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19/04/2009

Quand Germaine Tillion écrivait une opérette en déportation

germaine tillon3.jpgAvec un documentaire sur le « Verfügbar aux Enfers », opérette écrite à Ravensbrück par Germaine Tillion et qui est le texte le plus singulier qui nous soit parvenu des camps de la mort, Arte rend hommage le 20 avril à la grande résistante et ethnologue disparue il y a un an.

Octobre 1943, Ravensbrück. Après plusieurs mois à la prison de Fresnes, Germaine Tillion, qui a alors 36 ans, arrive à Ravensbrück, un camp de déportation destiné aux femmes. Aussitôt, elle est affublée d'un triangle rouge. Rouge, comme politique.

Entrée dans la Résistance dès 1940, elle a été une des responsables du réseau du Musée de l'Homme jusqu'à son arrestation sur dénonciation en août 1942. Dès son arrivée, cette ethnologue qui a vécu des années en Algérie pour sa thèse, continue à travailler, si on peut dire, en prenant le camp comme sujet d'étude.

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Une opérette écrite cachée dans une caisse d'emballagegermaine.jpg

Elle amasse une quantité d'informations qui nourriront les trois livres qu'elle consacrera après la guerre à Ravensbrück, essentiels pour comprendre la mécanique mise au point par les nazis. Mais résister, c'est aussi se foutre de la gueule des tortionnaires et faire rire ses camarades.

Ainsi naît le « Verfügbar aux Enfers », le terme Verfügbar désignant les prisonnières corvéables à merci, « à la disposition » (« zur Verfügung ») des SS. Afin de ne pas travailler pour les Allemands, ces femmes ne s'inscrivaient dans aucun « kommando », quitte à devenir les plus mal traitées des plus mal traitées. Cela a été le choix de Germaine Tillion.

Cachée dans une caisse, elle écrira pendant dix jours cette opérette dont le titre est inspiré d' »Orphée aux Enfers », l'opéra-bouffe d'Offenbach, lui-même parodie d'« Orphée et Eurydice » de Gluck.

Quand elle quitte Ravensbrück, libérée par la Croix Rouge suédoise, Germaine Tillion emporte avec elle une bobine photographique volée et qui contient des clichés des vivisections faites sur de jeunes Polonaises. Une de ses camarades, Jacqueline d'Alincourt, prend le manuscrit de l'opérette.

« J'ai écrit une opérette, une chose comique, parce que je pense que le rire, même dans les situations les plus tragiques, est un élément revivifiant. On peut rire jusqu'à la dernière minute. »

C'est ainsi qu'est parvenu jusqu'à nous cet éclat de rire corrosif lancé comme un pied de nez allègre aux bourreaux. Longtemps, Tillion refuse sa publication. Qui pourrait comprendre comment des déportées ont pu rire des atrocités qu'elles subissaient ?

Pour dire l'horreur tout en se moquant, pour dire la misère des déportées tout en riant, Germaine Tillion a donc inventé le « verfügbar », une « nouvelle espèce zoologique » que décrit un savant naturaliste, qui est le fil rouge de l'opérette. Le texte même, chef d'oeuvre de distanciation, révèle un vrai écrivain, dans la veine des grands fabulistes.

Et la musique ? Tillion n'a que sa mémoire à sa disposition. Elle puise dans ses souvenirs et se rappelle, par exemple, de chansons d'avant guerre, d'une mélodie de Duparc, de la « Danse Macabre » de Saint(Saëns, d'« Au clair de la Lune », d'un air de publicité. Le tout mêle musique populaire et musique classique… Dans le texte, un astérisque renvoie au nom d'une mélodie lorsqu'un air est prévu.

Les déportées participent à l'élaboration du « Verfügbar »

Comme dans le genre de l'opérette, Tillion détourne des airs d'opéra en en modifiant le texte. « J'ai perdu mon Eurydice », extrait « d'Orphée et Eurydice » de Gluck devient ainsi « J'ai perdu mon Inedienst » (« permis de repos »)

Mais seule, elle ne serait certainement pas parvenue à nourrir tout son texte de musique. C'est ce que raconte sa camarade de déportation Anise Postel Vinay :

« Les unes et les autres ont donné des idées parce qu'il y a une telle variété de chansons que c'est impossible que Germaine se soit rappelé tout ça. Il a fallu que chacune donne la chanson dont elle se souvenait, et Germaine, elle, tenait la plume. »

Jamais montée, cette opérette a fini par l'être au Théâtre du Châtelet en 2007, pour célébrer le centième anniversaire de Germaine Tillion. A partir de là, un documentaire réalisé par David Unger a été imaginé.

