18/01/2008
JE SUIS COUPABLE D'ETRE MALADE
C’est une action inédite, et les associations de malades sont désarçonnées par ce geste singulier de révolte, mais toutes ne peuvent que le soutenir. Au début de ce mois, Bruno-Pascal Chevalier, séropositif, a décidé une grève des soins en signe de protestation devant l’instauration des franchises médicales.
Affaibli, Bruno-Pascal Chevalier n'en est pas moins déterminé. Depuis trois mois ce malade du sida a entamé une grève des soins et a donc arrêté tous ses traitements. Travailleur social à Morsang-sur-Orge (Essonne), il dénonce les nouvelles franchises médicales que le gouvernement Fillon a mis en place le 1er janvier 2008. Plus qu'un acte de désespoir, c'est un "acte militant". Il s'explique.
Pourquoi avez-vous décidé d'arrêter tous vos traitements?
Puisque ni les pétitions, ni les manifestations n’ont pu empêcher la mise en place des franchises médicales, j’ai décidé d’entamer une grève des soins pour protester contre ces mesures. "Nous" poursuivons notre action. Plus qu'un cas spécial, je représente toute une frange de la population: la plus vulnérable. Cette franchise médicale m’oblige à payer 50 euros par an d’impôt supplémentaire parce que je suis malade. 50 euros, plus 50 euros, plus les dépassements d'honoraires, plus les frais de médicaments: comment va-t-on faire pour se soigner? C'est une loi qui affaiblit les plus démunis, nous sommes coupables d'être malade.
Quels sont vos revenus?
Il faut dépasser mon cas personnel. Je parle au nom de tous ceux qui ont un revenu de 700 euros par mois: comment vont-ils faire pour joindre les deux bouts? Je n'ai aucun intérêt à me mettre sous les feux de la rampe. Ce qui compte c'est qu'avec mon cas, le nombre de signatures et de messages de soutien ne cesse d'augmenter. C'est là mon seul objectif.
Vous êtes en grève depuis septembre 2007: pourquoi avoir attendu trois mois pour médiatiser votre action?
Parce que je ne voulais ni encourager, ni engager d'autres personnes que moi. De toute façon, beaucoup d'autres font une grève des soins, sauf qu'elle est officieuse. Faute de moyen, ils repoussent ou arrêtent carrément leur traitement. Moi, j'ai décidé de l'officialiser. Et c'est une décision personnelle. J’avais aussi un petit espoir que les franchises ne soient jamais votées.
Vous avez écrit au président de la république, quelle a été sa réponse?
Je suis totalement indigné par sa réponse Elle n'a fait que confirmer mon action.
Qu'attendez-vous maintenant?
Le retrait de cette loi, tout simplement.
Propos recueillis par Bérengère Guy
Quelques jours après, Nicolas Sarkozy a répondu à Bruno-Pascal Chevalier. «Sensible à votre cas, lui dit le Président, je vous invite à cesser votre grève des soins qui ne peut que ruiner tous les acquis de votre traitement.» Puis il justifie sa politique. «Ma responsabilité est de dire la vérité…
le Ciss (Collectif interassociatif sur la santé), qui regroupe les grandes associations de malades. «Il ne s’agit pas d’approuver ces grèves qui constituent un mode d’action dangereux. Mais nous partageons leur combat pour la garantie effective du droit à la santé.»
14:57 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
15/01/2008
MANIF DES MJS
"On pense que ce qui se passe dans notre pays, avec les 25 000 expulsions en 2007 annoncées par Sarkozy, est très grave. Ce sont des vies qui sont brisées, des vies de gens qui ont grandi en France, pour une politique du chiffre qui en plus n'améliore absolument pas les conditions de vie des citoyens."
