20/12/2007
ROBERT BADINTER SOYONS FIERS DE SON COMBAT
Évoquer la prison, les conditions de détention, c’est accepter de regarder la République jusqu’au fond des yeux. Et honnêtement, il n’y a pas de quoi être fiers. Les rapports parlementaires se sont empilés sans effet. La Commission des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé l’état de nos centres de rétention et de nos cellules de garde à vue.
Les problèmes sont connus : surpopulation carcérale, inadaptation et exiguïté des locaux, réinsertion limitée des détenus. Le résultat paradoxal, c’est une prison qui n’est pas toujours dissuasive et qui contribue au rapprochement de criminels chevronnés avec de simples délinquants. De ce point de vue, l’instauration de peines automatiques dites « peines plancher » ne fait qu’ajouter à la confusion et aux difficultés.
La dénonciation de cette situation n’équivaut pas à excuser le crime ou à renoncer à l’enfermement. Il s’agit simplement de réfléchir au sens de la peine, aux conditions de son exécution et de ne pas considérer la privation de liberté comme la clé de voûte de la politique pénale. Le vent de l’opinion ne souffle pas forcément dans ce sens. Il y a 26 ans, ce n’était pas le cas non plus quand il s’est agi d’abolir la peine de mort. 26 ans plus tard, c’est Robert Badinter qui est à la une de L’hebdo. Nous sommes toujours aussi fiers de son combat.
Thomas Colognac
La situation de la condition carcérale en France demeure «une humiliation pour la République», comme l’avait qualifiée le Sénat en 2001.La surpopulation pénale,principalement dans les maisons d’arrêt,persiste.Elle est liée à la politique pénale conduite depuis 2002 qui privilégie l’emprisonnement.
Le nombre des détenus atteint 61 763 personnes au 1er novembre 2007 pour un nombre total de places disponibles de 50 727. Certaines maisons d’arrêt connaissent une surpopulation pénale de 200%. Pareille situation engendre des conditions de vie détestables, et une promiscuité source de récidive. Les conditions de travail des personnels pénitentiaires s’en trouvent rendues plus difficiles.
L’instauration d’un contrôleur général des prisons,requise par nos obligations internationales, ne se révèlera efficace que dans la mesure des moyens mis à sa disposition et de la personnalité du titulaire. Quant à la loi pénitentiaire, dont un projet avait été élaboré par Marylise Lebranchu, sa discussion revêtira une particulière importance.
Pour nous, il ne saurait y avoir de loi pénitentiaire valable que si elle respecte deux impératifs : • Tout détenu est un être humain jouissant de tous les droits de l’homme et, s’il est Français, de tous les droits du citoyen, à la seule exception des droits qui lui ont été retirés par une décision de justice ou des restrictions imposées par l’exigence de la sécurité des personnes et des biens inhérente à la vie carcérale. •Tout détenu est voué à retrouver la société des femmes et des hommes libres.La perspective de sa libération doit être prise en compte à toutes les étapes de la vie carcérale.
Tout condamné à une peine supérieure à un an devrait bénéficier d’un projet pénitentiaire pour que le temps de la prison ne soit pas un temps mort. La lutte contre la récidive requiert en priorité l’humanisation et la transformation de la condition pénitentiaire.
