre et chaleureuse

Mais maintenant deux dates   10 et 17 juin

Donnons au changement, une majorité la plus forte possible à l'assemblée nationale

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10 juin 1er tour des elections léislatives

17 juin 2e tour des elections législatives


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Mes roses....ce matin au jardin...

07/05/2012

Voilà, c'est fait...

De Tulle à l'Elysée....

6 mai 2012, Hollande PrésidentLa belle victoire de François Hollande , 51, 62% , trente et un an après celle de François Mitterrand.

Hier soir, comme à la Bastille, au Capitole....place de la Victoire, une immense joie !

6 mai 2012, Hollande Président

 

"Le changement commence maintenant"  mais maintenant , commence aussi la bataille des législatives !

Petite info , Alain Juppé renonce aux Legislatives à Bordeaux ou Hollande est arrivé en tête avec 59,41% des voix.

ET, le com de Louis-Paul ce matin

"Le travail ne fait que commencer et il sera rude, dès demain. Mais aujourd’hui, soyez heureux et vivez pleinement ce joli mois de mai." (Edito de Libé)

6 mai 2012, Hollande PrésidentEn Grèce , Législatives , Fanny a peut-être quelque chose à nous dire...

04/05/2012

Progamme contre bilan ....

3615417.jpgA force de vouloir prendre en défaut le candidat du Parti socialiste sur les chiffres, de lui faire un mauvais procès en compétence, le président sortant a laissé le débat de mercredi 2 mai se concentrer sur le taux de chômage et la situation des finances publiques.

Quoi qu’on en dise, quelque soit la série statistique que l’on utilise, ce bilan n’est pas bon. Le chômage s’est envolé (un million de nouveaux inscrits à Pôle emploi), la dette publique a explosé (+508 milliards d’euros) et les prélèvements obligatoires – les impôts - aussi (la France est le deuxième pays où ils sont le plus élevés derrière le Danemark (et non la Suède comme l’a dit le président).

 

 

Nicolas Sarkozy est convaincu que cela aurait été pire s’il n’avait pas été au pouvoir. Mais est-ce si sûr ? Comme le démontrer ? De toute façon, cela n’intéresse personne. C’est derrière nous et personne n’arrivera à rien prouver en refaisant l’histoire.

Nicolas Sarkozy a rompu le "pacte du silence"

François Hollande l’a même piégé sur ce qu’il pensait être son point fort : la gestion de la crise européenne. En l’accusant de ne pas avoir réussi à obtenir de concession de l’Allemagne, il a fait rompre à Nicolas Sarkozy le "pacte de silence" conclu avec la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Mario Monti.

Les trois dirigeants avait promis de ne rien demander à la BCE, de se montrer très respectueux de son indépendance, ce qui laissait à son président Mario Draghi les mains libres pour les aider.

L’opinion publique allemande est en effet très sourcilleuse sur l’indépendance de la Banque centrale, dont le premier rôle doit être de défendre la stabilité des prix, et non la croissance ou la charge d’intérêt des Etats.

Pas de folie dépensière

Deuxième erreur de Nicolas Sarkozy, il a voulu démontrer la "folie dépensière" socialiste. Pourtant là n’est pas la plus grande faille du programme de François Hollande.

Difficile de condamner le petit aménagement de la réforme sur les retraites – par ailleurs financé par une hausse de cotisations - sans attaquer les gens qui ont commencé à travailler jeune et ont travaillé longtemps.

Difficile de critiquer la hausse de l’Allocation de rentrée scolaire qui représente certes une dépense mais de 400 millions d’euros, pas une folie. Reste les contrats de génération et les 60.000 profs, mais ils ont permis à François Hollande de se battre sur le cœur de son programme : la jeunesse.

La maîtrise des dépenses

Le président sortant aurait mieux fait de porter le fer là où le programme du candidat socialiste touche ses limites : dans la maitrise de la dépense. Dans son programme, François Hollande s’est bien gardé de détailler la manière dont il allait réussir à réduire le train de vie de l’Etat, des collectivités locales et les frais de la Sécurité sociale pour ramener à l’équilibre les déficits publics.

C’est pourtant bien sa priorité. Il limite dans son programme la progression des dépenses publiques à 1,1%. Personne n’a la moindre idée de la manière dont il va s’y prendre, ni même de quel ministre va se coller à cette rude tache.

Généralement, les socialistes répondent qu’ils y arriveront par un "nouvel acte de décentralisation" qui permettra de supprimer les doublons de postes et de structures entre l’Etat et les collectivités. Mais jusqu’à présent, cette décentralisation a plutôt contribué à gonfler la dépense. Alors ?

