29/03/2011
Pourquoi fermer les maternités publiques
L'exemple de Saint Antoine, par Christian Guy-Coichard.
La maternité de l'hôpital Saint Antoine, à Paris, existe depuis 1896. C'est un « centre universitaire » depuis 1940. Elle devrait comme l'ont fait une centaine d'autres maternités depuis 2008, fermer en 2015 après un transfert progressif de ses activités aux maternités des hôpitaux voisins de Trousseau et Tenon. L'argument habituel des décideurs ,pour les fermetures de maternités, est la sécurité des patientes, mise en jeu dans de petites maternités. Ici, difficile de mettre en avant un tel argument : la maternité réalise 2500 accouchements par an, 20.000 consultations annuelles, 500 hospitalisations en néonatologie.
La fermeture de la Maternité va entraîner l'abandon du centre IVG (650 IVG par an) alors même qu'à Tenon , ce n'est qu'après de longs mois de bataille, que la réouverture du centre IVG a été obtenue. La disparition de la maternité de Saint Antoine entraînera celle des urgences gynécoobstétricales (12800 passages par an), de la PMI (2300 nourrissons suivis par an), la disparition d'un centre de formation de sages -femmes (45 par an). Bref autant de missions de service public que les maternités voisines de Tenon et Trousseau (dont le prochain démantèlement a fait couler beaucoup d'encre) n'auront pas vocation à absorber. C'est en réalité l'exigence de suppressions d'emplois dans les Hôpitaux parisiens qui semble être la seule explication logique. La mobilisation des personnels concernés a donc rejoint celle des élus locaux, des partis de gauche, des associations et de la population, entraînant la création d'un Collectif de Sauvegarde de la Maternité.
De telles restructurations ne profitent certainement pas au patient ; mais bien des structures privées sont à l'affût, dans ce secteur géographique, de la manne que dispensent les activités de soins, devenues bien rentables car dépouillées de leurs missions de service public. Si néanmoins l'agence régionale de la santé l'impose, les maternités privées pourront toujours récupérer quelques missions de service public puisque depuis la loi Hopital Patients Santé Territoire de 2009, il est possible pour une structure d'hospitalisation lucrative de prodiguer une des 14 missions de service public, qui recoivent une enveloppe budégtaire spécifique (MIGAC).
On peut imaginer que, parmi les missions de service public, les cliniques privées souhaitent se charger de l'enseignement universitaire et post-universitaire ; du développement professionnel continu, de la formation des sages-femmes et du personnel paramédical, de la recherche, voire même d' actions d'éducation et de prévention, d'actions de santé publique...en revanche on scrute vainement les demandes d'accéder au domaine de la lutte contre l'exclusion sociale, à l'aide médicale urgente, aux soins dispensés aux détenus en milieu pénitentiaire et aux personnes retenues en application du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile...et même ...à la permanence des soins. Sur les 1160 cliniques lucratives, prenant en charge près d'un tiers des grossesses en France (rapport Larcher 2008), ...25 avaient un service de néonatologie, aucune une réanimation pédiatrique, 3 signalaient un service d'urgence...aucune n'avaient une maternité de niveau 3 (accueillant les grossesses à risque les plus élevées)
Résumons : 1/ les cliniques privées lucratives se chargent de la pathologie courante, mais ne peuvent prendre en charge ni les patients les plus lourds, ni les patients les plus précaires, la loi HPST leur permet de « choisir » des missions de service public spécifiquement financées. Parmi les pathologies courantes...l'une de celles les plus simples à prendre en charge, est, sans doute, celle...qui n'est le plus souvent PAS UNE MALADIE... la grossesse et l'accouchement, fort heureusement n'est, le plus souvent, pas compliqué.
2/ les hopitaux publics doivent rester à l'équilibre bugétaire alors même que leurs activités sont structurellement déficitaires (baisse des tarifs, baisse des MIGAC, cf articles précédents de l'édition ); ils doivent donc supprimer des emplois. Vu l'abondant réseau de maternités privées, la tutelle peut choisir de fermer une maternité publique...plus facilement qu'un service de maladies infectieuses (aucune structure lucrative ne possède ce dernier type de service).
