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18/02/2013

André verdet

 

images.jpgpar Jacques Prévert

"Cest à
Saint-Paul de
Venee que j'ai connu
André

Verdet c'était un jour de fête

et
Dieu sait si les fêtes sont belles dans le
Midi

 

André_Verdet_(1962)_by_Erling_Mandelmann.jpg"André
Verdet et il n'est pas le seul écrit des poèmes de vive voix

de la main à la main de gaieté de cœur et parce que ça lui fait plaisir

et il se promène dans ses poèmes à la recherche de ce qu'il aime

et quand il trouve ce qu'il aime il dit bonjour et il salue

oui il salue ceux qu'il rencontre quand ils en valent la peine

ou le plaisir

ou la joie

et il salue le soleil des autres quand les autres ont un soleil

il salue le jour qui se lève ou qui se couche

il salue la porte qui s'ouvre la lumière qui s'allume le

feu qui s'éteint le taureau qui s'élance dans l'arène la mer qui se démonte qui se retire qui se calme il salue aussi la rivière qui se jette dans la mer l'enfant qui
s'éveille en riant la couturière qui se pique au doigt et qui porte à ses

lèvres la petite goutte de sang le lézard qui se chauffe au soleil sur le mur qui se

lézarde lui aussi au soleil l'homme libre qui s'enfuit qui se cache et qui se

défend l'eau qui court la nuit qui tombe les amoureux qui se caressent dans l'ombre qui se dévorent des yeux l'orage qui se prépare la femme qui se fait belle l'homme pauvre qui
se fait vieux et le vieillard qui se souvient d'avoir été heureux et la fille qui se déshabille devant le garçon qui lui plaît et dans la chambre leur désir qui
brille et qui brûle comme un incendie de forêt il n'est pas difficile
André
Verdet
A tous les coins de rue il rencontre les merveilles du

monde et il leur dit bonjour il dit bonjour à ceux qui aiment le monde mais les autres il ne leur dit pas bonjour absolument pas....."un extrait , source POEMES

verdet4.jpgVerdet, Picasso Eluard


livre7.jpg





De très beaux poèmes, merci Louis- Paul




Quelques photos , un printemps à Saint- Paul de Vence, belles balades dans les ruelles....

stpaul de vence1.jpg

stpaul de vence.jpg

stpaulde vence2.jpg

stpaul de vence3.jpg


15/02/2013

Un poème

un poeme,taharehAmoureuse

C’est le matin

tu es parti

L’amour est venu

tu es absent

que peut-on faire

la couleur des murs ne va pas aux rideaux

et celle du tapis ni aux uns ni aux autres

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de la naissance de duc Ellington

à la Maison Blanche aussi il y une fête, disait la radio

Dieu merci, les Chapeaux blancs n’ont pas mangé le Duc

Dieu merci, quand tu n’es pas là vient la solitude

Dieu merci c’est l’automne

le marchand ambulant chante la primeur de grenade la grenade

aussi voudrais-je boire un verre de vin à la santé du Duc

et me mets à pleurer

tout le monde se ressemble dans cette contrée

qu’importe

si l’on y boit le matin ou le soir

tahereh_02.gifUn poème de la poétesse Tahereh, "figure majeure du Bahaïsme,première Iranienne à avoir retiré son voile, en 1845, devant une assemblée d'hommes. Une contemporaine de George Sand.

Sur le chemin de la libération, elle se débarrassa, comme de vieux haillons, de son mari, de ses enfants, de son foulard et de sa vie.

Elle fut étranglée, à Téhéran,dans une petite chambre de la maison du chef de la police."

 

 

livre.jpgCes quelques lignes sont dans les premières pages du très beau roman de Nahal Tajadod, "Elle joue" bouleversant

Deux femmes se parlent. deux Iraniennes. deux femmes se racontent...


livre 2.jpg

Encore quelques pages à lire....

10:05 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : un poeme, tahareh

16/08/2012

Blues de l'escalier

Antonio Gamoneda.JPGBlues castillan (1961-1966)

 

Blues de l'escalier

Une femme monte dans l'escalier

elle a un chaudron plein de peines.

Une femme monte dans l'escalier

elle porte le chaudron des peines.

 

J'ai rencontré dans l'escalier la femme

et devant moi elle a baissé les yeux.

J'ai rencontré la femme et son chaudron.

Je n'aurai plus la paix dans l'escalier



 


Escalier bleu.jpg

 

Antonio Gamoneda " le poète de l'oralité silencieuse"



Parle-moi pour que je connaisse la pureté des paroles inutiles,

 

que j’entende siffler la vieillesse, que je comprenne

 

la voix sans espoir.

 

Pierres Gravées


Source Esprits nomades

ANTONIO GAMONEDA3.jpg


15:02 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : un poème

14/06/2012

Passant regarde ce grand arbre....

Luchon septembre 2011 374.JPG

 

 "Mon arbre " et le poème de Yves Bonnefoy envoyé par Fanny, merci Fanny !

 

Passant,
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.

