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16/02/2016

L'Amour et les forêts

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"À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. "Babelio )

Récit poignant d'une émancipation féminine, "L'amour et les forêts" est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.

" l'héroïne de L'Amour et les forêts, harcelée verbalement, psychologiquement et plus tard physiquement par un époux pervers, c'est une sensation d'asphyxie qu'il s'agissait de produire et de faire endurer au lecteur. Il fallait que, s'immergeant dans la phrase, le souffle, la couleur du texte, il éprouve cette asphyxie même, que l'air lui manque...."

l'amour et les forets4.jpgC'était nécessaire pour plonger le lecteur le plus loin possible dans la vie intérieure de Bénédicte, au plus intime de ce qu'elle endure »('Eric Reinhardt)

"J’ai voulu un roman tendu..."

 

Réussi ! une immense tristesse en refermant le livre , des pages et des pages de mensonges, de soumissions,de mystères, de rêves...de désespoir...

Enfermements, une femme brimée, elle n'échappera pas à l'enfer conjugal...

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Photos trouvées sur le net

08/02/2016

Petit Piment

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Tendre, cruel et drôle, le récit d'une vie...

J'ai aimé "petit Piment"

Dernières lignes, petite larme....

 

Qui est Petit Piment ? Un marginal qui sombre dans la folie ? Ou un esprit blessé et lucide qui va reprendre son destin en main contre les fatalités de l'Histoire et l'arbitraire des décideurs ?

Le roman d'Alain Mabanckou se situe à Pointe-Noire et dans ses environs. Il nous raconte l'histoire d'un jeune orphelin, Petit Piment, qui effectue sa scolarité dans une institution d'accueil catholique placée sous l'autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako.

Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s'évader. L'adolescent s'adonne à toutes sortes de larcins, jusqu'à ce que le maire décide de nettoyer leur zone d'action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaieté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services.

Mais le maire de Pointe-Noire décide d'une nouvelle intervention énergique pour éradiquer la prostitution. C'en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes chercheront à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l'apparente maladie mentale ne lui fait pas tout à fait perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre ceux qui ont brisé son destin ( le mot de l'éditeur )

 

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« En ce temps-là, toujours, on m'appelait Petit Piment, j'étais maigre comme un clou, assez grand de taille toutefois pour qu'on m'attribue plus que mon âge, je vivais dans la lune », écrivait Alain Mabanckou dans un article confié à Courrier international en juillet 2009. Intitulé « Mes amours d'antan »

 

Portraits vivement troussés, rythme alerte, langue pétillante et inventive : Petit Piment est ainsi un nouveau délice dont Alain Mabanckou a le secret.

A travers les pérégrinations de Petit ­Piment, c'est l'histoire de ce pays, dans les années 1960-1970, l'indépendance, la révolution socialiste que le lecteur découvre en filigrane. Et, au-delà du destin de quelques personnages, la cor­­ruption, les conflits ethniques, la pauvreté, la condition des femmes. A plusieurs reprises, le texte emprunte à Georges Brassens. Il en a la liberté, la gouaille et le charme entêtant. — Michel Abescat( des extraits Télérama)

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Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux États-Unis où il enseigne la littérature francophone. Il a obtenu le prix Renaudot en 2006 pour Mémoires de porc-épic. Il est également l'auteur de Verre Cassé.

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16/01/2016

Une leçon d'histoire

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le drame d' Azincourt

Valérie Toureille

raconte la bataille et ses consequences

" histoire d'une étrange défaite"

 

 

 

 

 

 

 

Le 25 octobre 1415, la bataille d’Azincourt, qui aurait dû être gagnée par les Français, fut pour eux une défaite sans précédent, où périt une grande partie de leur élite politique et guerrière. Pour les Anglais, bien inférieurs en nombre, usés par des semaines de marche, ce fut une formidable victoire, mise à l’actif de leur jeune roi Henri V. Comme à Crécy, ou à Poitiers, les redoutables archers anglais avaient fait la différence

 

 

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Azincourt ouvrit la plus grave crise institutionnelle que la France ait connue, partageant le pays entre deux légitimités contradictoires : celle du Dauphin et celle du roi d’Angleterre, se prétendant l’un et l’autre héritier du roi de France. Trente- cinq années seront nécessaires pour que le pays retrouve son unité. De cette longue période de revers et de déconvenues, nous ne retenons le plus souvent que l’épisode de Jeanne d’Arc, ouvrant la voie de la reconquête.