...Et voilà comment on peut détourner une « part de marché », de 30% des grossesses prises en charge dans le secteur lucratif, près de 50% pourraient, à terme relever de ce secteur. Les parturiantes du 12ème arrondissement devront alors se poser des questions qu'elles ne se posaient pas à Saint Antoine : dans quel hopital (public) le bébé sera-t-il transféré en cas de problème ? Y a-t-il unanesthésiste et un pédiatre présents 24 h/24 ? Quels sont les tarifs des prestations (honoraires des médecins, sage femme, anesthésistes) et les frais d'hotellerie : draps pour le bébé, couches...tout cela n'étant qu'un surcout des cliniques lucratives alors que ces frais sont intégrés dans le cout de l'hospitalisation publique. Dans le privé lucratif 85% des médecins ont des dépassements d'honoraires (contre 12% des médecins hospitaliers...86% n'ayant pas d'activité libérale dans le public)...Alors plus que jamais le bébé sera le très CHER enfant tant attendu, mais l'APHP aura pu supprimer des emplois : 4500 doivent disparaître d'ici 2014.
00:53 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : hopital, clinique
15/03/2011
Psychiatrie : une loi sécuritaire qui dérange
Les députés examinent à partir d’aujourd’hui un projet de loi réformant les soins sous contrainte : les psychiatres et les magistrats dénoncent un texte sécuritaire, inefficace et inapplicable.
L'opinion de Pierre Faraggi, chef de service à l'hôpital de Cadillac et président de la CPH (1), sur le projet de loi.
« Sud Ouest ». Que vous inspire le début, aujourd'hui, de la discussion à l'assemblée nationale du projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet d'un soin psychiatrique ?
Pierre Faraggi.
La loi, telle qu'elle est prévue, fait l'unanimité contre elle : psychiatres, personnel soignant, magistrats, certaines associations de patients et plusieurs partis politiques. Pourquoi avoir attendu vingt ans pour la modifier, alors que les choses ont beaucoup changé, le droit en particulier évoluant avec la législation européenne ? D'autant que cela n'a pas été étudié sérieusement. L'idée en fait a été posée, il y a un an, à la suite d'un fait divers dont le président de la République s'est emparé (NDLR : le meurtre d'un étudiant dans une rue de Grenoble à la suite de l'évasion d'un malade d'un hôpital psychiatrique).
Que reprochez-vous en premier lieu à cette future loi ?
D'être plus sécuritaire que sanitaire. D'ajouter - comme un empilement - des dispositions ingérables qui compliquent beaucoup l'entrée en unité de soins et encore plus la sortie. De marquer un tournant sécuritaire de la psychiatrie où le contrôle social généralisé de la normalité des comportements va remplacer l'accompagnement des personnes en souffrance psychique. De plus, la notion de trouble potentiel à l'ordre public va être renforcée. Une ivresse pathologique, une scène de ménage publique, une interpellation trop musclée pourront conduire à un enfermement prolongé sans raison médicale avérée.
Le Conseil constitutionnel n'a-t-il pas prévu que le juge des libertés et de la détention statue sur une mesure d'hospitalisation sans consentement au terme des quinze premiers jours ?
La justice ne disposera d'aucuns moyens supplémentaires pour cela, et elle est déjà débordée. De plus, l'intervention du juge ne concernera pas le bien-fondé de l'hospitalisation, qui deviendra une sorte de garde à vue psychiatrique.
Dans son état actuel, la psychiatrie publique a-t-elle les moyens de répondre à une sollicitation supplémentaire ?