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15/12/2007
FROID GLACIAL SUR LE PARVIS
FROID GLACIAL sur le parvis de Notre-Dame, ce 15 décembre. Autour des frères Legrand, chefs de file des Enfants de Don Quichotte, la foule s’est amassée : des passants, des bénévoles, d’ex sans-abri du canal Saint-Martin, fidèles. Et les associations en charge de la lutte contre l’exclusion : Secours Catholique, le Dal, Emmaüs, la Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde… Présents sur le site depuis 11 heures ce matin, tous sont venus prêter main forte aux Don Quichotte. Même les plus rétifs aux campements se sont ralliés au mouvement, comme Pierre Levené du Secours Catholique : "Planter des tentes d’une certaine manière c’est dommage, explique-t-il lors d’une conférence de presse improvisée. Mais dans une société médiatique, demander les choses poliment ne sert à rien. Il y a de saintes colères". C’est la raison de leur présence. Les associations veulent protester. Ensemble. Et tant pis si ce matin, la tentative de réédition du campement a échoué : les 200 tentes que les Don Quichotte comptaient installer au cœur de la cité, sur les quais de Seine, le long de Notre-Dame ont été délogées manu militari par des forces de l’ordre aux aguets. Pourtant, l’opération avait été soigneusement menée : pendant que Jean-Baptiste Legrand, conformément à la rumeur, faisait mine d’attendre ses troupes quai d’Austerlitz, Augustin les embarquait sur les quais. Inutile précaution
A 17 heures, tous les associatifs étaient encore là, malgré le vent pinçant. Prêts à répondre à la presse, venue en masse. Devant caméras, perches et calepins, les interventions, brèves, se sont succédé après qu’Augustin Legrand a ouvert le bal des doléances en dénonçant "les promesses non tenues du gouvernement". Chaque association a relayé son expérience. Au collectif "morts dans la rue", il a suffi d’évoquer un chiffre simple : chaque jour, une personne meurt dans la rue en France. Emmaüs, qui accueille 3000 personnes accueillies quotidiennement, a fustigé le manque de volonté politique : "Deux tiers des sans abri ont du mal à trouver un hébergement d’urgence, a expliqué un responsable de l’association. La nuit dernière Christine Boutin a visité un de nos petits centres d’hébergement. Tout ce qu’elle trouvé à dire c’est : "je ne peux rien faire". Quand même, en est-on arrivé à une telle impuissance politique en France ?" Christophe Robert de la fondation Abbé Pierre ne dit pas autre chose : "Depuis 40 ans, tonne cet expert du logement, l’Abbé Pierre n’a eu de cesse de dénoncer cette situation. Elle s’est aggravée : désormais 3 millions de mal logés vivent en France. Et 5 millions de personnes sont dans des situations de grande fragilité. Depuis 2000, une loi impose aux communes de dégager 20% de logements sociaux. Sur 750 communes, 150 n’ont rien fait. Aujourd’hui, seule la volonté politique manque. Il faut agir. Il y en a assez. Il y en a marre de voir des gens vivre dans la rue. Marre de rester impuissant face à ces chiffres.". Cris dans la foule. Augustin revient à la charge : " Le gouvernement devra communiquer de façon transparente. Parce qu’il sait que tous les outils existent pour sortir de cette situation. Avec le PARSA [NDLR : "plan d’action renforcé pour les sans abri", établi l’an dernier au sortir de la crise du Canal Saint-Martin], les associations ont fait leur travail. Elles ne demandent que son application". Et le soutien massif des Parisiens, mobilisés par Augustin : "J’appelle les Français à venir sur le parvis de Notre-Dame par solidarité pour témoigner. Et réfléchir à une vraie politique du logement". Pour toutes ces promesses gouvernementales non tenues, ils resteront là ce soir. Sans campement. En attendant de trouver… d’autres moyens d’action.
Isabelle Curtet-Poulner NOUVELOBS.COM | 15.12.2007
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14/12/2007
L'arche de Zoé
Le Dr Philippe Van Winkelberg, médecin de Castellane (Alpes-de-Haute-Provence), détenu au Tchad dans le cadre du dossier de l'Arche de Zoé, dénonce "une instruction à charge" dans une lettre adressée à son comité de soutien dont l'AFP a obtenu copie vendredi.
Dans ce courrier de 7 pages manuscrites, le médecin écrit notamment: "l'instruction ne s'est faite qu'à charge et nos preuves n'ont pas été prises en compte".
Il affirme aussi que "des pressions et des manipulations ont été effectuées sur des témoins dont certains sont introuvables bizarrement".
Il affirme que "ce qui intéresse la justice tchadienne, ce n'est pas la recherche de la vérité. Ce qui lui a été demandé c'est de punir, de condamner, de venger l'Afrique des conséquences de la colonisation, c'est de se payer des blancs".
Il déplore que "les autorités françaises laissent faire, pire encouragent la justice tchadienne à me condamner puisque la vérité n'intéresse personne".
Moins de deux mois après qu'elle a éclaté le 25 octobre à Abéché, la plus importante ville de l'est tchadien proche de la frontière soudanaise, les principaux protagonistes vont se retrouver devant la cour criminelle à N'Djamena convoquée en session extraordinaire.
A la sortie du palais de justice, le président de l'Arche de Zoé Eric Breteau, qui a toujours proclamé son innocence, a simplement déclaré: "La parodie continue, apparemment c'est pour le 21 (décembre), alors on y va."
Dans une lettre dont l'AFP a eu copie jeudi à Libreville, M. Breteau estime que l'instruction a été "truquée et mensongère" et qu'elle "ne respecte pas les principes élémentaires du droit tchadien".
