06/04/2007
SEGOLENE EXPOSE SA CONCEPTION DE "L'IDENTITE NATIONALE"
"L'identité nationale n'est pas le monopole de je ne sais quel courant de l'extrême droite, a déclaré Mme Royal. Ça n'est pas demander des comptes d'où l'on vient mais de se demander où on veut aller ensemble." Elle est revenue à la charge quelques minutes plus tard, en prenant pour cible la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale : "Comment ne pas dénoncer cet amalgame insupportable ?, s'est-elle exclamée. Comment accepter ce mélange, cette immigration régulière qui se trouve ainsi désignée à la vindicte populaire ? Ma conception de l'identité nationale c'est, bien sûr, de lutter contre l'immigration clandestine, mais en mettant fin aux migrations de la misère par une politique courageuse de codéveloppement et en changeant en profondeur la politique africaine de la France". "En voilà assez, a-t-elle poursuivi, de cette indifférence, de cette mollesse diplomatique, de cette hypocrisie (...) et cela aussi, c'est du projet contre projet."
Le chanteur Yannick Noah, une des personnalités les plus appréciées des Français, a indiqué qu'il soutenait "évidemment" la candidate socialiste Ségolène Royal pour l'élection présidentielle, sur la radio privée RTL.
Le chanteur de "Saga Africa" a ainsi déclaré: "Aider les autres, c'est voter à gauche. Je serais profondément déçu si Nicolas Sarkozy était élu, pour moi, pour tous les travailleurs immigrés, pour tous les gens qui sont obligés au quotidien de prouver qu'ils sont Français, même pour ceux qui comme moi sont nés en France". Si Nicolas Sarkozy est élu président de la République, le chanteur n'entend pas quitter la France pour autant: "Il faut résister. Je suis plutôt pour la résistance".
20:03 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
02/04/2007
SEGOLENE ROYAL REPOND A MARIE-FRANCOISE COLOMBANI
200 mots pour changer la France. Ségolène Royal répond aux questions politiques et personnelles de Marie-Françoise Colombani, éditorialiste à Elle.
EXTRAIT DE CE DIALOGUE
M.F.C: Pouquoi n'êtes vous pas de droite?
S.R.: J’ai envie de vous dire que c’est pour chacun, chacune d’entre nous, un choix fondateur, originaire, qui ne se réduit pas à une somme d’explications. Bon, cela dit, le projet de société de la droite n’est tout simplement pas celui que je crois bon pour la France. Je ne juge pas la sincérité ou la qualité des hommes et des femmes qui se situent à droite.
Mais nous n’avons pas la même vision et, souvent, pas les mêmes valeurs pour notre pays. C’est d’ailleurs très bien comme ça : cela permet aux Français de choisir. À droite, on considère que les inégalités sont quelque chose de naturel. Si l’on a du coeur, on pense que c’est bien triste, mais qu’au fond,c’est dans l’ordre des choses. Je ne partage pas ce pessimisme social, ce respect du désordre établi, cette vénération pour le libéralisme économique et la loi du plus fort. Je veux, pour mon pays et pour le monde,d’autres règles que celles de la jungle financière. Quand la droite parle de liberté et de responsabilité individuelle,valeurs que je partage et qui ne sont ni de droite ni de gauche, elle oublie que la condition pour que chacun soit responsable, ce sont des solidarités efficaces. La droite a eu ses grands hommes, mais regardez l’histoire de France : c’est de la gauche, insoumise, populaire et imaginative, que sont venues les améliorations qui font aujourd’hui partie du patrimoine commun des Français. Ce que le général de Gaulle a fait de grand, de l’appel du 18 Juin à la décolonisation, il a dû le faire contre une culture de droite qu’il jugeait lui-même sévèrement. Il a eu à Alger, en 1943, ces mots d’une grande lucidité : « Quand la lutte s’engage entre la Bastille et le peuple, c’est toujours la Bastille qui finit par avoir tort. » La Bastille d’aujourd’hui vit l’oeil rivé sur Wall Street et le CAC 40, elle rêve de s’affranchir du code du travail et des droits de succession. Ce n’est pas ainsi que nous relèverons la France. Je crois, moi, qu’il est possible de concilier la performance économique et financière des entreprises, grandes et petites, avec le code du travail et le respect des salariés, donc pas au prix de l’écrasement des plus faibles.