La difficulté pour Nicolas Sarkozy, c’est qu’il promet une potion encore plus amère (0,4% seulement de croissance des dépenses). Et que lui même s’est bien gardé de rentrer dans les détails. Il a donc préféré éviter ce terrain douloureux.

François Hollande, un programme réfléchi

Enfin qu’a-t-on appris hier soir du programme et des projets de Nicolas Sarkozy ? Peu de choses, peu de nouveau. Après avoir reconnu que notre premier concurrent était l’Allemagne, comment pousser un protectionnisme européen ? Coincé sur l’efficacité de la TVA anti-délocalisation, qui n’est pas concentrée sur l’industrie, et sur le calendrier tardif et bâclé de la mesure - en extrême fin de quinquennat - , difficile de pousser l’avantage.

Ce que le débat a finalement montré, c’est que même s’il a des limites, François Hollande avait un programme réfléchi. Il l’a présenté tôt dans la campagne et s’y est tenu assez strictement en n’ajoutant que quelques éléments comme la surtranche de 75% d’impôt pour les revenus au-delà d'1 million d’euros ou la promesse de coup de pouce au smic (assez imprécise et conditionnée à la croissance).

Le programme de Nicolas Sarkozy peu préparé

Nicolas Sarkozy, lui, n’en avait pas vraiment. Il n’a pas voulu trop y travailler, estimant que ses connaissances et son expérience de président sortant lui permettraient d’écrire quasi-seul sa feuille de route et lui serviraient de viatique.

Il n’a d’ailleurs pas fait travailler d’économiste et assez peu ses ministres ou ses parlementaires experts en économie et finances publiques. Il aurait d’ailleurs peut-être eu du mal, car en 2008, après les avoir mis à contribution, il n’a pas suivi leurs conseils et a imposé le "choc fiscal" de TEPA, que tous, du rapporteur de la Commission des finances à l’Assemblée, Gilles Carrez, au sénateur ex-ministre Alain Lambert, en passant par Xavier Musca, alors directeur du Trésor ou l’économiste Jean-Luc Tavernier, devenu patron de l’Insee, lui déconseillaient.

Aujourd’hui, rappelle Gilles Carrez, il n’en reste plus que les heures supplémentaires défiscalisées et le RSA. Tout le reste (RSA, déduction des intérêts d’emprunts…) a été revu. Cette loi TEPA risque de coûter très cher à Nicolas Sarkozy.

Conclusion : mieux vaut un programme imparfait, prudent, comprenant des défauts, mais réfléchi, travaillé, assumé, défendu avec constance, qu’une absence de programme, une ligne pas assez tracée et, au final, une promesse de sérieux qui ne s’appuie que sur un bilan forcément mauvais après une pareille crise dans un pays qui n’a pas le tissu industriel de l’Allemagne.

 

 

Par Sophie Fay

Nouvel Observateur.fr

6 mai 2012,aucune hesitation...

24/04/2012

J'aime bien....

un espoir...

Calais reste une prison à ciel ouvert pour les migrants

les migrants à calais« La seule réponse qu'on a trouvée, en dix ans, c'est la répression policière »


Dix ans après « l'erreur de 2002 », rien n'a été réglé sur le fond. « Le problème persiste, les migrants sont toujours traqués, chassés. Cette situation les a précarisés et les met encore plus à la merci des passeurs », déplorent en chœur, les associations. Calais, ce n'est plus la jungle mais des squats, disséminés dans la ville et ses alentours, régulièrement mis à sac par les autorités. Les migrants ne sont plus 2.000 à tenter leur chance outre-Manche mais 200.

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Au total, ils sont environ 500 dispersés le long du littoral, de Dunkerque à Wissant, mais aussi dans les terres, près des aires de repos de l'autoroute A 26, à Angres, Norent-Fontes, formant un triangle jusqu'à Saint-Omer, avec des bases retranchées à l'intérieur de la Belgique. Des jeunes hommes principalement, qui ont derrière eux des milliers de kilomètres, débarqués du Moyen-Orient, d'Afrique de l'est ou d'Asie.

 

Ces dernières semaines, après une période d'accalmie, le stress les a gagnés. A trois mois des JO de Londres, « des Olympiques », disent-ils, « il faut passer vite ».Avant que les frontières ne soient verrouillées et sur-sécurisées. Comme les aires de l'A 26 entre Calais et Dunkerque, tout simplement fermées pour qu'ils ne montent pas dans les camions.

