05/01/2010
La chute
« O jeune fille, jette-toi encore dans l'eau pour que j'aie une seconde fois la chance de nous sauver tous les deux! » Une seconde fois, hein, quelle imprudence ! Supposez, cher maître, qu'on nous prenne au mot ? Il faudrait s'exécuter. Brr... ! l'eau est si froide ! Mais rassuronsnous ! Il est trop tard, maintenant, il sera toujours trop tard. Heureusement !
ALBERT CAMUS LA CHUTE
La chute, la confession d'un homme, il parle seul.....
Roman (1956) écrit quelques années avant son décès
10:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : albert camus
04/01/2010
Le 4 janvier 1960
Un grand auteur, mort, il y a 50 ans
Pour le redécouvrir, le superbe livre de sa fille, Catherine
Albert Camus
Solitaire et Solidaire
Un extrait de l'interview de Catherine avec Russel Willkenson
RW: Comme Le premier homme parle de la naissance de Camus et de son enfance en Algérie, il me semble étrange que ses liens profonds et personnels avec la crise nationaliste algérienne soient ignorés dans le portrait traditionnel de lui en tant qu'écrivain français. Est-ce que vous pensez que Le premier homme nous fera réévaluer l'importance de l'Algérie dans nos considérations de Camus ?
CC: Je l'espère. Camus était né en Algérie de nationalité française et il était assimilé dans la communauté française, bien que les colons français l'avaient repoussé absolument à cause de sa pauvreté. Politiquement, il était en faveur d'une fédération et en effet, il considérait que, comme en Afrique du Sud aujourd'hui (ou comme ils essayent de le faire), il devait y avoir une population mixte avec des droits égaux, les mêmes droits pour les populations arabes et françaises, et puis aussi pour toutes les autres populations qui y habitaient.
RW: Est-ce que vous pensez qu'il se voyait lui-même comme le premier membre d'une race de déracinés, en vue de l'absence de son père et la dualité culturelle de son éducation ?
CC: Non, pas à un niveau politique. Il est Le premier homme parce qu'il est pauvre, ce qui n'a jamais été grand chose pour les êtres humains. Il connaissait bien l'Algérie. Il a été exilé de son pays mais il vivait toujours dans sa langue. Solitaire et solidaire. Ce n'est pas la même chose que ceux qui sont exilés dans un pays où la langue n'est pas la leur. Il n'avait pas beaucoup d'espoir que ça marcherait, mais il voulait que çá marche. L'Algérie avait produit tant de violence, et quand une telle violence existe il n'y a plus d'espace pour la réflexion. Et il n'y a pas de position de médiation. Si on regarde aujourd'hui la situation en Bosnie, les Croates, les Bosniaques et les Serbes ont créé tant d'horreur qu'on commence à se demander comment ces gens peuvent vivre ensemble après avoir fait tout ce qu'ils ont fait. La violence est déjà arrivée à un tel degré que tout le monde vit dans la haine, il n'y a pas de possibilité pour la réflexion, pas de position réconciliante. Il n'y a personne qui peut dire " ces gens ont tort là et raison ici ". C'est ce qui pourrait donner la possibilité à des populations, ou même à deux êtres humains, de vivre ensemble. Nous allons seulement résoudre les problèmes par l'acceptation de, et l'enrichissement par, nos différences.
En janvier 1960, l'écrivain et philosophe français Albert Camus meurt dans un accident de voiture avec son ami et éditeur Michel Gallimard. Le manuscrit inachevé du dernier roman de Camus, Le premier homme, est sauvé de l'épave. En 1957, Camus avait obtenu le prix Nobel de littérature pour ses romans les plus renommés, L'étranger et La peste. 50 ans après sa publication, L'étranger reste toujours son best-seller en France. En octobre 1995, Le premier homme fut enfin publié en anglais, 30 ans après la mort de Camus. Sa fille, Catherine, choisie de publier le manuscrit inédit. Les canevas ont été compilés avec les notes de l'auteur, ce qui augmente la progression et le développement du roman. En tant que tel, Le premier homme démontre le déroulement d'une ouvre - quelque chose qu'on ne voit que rarement. Le roman lui-même est une méditation profondément autobiographique sur l'enfance pauvre de Camus dans une famille sans père en Algérie au début du siècle. Bien qu'il reste inachevé, une grande partie du texte possède la lucidité et la sensibilité caractéristiques de Camus, démontrant clairement que son meilleur travail restait encore à venir avant sa mort tragique et prématurée à l'âge de 47 ans.