Les Français incarcérés ont par ailleurs entamé samedi une grève de la faim pour dénoncer une «instruction à charge».
Banderoles de soutien aux fenêtres et aux balcons, même sur le roc surplombant la cité; pancartes dans le cortège souvent portées par des enfants… Castellane (1500 habitants) a manifesté un soutien sans faille au docteur Van Winkelberg.
20:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
10/12/2007
L'OSCAR DU SLOGAN MISOGYNE
Entre les annonces sur l’égalité professionnelle du lundi et celles sur le pouvoir d’achat du jeudi, la sollicitude pour les femmes n’aura pas duré 3 jours. Travailler plus ? Le gouvernement Sarkozy devrait le proposer aux 900 000 femmes en temps partiel contraint qui, par exemple dans le secteur des aides à la personne, ne parviennent pas à dépasser 15 heures par semaine. Elles ne demandent qu’à travailler davantage ! Mais ce ne sont pas elle qui décident !
Et quant à celles qui travaillent à temps plein et cumulent déjà une double journée, entre boulot, enfants et tâches domestiques, comment vont-elles trouver le temps de faire des heures supplémentaires ? Il leur reste encore la nuit et le dimanche. La droite propose de « libérer » le travail le dimanche. Ce sont principalement les métiers du commerce qui sont visés, ceux dans lesquels les femmes sont nombreuses. Elles apprécieront et les enfants aussi ! « Travailler plus pour gagner plus » mériterait bien d’être nominé aux oscars du slogan misogyne.
LAURENCE ROSSIGNOL, SECRETAIRE NATIONALE CHARGEE DES DROITS DES FEMMES
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08/12/2007
"Sarkosy, nous voilà...."
RENCONTRE AVEC ALAIN BADIOU
Le penseur phare de la gauche radicale publie «De quoi Sarkozy est-il le nom?» Une réflexion polémique devenue un succès de librairie
Le Nouvel Observateur. – Un tremblement de terre, une désorientation complète de tous les repères politiques, c’est ainsi que vous présentez l’élection de Nicolas Sarkozy. Qu’est-ce qui lui confère une telle spécificité?
Alain Badiou. – Cet événement marque la fin d’une séquence. Celle de l’union tacite entre gaullistes et communistes qui formait le ciment de la politique nationale depuis la Libération : intervention économique de l’Etat, mesures sociales, distance critique envers les Américains. D’où la période de confusion à laquelle on assiste, tous ces ralliements de gauche à une figure pourtant singulièrement réactionnaire. C’est le signe que le transcendantal politique de la France est brisé.
N. O. – Vous allez jusqu’à opérer une analogie entre sarkozysme et pétainisme. Qu’est-ce qui permet, selon vous, ce rapprochement historique pour le moins audacieux?
A. Badiou. – Il n’y a pas de ressemblance au sens strict, mais un esprit commun. J’appelle «pétainisme» une forme particulière de la réaction française, qui existe au fond depuis 1815. Premier trait : présenter une politique capitularde comme une régénération nationale. La « rupture », c’est quoi ? Le démantèlement des acquis sociaux, le fait que les riches paient moins d’impôts, qu’on privatise de façon rampante l’université, qu’on donne les coudées franches aux affairistes. Cette façon de déguiser une soumission au capitalisme mondialisé en révolution nationale relève en soi du « pétainisme », au sens formel. Deuxième trait : une répression administrative très dure, visant des groupes tenus pour étrangers à la société « normale ». Il ne faut tout de même pas oublier que la dernière élection s’est gagnée sur la capacité à capter les électeurs du FN. Créer des suspects, les Africains, ou les musulmans, ou les jeunes des banlieues, figures nébuleuses à réprimer et à surveiller, est une activité essentielle du nouveau pouvoir, loin d’être seulement son ornement extérieur.
N. O. – Vous évoquez aussi un retour à l’esprit du XIXe siècle, décrivant des capitalistes décomplexés, animés par l’idée que les pauvres sont des paresseux, les Africains, des arriérés…
A. Badiou. – Il s’agit d’un phénomène mondial, pas simplement français. La cause majeure, c’est bien sûr l’effondrement provisoire de l’hypothèse communiste. Tant que celle-ci vivait, les dominants étaient obligés de négocier âprement leur pouvoir, parce qu’une autre voie existait, et qu’une conviction populaire et intellectuelle la soutenait massive-ment. Maintenant, la bourgeoisie est dans le lâche soulagement : l’« idée » est discréditée, les Etats communistes sont eux-mêmes devenus capitalistes. Le capitalisme peut à nouveau se présenter comme la solution indépassable, et l’argent être réintroduit comme valeur. Sarkozy est l’homme de tout ça. L’« homme de la situation ». Au fond, c’est le premier vrai poststalinien français
N. O. – On ne vous sent pas très optimiste concernant les chances d’une reconstruction de la gauche face à cette lame de fond sarkozyste… Que faire, pour reprendre le mot d’un de vos devanciers?