Non. C'est une usine à gaz, et nous ne devons pas mettre sur le dos de la psychiatrie un dispositif condamnable. La psychiatrie publique ne peut plus répondre à ses missions fondamentales. Alors, les demandes supplémentaires… L'activité déambulatoire explose, l'urgentisation des demandes aussi. Et les moyens médico-sociaux sont nettement insuffisants. Nous allons même au-devant d'une catastrophe sanitaire majeure d'ici à 2015-2020. Actuellement, il y a déjà plus de 1 000 postes vacants de psychiatres dans les hôpitaux. Plus de 60 % des praticiens ont plus de 50 ans. Les hôpitaux sont à 110 % de leurs capacités d'accueil. Le nombre de lits ne cesse de diminuer : 140 000 en 1980, moins de 40 000 aujourd'hui. Et parallèlement le nombre de patients a augmenté de 50 % en quinze ans.
Ce projet de loi vous inquiète-t-il ?
J'estime que l'idée des soins en ambulatoire, qui risque de se généraliser en raison de l'encombrement des hôpitaux, porte atteinte à la vie privée et aux libertés publiques. Le fait que le préfet puisse faire prévaloir sa décision sur celle du juge me paraît grave, car nous, les psychiatres, n'avons aucune allergie à ce que ce soit une instance judiciaire qui valide ou invalide. Enfin, cette idée de casier psychiatrique est un élément discriminatoire et inutile.
15 mars 2011 06h00 | Par Hélène Rouquette-Valeins
a lirE
Fresnes, histoires de fous
de Catherine Herszberg
Ce livre est parti d'un constat : la prison est devenue un asile psychiatrique. Un prisonnier sur cinq souffrirait de troubles mentaux. Catherine Herszberg a donc choisi d'aller enquêter là où échouent ceux qui n'ont plus de place nulle part, ni à l'hôpital ni ailleurs. De décembre 2005 à avril 2006, elle a accompagné l'équipe psychiatrique de la prison de Fresnes. Introduite et guidée par Christiane de Beaurepaire, chef du service, elle a suivi les prisonniers, les malades, les soignants, les surveillants. Elle a circulé partout, écouté, regardé, interrogé les uns et les autres, et a rapporté de ce voyage des histoires. Des histoires de fous. Des fous que les prisons de France se refilent comme des 'patates chaudes'. Criminaliser la maladie mentale, c'est faire un prodigieux bond en arrière. Pourquoi cette régression ? Que penser d'une société qui enferme derrière des murs ses pauvres, ses marginaux, ses malades mentaux ? (EVENE)
23:19 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : psychiatrie, une loi securitaire
30/06/2010
Demain Grève des auditeurs de France Inter
23:01 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : grève des auditeurs de france inter
23/06/2010
Virés par France Inter
Stéphane Guillon et Didier Porte
ont pris la porte....
Inquiétant....
Par précaution, je voulais vous dire au revoir, et merci. » Stéphane Guillon subodorait que ce matin, il livrait sa dernière chronique aux auditeurs de France Inter. Du coup, il s'est une nouvelle fois lâché, comparant la bâche qui recouvre actuellement la Maison ronde à une burqa, appelant Philippe Val « l'ami de Carlita », expliquant que son départ n'empêcherait pas la cote de popularité du président de la République de baisser. Des applaudissements se sont fait entendre dans le studio à la fin de la chronique( Télérama)
dans un communiqué envoyé à l'AFP, Didier Porte indique qu'il est licencié de France Inter. Il ne reprendra donc pas sa chronique du Fou du roi, ainsi qu'on pouvait jusqu'ici le penser. Pour sa dernière intervention dans cette émission, aujourd'hui à 12h10, il a terminé son texte (qui portait sur les retraites des sénateurs) par ces mots : « Je viens de recevoir une lettre recommandée de Philippe Val m'annonçant que j'étais viré, non seulement de la matinale, mais aussi du Fou du roi. Je remercie les auditeurs et vous-même, Stéphane, pour les dix années de bonheur et de liberté totale dont j'ai bénéficié ». Alors qu'il était chaleureusement applaudi, Stéphane Bern l'a assuré de son « soutien et de [sa] fidélité ». Bern a ensuite indiqué que ce licenciement était pour lui un « désaveu personnel, et qu'il en tirerait les conséquences ». (Telerama)
23:45 Publié dans COUP DE COEUR, coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : virés de france inter, stéphane guillon, didier porte
20/05/2010
Des vautours
Les vautours dévorent un poulain vivant
Comminges
"Inquiétude et stupéfaction à Gouaux de Luchon, après la mort d'un poulain, dimanche, dévoré vivant par une soixantaine de vautours. La scène s'est déroulée dimanche après-midi, sous les yeux de plusieurs témoins.« J'étais venu voir une jument que je viens d'acheter quand j'ai aperçu les vautours autour du poulain, né il y a à peine quatre jours. Ils le piquaient par derrière, le pauvre se débattait, c'était insoutenable… lâche Patrick Fachin, le propriétaire du jeune animal.