Je suis née dans un milieu de droite où l’on avait de solides vertus, à commencer par le sens de l’honneur et de l’effort. Je ne suis donc pas portée à la caricature. Mais je connais bien les conformismes qui empêchent d’aller de l’avant et font consentir à l’injustice. C’est avec ce fatalisme que, très jeune, je me suis efforcée de rompre. Et c’est à gauche que j’ai trouvé ce désir d’émancipation et de fraternité auquel la France doit les plus belles pages de son histoire.
Aujourd’hui, dans cette élection présidentielle, je veux rassembler largement. Tous ceux qui se reconnaissent, au-delà des étiquettes, dans le pacte présidentiel que je propose aux Français, ont vocation à me rejoindre. »
16:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
NICOLAS SARKOZY"candidat d'affrontement"
Laurent Fabius a qualifié lundi Nicolas Sarkozy de "candidat d'affrontement", "de déchirure", en l'opposant à Ségolène Royal qui est la "candidate du changement".
L'ancien Premier ministre socialiste a affirmé sur RTL que "sur le terrain", il ressentait "une hostilité assez forte à Nicolas Sarkozy, perçu comme un candidat d'affrontement là où Ségolène Royal est plutôt perçue comme une candidate du changement".
Le candidat de l'UMP, qui tient "des propos outranciers", est "un candidat de déchirure alors qu'un président de la République doit rassembler", a-t-il dit.
Alors que l'ancien ministre de l'Intérieur a accusé la gauche de "faillite morale", après les incidents de la gare du Nord, M. Fabius a jugé l'attaque "violente et totalement injustifiée".
"Quel est le ministre de l'Intérieur sortant ? Si on devait chercher la responsabilité des problèmes d'insécurité, il faut quand même la chercher d'abord dans ceux qui assument les responsabilités depuis quatre ou cinq ans", a-t-il jugé.
Selon Laurent Fabius, "M. Sarkozy fait appel à ses grands classiques lorsqu'il est un petit peu en difficulté (...), la question de la sécurité et la question de l'immigration".
Le président de l'UMP "va essayer de développer l'affrontement", mais la gauche doit "centrer la campagne sur l'économique et le social", a estimé M. Fabius.
11:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
01/04/2007
LAISSEZ-LES GRANDIR ICI! Signez la pétition
Ils ont fui la violence, la misère.
Ils sont venus pour travailler et nous donner une vie meilleure
Certains d’entre nous sont nés ici.
Avec ou sans papiers la France est notre pays. On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on s’entasse.
Tous les jours on a peur.
On a peur que nos parents soient arrêtés par la police quand ils vont au travail, quand ils prennent le métro.
On a peur qu’on les mette en prison, que nos familles soient séparées et qu’ils nous renvoient dans des pays qu’on ne connaît pas.
On y pense tout le temps.
A l’école aussi.
Est ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ? L’été dernier nos parents et nous, on a eu l’espoir d’avoir enfin des papiers.
On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire la queue devant des préfectures.
On s’est inscrit dans des bureaux.
On a cru qu’on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé.
On remplissait tous les critères, mais on nous a dit : non. Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses.
Ceux qui ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on nous a dit : non.
Arbitrairement. Maintenant on est en danger et on doit se cacher.
Pourquoi cette injustice ?
Nous ne voulons plus vivre dans la peur.
Nous voulons que la France nous adopte.
Nous voulons être régularisés.
Laissez nous grandir ici.
Pour signer la pétition Cliquez ici
11:20 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1)
31/03/2007
" ENSSEMBLE C'EST TOUT"
Philibert, jeune aristocrate bègue, rêve de devenir acteur. Camille est femme de ménage. Franck est cuisinier. Il est obligé de s'occuper de sa grand-mère. Paulette est une vieille dame fragile et drôle. Ces quatre personnages vont découvrir qu'ensemble, on est toujours plus fort...