A. Badiou. – On peut prévoir que la gauche sociale-démocrate française va être amenée à s’accommoder aux données du li-béralisme mondialisé, à se «strauss-kahniser». Cela s’est passé dans les autres pays européens, il n’y a pas de raison pour que la France y échappe. L’extrême-gauche est elle aussi face à un vaste chantier. La phase confuse et groupusculaire va durer très longtemps. C’est bien normal, puisque nous sommes au début du XIXe siècle! Les forces émancipatrices sont au début d’une longue marche.
N. O. – Autre marqueur idéologique du sarkozysme : le ralliement à un système américain pourtant lui-même largement décomposé… Comment l’interprétez-vous?
A. Badiou. – Je pense qu’il était extrêmement important pour Sarkozy de montrer rapidement que le gaullisme était mort. D’où son positionnement rapide en chouchou de Bush. Mes amis américains sont horrifiés,à vrai dire. La France reste un mythe là-bas. Ce que vous ne comprenez pas, leur dis-je, c’est à quel point la France est profondément réactionnaire en ses tréfonds. Le Front populaire a tout de même débouché sur Pétain. Mai-68, sur une Chambre des Députés bleu horizon. Si vous la prenez dans sa masse, elle est assez horrible, la France. Attention, c’est un patriote français qui dit ça. Quelqu’un de très attaché à ce pays.
N. O. – C’est-à-dire?
A. Badiou. – Deux choses m’y rattachent profondément. La grande tradition du rationalisme français bien sûr, de Descartes à Lacan, en passant par les Lumières. Et puis, une poignée de gens, dont la Résistance offre l’image absolue. Au bout du compte, la France a toujours été sauvée par les acrobaties d’un tout petit nombre. C’est sur celui-ci qu’on doit continuer à miser.
Propos recueillis par Aude Lancelin
Né en 1937, Alain Badiou est l’un des plus grands noms de la philosophie mondiale. Enseignant à l’ENS de la rue d’Ulm, il est l’auteur de classiques comme « Théorie du sujet » ou « l’Etre et l’Evénement ».
Source : le «Nouvel Observateur» du 6 décembre 2007.
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05/12/2007
MOBILISATION CONTRE LA CARTE JUDICIAIRE
lES PROFESSIONNELS DE LA JUSTICE SE SENTENT PRIS DANS L'ETAUT DE L'EXECUTIF
- La ministre a manifestement la volonté de minimiser l'importance de cette journée. Je ne sais pas quel est le but poursuivi, sans doute la volonté de faire passer le message que sa réforme n'est pas si rejetée que cela. Le Syndicat de la Magistrature ne partage pas cet avis. La journée du 29 a été l'occasion d'une mobilisation unitaire comme on en voit rarement : au-delà de la manifestation à Paris, il y a eu dans toutes les régions et les juridictions du pays une mobilisation intersyndicale commune avec les barreaux. Dans de nombreux tribunaux, les audiences ont été renvoyées. Le chiffre de 21% de grévistes, avancé par la Chancellerie, n'a pas été atteint depuis longtemps. Or le recensement a été minimisé pour les magistrats : les chefs de juridiction n'ont pas voulu comptabiliser les magistrats en grève. Nous avons donc des chiffres faux. Je connais certaines juridictions où une dizaine de magistrats étaient effectivement en grève, contre seulement deux selon les chiffres officiels. Il y a volonté de minimiser le mécontentement. Sur ce point, la Garde des Sceaux est un peu autiste : rarement une réforme a été autant décriée, par les magistrats, les avocats, les personnels de justice, les élus – y compris UMP. C'est une réforme technocratique, imposée d'en haut, sans débat, sans dialogue, sur une question complexe qui mérite réflexion et concertation.
par Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la Magistrature (SM).
L'intersyndicale formée par le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) et trois organisations de greffiers a appelé mercredi au "blocage administratif des juridictions" pour poursuivre la protestation contre la réforme de la carte judiciaire lancée par Rachida Dati.