D'où cette opération entamée par un court défilé sur l'île de la Cité. Au pas de course, pour préserver l'effet de surprise. Les masques en plastique à l'effigie du Président sont de sortie. Les pancartes à slogan aussi. Les premiers entourant les seconds pour une mise en scène de ce qu'ils appellent "la traque des sans-papiers
Les tests ADN réalisés dans le cadre du regroupement familial des immigrés, le fichier Eloi qui permet d'établir des statistiques sur les étrangers faisant l'objet d'une mesure d'éloignement... Les mesures de Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, sont dans leur viseur, même si la véritable cible reste Nicolas Sarkozy, considéré comme l'instigateur en chef de cette politique sécuritaire.
Politique que les jeunes socialistes ont pu vérifier d'eux-mêmes. A peine un quart d'heure après leur arrivée devant la préfecture de police, les gendarmes mobiles se mêlent à la manifestation. Non sans provoquer un certain sarcasme sur l'importance des moyens déployés: "Les bleus sont aussi nombreux que les rouges et blancs!" La distributions de tracts aux passants se poursuit toutefois.
La voix ne faiblit pas non plus, mais le périmètre d'action se rétrécit. Le face-à-face avec les forces de l'ordre continue en chanson. Avant que les militants ne reprennent le chemin du métro, direction Solférino, le siège du PS, pour la fin du conseil national du MJS qui s'y déroule le même jour. Un membre des Renseignements généraux tient à les accompagner dans les sous-sols parisiens. Ce qui ne manquent pas de les amuser: "Ca tombe bien, on avait prévu de parler sécurité."
Si cette "politique du chiffre" a été dénoncée par les associations d'aide aux sans-papiers et de défense des droits de l'Homme, elle l'a été également par certains syndicats de police, tels l'Unsa ou le Syndicat général de la police (SGP-FO) qui déplorent la pression exercée sur leurs troupes.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a réaffirmé, lors de sa conférence de presse, le bien-fondé de sa politique de contrôle de l'immigration et d'expulsion des sans-papiers
13:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2008
SARKOSY ET EDGAR MORIN
Lors de ses vœux télévisés, lundi soir, le chef de l'Etat avait repris l'expression du sociologue. "Je ne peux exclure que Sarkozy réoriente sa politique dans ce sens, mais il ne l'a pas montré jusqu'à présent et n'en donne aucun signe", lui répond ce dernier
Edgar Morin (Sipa)
Que connaissent-ils de mes thèses ?", s'interroge le sociologue et philosophe Edgar Morin, mercredi 2 janvier, au sujet de la "politique de civilisation" prônée par Nicolas Sarkozy dans ses vœux télévisés, lundi soir.
Avec cette expression, le président de la République s'est approprié un concept développé dans un livre d'Edgar Morin, "Pour une politique de civilisation" (éd. Arléa, 2002). "M. Sarkozy a repris le mot, mais que connaissent-ils de mes thèses, lui ou Henri Guaino ? Est-ce une expression reprise au vol ou une référence à mes idées ? Rien dans le contexte dans lequel il l'emploie ne l'indique", commente d'Edgar Morin dans Le Monde.
"Aucun signe"
"Lorsque j'ai parlé de 'politique de civilisation', je partais du constat que si notre civilisation occidentale avait produit des bienfaits, elle avait aussi généré des maux qui sont de plus en plus importants", poursuit le sociologue. "Je m'attachais à voir dans quelle mesure on peut remédier à ces maux sans perdre les bienfaits de notre civilisation."
Edgar Morin explique encore qu'il avait fait des propositions concrètes aux candidats à la présidentielle en fonction de ce diagnostic, et "notamment sur le terrain du rétablissement des solidarités, de la création de maisons de solidarité ou d'un service civil ad hoc".
"Je ne peux exclure que M. Sarkozy réoriente sa politique dans ce sens, mais il ne l'a pas montré jusqu'à présent et n'en donne aucun signe", poursuit Edgar Morin. "Si sa reprise du thème de la 'politique de civilisation' pouvait éveiller l'intérêt, notamment de la gauche, non pour l'expression mais pour le fond, ce ne serait que souhaitable."