Traduction française de Maria Kaninski et Emmanuelle Dumas
" Camus, le philosophe est imtemporel car il se posait les mêmes questions que nous nous posons aujourd'hui"(Raphaël Enthoven)
13:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : 4 janvier 1960 mort d'albert camus
18/12/2009
Sérénade pour un cerveau musicien
titre d’un livre signé Pierre Le Marquis
Je viens de l'écouter
"Comment la musique stimule-t-elle notre cerveau ? Édith Piaf et Louis Armstrong peuvent-ils nous aider à supprimer les effets du temps et à combattre le vieillissement ? De quelle manière Mozart, ou un riff de guitare électrique, agit-il sur notre mémoire ?
Pour Pierre Lemarquis, la musique existe avant le langage et lui survit dans notre cerveau. Née des émotions, elle module notre humeur, développe nos compétences, renforce les liens sociaux et peut même provoquer des orgasmes !
Amateurs ou professionnels, et quel que soit notre âge, nous possédons tous un cerveau musical qui ne demande qu’à nous aider au cours de notre existence. Tentons de mieux le connaître, et apprenons à le développer !
Neurologue, neurophysiologiste, neuropharmacologue, Pierre Lemarquis est membre de la Société française de neurologie, membre de la Société de neurophysiologie de langue française et membre de l’Académie des sciences de New York."
Se fondant sur des études scientifiques, l'auteur analyse et démontre les bienfaits de la musique dans le domaine neurologique. Il met en évidence l'importance de celle-ci et surtout son rôle dans le traitement mais aussi la prévention de certaines maladies commme Alzheimer, Parkinson ou les accidents vasculaires cérébraux."( Parkinson des tangos)
15:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : livre pierre le marquis
08/12/2009
L'échappée belle
"Qu'est-ce qui ne va pas chez nous?
Ou s'arrête la bonne éducation et ou commence la veulerie?
J'ai honte car nous nous sommes encore écrasés ce jour là....
Nous nous sommes encore écrasés.
Nous n'avons pas relevé les propos de cet épicier enragé qui ne verra jamais plus loin que son lointain nombril.
nous ne l'avons pas contredit. Nous ne nous sommes pas levés de table.
Nous avons continué de mastiquer lentement chaque bouchée en nous contentant de penser que ce type était un connard et en tirand ford sur toutes les coutures pour tâcher de nous draper encore dans ce qui nous tenait lieu de dignité
Pauvres de nous. si lâches, si lâches...."
Légère, tendre et drôle
Anna dépeint, selon ses mots « une journée gaie, tendre, bruyante avec des frères et sœurs ,des bouteilles de sancerre au frais et de la bonne musique tout du long… ». Un bol d’air dans nos petites vies automnales…
L'Echappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-soeurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.
" Un jour, je me souviens, nous étions en famille sur une plage près d'Hossegor [...], [notre père] a dit :
"Les enfants, vous voyez cette plage ? (La Côte d'argent vous voyez comme plage ?)
Eh bien, vous savez ce que vous êtes dans l'univers ? [...]
Vous êtes ce grain de sable. Juste ce grain, là. Rien de plus."
Nous l'avons cru.
Tant pis pour nous." [p39]
Anna Gavalda a enchaîné les best-sellers en France avec Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part paru en 1999, Je l'aimais en 2003 et Ensemble c'est tout en 2004, tous trois adaptés au cinéma.
14:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : roman anna gavalda
25/11/2009
Trois Femmes Puissantes
Je viens de finir ce roman de Marie N'Diaye
Un récit, trois destins
J'ai lu, entendu, écouté les critiques...."un conte de fée à l'envers" " un roman froid, cynique et léger" Puissant et terriblement juste"
"Elle nous laisse éblouie et sonnée, un peu ,comme après avoir vu un film de David Lynch"
j'adore David Lynch et j'ai aimé ces trois femmes qui disent NON, trois femmes contraintes à la pauvreté, au désespoir, à la solitude.
Marie N'Diaye «J'ai construit ce livre comme un ensemble musical dont les trois parties sont reliées par un thème récurrent. Ce thème, c'est la force intérieure que manifestent les protagonistes féminins. Norah, Fanta, Khady sont reliées par leurs capacités communes de résistance et de survie.»
Marie N'Diaye est la première femme à avoir obtenu le Goncourt depuis 1998.
Marie N'Diaye, 42 ans, magnifique visage et yeux endormis, a déjà été sacrée prix Femina en 2001 pour Rosie Carpe, avant d'entrer en 2003 au répertoire de la Comédie-Française avec Papa doit manger. Née le 4 juin 1967 à Pithiviers (Loiret), d'un père d'origine sénégalaise et d'une mère française, elle a grandi en banlieue parisienne. «La seule chose qui change quand on a une origine africaine, c’est qu’on est noir, c’est visible, explique-t-elle lors d'une interview aux Inrocks. Mais c’est tout. J’ai été élevé uniquement par ma mère, avec mon frère, en France. Pas par mon père, avec qui je n’ai jamais vécu, et que je ne suis pas allée voir en Afrique avant l’âge de 22 ans. J’ai été élevée dans un univers 100 % français».
Elle publie à 18 ans son premier roman, Quant au riche avenir (1985). Remarquée par Jérôme Lindon des éditions de Minuit, elle abandonne rapidement ses études pour se consacrer à l'écriture et enchaîne depuis romans et recueils de nouvelles. Une vingtaine en 23 ans, parus pour l'essentiel chez Minuit puis chez Gallimard. Comédie classique (1988), La femme changée en bûche (1989), La sorcière (1996)...
Alice Antheaume ( 20 minutes)
Et ce devoir de réserve.....
Après Thuram, Noah, Marie N'Diane....
17:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roman marie n'diaye
18/11/2009
Colette Gourmande
"Un abricot cueilli et mangé au soleil est sublime"( Flore et Pomone 1943)
"Dans la Puisaye de son enfance, la jeune Colette fut initiée très tôt par sa mère, Sido, aux vertus de la tartine de pain "exhaussée d'un doigt de haricots rouges" arrosée de noble crus à l'odeur de rose. Petite" reine de la terre", elle rapportait, de ses longues journées de vagabondage dans la campagne, menthe des marais, champignons des bois et fruits sauvages par poignées"
j'ai retrouvé "Colette Gourmnde"" offert par les auteurs de ce superbe livre, Marie Christine et Didier Clement,
"Itinéraire gourmand, ensorcelante promenade dans les demeures et les provinces du plus gourmet de nos écrivains, ce superbe livre, somptueusement illustré, aussi savoureux que savant, nous invite à la découverte de l'art de la gourmandise chez Colette. Pour cette biographie gourmande, Marie-Christine, et Didier Clément ont suivi Colette de la Puisaye à la Franche-Comté, de la Bretagne au Limousin, de la Provence au Palais-Royal. Au gré d'un apprentissage enthousiaste et grâce à une exceptionnelle acuité sensitive, nous la voyons se forger un goût authentique, magnifié en une véritable sagesse de la vie. Nous goûtons ensuite aux délicieux mets dressés sur sa table. Cent vingt succulentes recettes nous dévoilent tous les secrets de ces " miraculeuses saveurs " tant aimées par celle qui mieux que quiconque sut transcrire et incarner l'âme gourmande des provinces de France."