"On demande son retrait mais aussi de pouvoir reprendre les discussions", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale du SM, Hélène Franco, qualifiant d'"occasion historique manquée" la réforme, décidée sans concertation selon ses opposants.
Le projet de la garde des Sceaux va entraîner la suppression de plus de 300 juridictions (23 tribunaux de grande instance, 178 tribunaux d'instance, 55 tribunaux de commerce et 63 conseils de prud'hommes).
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03/12/2007
LES MOTS POUR EN PARLER
SAURAI-JE PARLER DU SIDA
UN médecin face à la banalisation
de Marina Karmochkine
Cet ouvrage est le témoignage d'un médecin qui évoque la réalité de son métier au sein d'un service d'immunologie
Il tord le cou aux croyances erronées : non, les trithérapies ne guérissent pas les malades ; oui, il est possible d'avoir des enfants séronégatifs si la mère est séropositive, etc. Ce livre est un cri d'alarme destiné à tous les publics : parents, adolescents, hommes et femmes, nous sommes tous concernés par la maladie. Parce que le Sida tue encore.
Elle porte aussi un message d'espoir. Une prise de médicaments régulière, une détection rapide du VIH donnent plus de chances aux malades de vivre correctement.
Reste que la mort et la douleur ne sont jamais loin. Le sida ne doit plus souffrir de banalisaton.
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29/11/2007
"PETITE PHRASE"
Hortefeux: les sans-papiers ne sont ni "honnêtes" ni "propres"?
Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale s'oriente-t-il vers une immigration vraiment très choisie? Invité dimanche de l'émission Capital sur M6, Brice Hortefeux a en tout cas montré tout son radicalisme concernant les étrangers en situation irrégulière en France.
Alors que le présentateur Guy Lagache lui demande s'il y aura "toujours des sans-papiers sur le territoire français", il rétorque: "Ben si vous rêvez d'une société idéale dans laquelle il n'y aurait que des citoyens honnêtes, propres (...), la vérité c'est que c'est un combat permanent."
Une petite phrase qui a provoqué lundi l'indignation de Réseau éducation sans frontières à l'antenne de France Inter. Brigitte Weizer, de RESF, compare la sortie du ministre à la déclaration de Jacques Chirac sur "bruit et l'odeur " en 1991:
Hortefeux vend sa nouvelle politique d'immigration
Le ministre français de l'Immigration et du Co-développement Brice Hortefeux s'est posé mardi au Mali en avocat de l'immigration "concertée", concept qui semble rassembler peu de suffrages dans ce pays où la population émigrée contribue à une part importante du PIB.
11:12 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
28/11/2007
BANLIEUES
A Villiers-le-Bel, où 30% des 16-25 ans sont sans emploi, "rien n'a été fait" pour les jeunes depuis l'explosion des banlieues en 2005, estime la directrice de la Mission Locale Val d'Oise-Est, Marie-Michelle Pisani, confrontée à une "désespérance" difficilement imaginable.
En 2006, près d'un quart des jeunes de Villiers-le-Bel appartenant à cette tranche d'âge (1.347, soit 24%) ont eu un "contact" avec la Mission locale, dont l'objectif est de réinsérer les 16-25 ans déscolarisés et sans emploi.
"Je ne suis pas étonnée par les violences, ça fait très longtemps qu'on sent que ça va exploser, il y a une telle désespérance, le sentiment que l'avenir est bouché", explique Marie-Michelle Pisani.
"On est confronté à des situations gravissimes tous les jours, notamment via le 'point santé' de la Mission, animé par un psychologue clinicien où la dimension de la souffrance qui s'exprime est énorme", confie-t-elle.
Depuis 10 ans, elle accueille, remotive, et tente de réinsérer, par la formation ou l'emploi, des jeunes qui cumulent plus de marqueurs de précarité et de pauvreté qu'ailleurs.
Alors que le taux de chômage des jeunes actifs français s'élève à 22% en moyenne (17,4% dans l'Union européenne), à Villiers-le-Bel, "30% des 16-25 ans" sont sans activité, "et certainement plus encore" dans les quartiers où a eu lieu l'accident qui a déclenché les flambées de violence, selon elle.