Aux côtés de Guillaume Canet et Laurent Stocker, Audrey Tautou incarnera Camille, l'un des quatre personnages principaux de ce long métrage adapté du roman homonyme d'Anna Gavalda. Ce film mettra en scène la rencontre de quatre destins croisés qui vont finir par s'apprivoiser, se connaître, s'aimer, vivre sous le même toit. Font partie de ce quatuor : Camille, qui fait des ménages le soir dans les bureaux et dessine avec grâce à ses heures perdues ; Philibert (Laurent Stocker), un jeune aristocrate féru d'histoire, timide, émotif et solitaire, qui occupe un grand appartement que possède sa famille ; Franck (Guillaume Canet), un cuisinier, viril et tendre ; et Paulette, sa grand-mère, une vieille dame fragile et drôle, que ce dernier aime infiniment. Leurs doutes, leurs chagrins, c'est ensemble qu'ils apprendront à les adoucir, pour avancer, réaliser leurs rêves. Ils se découvriront et comprendront qu'ensemble, on est plus fort.
23:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)
RETOUR DE SARE
A L'INTERIEUR DES TERRES BASQUES
Le village de Sare
SARAN ASTIA à Sare, on a le temps, affirme un vieux proverbe.
Sa voie romaine
L'église Saint- Martin de Sare
Collines, pics et longue crête Franco Espagnole.
21:43 Publié dans Ballade | Lien permanent | Commentaires (1)
14/03/2007
La santé est au coeur des préoccupations des Français.
Face aux nouveaux défis liés à l'égalité d'accès et à l'offre de soins, au veillissement de la population, à la recherche, à la prévention et à la médecine scolaire, Ségolène Royal est la seule candidate à apporter des réponses ambitieuses et cohérentes.
Financement de l'hôpital public, mise en oeuvre de la carte santé jeune 16/25 ans, gratuité de la contraception des jeunes femmes de moins de 25 ans, réaffirmation du droit à la CMU : la "Présidente de la Sécurité sociale", ainsi qu'elle se présente elle-même, s'est engagée à mettre en oeuvre des mesures qui restent fidèles aux valeurs de solidarité, pour un ordre social plus juste.
Que vous soyiez médecin, infirmier(e), enseignant ou étudiant, chercheur ou technicien, que vous soyiez élu, gestionnaire, militant syndical, mutualiste ou associatif, journaliste, juriste, ou tout simplement assuré social, patient, parent, bénévole, vous pouvez agir maintenant en signant le "Manifeste de la santé pour tous":
Pour soutenir la politique de santé de Ségolène Royal, vous pouvez signer le "Manifeste de la santé pour tous"
12:41 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (5)
05/03/2007
LE RESPECT DES FEMMES
Ségolène Royal : “Le respect des femmes, c’est la condition de l’égalite"
La lutte des femmes contre les inégalités n'a pas de frontiere
TOUTE AVANCEE DANS UNE REGION DU MONDE EST UN PROGRES POUR CHACUNE D'ENTRE NOUS"
Le combat pour les droits des femmes est une préoccupation ancienne et constante de Ségolène Royal. Ministre, présidente de région, elle a favorisé les initiatives concrètes en ce domaine. Pour la candidate, l’égalité entre femmes et hommes est la base d’une société plus respectueuse de l’être humain, qu’il s’agisse de la sphère privée et familiale, de la nation, et même de la polittuque.
En 2000, en tant que ministre déléguée à la Famille, Ségolène Royal avait décidé la gratuité de la pilule du lendemain pour les jeunes femmes de moins de 16 ans et sa mise à disposition dans les lycées. À la tête de la région Poitou- Charentes, elle a lancé en 2005 « 10 mesures pour favoriser la place et l’action des femmes dans le monde du travail et dans notre société », créant le prix Initielles, dont l’objet est de promouvoir un projet collectif présenté par des femmes, ou encore le « marrainage », qui permet à des jeunes filles d’être accompagnées dans leur parcours professionnel. Si Ségolène Royal est élue présidente de la République, sa première mesure législative concernera les femmes violentées et discriminées.
Vous avez annoncé que la lutte contre les violences faites aux femmes serait l’objet de votre première loi. Est-ce un symbole ou une urgence ?