André Martin, photographe, " grand voyageur, grand lecteur et grand gourmand a su restituer par la sensibilité et l'éclat des photos, l'atmosphère des tables, des demeures et des pysages qui enchantaient Colette"
"Si vous n'êtes pas capables d'un peu de sorcelleries ce n'est pas la peine de vous meler de la cuisine"
( prisons et paradis 1932)
On trouve des centaines de recettes, Colette nous raconte ses goûters d'enfants
" un talon de pain chaud, fariné, vidé de sa mie, tapissé interieurement de beurre et de gelée à la framboise,un demi litre de lait caillé doux, bien tremblant, bu au pot, une jatte de fraises blanches"
Il y a ses confitures, son vin d'orange, le vin Marquis, ses tisanes, ses remèdes...
Et ces jolies lignes sur sa mère
"Ma mère fleurait la cretonne lavée, le fer à repasser chauffé sur la braise de peuplier, la feuille de verveine- Citronnelle qu'elle roulait dans ses mains ou froissait dans sa poche..." ( la maison de Claudine, 1922)
Il y a aussi la recette pour les mésanges
"Coulez dans le fond d'un couvercle de la graisse ou un peu de saindoux réchauffé. mélanger au gras amandes ou noisettes.
Pendez le tout par trois ou quatre ficelles à la branche d'un arbre et....Attendez les mésanges
GG"Tiède le fruit, froide l'eau dans le verre : ainsi l'eau et le fruit semblent meilleurs. Que penser d'un fruit qui s'éloigne, comme se refroidit une planète, de la chaleur qui l'a formé ?
Un abricot cueilli et mangé au soleil est sublime."
Flore et Pomone, 1943.
21:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : livre marie christine et didier clement colette gourmande
18/09/2009
Le voyage d'Hiver
"Il n'y a pas d'échec amoureux"
"Eprouver l'amour est déjà un tel triomphe que l'on pourrait se demander pourquoi l'on veut davantage"
Une toute petite histoire écrite avec humour
Des pages déjantées d'Amélie Nothomb, histoire de" trip"
Il y a Zoïle amoureux dAstrolabe, Astrobale qui " se blottit dans ses mots" les mots de Zoïle , et il y a Alienor
zoïle, est vaguement employé" par EDF-GDF, traducteur de l'Odyssée
Astolabe,une femme, agent litteraire au service d'Aliénor, romancière à succès mais qualifiée "d'anormale légère"
Petite heure avec Amélie Nothomb et son univers singulier
"Amélie Nothomb suscite la polémique: elle compte de très nombreux fans, mais aussi de violents détracteurs : « C'est que mademoiselle Nothomb n'a pas que des admirateurs, mais aussi quelques détracteurs qui lui reprochent ceci et cela, et notamment sa célébrité. (…) Elle est devenue, par les hasards des interviews, un mythe »Mais l'auteur se défend : « Je suis ce que je peux être. Je ne maîtrise pas ce que je suis et encore moins les regards que les autres posent sur moi ».
Amélie Nothomb raconte une partie de son enfance dans ses romans Métaphysique des tubes, le Sabotage amoureux et Biographie de la faim.
Fille du diplomate Patrick Nothomb, cette enfance est rythmée par d'incessants déménagements au gré des affectations paternelles. Notamment à cause de sa gouvernante japonaise Nishio-San qu'elle considérait comme sa seconde mère, elle vit son départ du Japon, « pays de la beauté », pour la Chine, « pays de la laideur », comme un exil et vit les autres déplacements familiaux comme autant de déracinements successifs. Mais aussi comme « un nomadisme culturel qui décuple sa curiosité et renforce sa précocité ».
Elle raconte dans Biographie de la faim comment elle a plongé, avec sa sœur Juliette, dans les livres, la potomanie, l'alcool infantile et l'anorexie. Adulte, son diplôme de philologie romane en poche, Amélie Nothomb retourne au Japon pour y travailler comme interprète (elle maîtrise le japonais, du moins oralement) et songe à s'y installer définitivement. Elle entre dans une grande entreprise japonaise, dans laquelle elle restera un an. Après cette expérience, désastreuse à plusieurs égards, qu’elle romance dans Stupeur et tremblements,
elle rentre en Belgique et envoie le manuscrit de Hygiène de l'assassin à de nombreux éditeurs. Elle publie Hygiène de l'assassin chez Albin Michel, en 1992.
00:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : amelie nothomb
08/09/2009
"Je suis prof et je désobéis"
"Résister par le biais de la désobéissance"
Parce qu'il a refusé d'appliquer le fichier base éléve, dénoncé par l'ONU en juin dernier, Bastien Cazals enseignant en école maternelle, vient d'apprendre qu'il était démis de sa fonction de directeur.
Bastien Cazals
Indigène éditions
"Ce livre est le développement de la lettre qu’adresse le 25 novembre 2008 Bastien Cazals, professeur des écoles, au président de la République, et qui en a fait un des porte-parole de la révolte des enseignants contre une école de plus en plus gérée comme une entreprise et au service de la société marchande. Il ne s’agit pas d’une démarche d’un professionnel de la désobéissance civile mais bien de la réaction d’un citoyen qui, en son âme et conscience, décide de défendre une idée de l’éducation inspirée des plus hautes valeurs de la République française et dans le sillage de personnalités de la Résistance telles que Lucie et Raymond Aubrac ou Stéphane Hessel."
"L’auteur : Bastien Cazals, 33 ans, a été classé par le magazine Les Inrockuptibles comme une des personnalités qui a marqué l’année 2008. Quelque 3 000 enseignants à travers la France se reconnaissent en lui et bien d’autres appellent, comme lui, à des États Généraux pour sauver l’école."
10:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lecture désobeissance politique
30/08/2009
Le très beau Yanvalou pour Charlie
De Lyonel Trouillot
« Ce crétin de Charlie, avec sa vie de chien et son histoire de fou, était venu ouvrir la porte du retour »
Le Yanvalou," c'est une musique qui monte et qui descend, çà ondule"
Yanvalou, c'est aussi le salut à la terre ancestrale
" voyage initiatique au coeur de la désespérance, Yanvalou pour Charlie , est sans doute le roman de l'abandon des hommes par les hommes, et le chant qui réaffirme la rédemption d'être ensemble, en Haïti comme ailleurs"
Au prix du cynisme, Mathurin D. Saint-Fort a cru pouvoir effacer de sa mémoire les souffrances d'un passé qu'il s'emploie à renier pour se placer toujours davantage du bon côté de l'existence. Jusqu'au jour où fait irruption dans la vie de l'avocat ambitieux qu'il est devenu, un adolescent loqueteux. Charlie, en absolue détresse, vient lui demander de l'aide au nom des attachements de jadis.
"Plus qu'un écrivain haïtien, Lyonel Trouillot est un acteur engagé de la vie publique de son île. Le peintre sensible des fractures qui la disloquent. En témoigne ce nouveau roman polyphonique, véritable portrait croisé d'une nation récif où viennent se briser les reflux du monde. On y retrouve les séquelles d'un ordre mondial injuste, les mirages du modèle américain, la peur du pauvre, l'aveuglement ou la solidarité désarmée. Le temps d'une dérive insulaire en quête de réconciliation pour Mathurin D. Saint-Fort. Le jeune avocat affronte les démons de son passé à travers la figure de Charlie, un orphelin en cavale venu déballer son sac sans crier gare au nom des liens de la terre. S'ensuit une plongée au coeur des bidonvilles de Port-au-Prince, dans la fange où survivent les plus démunis, derrière les demeures surprotégées qui cachent les puissants, dans les villages reculés ou les orphelinats surpeuplés. Sur les traces des déshérités, des ambitieux ou des combinards qui, dans la langue brute et la poésie du réel chères à Lyonel Trouillot, racontent leur petit bout d'existence et soulèvent chacun un coin du voile qui recouvre la vie haïtienne.