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« En ce moment, il y a un turn-over énorme. Un tiers des migrants disparaît dans la semaine. Les vannes sont, c'est certain, plus ouvertes qu'en juillet prochain. Si t'as de l'argent, tu passes. Ils ne montent plus dans les parkings de Calais mais à 80-100 bornes », constate Jean-Claude Lenoir, le président de l'association Salam, créée au lendemain de la fermeture de Sangatte pour venir en aide à ces migrants jetés à la rue à l'aube de l'hive


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On le retrouve un soir, à 18 heures, près du phare de Calais, au centre de distribution de repas, vaste terrain de bitume grillagé, dans la zone portuaire, avec point d'eau, préau et local. C'est un des acquis obtenus par les associations qui ont servi pendant des années des plats chauds « sur les quais pourris d'un entrepôt ouvert aux intempéries », se souvient Nadine, bénévole depuis 1998 à la Belle Etoile.

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Chaque jour, c'est le même rituel, midi, soir et quelques matins pour le petit-déjeuner. Une queue se forme, disciplinée, cuillère à la main, jusqu'aux marmites. A tour de rôle, Salam, la Belle Etoile et l'Auberge des Migrants se relaient. Après avoir passé la matinée, l'après-midi à cuisiner les palettes de légumes et les kilos de viandes fournis par Emmaus, elles offrent chaleur, réconfort et sourire à ces ombres que les Calaisiens, avec les années, ne remarquent même plus. Assis contre les grillages ou debout, accoudés aux couvercles des poubelles, ils avalent leurs gamelles. Les premiers servis jouent déjà au foot, discutent « papiers » avec les bénévoles des différentes associations, Médecins du monde, le Secours catholique, etc. D'autres passent en vitesse, repartent vers leurs couvertures, sous les ponts, la pluie, le froid.

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Il y a des nouveaux, des anciens, des Somaliens, des Soudanais, des Tchadiens, des Albanais, des Iraniens, des Afghans, des Kurdes, des Vietnamiens, des Russes... Jean-Claude Lenoir, jeune retraité de l'éducation nationale, balaie la scène, le regard ému : « Ici, nous sommes une micro-société solidaire où toutes les classes sociales, bénévoles et migrants, même ceux venant de pays en guerre les uns contre les autres, s'entendent. C'est le plus bel exemple que les politiques se trompent. »

jc_lenoir_pdt_salam.JPGMilitant de la première heure, il a éprouvé chacune de ces dix dernières années. Certes, il y a eu des avancées : cette aire de distribution des repas, la PASS, permanence d’accès aux soins de santé, l'hébergement de jour, les douches, etc. A Calais nord où il vit, un des rares quartiers cossus de la ville, les voisins n'ouvrent plus les volets en hurlant : « c'est pas bien ce que vous faites » mais déposent devant sa porte des couvertures, des vêtements. « L'effet Welcome », le film de Philippe Lioret qui avait fait salle comble lors de sa projection à Calais.

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« Les migrants, poursuit-il, sont davantage reconnus ; la police, la justice, moins hors la loi. Les CRS ne roulent plus porte ouverte avec la matraque à la main dans les rues. Il y a dix ans, au vu et au su de tout le monde, ils les coursaient avec une violence inouie digne des pays fascistes. Ils les serraient sous la pluie à genoux. Il y a un semblant d'évolution démocratique grâce aux associations et aux médias. »Mais « les migrants de Calais » demeurent « le grand échec de la politique gouvernementale » pour Jean-Claude Lenoir. « La seule réponse qu'on a trouvée, en dix ans, c'est le contrôle, la répression policière, les propositions de retour et le non-respect de l'être humain. Ils ont voulu masquer les problèmes économiques par la peur de l'autre. Ils les ont érigés en épouvantail », condamne-t-il.

| Par Rachida El Azzouzi

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Sur les murs des squats, des appels à la solidarité© Rachida El Azzouzi



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23/04/2012

A canéjan...

32.JPGPremier tour, les résultats

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                              Nombre de voix                        % Exprimés

François Hollande                           1.371                                    39.81

Nicolas Sarkozy                                631                                    18.32

Jean-Luc Mélanchon                         427                                    12.40

Marine Le Pen                                   395                                    11.47

François Bayrou                                377                                    10.95

Eva Joly                                            101                                      2.93

Philippe Poutou                                   58                                      1.68

Nicolas Dupont- Aignan                      57                                      1.66

Nathalie Arhaud                                 16                                      0.46             

Jacques cheminade                             11                                       0.32

 

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"Grâce à vous ce soir, le changement est désormais en marche" (Tulle, le 22 avril)


22 avril : la déclaration de F. Hollande par francoishollande


hier soir, un soir heureux....mais la bataille va être dure....