Composé des extraits de l'opérette captée au Châtelet, émaillé par les témoignages de six femmes déportées à Ravensbrück, dont Germaine Tillion, commenté par la metteuse en scène et le compositeur chargé des arrangements, il nous bascule dans un univers où le courage brave la mort, l'intelligence défie la férocité, le rire côtoie le pire.

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Dans « Ravensbrück », Germaine Tillon écrit :

« Si j'ai survécu, je le dois d'abord et à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l'amitié, car j'avais perdu le désir viscéral de vivre. »

Dévoilement des crimes, colère déguisée en rire, coalition de l'amitié : le « Verfügbar aux Enfers », c'est bien tout cela.


 

Rue 89

13/04/2009

Le Roman de Jeanne à l'ombre de Zola

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Jeanne, la compagne de la dernière partie de sa vie, la mère de ses enfants, mais aussi la compagne de l´ombre..... l´autre madame Zola, celle qui ne participe pas à la vie officielle de l´écrivain, qui ne peut le voir que dans la discrétion, qui vit seule enfin.... Car Jeanne est la jeune maîtresse de Zola, rencontrée en 1888.
Elle était la lingère de sa femme, avant de tomber amoureuse, à 21ans, de l´écrivain, son aîné de plusieurs années.


Le Roman de Jeanne

Isabelle  Delamotte

 

 

jeanne.jpgSi celle à qui Zola a tendrement murmuré : « Tu seras dans mes pages, dans toutes mes pages désormais » est restée dans l’ombre, l’oeuvre de l’écrivain porte l’empreinte de cette union.

Jeanne vit une enfance douloureuse en Bourgogne. Il y a d’abord le décès de sa mère, puis l’arrivée de Rosalie, la nouvelle épouse de son père, qui ne l’aime guère, le départ en pension de Cécile, sa grande soeur adorée, enfin le soulagement lorsque les deux fillettes s’installent chez leur tante maternelle, à Paris. Jeanne commence un apprentissage dans un atelier de couture. Mais vient la crise, les ateliers ferment, l’adolescente est licenciée. Elle est présentée à Alexandrine Zola, qui l’embauche comme lingère....

 

Le roman de Jeanne, un beau roman qui  nous plonge dans la France du XIX  siècle.

 

Un homme, l'homme des "Rougons'Macquart" Nana, Germinal, du célèbre "J'Accuse" article publié dans l'aurore, il a soutenu le capitaine Dreyfus, victime d'un complot antisèmite, cet homme se trouve tiraillè entre l'amour de deux femmes, et vivra ainsi, déchiré entre deux foyers jusqu'à la fin de sa vie

On le trouve ici, en père attentif et comblé de Denise et Jacques, les deux enfants que lui a donné Jeanne.

 

zola8.jpgLa vie de Jeanne Rozerot,  a été découverte par le grand public lors de la parution des 'Correspondances' de Zola à Jeanne  1892-1902


Ses lettres à Jeanne évoquent alors le long combat mené par les dreyfusards pour obtenir la révision du procès d'Alfred Dreyfus. Réunion unique de deux cents lettres de Zola, cette correspondance - dont Jacques Zola, son fils, souhaitait qu'elle attende le XXIe siècle pour paraître - est un des derniers inédits de Zola de cette importance à voir le jour. C'est aussi, pour la première fois, un Zola intime qui se dévoile.



A la mort de l'écrivain, en 1902, Alexandrine et Jeanne feront la paix pour élever ensemble Denise et Jacques. Quand Jeanne disparaît, Alexandrine s'occupera des enfants, jusqu'à les faire reconnaître afin qu'ils portent le nom de Zola.