"C'est toujours dangereux d'écouter les histoires des autres" assure Charlie, le gosse livré à lui-même. Mais on ne craint rien à lire celles de Lyonel Trouillot. Tout juste risque-t-on d'ouvrir plus grand les yeux sur cet îlot de terre du bout du monde et sur ces liens qui parfois nous séparent. " Thomas Flamerion
Il y a Mathurin, Charlie, Anne, Nathanaël
Nathanaël, sa mère lui a donné " un nom d'envol pour échaper aux rats"...
On les aime
Biographie de Lyonel Trouillot EVENE
Professeur de littérature et poète, Lyonel Trouillot vit dans la capitale haïtienne et est l'auteur de romans édités par Actes Sud, parmi lesquels 'Rue des pas-perdus', 'Thérèse en mille morceaux' ou 'Les Enfants des héros'. Si le jeune homme, issu d'une famille d'avocats, fait des études de droit, sa passion pour la littérature le rattrape vite : c'est en tant qu'écrivain qu'il fera carrière. La suite de son parcours est marquée par ses collaborations dans différents journaux et revues d'Haïti. L'écrivain publie également beaucoup de poèmes et de textes critiques avant de se lancer dans l'écriture de textes de chansons pour des artistes comme Tambou Libète ou Manno Charlemagne. Homme de grande expérience, Lyonel Trouillot est membre du collectif de la revue Cahiers du vendredi et codirecteur de la collection portant le même nom. Il ne cesse de mettre sa notoriété au service de la démocratie de son pays et de la résistance face à une dictature oppressante, comme en témoigne le roman 'Bicentenaire', paru en 2006. En publiant successivement 'L' Amour avant quej'oublie', en 2007, puis 'Yanvalou pour Charlie' en 2009, Lyonel Trouillot témoigne de sa capacité à convoquer un registre intime et sentimental tout en confirmant son engagent social, une richesse de répertoire qui le place parmi les auteurs francophones les plus passionnants de sa génération.
21:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : livre yanvalou pour charlie lyonel trouillot
04/05/2009
je l'aimais
Après « Ensemble c'est tout », réalisé par Claude Berri en 2004, Zabou Breitman adapte aujourd'hui « Je l'aimais », autre roman écrit d'Anna Gavalda. « À travers ce livre j'ai retrouvé des thèmes qui me sont chers, à savoir l'humanité qui surgit là ou on ne l'attend pas » explique la réalisatrice en poursuivant : « C'est toujours l'heureuse surprise de l'humain qui se révèle qui nous touche. Au bout du compte, quel que soit le film qu'on fasse, on ne raconte qu'une seule histoire : celle des sentiments, et de la métamorphose. » « Je l'aimais » est en fait l'histoire d'une consolation....
Avec Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze, Florence Loiret-Caille
Zabou Bretman, c'est aussi "Se souvenir des belles choses" avec Isabelle Carré, magnifique( César de la meilleure actrice en 2003)
Une bouleversante histoire d'amour, plein d'emotions, tendre et drôle
"Une sonate au coin du feu. Une larme qui coule et brille sur la joue d’une jeune femme. Deux fillettes endormies dans le froid. Et un homme qui s’écroule dans le silence de la nuit sans lune. "
Extrait
«Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée ? Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ?»
Parce que le piège, justement, c'est de croire qu'on est amarré. On prend des décisions, des crédits, des engagements et puis quelques risques aussi. On achète des maisons, on met des bébés dans des chambres toutes roses et on dort toutes les nuits enlacés. On s'émerveille de cette ... Comment disait-on déjà ? De cette complicité. Oui, c'était ça qu'on disait, quand on était heureux... Le piège, c'est de penser qu'on a le droit d'être heureux. Nigauds que nous sommes. Assez naïfs pour croire une seconde que nous maîtrisons le cours de nos vies. Le cours de nos vies nous échappe, mais ce n'est pas grave. L'idéal, ce serait de le savoir plus tôt. Avant de repeindre des chambres en rose ....
Ma grand mère disait souvent que c'était avec de bons petits plats qu'on retenait les gentils maris à la maison.
13:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre cinema anna gavalda zabou breitman