Dès l'annonce des résultats d'un premier tour historique pour la Gauche, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon ont appellé à voter pour François Hollande, le candidat du changement, arrivé en tête avec plus de 28,5% des voix.

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Il faut poursuivre ce mouvement.....rendez - vous le 6 mai !



07/02/2012

Une lettre

: raffy,guéant,civilisation,pygmée,le coup de sang de serge raffy,présidentielle 2012Lettre d'un pygmée à Claude  Guéant

Cher Monsieur

 

 

 

 

 
 


Je vous écris du fin fond de la brousse, depuis un minuscule petit point sur l’horizon, quelque part sur la ligne de l’Equateur, entre l’Atlantique et l’Océan Indien. Mon nom ne vous dirait rien, car je ne suis qu’un insecte pour quelqu’un de votre dimension, aussi permettez-moi de rester anonyme.

Je fais partie d’une tribu d’hommes de petite taille. Le plus grand d’entre nous ne dépasse pas 1,50m. Nous ne sommes pas des nains, ni difformes, ni repoussants, seulement adaptés à notre milieu naturel. Nous vivons de rien, comme vos pauvres qui habitent dans des grands arbres de béton. Nous subsistons de chasse et de cueillette. Sans doute le savez-vous, notre civilisationest menacée d’extinction. La logique naturelle voudrait nous voir disparaître. Nous allons mourir bientôt.

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Ô, Grand Toubab !

La nuit dernière, à la suite d’un violent orage, les dieux de la forêt, par l’intermédiaire d’un toucan au plumage de lune, se sont adressés à moi et m’ont intimé l’ordre de vous écrire. Ils m’ont dit : "Toi petit homme, venu de nulle part, tu dois t’ouvrir au monde, à la grande civilisation qui règne sur la planète au-delà des mers. Là-bas, un toubab aux yeux de lynx, porteur de toutes les vérités suprêmes te donnera la clé… Le sésame de la Grande Porte, celle des Lumières…"

Je n’ai pas tout compris du message venu des cieux. Ils me parlaient du CAC 40, de la grande prairie des Hauts-de-Seine, des cadrans solaires pas plus grands que des feuilles de manguier qu’on appelle les Rolex, du pays aux mille tranquillisants. Chez vous, Grand Toubab, on ne traîne jamais dans un hamac. On ne cherche pas les poux de ses enfants, mais ceux de ses voisins ou de ses collègues de travail.

Là-bas, dans votre domaine magique, les hommes ne se parlent jamais en face. Ils ne se postillonnent jamais dessus. Ils parlent à des machines. Ils ont aussi des fenêtres bleues au milieu des maisons où ils possèdent le monde. La cueillette des informations et des bruits de la Grande Ville les occupe jour et nuit. Ils portent d’étranges appendices aux oreilles qui leur permettent de parler à leur famille de l’autre côté de la terre. Ils sont tellement puissants et sûrs de leur force qu’ils défient même le soleil. Ils sont des demi-dieux.

Vous qui avez atteint le stade suprême du développement...

Grand Toubab, comment votre humble correspondant immergé dans la jungle touffue, peut-il espérer faire partie de cette merveilleuse civilisation ? Comment adhérer à votre glorieuse tribu ? Je vous le demande humblement, moi qui n’ai que la capacité d’écouter le bruit des torrents au petit jour. Les seules ondes qui me parviennent ne sont ni hertziennes ni électromagnétiques, mais seulement celles du souffle du vent. Dois-je prendre une pirogue pour rejoindre le Grand Flux de la Civilisation Triomphante ou bien infiltrer un réseau de clandestins ? Vous qui avez atteint le stade suprême du développement, quels conseils pouvez-vous me prodiguer ? De rester chez moi ? De ne pas descendre de mon baobab ?

Grand Toubab, mon cœur est triste. Votre réponse est comme une flèche de cyanure. Monsieur Guéant, vous êtes un Géant, si l’on retire le "u"… J’aurais tant voulu apprendre de vous. Et que vais-je dire aux dieux de la forêt qui m’ont envoyé en éclaireur auprès de vous ? Qu’il faut faire des économies d’énergie, que les nains resteront toujours des nains et que les Rolex sont en rupture de stock ?

Par Serge Raffy  Nouvel Obs

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