Mais l’intervention de la Pucelle n’aurait guère produit d’effets sans l’ample mouvement de résistance à l’occupant anglais qui émergea dans le royaume. D’une certaine manière, Azincourt, qui sonna le glas de l’aventure chevaleresque, provoqua l’émergence d’un premier sentiment national, incarné par des capitaines audacieux, mais aussi par des femmes et des hommes du peuple menant au péril de leur vie une guerre de coup de main.

 

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C’est la bataille, que raconte ainsi Valérie Toureille, mais également ses conséquences. Car si Azincourt constitue un épisode fondateur de la nation anglaise, il signe aussi l’acte de naissance de la première résistance française. ( 4ème de couverture)

 

Très belle leçon d'histoire mais   "Quelle connerie la guerre" Prévert

Photos trouvées sur le net

 

12/12/2015

Un sacré voyage !

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Drôle ! très drôle !

Parcours d'une bouchée de gâteau....

 

Surpoids, dépression, diabète, maladies de peau… et si tout se jouait dans l’intestin ?
 Au fil des pages de son brillant ouvrage, Giulia Enders, jeune doctorante en médecine, plaide avec humour pour cet organe qu’on a tendance à négliger, voire à maltraiter.

Après une visite guidée au sein de notre système digestif, elle présente, toujours de façon claire et captivante, les résultats des toutes dernières recherches sur le rôle du “deuxième cerveau’’ pour notre bien-être. C’est avec des arguments scientifiques qu’elle nous invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments ainsi qu’à appliquer quelques règles très concrètes en faveur d’une digestion réussie.(4eme de couverture )

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 Pour mener à bien ses missions, l'intestin héberge des trillions de bactérie, des régulateurs hormonaux ou encore des neurones. (Jil Enders)

 

"Cet organe extraordinaire, secondé par d'immenses troupes de bactéries et d'enzymes, désintègre nos aliments pour qu'ils servent à notre sang, nos muscles, nos os. Il assure aussi l'équilibre hydrique et salin du corps, fabrique de la sérotonine - l'hormone du bonheur -, renvoie au cerveau des messages positifs ou négatifs. Une activité tellement complexe et organisée qu'on a qualifié l'intestin de deuxième cerveau"

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 Irrésistiblement illustré par Jill Enders, la soeur de l’auteur, voici un livre qui nous réconcilie avec notre ventre.


 Succès surprise, Le Charme discret de l’intestin s’est vendu à plus de un million d’exemplaires en Allemagne et sera publié dans une trentaine de pays.

 

 

 

 

le charme discret de l’intestin

 

 

"La gastroentérologie, même à l'Institut de microbiologie médicale de Heidelberg, ce n'est pas très glamour. Pourtant Giulia met cette discipline à la mode en gagnant trois fois le premier prix de la Nuit des sciences, une session où les jeunes présentent de manière originale leurs recherches. Elle s'impose par sa compétence, ses talents de vulgarisation et son immense sens de l'humour. Sa prestation à "Science Slam" fait immédiatement un buzz sur YouTube. L'éditeur allemand Ullstein Buchverlage lui propose de faire un livre à partir de sa thèse, sans se censurer.  "

05/11/2015

Les gens de Garonne

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"Des hommes et des femmes profondément attachants, tous "gens de Garonne", vont se déchirer et s'aimer au bord du grand estuaire dont Noël Manière connaît si bien le décor, les paysages, l'histoire, l'âme et le caractère de ceux qui y vivent. De cet amour pour un terroir et un peuple si riches, est né le plus sensible des romanciers.