 

Une mort suspecte
Emile Zola est mort asphyxié à Paris, mais le doute demeure sur la nature accidentelle du décès.


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21:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zola emile et jeanne

16/03/2009

Quand Charles Masson défend le "Droit du sol"

Après avoir été ORL à l’hôpital de la Croix-Rousse, Charles Masson est parti exercer à la Réunion et à Mayotte. Il revient aujourd’hui à Lyon pour présenter « Droit du sol » une bande dessinée qu’il a entièrement scénarisée et dessinée sur la situation extrême des clandestins

Bande dessinée

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>> Vous êtes à Lyon demain mercredi pour présenter « Droit du sol » (Ed. Casterman), une bande dessinée que vous avez scénarisé et dessiné sur les clandestins à Mayotte. Comment un médecin ORL lyonnais se retrouve autant sensibilisé à ce problème ?


Depuis tout petit, je suis sensibilisé à l’injustice et des clandestins, on en voit partout. J’en voyais lorsque je travaillais à la Croix-Rousse et j’en vois logiquement depuis que je travaille à la Réunion depuis 2002. Mais le summum, c’est indiscutablement Mayotte. Je suis assez sensibilisé car lors de mon remplacement annuel de deux mois là-bas, je suis seul en place : je pense que 50 à 80% de la population est formée de clandestins.
.

>> La situation d’accueil est toujours la même ?


Non, elle a empiré depuis 4 ans avec l’arrivée progressive de la sécurité sociale. Jusqu’en 2005, ils débarquaient et on les soignait avec un nom et selon le cas une date de naissance. Ils étaient pris en charge et recevait un petit carnet de santé qui leur permettait de se faire soigner. Ca fonctionnait bien ! Pêcheurs, chauffeurs de taxis, tous sont clandestins… Ils n’avaient pas de papiers mais ce n’était pas un souci : la santé était assuré et gratuite, les enfants qui naissaient devenaient français par le droit au sol. Tout fonctionnais assez bien.

>> Comment faites-vous désormais ?
On magouille par obligation. On a des difficultés à faire rentrer les patients clandestins à l’hôpital qui sont rejetés par le système d’accueil et les « petits chefs » locaux. On joue au gendarmes et aux voleurs : on les fait passer par la sortie… on détourne des bons gratuits selon les services, notamment en pédiatrie, afin de pouvoir soigner un maximum d’enfants. C’est la partie amusante, ça l’est moins lorsqu’ils ne peuvent pas être pris en charge pour des raisons thérapeutiques. Se dire, « ben tant pis… », c’est terrible.

>> Mais « Droit du sol », c’est également des destins croisés…
Ca fait un bout de temps que je voulais écrire sur Mayotte et le film « Magnolia » qui m’a énormément touché m’a donné la clef. Cette île est minuscule et on se rencontre souvent : c’est le lieu parfait pour raconter certaines problématiques, même si je n’arrivais pas à me mettre dans la peau d’un Mahorais. J’ai donc raconté la vie de personnes qui restent un certains temps sur l’île avec leurs illusions, leurs défaillances, les questions de métissage… puis je les ai fait lire à des Mahorais. Puis j’ai entendu cette histoire de ce petit garçon qui s’est retrouvé seul sur une plage… venant d’un kwassa. Ce n’est pas qu’un mythe : je me suis alors lancé. 6 mois de rédaction, 8 mois de dessins pour 700 pages, un rythme de fou, je ne vivais plus. Finalement, derrière un décor de théâtre où jouent mes personnages principaux, d’autres personnages apparaissent, les clandestins.

>> Le kwassa, cette embarcation qui fait la traversée jusqu’à Mayotte en venant des Comores, est le fil conducteur de votre ouvrage. C’est une manière folle d’obtenir ce « Droit du sol » …
C’est surprenant lorsqu’on discute avec ces gens. Comme je vous l’ai dit, ça me touche car ma partie, c’est le langage. En réfléchissant bien, je n’ai jamais vraiment risqué sauf peut-être en traversant une rue. Là, ils prennent le bateau, ne savent pas nager, payent 150 euros, eux qui gagnent deux euros par mois… c’est ça risquer sa vie, prendre des risques. Et ils font cela pour passer de la survie à la vie. Après, c’est très compliqué de leur dire de rentrer chez eux…

>> Pourquoi ce livre ?
C’est assez simple. J’aimerai que le secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme le lise. Qu’il aille là-bas pour comprendre que rien n’est inventé. Et si je pouvais faire bouger les choses par « Droit du sol », j’en serai heureux.