. Je me suis approché avec des amis, les vautours se sont envolés, ils étaient entre 60 et 70
L'homme est encore sous le choc. «C'était vraiment impressionnant, renchérit un de ses amis. Les vautours étaient partout, sur la piste, sur l'herbe, je n'en croyais pas mes yeux ».Ne pouvant rien faire pour aider le pauvre animal, les hommes s'en sont allés, laissant les vautours achever leur triste besogne.«C'est une scène que je ne voudrais plus revoir, c'était horrible » ajoute dans un souffle Patrick Fachin.
Deux jours après l'attaque, l'inquiétude s'est emparée du village. Le maire, Bernard Lacqua, s'interroge.»Depuis deux ou trois ans, les vautours se sont installés sur nos estives, à Herrere, entre Artigue et Gouaux. Avant ils partaient, plus maintenant.Ils sont de plus en plus nombreux. C'est la première fois qu'une telle attaque se déroule dans le village.
Que se passerait-il si nous avions un randonneur blessé dans la montagne?»
Cet été nous serons dans ce coin des pyrénées.....
09:53 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : des vautours, pyrenées, inquiètude
16/02/2010
Un chiffre
En 2010, ce sont près d'un million de chômeurs qui vont arriver en fin de droits. Parmi eux, 600 000 personnes vont se retrouver du jour au lendemain sans aucune allocation ou aide. Sans la solidarité de leurs familles, c'est l'exclusion qui les attend.
C'est inacceptable.
Luttes des chômeurs : retour vers le passé
collectif rto
Dans les années trente et suite à la crise boursière de 1929 le chômage explose de façon exponentielle laissant des millions de gens sans ressources. A l’époque se montent alors des comités de chômeurs dont nous reproduisons ici deux appels à réunion et à action...
On remarquera que les conditions d’affiliation complexes pour bénéficier d’une allocation de misère ne datent pas de L’Unedic, et la gestion de la misère par les petits barons locaux, non plus.
Tract de Mars 1932 du Comité des Marins Chômeurs du Havre
COMITÉ DES MARINS CHÔMEURS
Camarades,
L’aggravation de la misère dans nos foyers se traduit par de nombreuses arrestations, suicides de navigateurs.
L’Etat donne III millions avec la complicité des réformistes, et de notre municipalité. Ceux-ci en revanche nous cherchent des noises pour l’inscription en nous demandant 6 mois de navigation dans les 18 mois qui précèdent.
Ils nous oppriment, aussi faut-il réagir en constituant notre groupe des marins chômeurs qui deviens une nécessité au moment où les armateurs veulent diminuer nos camarades embarqués pour qu’ensemble nous montrons notre volonté d’arracher comme à Rouen.
L’inscription de tous les marins et pécheurs sans condition d’âge d’embarquement, de nationalité, pour un abri pour nos camarades sans logement.
A cet effet, assistez tous à la réunion des marins chômeurs, samedi 5 Mars à Franklin.
Pour aller déposer nos modestes revendications à la Mairie.
Tract de Décembre 1933 du Comité des Chômeurs du Havre
Comité des chômeurs du Havre
A tous les chômeurs, métallos, gars du bâtiment, marins, etc...