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Sécherie de morue à Bègles vers 1900 : les étendoirs dits aussi ""pendilles"" (Sécherie du Grand-Port)

Fils aîné d’un modeste couple qui a dû fuir son village pour vivre son amour, Antoine a les yeux résolument tournés vers l’océan. Dès l’âge de treize ans, et afin d’aider ses parents démunis, il embarque comme mousse sur l’Arbonnaise. Hélas ! le rêve d’enfance se transforme vite en cauchemar. La vie de terre-neuvas se révèle un véritable enfer et les membres d’équipage font d’Antoine leur souffre-douleur. 

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Revenu de l'enfer de la pêche à la morue, sur les bancs de Terre-Neuve, Antoine Graveille retrouve sa famille brisée par le suicide de son père et, une fois de plus, l'extrême pauvreté.  

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"Les années ont passé depuis l'arrivée de la famille Graveille sur les bords de la Garonne. Revenu à Bègles après avoir été mousse sur les terres-neuvas (Les Forçats de la mer), Antoine a vengé son père, dont l'invention a été volée (Le Combat des humbles). Dans ce troisième volume, les passions et les luttes sociales se combinent pour créer cette atmosphère si particulière aux " Gens de Garonne ".
De l'estuaire de la Gironde aux grands espaces de la forêt landaise, du Bordeaux populaire aux rivages de l'Afrique, le voyage auquel nous convie l'auteur, passionnant de bout en bout, restitue. jusqu'aux odeurs de vendange, cette France besogneuse de la fin du XIXe siècle."( 4ème de couverture, extraits)

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J'ai retrouvé mes rues, mes places..mes quartiers....souvenue toutes les histoires racontées lorsque j'étais enfant...Bègles, c'est chez moi , je suis née à Bègles

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Drôle de lecture , à chaque page mes souvenirs se mêlent au récit. Un nom de rue et je me revois avec ma grand- mère Catherine  sur le chemin de l'école...un détail dont je ne me souviens pas, j'appelle mon frère...des vendanges, balade dans les vignes toujours avec ma grand -mère....

Bègles

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"L'église de Bègles comporte une particularité, drapeau français et inscription Liberté - Egalité - Fraternité.

Mais pourquoi ?

Le 30 Janvier 1790, Marc Daguzan, curé de la paroisse, est élu par acclamation premier maire de Bègles. Durant plusieurs années, l’église Saint-Pierre fait office de mairie. Sa façade porte toujours l’inscription républicaine «Liberté, Egalité, Fraternité» datant de cette époque et inhabituelle en un tel lieu."

 

 

 

 

 

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 La fête de la Morue existe toujours à Bègles

Un peu d'histoire "

À la fin du XVe siècle, les Européens découvrent l’île de Terre-Neuve au Canada et ses grands bancs de cabillaud. Le monde entier va venir pêcher dans ses eaux glaciales. À Bordeaux, le négoce de poisson s’implante ; la ville devient au XIXe siècle le premier port de débarquement de la morue « verte » (cabillaud salé à bord). Les navires s’ancrent au port de la Lune et les gabarres remontent le fleuve pour débarquer la morue salée à Bègles. Pourquoi ici ? Ce n’est qu’un petit port fluvial mais qui dispose de nombreux palus* libres et bon marché, d’un climat doux et humide, idéal pour sécher le poisson en plein air sur les pendilles**, d’une eau douce en abondance pour le lavage et d’une main d’œuvre féminine nombreuse et courageuse. Tout un petit peuple venant des campagnes s’installe donc ici et fait la prospérité des sécheurs et négociants jusqu’au XXe siècle. Les belles maisons bourgeoises, appelées « maisons de morues », aujourd’hui restaurées, en témoignent.