"Les jeunes se radient eux-mêmes (de l'ANPE) car ils ne vont pas s'inscrire ou ne se réinscrivent pas. Ils n'y trouvent que des contraintes", ajoute-t-elle. "Pourtant, lorsque les entreprises viennent faire des opérations de recrutement, elles les trouvent très bien, très motivés". "La dernière fois, Securitas a recruté dix personnes et a emporté six CV de plus (...) Ils avaient envie de faire quelque chose pour eux".
34% des enfants en retard scolaire au collège
Autre indicateur révélateur: dans cette ville, plus du tiers (34%) d'une génération d'enfants arrive au collège déjà en retard scolaire, un chiffre supérieur de plus de 11 points à la moyenne académique. Mme Pisani salue néanmoins l'"excellent travail" de l'éducation nationale pour repérer précocement les "décrocheurs" et éviter la déscolarisation avant 16 ans.
Depuis 2005, "on nous avait annoncé un plan Marshall (pour les banlieues), mais je n'ai vu aucun changement", dit-elle. "De nombreuses associations qui entretenaient le lien social dans les quartiers ont vu leurs financements diminuer".
Déficit de formation
Une mission "emploi-quartier" a "confirmé que l'ANPE ne rencontre que 15% des jeunes" et ce qui "scandalise" le plus Mme Pisani, "c'est le déficit d'offre de formation". "Sur notre territoire (41 communes), 76% des jeunes que nous orientons en formation choisissent des formations linguistiques, pour apprendre à bien communiquer en français, ce qui est le premier acte d'insertion dans la vie professionnelle".
Mais "les formations proposées sont de plus en plus destinées à des gens capables de s'exprimer. On n'a aucun outil pour des gens 'non communicants' ", se désole-t-elle. Et le budget formation 2007-2013 ne présente presqu'aucune amélioration.
"En 2003-2004, déjà, toutes les Missions Locales d'Ile-de-France s'étaient rassemblées pour réclamer un plan d'urgence pour la jeunesse, aujourd'hui il faudrait plus qu'un Grenelle. Vous ne pouvez pas mesurer la dimension de désespérance ici".
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Mort de FRED CHICHIN DES RITA MITSOUKO
Fred Chichin n'est plus et laisse orphelin les Rita Mitsouko. L'auteur-compositeur-interprète est décédé ce mercredi matin des suites d'un cancer foudroyant. Il était hospitalisé depuis plusieurs semaines et avait dû renoncer à la tournée des Rita Mitsouko.
Rarement couple ne fut aussi uni, tant à la vie qu'à la scène. Depuis près d'un quart de siècle, Fred Chichin et Catherine Ringer, alias les Rita Mitsouko, promène un son rock déjanté et ludique sur toutes les scènes d'Europe.
Découverts en 1985 grâce au tube Marcia Baïla, les deux complices ont depuis continué à nous faire danser et chanter avec une musique éclectique et un look digne des cartoons les plus loufoques. Colorés, métissés, nouveaux, uniques, hors-la-loi, les qualificatifs sont innombrables pour parler des Rita. Un duo de charme et de choc...
FRED CHICHIN
Né à Clichy, près de Paris, le 1er juin 1954, Fred Chichin aura une enfance similaire. De ses parents italiens et communistes militants, il apprend le même goût de la liberté et de l'indépendance, qu'il exprime dès son plus jeune âge par le biais de la création artistique.
Cinéma, musique et théâtre le passionnent, et Fred fait son école dans les voyages et les groupes de rock éphémères. L'un d'eux, en pleine mouvance punk, le mènera même sur la scène du Gibus, célèbre boîte parisienne.
Lorsqu'il rencontre Catherine, il en tombe rapidement amoureux. Le couple forme un premier projet professionnel en commun, celui d'accompagner la danseuse Marcia Moretto. Le décès tragique de cette dernière est à l'origine de l'immense succès du duo qui naît en novembre 1980.
Jazz, rap, chanson française, rock, tous les styles cohabitent avec splendeur pour créer une musique unique et de renommée internationale. Rita Mitsouko est désormais un groupe reconnu, qui n'a plus rien à prouver et dont le rythme de production n'obéit plus qu'à deux impératifs: le plaisir et l'éclectisme.
Marcia Baïla, C'est comme ça, Les histoires d'A, Jalousie, Andy, ... sont autant de mini-révolutions dans le monde parfois bien sage de la chanson francophone. Les Rita Mitsouko ont définitivement acquis ce grain de folie et d'intelligence qui les rendent éternellement novateurs.
17:35 Publié dans TRISTESSE | Lien permanent | Commentaires (0)