Qu’est-ce que la «politique de civilisation» ?
C’est venu dans les années 80, dans des articles, puis le terme s’est cristallisé dans un chapitre d’un recueil de textes avec Sami Nair, paru en 1997, puis dans un petit livre, Pour une politique de civilisation (1). A l’époque, cela n’avait suscité l’intérêt ni des responsables politiques, auxquels je l’avais pourtant envoyé, ni des médias. Je pars du constat que la civilisation européenne occidentale a produit d’innombrables effets positifs - démocratie, droits de l’homme, individualisme, progrès scientifique et technique -, mais également des effets négatifs de plus en plus importants, voire prépondérants. Ainsi l’individualisme, qui donne à chacun un minimum de responsabilités, s’est accompagné du dépérissement des solidarités. Dans les grandes villes, quand quelqu’un tombe dans la rue, avant, on l’aidait ; aujourd’hui, les passants se disent que c’est aux flics ou au Samu de s’en occuper. Il y a une dégradation de la responsabilité : enfermé dans son petit secteur de spécialisation, chacun perd de vue l’ensemble du système dans lequel il agit et se coupe de la responsabilité globale. Le bien-être matériel s’est accompagné d’un mal-être psychologique et moral. Les dégradations écologiques qui polluent nos villes, nos vies sont dues au développement technoscientifique. Il faut donc changer de voie, opérer une conversion, passer d’une civilisation quantitative à une civilisation qualitative, s’orienter vers le mieux et non le plus. Regardez la façon dont les gens quittent dès qu’ils le peuvent la vie robotisée pour une vie plus naturelle, à la campagne !
14:35 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
02/01/2008
Ressources inhumaines
Ken Loach signe une chronique acerbe du monde capitaliste.
Tandis que, dans l’euphorie sarkozyenne ambiante, il est de bon ton de s’extasier sur la prospérité de l’économie britannique et la baisse exemplaire du nombre de ses chômeurs, le nouveau film de Ken Loach vient souffler un petit vent cinglant de désespoir social parfaitement salutaire. Un avertissement s’impose auprès des spectateurs sensibles : il n’est pas impossible de discerner dans It’s a Free World un message de gauche, même si ce n’est plus la mode, et sortir de la salle infiniment moins confiant dans l’avenir qu’en y entrant. Vous voilà prévenus.
Sainte colère. Comme presque toujours chez le cinéaste et documentariste, son film est tourné au ras du trottoir glacé de Londres, qui a rarement semblé à la fois si moderne et cafardeux. Pas de masure insalubre ou de ruelle en briques rouges de carte postale dans cet East End, mais une ville proprette, bourrée de jeunes gens bien sapés, aux dents acérées. Une ville qui sait également dissimuler ses arrière-cours nauséabondes, qui n’ont rien à envier aux sordides quartiers ouvriers de l’imagerie victorienne. Désormais, pauvre comme riche, chacun a sa chance dans cette économie de marché où «gagner plus» est le seul horizon qui vaille, peu importent les moyens pour y parvenir. Certes, le discours n’est pas exactement une révélation, mais Loach a le bon goût de ne jamais verser dans la caricature et a surtout trouvé en Kierston Wareing une actrice principale formidable de justesse et de charme.
Elle est Angie, une jolie trentenaire, blondinette boudeuse et un peu vulgaire, dotée d’un accent cockney auquel elle pourrait accrocher son casque de moto. Elle connaît mieux que personne les règles de ce free world qui renvoie au titre. Angie est animée d’une sainte colère et d’une féroce envie de s’en sortir. Autrement dit, assurer l’avenir de son enfant en le faisant étudier dans une école chic, rouler dans une grosse bagnole et entasser du fric. Chaque jour, chaque minute, elle ne pense qu’à ça. Comme son père et probablement les dix générations de prolos qui l’ont précédée, elle trime telle une bête de somme. Comme on se venge d’une vieille histoire douloureuse, et pas dans une usine ou à la mine. Elle bosse pour une boîte d’intérim, euphémisme qui cache à peine une forme parfaitement légale d’esclavage moderne.
14:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
01/01/2008
A vincennes la tension reste palpable dans l'un des centres de rétention pour sans-papiers
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Lundi, des intervenants de la Cimade - seul organisme habilité à intervenir au quotidien dans les centres - ont vu un homme avec des bleus aux côtes. Deux retenus joints par téléphone affirment qu'il a reçu des coups.
Quelques jours auparavant, dans le centre du Mesnil-Amelot, situé près de l'aéroport de Roissy, des retenus avaient rédigé une liste de doléances : manque d'hygiène, sentiment d'être "traités comme du bétail", "fouilles humiliantes"... Une majorité des 120 retenus avaient entrepris une grève de la faim (Le Monde du 29 décembre 2007).
Mais depuis le transfert à Vincennes de l'un des porte-parole du mouvement du Mesnil-Amelot, finalement libéré samedi, la résignation semble avoir eu raison des protestataires. Deux personnes poursuivaient leur grève de la faim, lundi après-midi, selon une intervenante de la Cimade.
OBJECTIFS CHIFFRÉS
A Vincennes, au même moment, la tension restait palpable. Deux retenus joints le même jour à une cabine téléphonique du centre exprimaient leur désespoir de se voir "traités comme des repris de justice". Mvobi Kimuabi, 49 ans, père d'enfants français, arrivé en France en 1987, dénonce "l'arrogance et l'agressivité des policiers", "les placements à l'isolement sans motif", l'interdiction des stylos et briquets, les comptages la nuit qui empêchent de dormir, des chambres parfois sans chauffage. "On nous fait vivre comme des bêtes sauvages", résume ce chanteur compositeur qui devait se produire en concert pour le réveillon.
Pour Damien Nantes, responsable du service de défense des étrangers reconduits à la Cimade, cette exaspération est moins liée à une dégradation des conditions matérielles qu'à la politique d'objectifs chiffrés de reconduites à la frontière. Pour 2007, l'objectif était de 25 000 expulsions pour la métropole. Il sera de 26 000 en 2008, et 28 000 en 2010. Depuis ce durcissement, la Cimade dit avoir constaté une augmentation des actes de désespoir (automutilations, grèves de la faim, tentatives de suicide). Réseau éducation sans frontières (RESF) s'indigne également de cette "course aux chiffres" et soutient les retenus.
Au ministère de l'immigration, on refuse de lier la protestation à cette politique du chiffre : "Il y a ni plus ni moins d'abus que les mois précédents, tous les étrangers en situation irrégulière ont vocation à retourner dans leur pays."
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30/12/2007
meilleurs voeux 2008
13:17 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (2)
28/12/2007
LES BHUTTO, DYNASTIE MARTYRE COMME LES GANDHI INDIENS
Cette photo qui date du 28 juin 1972, montre l'ancien président pakistanais Zulfikar Ali Bhutto serrant la main de l'ancien premier ministre indien Indira Gandhi. A sa droite se tient sa fille Benazir Bhutto, 19 ans à l'époque.
L’assassinat hier de Benazir Bhutto, principale opposante au général Pervez Musharraf, enfonce le pays dans la crise, à douze jours des élections législatives.
"Il faut que derrière la dépouille de cette grande dame, comme jadis derrière celle d’Anouar al-Sadate ou de Yitzhak Rabin, soit présent le plus grand nombre possible de chefs de gouvernement et d’Etat, faisant de cette célébration funèbre une manifestation silencieuse et mondiale en faveur des valeurs de la démocratie et de paix.
Benazir Bhutto n’était chef ni de gouvernement ni d’Etat ? C’est vrai. Mais elle était davantage. Elle était un symbole. Et elle est, désormais, un étendard. Derrière son nom vont désormais se ranger tous ceux qui n’ont pas fait leur deuil de la liberté en terre d’islam. Et derrière son linceul doivent, d’ores et déjà, se tenir et se recueillir tous ceux qui croient encore que l’emportera, en Islam, le bon génie des Lumières sur celui du fanatisme et du crime."