Nous sonnes en plein hiver, le chômage augmente sans cesse, la misère rode partout. Combien parmi les chômeurs sont transis de froid, dans leur taudis parcs qu’ils n’ont pas de charbon.
Combien d’affamés tombent malades dans la rue. Les hôpitaux sont trop petits pour contenir tous les malades.
La semaine dernière encore, un chômeur a été trouvé mort de froid dans un wagon. Le nombre des suicides des chômeurs atteint des proportions jamais connues à ce jour.
CAMARADES, IL FAUT RÉAGIR
L’issue de notre misérable situation n’est pas dans la résignation, le désespoir, ni le suicide, LE SALUT EST DANS LA LUTTE.
Il faut s’organiser et protester par tous les moyens et en toutes occasions. Ce n’est que par le nombre, que par la force que nous arracherons quelques chose. Ce n’est pas chose impossible que d’assister aux réunions de chômeurs. C’est même uns sacrifice bien mince en regard de celui que viennent d’imposer les marcheurs de la faim, partis de Lille jusqu’à Paris et qui se préparent à refaire le même chemin en sens inverse.
IL N’EST PAS POSSIBLE QUE NOUS RESTIONS INACTIFS PLUS LONGTEMPS POUR IMPOSER LE RETRAIT DE 40 à 50%. POUR OBTENIR DU CHARBON : Tous les chômeurs, chômeuses, jeunes et adultes à la réunion qui se tiendra samedi 9 décembre, à 2hI/2 au cercle Franklin.
La salle sera chauffée.
Le comité des chômeurs.
Le Comité.14:06 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : politique, fin de droits, exclusion
07/12/2009
Appel pour le maintien d’un enseignement obligatoire d’Histoire et de Géographie en Terminale scientifique
· Condamne et rejette tout projet de réforme des Lycées aboutissant à la disparition de l’Histoire et de la Géographie dans les classes de Terminale scientifique
· Exige le maintien d’un enseignement obligatoire en Terminale scientifique (TS) débouchant sur une épreuve au Baccalauréat
Souligne combien l’Histoire et la Géographie éclairent fondamentalement les débats contemporains sur les identités, les cultures, les territoires et la mondialisation.
L’APHG invite toutes celles et tous ceux qui approuvent cet appel à le signer et à le faire signer.
irresponsable et dangereux
Un billet chez Rosa
13:28 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : petition, à signer, condamne la disparition de l'histoire et de la géographie
13/01/2009
UN CHIFFRE
30 000 expulsions par an
"Un chiffre, un homme"
Suite à l´annonce du nombre de ressortissants étrangers expulsés pour l´année 2008,
SOS - Racisme dénonce la politique du chiffre en matière d´expulsion en initiant une campagne d´interpellation de l´opinion publique :
Parce que l´application de cette politique chiffrée est cause d´une inadmissible régression des droits et source de vies détruites, SOS - Racisme appelle le gouvernement à mettre fin à sa politique du chiffre en matière d´expulsions.
23:12 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : expulsions
18/04/2008
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient : les naifs.
Voici un courrier d'un Principal de collège qui a décidé d'informer sur
le sort réservé aux collèges "Ambition-Réussite" qui ont remplacé les Zones
d'Education Prioritaire.
Bonsoir,
J'occupe depuis cette rentrée la fonction de Principal d'un Collège dit
"difficile", classé "Ambition Réussite". 82% des élèves sont issus de
catégories socio-professionnelles très défavorisées. Un Collège ghetto,
avec ses problèmes quotidiens, et les problèmes de violence dans le
quartier.
Je suis très fier d'avoir travaillé pendant plusieurs années à Meaux, puis
dans la banlieue de Lyon pendant 4 ans, et aujourd'hui ailleurs dans le
Rhône. Fier d'être fonctionnaire de la République, d'assumer cette mission
de service public tant décriée.
Ce soir, ma fierté m'a abandonné. J'ai honte. J'ai surtout honte de devoir
affronter le regard des professeurs, des surveillants, des partenaires
extérieurs, des parents d'élèves et des élèves.
Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président de la République
pour ne pas laisser les "orphelins de 16 heures" à la rue ?
Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos, Ministre de l'Education
nationale, à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif, ce
dispositif devant accueillir tous les collègiens de 16 heures à 18 heures ?
La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai
découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au Collège
X fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de Collèges en
Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la France).
Je me suis mis en quatre pour mettre en place ce dispositif, car je suis un
fonctionnaire responsable. J'ai mis mes opinions de citoyen dans ma poche,
et j'ai tout fait pour que ce dispositif soit un succès.
Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner les
élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.
Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif
total. La moyenne dans le Rhône tourne autour de 28 %.
Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la MJC du
quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai sollicité
le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide aux devoirs, 3
fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient inscrits à cette
dernière action. J'ai sollicité une compagnie artistique pour mettre en
place un atelier d'écriture. Les professeurs ont ensuite proposé un atelier
de sciences physiques, un club journal des collégiens, une activité
escalade, trois groupes de soutien en mathématiques, deux groupes de
soutien en français. J'étais en pourparlers avec un club d'échecs et un
autre de rugby pour enrichir l'offre.
J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui vient
de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....
Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.
L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant octobre
2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les intervenants
extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être transformées en
vacations, payées 15 de l'heure).
Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je
n'avais pas demandé que j'ai construit mon offre. J'ai informé les parents
d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en place.
L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les élèves étaient
pour la plus part d'entre eux très heureux.
Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures
effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.
Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à l'Inspection
académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion, flanqué de ses deux
adjoints et de deux chefs de service. Configuration inhabituelle..
Curiosité puis inquiétude.
L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes tous
soumis au même devoir de réserve. "Le dispositif n'est pas supprimé, mais
on a réduit la voilure". On a seulement supprimé les heures pour le faire
fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai plus que 397 pour terminer
l'année scolaire. Cela vient directement du Ministère. C'est identique dans
toutes les Académies, l'Inspecteur d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il
voulait nous consoler. Tous mes collègues sont dans la même stupeur (40
Principaux de Collège abasourdis).
J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures
effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas honorées
(j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les moyens.
C'est noble le bénévolat, mais, là, on atteint des limites...
Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions
décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas de
dessin.
Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les parents
d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires exterieurs.
Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la chose.
Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos pour
avoir démontré la crédibilité du système éducatif français.
Bonsoir les amis, vive la République..
Ce message est un envoi en nombre que je vous fais. Veuillez m'excuser si
vous avez déjà reçu cette information.
Je vous encourage à le diffuser autour de vous. Vous pouvez utiliser le
même mode de diffusion par votre messagerie à destination de votre carnet
d'adresses.
Bernard Étrillard
12:58 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique
08/02/2007
21 sans-papiers ont eu le tort d'être affamés
Mardi soir, à Paris, la police les a attendus près du Restos du coeur de République.
Ils étaient venus pour manger. Ils ont fini dans des fourgons de police. Mardi, vingt et un sans-papiers ont été interpellés à Paris alors qu'ils se rendaient à la distribution de repas organisée par les Restos du coeur place de la République, comme chaque mardi, jeudi et samedi soir. Hier, des responsables du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui soutiennent de longue date les sans-papiers, ont manifesté leur indignation : «Les Restos du coeur servent-ils d'appât à la police de Sarkozy ?»
Il est environ 19 heures, mardi. Des bénévoles de l'association fondée par Coluche se préparent à distribuer des colis de nourriture. 400 repas sont prévus. Selon des témoins, huit à dix fourgons de police sont garés derrière les bus touristiques habituellement stationnés aux abords de la place. Simultanément, dans les couloirs du métro, ainsi qu'aux nombreuses sorties qui entourent l'esplanade, des policiers effectuent, trois par trois, des contrôles d'identité sur les personnes «visiblement étrangères», selon l'expression d'un membre de RESF qui a assisté à plusieurs de ces contrôles.
18:45 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (3)