Pour ces centaines de milliers de vies brisées, ces femmes qui vivent dans la peur, ces enfants pour qui l’espace familial n’est pas un lieu protecteur mais un lieu de terreur, c’est une urgence ! Il faut avoir entendu les témoignages des femmes qui ont subi la brutalité de leur compagnon pour appréhender la réalité de leur quotidien : la peur du mot ou du geste qui va déclencher les coups, l’escalade de la violence, l’alternance de la répétition et de la culpabilité, la perte de l’estime de soi. Et, comme pour le viol, l’idée que les victimes seraient aussi coupables. Il n’y a pas si longtemps, ce qui se passait au sein de la famille relevait de la vie privée et ne regardait personne. Il fallait que la violence aille jusqu’au meurtre. Et on parlait de « crime passionnel ». Comme si le droit de propriété était un accessoire de l’amour et une excuse valable !
Les mentalités évoluent quand même…
Bien sûr, une prise de conscience s’est faite. Les violences faites aux femmes ne bénéficient plus de la même tolérance. Mais la réalité des chiffres est toujours aussi cruelle et les difficultés matérielles à surmonter pour quitter un compagnon violent sont toujours aussi grandes. Ceux qui disent qu’il n’y aurait pas besoin d’une loi, c’est qu’ils se satisfont des résultats !
C’est renoncer que de considérer qu’il n’y aurait plus rien à faire. Je l’ai dit : la première loi présentée au Parlement sera celle-là. Comme la loi espagnole, elle garantira aux femmes la sécurité de leur domicile, assurera la coordination de l’ensemble des acteurs, fixera les moyens de l’hébergement d’urgence. Elle appuiera le travail des associations déjà très mobilisées. Elle mettra l’accent sur la prévention et sur le suivi des victimes comme des auteurs. Les unes et les autres ont besoin d’être aidés. Je crois que là aussi, c’est au premier acte de violence qu’il faut agir.
Cette loi est aussi un signal fort adressé à la société. Je veux rendre visible ce qui est invisible : le travail des femmes, le poids des responsabilités familiales et domestiques, les soins aux personnes âgées, aux malades, les petites et les grandes humiliations, l’exigence d’excellence pour réussir, les inégalités salariales… Tout ce dont notre société s’accommode car elle y trouve son compte. Je veux que les femmes soient respectées car c’est la condition de l’égalité.
Le combat des femmes pour l’égalité a une longue histoire. Quelle est pour vous la plus grande figure du féminisme ?
L’histoire est pingre à l’égard des femmes, elle ne leur fait pas beaucoup de place et en citer une, c’est un peu faire défaut à toutes celles qui méritent de ne pas être oubliées. Mais si je dois rendre un hommage particulier, je choisis Louise Michel ! Elle suscite admiration et tendresse. Institutrice, elle ouvre une école pour les enfants les plus pauvres, les ouvriers et les mères de famille. On connaît ensuite son héroïsme pendant la Commune : la nuit sur les barricades et le jour à enseigner. Lorsque sa mère est arrêtée, elle se constitue prisonnière en échange de sa libération. Déportée en Nouvelle-Calédonie, elle apprend la langue des Kanaks et… se fait l’institutrice des enfants des déportés et des Kanaks. Infatigable et exemplaire. Ni les arrestations, ni la déportation, ni la prison n’ont eu raison d’elle : elle n’a jamais plié, jamais renoncé !
propos recueillis par Ariane Gil
22:35 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1)
27/02/2007
AUNG SAN SUUKYI
Lundi prochain sera lancée l’opération 90 jours pour libérer Aung San Suu Kyi, une action médiatique de soutien à la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie, prix Nobel de la Paix 1991, qui a passé 12 des 17 dernières années privée de liberté, mise en résidence surveillée à plusieurs reprises par la junte birmane. A cette occasion sortira aux éditions Florent Massot le dernier livre du photoreporter Thierry Falise Le jasmin ou la lune. Dans cette biographie de la Dame de Rangoon, le journaliste belge cherche, au travers d’anecdotes et conversations souvent inédites, à dévoiler l’être humain qui se dissimule derrière l’icône, avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses.
"Aung San Suu Kyi n'a plus le droit de voir personne, et on lui interdit d'aller où elle veut. Le monde doit se mobiliser", a dit Jane Birkin lors d'une conférence de presse organisée à Paris.