 le métier était très dur, les campagnes de pêche duraient parfois six mois. Les hommes trimaient sur les bateaux et n’étaient jamais sûrs de revenir. De même, le travail de sécheuse était éprouvant : dehors ou dans les hangars en bois, les mains dans l’eau froide, les pieds dans la boue pour étendre les lourds filets. Et comment se débarrasser de l’odeur entêtante ? Le bus qui les ramenait chez elles, était appelé « le bus de la morue ». On imagine bien les autres passagers les fuyant.  extraits "A Bègles, la morue est une star" 15 avril 2010 par Casadei

 

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 Photos trouvées sur le net     et Catherine ma grand- mère

 

 

20:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : les gens de garonne

31/10/2015

La terre qui penche

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      Le nouveau conte de Carole Martinez

                                " Mon héroïne, blanche est une rebelle "

Troisième roman dédié aux femmes de jadis....

 

C'est encore une figure féminine insoumise que l'on retrouve 200 ans plus tard, au 14e siècle, toujours au Moyen-Âge et au domaine des Murmures, dans La terre qui penche. Blanche a 11 ans et elle est affamée du savoir qu'on lui interdit. "C'est une rebelle.

Elle a décidé qu'il était très important pour elle d'apprendre à lire et à signer son nom. Comme son père s'y oppose et considère qu'une femme instruite, c'est le diable dans la maison, Blanche vole les lettres nécessaires pour écrire son prénom", explique Carole Martinez.

                                             "A tes côtés je m'émerveille.
                                              Blottie dans ton ombre, tu partages ma couche.
                                              Tu dors, ô mon enfance,
                                              Et pour l'éternité, dans la tombe, je veille. »

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Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.


L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend.


Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?
Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l’orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman. (4e de couverture)

 

Tendre et cruel, un monde magique ! magnifique !

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J'avais adoré " le coeur cousu" et " Du domaine des Murmures"

La terre qui penche, même enchantement !

 

"L'héroïne du Cœur cousu possède le don de recoudre tout ce qui se déchire, les tissus, les corps, les cœurs, celle du Domaine des murmures réalise des miracles du fond de sa réclusion. La terre qui penche est peuplé d'ogres, de fées, de sortilèges et la petite Blanche dialogue avec son âme, en errance 6 siècles plus tard."( Carole Martinez)

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La vallée de la Loue, Gustave Courbet

Du Domaine des murmures et la terre qui penche, la Loue est aussi son héroïne.

"Mon roman se construit autour du lit de  la Loue et du pouvoir poétique qu 'à une petite fille de métamorphoser les souvenirs mauvais.

Blanche transforme le monde qui l'entoure et ses douleurs, elle change un homme en cheval, puis ce cheval en terre, pour continuer de marcher sur son chemin...."

13/10/2015

La balade du Calame

" l'exil ne s'écrit pas.Il se vit.Atiq 4.jpg

 

 


Alors j’ai pris le calame, ce fin roseau taillé en pointe dont je me servais enfant, et je me suis mis à tracer des lettres calligraphiées, implorant les mots de ma langue maternelle.


Pour les sublimer, les vénérer.
Pour qu’ils reviennent en moi.
Pour qu’ils décrivent mon exil. »

Ainsi a pris forme cette ballade intime, métissage de mots, de signes, puis de corps.

Celui qui se dit « né en Inde, incarné en Afghanistan et réincarné en France » invente une langue puissante, singulière et libre.

Une méditation sur ce qui reste de nos vies quand on perd sa terre d’enfance."( extrait 4eme de couverture)

 

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La Ballade du calame
Portrait intime
Atiq Rahimi

 

Ce n'est pas un roman, ni un très long récit, mais des mots, des mots très doux, des poèmes....