Car même déchiré, souillé,
l'arbre des rues,
c'est toute la nature,
tout le ciel,
l'oiseau s'y pose,
le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.

Philosophe,
as-tu chance d'avoir l'arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.

L'arbre , on le trouve sur le sentier du Lac Bleu ( pyrénnée)

Luchon septembre 2011 388.JPG

bleu 5.jpgLe poème, on peut le lire à côté de la peinture murale de Pierre Alechinsky, l'Arbre bleu

bleu 2.jpg

 

bonnefoy2.jpgYves Bonnefoy

Je voudrais réunir, je voudrais identifier presque, la poésie et l'espoir, car écrire de la poésie, c'est « rendre le monde au visage de sa présence ». Yves Bonnefoy

 

 

 

Comme un arbre qui monte la garde, Yves Bonnefoy se tient à l’orée des mots. Sa voix est une forêt qui grandit et recouvre les lettres françaises. Sa parole est le vent qui bruit et qui veille. Il a tenté de transcrire les pas sur la neige, d’y inscrire ses pas, de mettre des mots sur le ciel illusoire. Par une écriture la plus blanche possible, il tente qu’il fasse clair entre les mots.

"Nous mettons nos pas nus dans l’eau du rêve,

Elle est tiède, on ne sait si c’est le réveil

 

Ou si la foudre lente et calme du sommeil

 

Trace déjà ses signes dans des branches  (Dans le leurre des mots)"

 

Source           Gil Pressnitzer

bleu 3.jpg


 

 

09:35 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poéme, peinture, balade

12/06/2012

Un poème mural

 

Capture_decran_2012-06-11_a_17.00.31.png

Si vous allez vous balader à Paris, du côté de la place Saint-Sulpice, promenez-vous rue Férou. Sur 300 m2, de droite à gauche, se donne à lire Le Bateau ivre d'Arthur Rimbaud, en un immense poème mural sur 300 m2. Un poème qui se déploie sur le mur d'enceinte d'un... hôtel des impôts.


Capture_decran_2012-06-11_a_17.01.04.png


C'est là, dans un restaurant aujourd'hui disparu que Rimbaud a récité ce texte, le 30 septembre 1871. Ce poème mural, le premier à Paris, est une initiative culturelle néerlandaise, financée par l'Ambassade des Pays-Bas à Paris et plus de deux cents donateurs néerlandais, réalisée par le calligraphe Jan Willem Bruins (qui a plus d'une centaine d’œuvres analogues à son actif). C'est sublime. Inauguration le 14 juin, mais le mur est prêt, en témoignent ces photographies prises ce midi.  arthur rimbeau  


Par Christine Marcandier





arthur rimbeau


"Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs....

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !...."




mur.jpg

Affichage  d'Ernest Pignon Ernest

"Pour ne pas le statufier j'ai fait un Rimbaud pluriel, éphémère et errant. Par la vulnérabilité du papier, sa disparition est inscrite dans l'image même, elle
en est un des éléments suggestifs et poétiques..."

 

arthur rimbeau




2010 /Travail in situ au Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis

10:29 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : arthur rimbeau

08/06/2012

Et voilà mon frère....

 

Και να αδερφέ μου = Et voila mon frere , recite par notre grand poete Yannis Ritsos et chante par Nikos Xylouris . Le poeme a ete mis en musique par Christos Leontis .( envoyé par Fanny )

yannis-ritsos.jpg


"Parce que nous ne chantons pas pour nous distinguer, mon frère,
Ici bas, nous chantons pour unir le monde."


Yannis Ritsos
Γιάννης Ρίτσος (1909-1990)


Merci à Fanny et à Grain

23:29 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : yannis ritsos

07/06/2012

Pour la Grèce : poème-collage dans l’œuvre de Ritsos

ritsos.jpgPour la Grèce donc, voici ce poème-collage de Ritsos :

 

     J’ai cru au ciel autrefois.

     Mais j’ai vu

     le fond des mers

     et ses cités mortes

     ses bois oubliés

     ses sons étouffés.

     Le ciel, maintenant, a coulé

     mouette blessée

     en pleine mer.

 

     Dans mes plaies, j’ai vu

     les plaies du monde.

     Étrangère au monde, la joie.

     Étrangères à la justice, les lois.

 

     Je ne savais pas qu’il y avait

     sur cette terre

     des frères dans la misère

     des amis dans l’injustice.

 

     Et je viens maintenant parmi les ruines

     chargé d’un Printemps de chants,

     le courage de mon peuple comme un océan de cigales par-dessus l’été bombardé.

     Mes frères, toutes les couleurs ont pour patrie la lumière.

 

     Moi aussi, avec vous j’ai grandi, camarades,

     dans les prisons, les camps,

     en exil.

     Enfant de la Grèce, moi aussi,

     combattant avec vous et chantant,

     chantant le chant le plus puissant que l’on m’ait jamais appris,

     celui qu’ensemble nous chantons :

     Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.

 

     Le monde est beau,

     quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse,

     beau.

     L’avenir est certain,

     mon frère,

     quoi qu’il arrive – certain.

