04/05/2013
Enfants de la haute ville
Enfants de la haute ville
Filles des bas quartiers
Le dimanche vous promène dans la rue de la paix
Le quartier est désert
Les magasins fermés
Mais sous le ciel gris souris
La ville est un peu verte derrière les grilles des tuileries
Et vous dansez sans le savoir
Vous dansez, en marchant sur les trottoirs cirés
Et vous lancez la mode
Sans même vous en douter
Un manteau de fou rire
Sur vos robes imprimées
et vos robes imprimées sur le velous potelé
Et vos corps amoureux
Tout nouveaux tout dorés
Folles enfants de la haute ville
Ravissantes filles des bas quartiers
Modèles impossibles à copier
Cover girls
colored girls
De la Goutte d' Or ou de Belleville
De Grenelle ou de Bagnolet
Jacques Prevert et Izis 1951
18:49 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : prévert et izis
11/04/2013
Izis, résistant en Limousin
La France occupée, Paris envahie par les hordes nazies, Izis doit à nouveau fuir.
En 1941, il se réfugie à Ambazac, dans le Limousin. Là, il survit en travaillant clandestinement comme retoucheur pour les photographes de la région.
Arrêté en 1944,il échappe de justesse à la déportation: relâché au moment de la débâcle allemande, il gagne le maquis.
Résistant parmi les résistants,il accompagne les FFI ( force française de l'intérieur) commandées par Georges Guingouin qui libère Limoges.
A cette occasion, il fait une série de portraits des maquisards libérateurs.
Il les photographie sans tricher, sans les embellir, il les saisit tels qu'ils sont: mal habillés et mal rasés.
Ces images, bientôt exposées, marquent les vrais débuts d'un grand photographe nommé Izis (Jean- Paul Liégeois)
Revenu à Paris en 1945, Izis commence à arpenter les quartiers et les rues de la ville......
"Au jardin des misères
Sur le sable pourri
d'un square pourrissant
la pelle d'un enfant
trace en signe d'espoir
un petit météore
Non loin du square
à la fontaine des Innocents
leur sang coule encore
Et puis revient la nuit
des femmes allument la lampe
des chiens remuent la queue
de façon différente
14:23 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : izis et prevert
04/04/2013
Ces vers seront peut être les derniers....
ces vers seront peut-être les derniers
les tout derniers de ceux qui vont s'écrire
Car les poètes du futur ont disparu
Ceux qui pouvaient parler sont morts jeunes
Et leurs chants de douleur depuis sont des oiseaux
Dans un ciel étranger sous un autre soleil
Ou des fleuves violents qui courent à la mer
Ou nous perdons la trace de leurs eaux
Dans ces chants de douleur un lotus a grandi
Nous en boirons la sève et renaîtrons plus jeune
Traduction : Michel Volkovitch
Anthologie de la poésie grecque contemporaine 1945 - 2000
Manolis Anagnostakis / Μανόλης Αναγνωστάκης (1925 - 2005 )
écrit dans la cellule ou le poète attendait son exécution
Né à Thessalonique, il y commence des études de médecine, interrompues par l'Occupation allemande. En 1942-43, il s'engage dans le mouvement de la Jeunesse communiste EPON et continue le combat pendant la douloureuse période de la guerre civile (1947-1949). Arrêté en 1948, il est emprisonné et condamné à mort en 1949 par un tribunal d'exception, condamnation à la laquelle il échappera grâce à la forte mobilisation qui se met en place.
Source "Grèce à l'Ouest "
"Exigence, rigueur, droiture, lucidité amère, indépendance et fidélité sont les caractéristiques de son oeuvre, de sa vie et de ses engagements politiques, ce qui en a fait et l'emblème et la mauvaise conscience de sa génération..."
Merci à Fanny
14:56 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : manolis anagnostakis, poème
01/04/2013
Il y en a qui s'appellent...
Aimé Bienvenu ou Désiré
Moi on m'a appelé Destiné
Je ne sais pas pourquoi
et je ne sais même pas qui m'a donné ce nom là
Mais j'ai eu de la chance
On aurait pu m'appeler
Bon à rien Mauvaise graine Détesté Méprisé ou Perdu à jamais
Izis et Prévert
13:55 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : izis et prévert
21/03/2013
Il voulu peindre une rivière....
Il voulut peindre une rivière ;
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche ;
Elle s’envola aussitôt.
Il dessina une dorade ;
D’un bond, elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile ;
Elle mit le feu à la toile.
Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.
Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château. Maurice Carême
19:58 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poesie, maurice carëme
18/03/2013
J'emporterai....
j'emporterai les chemins dans ma valise
J’emporterai les palmiers
Je cueillerai le matin et les plaines
J’enfermerai les larmes dans les cahiers du soir
Je fermerai les saisons.
May as-Sayigh poésie de la terre occupée
16:36 Publié dans poesie, Politique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie de la terre occupée
17/03/2013
Un poème , les mots de Fabrice
Sur la vie j'ai traîné mes mirages
Mes orages mes carnages
Et mes marivaudages...
.
Jusqu'à la fin de la faim du loup
Jusqu'au bout comme un fou
Jusqu'au rebord du trou...
.
Et ne dites pas c'est le destin
C'est crétin c'est chafoin
C'est geindre comme un chien...
.
Sur la vie j'ai poussé ma chanson
Comme un con sans un rond
Pour pas être un mouton...
.
Mais les autres ils s'en foutent pas mal
C'est égal c'est banal
Et c'est le dernier bal...
.
Alors on est un homme on y va
Tout là-bas l'Au-Delà
Pour qui sonne le glas.
Fabrice, le 14/03/2013
http://ilfaitdouxcestemps-ci.hautetfort.com/archive/2013/...
21:43 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : un poème de fabrice
De cet amour ardent je reste émerveillée
"Vivre en poésie, ce n’est pas renoncer ;
c’est se garder à la lisière de l’apparent et du réel"....
Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent
Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés
Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.
Andrée Chedid
"L’appel du poème est rarement contraignant.
Le plus souvent discret, ne dirait-on pas que son premier désir
est qu’on veuille bien, tout d’abord, écouter."....
19:19 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : andrée chedid
22/02/2013
elle fut un modèle, une muse, une icône. .
Elle , c'est Nusch
10:06 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : nusch et paul
20/02/2013
le grand poète de l'amour et de la paix
Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur de ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Toi que j'aime à jamais toi qui m'a inventé
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue
Exposition Paul Eluard, "Poésie, amour et liberté"
Du samedi 02 février au dimanche 26 mai 2013 - Evian, Palais Lumière
"Né à la veille du XXe siècle, Paul Eluard (1895-1952) est le grand poète de l'amour et de la paix. Il est aussi l'ami des arts. Pour la première fois, la vie et l'œuvre de cet artiste majeur de la littérature française seront évoquées très largement. Humaniste, amoureux, homme de bien, poète, ami des artistes, ambassadeur des communistes, il est une des figures incontournables de la premièremoitié du siècle dernier. L'exposition présente le poète à travers son œuvre et sa vie, ses amis et ses amours. Collectionneur exceptionnel de la peinture de ses amis, d'objets sauvages, il réunit autour de ses vers les plus célèbres des artistes de son temps : Hans Arp, Salvador Dali, Pablo Picasso, Max Ernst, Man Ray, André Beaudin, Jean Cocteau, Apel les Fenosa, Hans Bellmer ou Alberto Giacometti."
« Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre ».
Hier , à la télé , quelques mots sur cette exposition, sur ce poète de la résistance
Eluard " un porteur d'espérance"
Source "Pays d'Evian"
(1)Roland Penrose, Nusch et Paul,1937
( 2 ) Louis Aragon, Elsa Triolet, André Breton, Paul Éluard, Nusch en 1930. (cliché anonyme)
"Le Surréalisme n’a pas inventé Nusch. C’est Nusch, toute seule, par sa seule présence qui s’est imposée au Surréalisme, avec quelques atouts, parmi lesquels une présence douce, un sourire éclatant, des mains caressantes. Elle a inspiré, sans préméditation, une part créatrice non seulement à Éluard, à Man Ray, à Dora Maar, à Picasso, mais aussi au peintre Magritte qui a fait un portrait d’elle en 1936 à une époque où son oeuvre est inconnue ; à Salvador Dali qui a signé un dessin de Nusch ; à Roland Penrose qui en 1937 esquisse deux portraits, l’un à l’encre, l’autre au crayon ; au sculpteur Fenosa dont on retient un portrait en bronze de Nusch. Enfin, le peintre espagnol Joan Miro réalise une huile sur carton en 1937 intitulée Hommage à Nusch, titre probablement induit par Paul qui appelle « hommage » l’offrande de Nusch à un ami de Paul."
Nusch, portrait d'une muse du Surréalisme
Chantal Vieuille (Extrait)
09:19 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : exposition paul eluard, "poésie, amour et liberté"