>> Vous êtes en France métropolitaine pour quelques jours. Vous y reviendriez pour travailler ?
J’aurai du mal ! Je vis bien à la Réunion, j’ai des projets mais vous savez je ne fais que des remplacements. C’est un type de vie assez particulier qui ne convient pas à tout le monde. Rentrer quelques jours en France me permet de voir des amis dessinateurs, de promouvoir un peu mon bouquin. Je passe déjà pour un hurluberlu dans le milieu médical en faisant de la BD…

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Pour Rosa

 

Charles Masson sera en dédicace demain mercredi 11 mars à 15 heures à la Librairie Expérience, place Antonin-Poncet à Lyon



06/03/2009

LE VOL DES CIGOGNES

vol3.gifA 32 ans, un doctorat d'histoire en poche, Louis Antioche en a plus qu'assez des livres et des sciences humaines. Alors, quand l'ornithologue suisse Max Böhm lui propose de suivre la migration de cigognes à travers l'Europe et l'Afrique, afin de chercher à comprendre pourquoi certaines d'entre elles ne sont jamais revenues au printemps dernier, c'est sans aucune hésitation que le jeune homme accepte.

 

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Louis se décide rapidement à suivre les volatiles. De la Slovaquie à la République de Centrafrique, en passant par les kibboutz d'Israël....

 

Premier roman de Jean-Christophe Grangé, Le Vol des Cigognes lui a été inspiré par "Voyages d'automne" (1991), un reportage sur le suivi par satellites de la migration des cigognes.

Louis court d'énigme en énigme et d'horreur en horreur....Un bon thriller

 

Le Vol des cigognes’, ‘Les Rivières pourpres’, ‘L’Empire des loups’... et maintenant ‘Le Serment des limbes’, prolongement de ‘La Ligne noire’, autant de romans qui ont redonné ses lettres de noblesse au thriller à la française


Du papier à l'écran
vol4.jpgJean-Christophe Grangé a également travaillé pour le cinéma, puisqu'il a signé le scénario du film 'Les Rivières Pourpres' (Mathieu Kassovitz, 2000), le scénario original de 'Vidocq' (Pitof, 2001), et celui de 'L' empire des loups' (2005) et a été appelé à la rescousse comme script-doctor sur divers scénarios, dont celui du film 'Six-pack'.

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19/01/2009

SEUL DANS LE NOIR

paul AUSTER.jpgUn court récit de 180 pages qui met en scène August Brill, journaliste-écrivain-narrateur (double de l'auteur...), qui fait retour sur sa vie et imagine une nouvelle fiction pour échapper aux cauchemars qui l'assaillent.

 

 

On retrouve les obsessions du maître américain, la solitude, la culpabilité, l'histoire américaine, de plus en plus guerrière,  la façon d'entremêler plusieurs niveaux de fiction, qui donne à ce roman des allures de conte, d'allégorie. Reste, dans un océan de noirceur -"espoir ou pas d'espoir ?"- une seule croyance : celle des vertus thérapeutiques du récit qui circule, et guérit parfois. D'où des phrases qui reviennent comme des mantras. Ainsi de celle-ci, qui résume l'univers austerien : "Et ce monde étrange continue de tourner". "Seul dans le noir" est la dernière fable de l'auteur de la trilogie new-yorkaise sur un monde qui va mal, mais nous voit encore vivants, à défaut d'être debout. Le héros narrateur, qui ressemble si fort à son créateur, est désormais en chaise roulante.

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L'auteur de «La trilogie new-yorkaise», «Leviathan», «Brooklyn Follies» - vingt ans de succès et une trentaine d'ouvrages - mêle, comme souvent, interrogations philosophiques et récit d'histoires étranges. «Je suis convaincu que l'on n'écrit bien que sur ce qui nous échappe, sur ce qu'on ne comprend pas. J'écris sur ce qui me trouble, sur ce que je ne parviens pas à saisir, précisément pour le comprendre». C'est ce que disait l'an dernier Paul Auster, 62 ans, également cinéaste et poète, dans un entretien à «Lire: fr».