[Bernard-Henri Lévy )
14:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
27/12/2007
le message de Yaguine et Fodé -
Ce qui donne un caractère exceptionnel à l'épreuve endurée par ces deux enfants, c'est la lettre que les autorités belges ont retrouvée sur eux : une lettre adressée aux responsables Européens qui constitue un appel à l'aide au nom de tous les enfants d'Afrique.
Yaguine et Fodé avaient avec eux leurs cartes d'étudiant d'une école pré-universitaire de Conakry. Ce document mentionnait leur identité, leur âge (14 et 15 ans).
Comme signe de sa bonne volonté, l'un des deux avait emmené dans son périple son carnet scolaire reprenant les cotes obtenues au cours de l'année écoulée
Une lettre que l'un d'eux tenait serrée dans sa main laisse clairement entendre que les deux adolescents connaissaient l'ampleur des risques qu'ils couraient. Néanmoins, ils avaient pris soin de se vêtir chaudement. L'un portait trois pantalons ainsi qu'un gros pull, une veste et un bonnet. Pour toutes chaussures, il avait des sandalettes en plastique. Un porte-parole de la Sabena rappelait après que le drame fût connu qu'à 10.000 mètres d'altitude, la température oscille entre -50 et -55o. De plus, l'oxygène se fait très rare et l'on peut mourir d'asphyxie. | ||
"Aidez-nous, nous souffrons énormément"
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25/12/2007
UN JOYEUX NOEL
08:00 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1)
21/12/2007
Hommage à l'inconnu mort cette nuit
La rue a encore tué. Au bout d'une nuit glacée, les services de la Ville de Paris ont retrouvé ce matin un cadavre sur la plus belle place du monde. Mort symbolique ! Le Collectif Les morts de la rue, qui réunit un grand nombre d'associations s'occupant des personnes vivant ou ayant vécu à la rue, qui a recensé plus de 200 morts depuis un an en toutes saisons, met en garde l'opinion publique contre l'argument climatique. Nous ne sommes pas responsables de la cause immédiate, le froid. Et nous ne savons d'ailleurs rien de cet homme qui dormait sur une palette, sans couverture ni papiers sur lui. Mais une chose est sûre, il est mort dans la solitude et l'abandon. Les morts du froid ne représentent que la partie visible de l'iceberg.
A ce titre, cet inconnu fait partie de l'immense cortège des accidentés de la vie sociale qui sont, actuellement, dans notre société, et à plus ou moins long terme, en danger de mort par la perte du lien social. De cela, c'est-à-dire de leur logement et de leur accompagnement, dont on parle tant ces jours-ci, nous sommes responsables. Nous invitons donc tous les citoyens qui en ont conscience, à rendre hommage à cet inconnu qui, au delà de la mort, nous le rappelle.
L'absence de statistiques officielles sur les décès de sans-abri complique l'évaluation des politiques d'insertion.
Il n'existe en effet aucune donnée statistique sur le nombre de sans-abris qui meurent dans la rue chaque année en France. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un SDF est mort dans sa voiture en région parisienne. Les médias en ont parlé. C'est un peu le rituel: chaque fois que le thermomètre baisse, les journaux se font l'écho de ces morts anonymes, les égrenant une à une.
Mais, au total, combien de SDF meurent chaque année dans la rue? Leur nombre est-il en baisse ou en augmentation? Mystère. Or, sans chiffres, impossible d'évaluer l'efficacité des politiques de réinsertion.
Daniel Terrolle rappelle une vérité crue:
"Quand on est dans la rue, il n'y a que deux sorties possibles: la mort ou la réinsertion. Et finalement, la principale réinsertion, c'est la mort."
20:40 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (0)