Il nous parle de l'errance, de la solitude

L’absence de l'autre

L'absence du corps de l'autre

Il nous parle de calligraphie, de callimorphies

" C'est en faisant des callimorphies que je comprends ce que je cherche, ce que je fais.Je cherche des lettres sans destins, des êtres en exil

Comme tout être exilé, je suis un homme d'ailleurs

Ailleurs est le vrai sens de l'exil."P.164. 180

 

«A peine ai-je franchi la frontière que le vide m’aspira. C’est le vertige de l’exil, murmurai-je au tréfonds de moi-même. Je n’avais plus ni ma terre sous le pied, ni ma famille dans les bras, ni mon identité dans la besace. Rien»

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 Notes sur l'exil, d'Atiq Rahimi. Au détour d'une page, le croquis d'un homme avec un baluchon © HCS   "Une journée sur les routes de l'exil" septembre, France culture

 

 

la ballade du calame portrait intime atiq rahimi

 

"En 1984, à 22 ans, Atiq Rahimi était parti à pied de Kaboul pour rejoindre, après neuf jours de marche, l'ambassade française du Pakistan à Islamabad.

Il racontait ce périple dans 1000 maisons du rêve et de la terreur (P.O.L, 2002). Vingt-quatre ans plus tard, c'est la prestigieuse académie des Goncourt qui récompense son premier livre écrit en français, Pierre de patience ".

 

il a lui-même réalisé l’adaptation au cinéma.

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"Syngué Sabour" Pierre de patience, magnifique

" une pierre magique que l'on pose devant soi pour déversé sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères....on lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres....et la pierre écoute......."

Lu aussi

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Maudit soit Dostoïevski," Le crime et châtiment afghan"

beau et fort, grave, absurde et désespéré....

et

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Bouleversant

Dans la balade du Calame,Atiq Rahimi raconte " Un jour, j'ai donc  écrit un livre, le coeur en deuil de mon frère tué à la guerre, Terre et cendres."

"son frère, communiste, resté en Afghanistan, est assassiné en 1989, mais Atiq Rahimi n'apprend sa mort qu'un an plus tard. Il réalise des films documentaires et adapte en 2004 son roman Terre et cendres, qui, présenté au festival de Cannes obtient le prix "Regard sur l'avenir".

 

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"Je traverse les montagnes, les doutes, les déserts, l'incertitude. Je marche, j'ai peur. Je marche, je me perds. Je marche."

04/10/2015

Boussole

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 Le nouveau roman de Mathias Enard

Passionnant

Nuit blanche, 400 pages pour une nuit d'insomnie....

Il s'appelle Frantz Ritter, musicologue Viennois, il pense, il rêve, se raconte....

C'est aussi un beau roman d'amour...

 

"La nuit descend sur Vienne et sur l’appartement où Franz Ritter, musicologue épris d’Orient, cherche en vain le sommeil, dérivant entre songes et souvenirs, mélancolie et fièvre, revisitant sa vie, ses emballements, ses rencontres et ses nombreux séjours loin de l’Autriche – Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran… –, mais aussi questionnant son amour impossible avec l’idéale et insaisissable Sarah, spécialiste de l’attraction fatale de ce Grand Est sur les aventuriers, les savants, les artistes, les voyageurs occidentaux.

 

 

 

 

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Ainsi se déploie un monde d’explorateurs des arts et de leur histoire, orientalistes modernes animés d’un désir pur de mélanges et de découvertes que l’actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l’âme blessée des personnages comme il traverse le livre.

boussole mathias enard


Roman nocturne, enveloppant et musical, tout en érudition généreuse et humour doux-amer, Boussole est un voyage et une déclaration d’admiration, une quête de l’autre en soi et une main tendue – comme un pont jeté entre l’Occident et l’Orient, entre hier et demain, bâti sur l’inventaire amoureux de siècles de fascination, d’influences et de traces sensibles et tenaces, pour tenter d’apaiser les feux du présent.

“Interroger la frontière. Essayer de la comprendre, dans ses flux, ses reflux, sa mobilité. La suivre du doigt. Plonger la main dans le courant de la rivière ou la saignée du détroit. La parcourir avec ceux qui l’ont explorée, voyageurs, poètes, musiciens, scientifiques.