«Il n'y a pas qu'une seule réalité, dit un personnage à Brick. Il existe plusieurs réalités. Il n'y a pas qu'un seul monde. Il y en a plusieurs. Chaque monde est la création d'un esprit...»
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A l'époque, les cauchemars de Brill étaient ceux d'Auster et vice versa. Aujourd'hui, à la veille de l'intronisation de Barack Obama, l'écrivain à l'impression de se réveiller

"Barack Obama ,c'est tout de même l'une des meilleurs choses que les Americains aient jamais faites."

 

 

"“Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain...Ainsi commence le roman

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08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : paul auster

23/12/2008

Connaître Reza

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Connaître Reza, c’est obtenir la clef pour mieux comprendre son travail. Né il y a 50 ans en Iran, il découvre très vite une arme formidable pour défendre la liberté : le journalisme. A l’ère des dictatures – celle du Shah d’abord, du régime islamiste ensuite – il ne fait pas bon être rebelle. Reza connaît la prison, la torture, l’exil. Depuis 1981, date de son départ du pays natal, il habite de ce côté-ci du monde, celui de l’Occident. Mais régulièrement, il refait sa valise, visse son objectif et repart de l’autre côté, vers ceux qui vivent la lutte et la douleur. Du Maghreb � l’Asie, de l’Afrique aux Balkans, Reza arpente le monde, ou plutôt son monde
REZA2.jpg1985. Afghanistan. Province du Nouristan. Rires et jeu d’imitation du photographe de passage dans un pays en guerre. Copyright Reza/Webistan

« La vie, l’amour, la passion, la guerre, la lutte, la grâce... À travers ces histoires universelles, j’essaie de raconter l’humanité. Que signifie, par exemple, être un enfant, en Europe ou en Afghanistan, mais aussi à Neuilly ou à Sarcelles ? Je fais raconter leur histoire par les gens eux-mêmes, à travers leurs images. »

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"de chacun d’eux, au point de sentir leur souffrance comme leur joie, j’ai raconté grâce à cet alphabet universel qu’est la photographie, leurs mémoires d’humains pris dans la tourmente du monde.

Au-delà des frontières, des diversités culturelles, des guerres meurtrières, mes images ne disent pas le seul constat triste de vies mutilées.
Si elles sont témoins, elles tendent à montrer le sourire derrière les larmes, la beauté derrière la tragédie, la vie, plus forte que la mort."
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12:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livre photos reza

22/12/2008

"Le chat du Rabbin"

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"C'est bien connu : les chats qui parlent, ça n'existe pas. Sauf un : le chat du rabbin. Raisonneur, contestataire et dialecticien hors pair, cet animal doué de raison accompagné de son rabbin de maître n'a pas la langue dans sa poche... Quand philosophie rime avec fantaisie, c'est qu'il y a du Joann Sfar dans l'air ! "
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Un chat qui pense, c'est déjà étonnant. Alors, un chat qui parle... C'est pourtant ce qui se passe le jour où le félin du rabbin avale tout cru le perroquet de la maison. Mais le plus étonnant, c'est qu'il veut à tout prix faire sa bar-mitsva... Avec Joann Sfar, la philo pointe le bout de son museau dans la bande dessinée. Cet album d'une verve et d'une drôlerie contagieuses plonge le lecteur dans un sentiment d'allégresse jubilatoire. Sfar rend hommage au plaisir de la conversation et aux joies de la dialectique. Son trait spontané est à l'image de ses personnages et de leurs joutes verbales : épris de liberté. Un régal !
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"Le chat du Rabbin, T5 - Jérusalem d'Afrique"
Alors que Zlabya s’ennuie au côté de son époux, le rabbin reçoit une caisse contenant un peintre russe voulant parcourir l’Afrique pour retrouver la douzième tribu d’Israël.
Cinquième tome du best seller de Joann Sfar, Jérusalem d’Afrique est un éblouissant voyage dans une Afrique sublimée
Il y aura des drames, du suspense, des surprises, des bagarres et de la rigolade.