D'autres artistes de renommée internationale dont le groupe REM, Pearl Jam, Peter Gabriel, Paul McCartney, Eric Clapton, Sting, ont déjà apporté leur soutien à Aung San Suu Kyi.
La Ville de Paris, qui a fait Aung San Suu Kyi citoyenne d'Honneur, parraine une campagne lancée avec le quotidien "Metro": les internautes sont invités à réaliser des courts-métrages sur le thème de la liberté (http://www.askforfreedom.org et www.metrofrance.fr).
Mme Suu Kyi, 61 ans, est confinée à son domicile de Rangoun depuis 2003. Au total, elle a été privée de liberté plus de 11 des 17 dernières années.
Selon les Nations unies, il y a plus de 1.100 prisonniers politiques en Birmanie, pays reclus d'Asie du Sud-Est gouverné par des juntes successives depuis 1962.
Le parti de Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait largement remporté des élections législatives en 1990 mais n'a jamais pu gouverner.
11:19 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (0)
26/02/2007
LETRE OUVERTE A UN FILS D'IMMIGRE
« Si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter ! » Quand le journaliste Nadir Dendoune a entendu ces propos de Nicolas Sarkozy, son sang n’a fait qu’un tour. Jusqu’ici, ce jeune Français d’origine algérienne avait l’impression que c’est la France, plutôt, qui ne l’aimait pas ! Il a donc décidé de prendre la plume pour réagir et montrer que le « parler-vrai » du candidat UMP - lui-même fils d’immigré - est un tissu de clichés brodé par quelqu’un qui ne connaît pas le terrain.
Le terrain, Nadir, lui, peut en parler : il a grandi dans une cité de la Seine-Saint-Denis et il a connu la délinquance, puis la prison. Son témoignage confronte ce vécu aux raccourcis sarkozystes : la désespérance des jeunes, le racisme quotidien qui nourrit une haine du policier, l’inutilité du « tout-sécuritaire »…
Il raconte son parcours, celui d’un « jeune des cités » qui s’en est sorti. Devenu sportif de haut niveau, il a fait le tour du monde à vélo, a vécu en Australie avant d’intégrer une prestigieuse école de journalisme, le Centre de Formation des Journalistes. Mais il n’oublie rien du passé.
La première phrase
CHER NICOLAS,
C'est l'histoire de deux citoyens français.
Morceau choisi
Je suis arrivé devant le juge d'instruction menotté comme un grand délinquant. On était quatre, peut-être cinq à attendre. Le juge prend son temps. Pas pressé de nous entendre. En garde à vue, t'as toujours l'impression que tu es un simple numéro. Un de plus. Tu attends des heures, ça te tape sur les nerfs. Tu ne comprends pas pourquoi. On te laisse imaginer des trucs.
Le juge avait le profil de l'emploi : ni beau, ni moche. Froid, impassible. Presque un robot. Pas d'émotion. Ses questions
ont commencé. Il attendait les réponses. C'est pas que je voulais pas répondre, mais j'y arrivais pas. Va lui expliquer que j'ai un problème avec les mots, qu'ils sont dans une boîte et que j'ai pas forcément toujours les clefs. Il attend, je souffle. Je vois bien qu'il est embêté.
Morceau choisi
Si on veut que ça change, on a besoin de vrais éducateurs de quartiers. C'est sûr, c'est plus cher. Et a-t-on vraiment envie de dépenser le fric des contribuables pour empêcher une poignée de sauvageons de péter les plombs ? Pas sûr. L'argent n'est pas tout, mais la détresse des quartiers, elle se compte aussi en sonnant et trébuchant. Faut pas oublier que 2005 a été une année noire pour les associations de banlieues. Les budgets ont été réduits en miettes par ton gouvernement, Nico, et les emplois-jeunes ont été zappés. Et on se demande pourquoi ça a pété en décembre ? Franchement... Après le grand bazar de novembre, ton gouvernement, réalisant un peu sa boulette, a décidé de lâcher 100 millions d'euros pour les assos. Mais personne n'a posé la question qui fâche : et si les bagnoles n'avaient pas cramé ? Qui faut-il remercier au juste pour ces 100 millions ?
C'est un cri de rage. celui d'un petit gars de banlieu, fils d'immigré comme le ministre de l'interieur, mais là s'arretent les points communs.
13:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)