     Sans plus d’hésitation

     dans la voix ni dans nos voix.

     Beau.

     Pourrait-on inverser

     la course du soleil ?

 

     Pas à genoux, non,

     debout, j’élève ma florissante

     prière :

     je sanctifie le nom de l’Homme

     je sanctifie la Paix sur Terre et dans les Hauteurs.

 

Alekos-Fassianos.JPG

Écrivain, traducteur exemplaire de Yannis Ritsos, homme et poète grec de grand format, Pascal Neveu a réalisé un poème-collage à partir de vers glanés dans toute son œuvre, des années 1930 à 1970, « pour se donner du courage et de l’espoir, en ces temps si désespérants »

21/05/2012

Ce matin

Le jardin mouillé.....

001.JPG

 


La croisée est ouverte ; il pleut
Comme minutieusement,
À petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant....

002.JPG


Il pleut, et les yeux clos, j'écoute,
De toute sa pluie à la fois,
Le jardin mouillé qui s'égoutte
Dans l'ombre que j'ai faite en moi.

HENRI DE REGNIER
1864 - 1936

.

11:54 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le jardin mouillé

10/05/2012

Un poète...

doit laisser des traces de son passage, non des preuves.Seules les traces font rêver

La Parole en archipel, 1962. René Char

 

uribe-le-paysan2.jpg


L’ETERNEL PRINTEMPS DE GLORIA URIBE


Mon rêve en poésie
Serait de donner a entendre
Le violoncelle de William Turner
L’orgue de barbarie du Douanier Rousseau
Le saxophone soprano de Vincent Van Gogh
Et harpe éolienne de Gloria Uribe

 

Aventures de la couleur
Expéditions secrètes
Lagunes diaphanes
Et vertigineux à-pics

 

Son blanc sonne comme un silence
Son jaune vole tel un phénix
Son rouge est un « Amérindien dans sa réserve »*
Son bleu précolombien apprivoise l’azur de mes rêves

 

Son poème pictural
Me donne à voir le pays de l’éternel printemps
Sans me brûler aux broussailles du songe démiurge

 

Mon ode pour les toiles de Gloria Uribe
Sera brève
C'est des mains qu'elle crée
Et des yeux que je rêve !

*Léo Ferré


E.Fabre-Maigné, 2-IV-1996

uribe06.png

 

Gloria Uribe est une artiste peintre colombienne née à Bogota , et qui vit à Paris

 

"Il faut vouloir rêver pour entrer dans ce monde de Gloria Uribe qui est une marelle de l’imaginaire. Un nouveau monde, encore intact., aux couleurs éclatantes et vives.
Dans ces jardins d’Éden tout est attente et espérance. Liberté et tendresse hors du temps. Tout est douceur et beauté.
Accepter de passer de l’autre côté du miroir de ses tableaux et alors on voit un monde d’onirisme poétique s’étaler frémissant, comme au premier jour de la rosée du monde.
C’est bien sûr un monde d’enfance, un monde d’innocence et d’attente. Des poèmes d’enfant griffonnés sur la margelle des jours.
Ses tableaux sont là immobiles sous le vent, nous passons, et notre imaginaire est soudain plus fort et léger en nous. Une vague de beauté vient de passer.
Un espace s’est ouvert et nous attendons la venue du silence.
Nous sommes au point du jour.


...Je bois cette heure comme l’eau, je me réfugie dans le séjour lorsque l'aube se mélange avec la rosée...
et je suis libre, je me sens enfin, définitivement
comme le temps dans le temps, et la lumière dans la lumière
et toutes les choses qui sont au centre, le cœur de
la réalité qui coule comme des larmes.

(Linguagem, 1951. Ledo Ivo)


Gil Pressnitzer    extraits Esprits Nomades


uribe18.png

 


14:56 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, esprits nomades

30/04/2012

Melancholia , Victor Hugo

victor hugo,melancholiaMelancholia (extrait)


Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

    Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III

Melancholia (extrait)

victor hugo,melancholiaEn 1856, Victor Hugo, poète militant, publie Melancholia, toute sa vie, il luttera contre toute forme d'injustice sociale.

"Pour les Français, le XIXe c’est lui.  Et pour le monde,  la France c’est le romancier des Misérables, le pourfendeur de la tyrannie, de la peine de mort, de toutes les oppressions. “Je n’ai qu’une patrie, disait Hugo, la lumière.”Le 1er juin 1885, un peuple immense se presse aux funérailles de l’homme qui si longtemps lui a prêté sa voix. Et cette voix peut tout dire avec feu :  l’amour et la haine,  la vengeance et le pardon,  la colère et la pitié,  la tristesse et l’espoir, le réel et l’imaginaire, le plein soleil et la bouche d’ombre. Du rocher de Guernesey ou de la tribune des assemblées, la voix de Victor Hugo résonne puissante pour dénoncer les hontes, comme celle de l’exploitation des enfants. 

Posté par Arion le 8/10/2009 (LIRE)

victor hugo,melancholia


14:44 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : victor hugo, melancholia