Et surtout la grâce irrésistible d'un conteur sans égal et le charme d'un récit engagé, l'air de rien. Avec cette Jérusalem d'Afrique, Joann Sfar signe le cinquième volume des aventures du Chat, qui miaula ses premiers mots en 2002.

 magnifique plaidoyer pour la tolerance

17:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres joann sfar

05/11/2008

"Eve dans l’Humanité", Maria Deraismes

eve.jpgMaria Deraismes est une figure emblématique du féminisme. Femme d’avant-garde et co-fondatrice du Droit Humain avec Georges Martin, l’ouvrage « Eve dans l’humanité » paru aux éditions « Abeille et Castor » est un témoignage historique et politique de cette femme d’exception

Eve dans l’humanité

A notre époque où les droits des femmes sont encore parfois remis en cause, les commentaires historiques, théologiques ou littéraires de Maria Deraismes, sont toujours d’actualité. Portant sur la place des femmes dans la société, sur son image et sur son rôle son regard nous est utile pour mieux comprendre notre société.

Eve dans l’humanité réunit les discours prononcés par Maria Deraismes au cours des nombreuses conférences notamment celle organisée au Grand Orient de France ; ainsi que des textes majeurs prennent le contre-pied de la pensée antiféministe de l’époque, tels que « Eve contre Dumas fils ».

Cette nouvelle édition est enrichie d’une préface d’Yvette Roudy, Ministre des Droit de la femme de 1981 à 1986 et d’une introduction d’Andrée Prat, représentante de la commission Histoire de la fédération française « Le Droit Humain ».

Qui fut Maria Deraismes ?

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Née à Paris en 1828, dans une famille de riches commerçants républicains, Marie-Adélaïde Deraismes acquiert rapidement une culture supérieure à celle des jeunes filles de son époque. Elle étudie le latin, le grec, les philosophes, la Bible, les pères de l’église, les traductions des livres de l’Inde et des religions orientales. Elle pratique le théâtre, la peinture et la musique.

Maria devient alors une femme engagée et féministe. Dés 1866, décidée par la lecture du pamphlet antiféministe de Barbey d’Aurévilly (« Les Bas-bleus » Tome 5 des Œuvres et les hommes du XIXème siècle), elle participe aux conférences organisées par des maçons, dont Léon Richer, à l’Hotêl du Grand Orient. L’occasion pour elle de mettre en valeur ses grandes qualités d’oratrice. De 1866 à 1870, Maria Deraismes développe lors de nombreuses conférences des sujets divers tels que la morale, l’histoire, la littérature etc.

Elle participe à la création de la Société pour la revendication des droits de la femme en 1870 au coté de deux journalistes, André Léo et Léon Richer. Une fois la loi de 1881 sur la presse autorisant les femmes à devenir directrices de journaux, Maria Deraismes achète Le Républicain de Seine-et-Oise pour soutenir les candidats républicains.

Femme de lettres, Maria Deraismes est l’auteure de pièces de théâtre dont Le Théatre chez soi en 1864 et publie plusieurs articles dans Le Nain Jaune, L’Epoque, Le Grand Journal et Le Droit des femmes.

 Maria Deraismes, Préface d’Yvette Roudy
 Eve dans l’humanité
 Discours et Conférences
 Editions Abeille et Castor                    
Etudes et Société   par Alexandra Roujou

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique

31/10/2008

LA CONSOLANTE

livre.jpgAnna Gavalda parle de son livre

"Pendant presque trois ans (mille quatre-vingt-quinze jours), j’ai vécu dans la tête, et le corps, d’un homme qui s’appelle Charles.
Charles Balanda. (Parce que le matin où je me suis dit « Allez... J’y vais. Je commence aujourd’hui », nous étions en août 2006 et qu’avant de monter dans ma soupente, j’avais (pour gagner du temps !) feuilleté le journal. On y faisait part du décès d’un homme qui portait ce nom et j’aimais cette idée....

Au début de l’histoire, ce Charles, mon Charles, 47 ans, apprend la mort de la mère d’un de ses amis d’enfance et perd complètement les péd... les étriers. Comme c’est un garçon cartésien (architecte et ingénieur), il prend sur lui et fait de grands efforts pour se remettre en selle. En vain.
Bien des chapitres plus tard, sa sœur, inquiète, lui demandera :

- Hé… Tu ne serais pas en train de nous préparer une petite crise de la cinquantaine, toi ?
La midlife crisis, comme ils disent…

- Tu crois ?

- Mais ça m’en a tout l’air…

- Quelle horreur. J’aurais aimé être plus original… Je crois que je me déçois un peu, réussit-il à plaisanter.

Je voulais un livre avec des enfants qui soient vivants à l’intérieur. Et là, ce mercredi 6 février 2008, à l’heure où je m’insère comme je peux en comptant mes abattis, je me souviens qu’ils y sont, ces enfants, et, rien que pour eux, je suis bien heureuse de l’avoir écrit... Deux femmes, un homme qui va boitillant de l’une à l’autre et plein de gamins tout autour."

Voilà pour La Consolante.

Humour, ironie, poesie, emotions, sentiments

Sont récit nous emporte et j'ai pleuré, aucune envie de quitter ces personnages qui nous ressemblent

« Charles Balanda, 47 ans, architecte à Paris, apprend incidemment la mort d'une femme qu'il a connue quand il était enfant, et adolescent.
«
Il déchire la lettre et la jette dans la poubelle de la cuisine. Quand il relève son pied de la pédale et que le couvercle retombe, clac, il a l’impression d’avoir refermé, à temps, une espèce de boîte de Pandore, et, puisqu’il est devant l’évier, s’asperge le visage en gémissant.
Retourne ensuite vers les autres. Vers la vie. Se sent mieux déjà. Allez... C’est fini.
C'est fini, tu comprends ?
»
Le problème, c'est que non, il ne comprend pas. Et il n'y retourne pas, vers la vie. Il perd l’appétit, le sommeil, abandonne plans et projets et va essayer de comprendre pourquoi tour se fissure en lui; Et autour de lui. Commence alors un long travail de deuil au bout duquel il est obligé de se rendre à l’évidence : l’échelle de cette vie-ci est illisible et il faut tout rebâtir.» A.G.

 

13:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : anna gavalda livre

10/05/2008

LA MARQUE DU TEMPLE

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Le jour de la Saint-Jean-Baptiste, à huit jours des calendes de juillet, en l'an de disgrâce 1348, la Bête immonde à la face hideuse nous avait saisi la main. Le Mal noir rôdait autour de nous depuis trois ans, entraînant dans son sillage criminels et innocents. La pestilence ravagea la baronnie, la comté de Pierregord et les royaumes les plus lointains de l'occident à l'orient. Du Sud au Nord. En moins d'un an. Un feu sur trois disparut à tout jamais. Simple écuyer du baron de Beynac, je franchis les quelques lieues qui nous séparaient de sa seigneurie de Commarque pour rejoindre enfin, par des voies souterraines, ma douce mie Isabeau de Guirande et poursuivre mon enquête criminelle.....

(Bertrand Bouchet de Born, Chevalier bachelier

Roman et balade en périgord au chateau de Commarque.     Epouvantables massacres, répression, trahisons, mensonges, félonies, barbarie....

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La Marque du Temple est le second roman de la trilogie " Le Chevalier noir et la Dame blanche ". L'enquête sur le plus grand crime commis contre l'humanité au XVIe siècle, pendant la guerre de Cent Ans, débouche sur la découverte du fabuleux trésor des Cathares, caché par les plus hauts dignitaires de l'Ordre du Temple avant sa dissolution en 1312.

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A propos de l'auteur :

Hugues de Queyssac est un enfant du Périgord. Ancien élève des Pères jésuites aux collèges Saint-Joseph de Sarlat, puis davignon.

Le chateau de Commarque se situe au bout d'un petit sentier à travers bois, difficile d'accès ,on lui donna le nom de "forteresse oubliée" très jolie balade

748037959.jpg en Perigord, tout près de Sarlat, les Eyzies et Beynac
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15:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)