En relever les traces, les cicatrices anciennes ou les interactions nouvelles. Entrevoir tour à tour sa violence et sa beauté. Exhumer des passions oubliées et des échanges enfouis, reprendre des dialogues parfois interrompus.

Tenter humblement de recenser les marques de cette passion, de ce qui se joue entre soi et l’autre, entre Les Mille et Une Nuits et À la Recherche du temps perdu, entre L’Origine du monde et un pasha ottoman, entre le chant du muezzin et des lieder de Szymanowski."

 

boussole mathias enard

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"J’ai été ce qu’on appelait autrefois un orientaliste. J’ai étudié l’arabe et le persan à l’Institut des langues orientales. Comme mes personnages, j’ai parcouru l’Égypte, la Syrie ou l’Iran.

J’ai essayé de reconstruire cette longue histoire, celle de l’amour de l’Orient, de la passion de l’Orient, et des couples d’amoureux qui la représentent le mieux : Majnoun et Leyla, Vis et Ramin, Tristan et Iseult. Sans oublier ce qu’il peut y avoir de violent et de tragique dans ces récits, de rapports de force, d’intrigues politiques et d’échecs désespérés.

Ce long voyage commence à Vienne et nous amène jusqu’aux rivages de la mer de Chine ; à travers les rêveries de Franz et les errances de Sarah, j’ai souhaité rendre hommage à tous ceux qui, vers le levant ou le ponant, ont été à tel point épris de la différence qu’ils se sont immergés

dans les langues, les cultures ou les musiques qu’ils découvraient, parfois jusqu’à s’y perdre corps  et âme "M.E  
Actes Sud

 

 

De Mathias Enard

                   lu et aimé

 

 

 

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boussole mathias enard

 

Après Zone, après Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, après Rue des Voleurs… l’impressionnant parcours d’écrivain de Mathias Enard s’épanouit dans une magnifique déclaration d’amour à l’Orient.

 

Actes Sud

 

boussole mathias enard

peintre Eugène Delacroix

13/06/2015

l'enfant de Calabre

Extraits

calabre 2.jpgDIÊN BIEN PHU. 17 FÉVRIER 1954.

"La jeune fille lui racontait des choses anodines. Sa vie de tous les jours. Mais elle le faisait avec application, n'omettant rien de ses longues heures de travail à la filature de coton, ou de ses sorties du samedi après-midi, lorsqu'elle retrouvait ses amies de l'usine au Caffè Mulassano, sous les arcades de la Piazza Castello.


Elle s'appelait Lidia et avait dix-neuf ans. Sa lettre, cinq feuilles rose pâle recouvertes d'une écriture régulière, détaillait au fil de lignes droites et sans ratures les gestes simples d'une existence ordinaire. Il avait le sentiment de lire une langue étrangère. Les mots résonnaient dans sa tête, il en murmurait certains, comme pour mieux les comprendre, mais ils demeuraient des sons vidés de leur sens.

Ce qu'ils dépeignaient appartenait à un monde qui n'était plus sien. Lui vivait comme un insecte, sous terre, dans des alvéoles qui menaçaient à chaque tir d'obus de s'effondrer pour l'ensevelir. Une termitière à échelle humaine cernée de collines sombres....."

« Un pas, encore un pas… Voilà à quoi étaient réduites leurs perspectives d’avenir, leur unique leitmotiv. Faire encore un pas. Il n’existait plus pour le monde et le monde n’existait plus pour eux. Toute leur attention, le maigre souffle de vie qui parvenait encore à actionner la mécanique délabrée de leurs corps, était consacrée à ce pas supplémentaire, qui les sauvait pour quelques secondes encore du néant ».

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Lorsqu’elle pousse la porte de l’agence de détectives privés Azur Enquêtes, Frédérique a en main une photographie, celle de son père Vittorio, ancien combattant d’Indochine, en compagnie d’une inconnue. À Nice, ville de son enfance, elle espère retrouver la trace de cette femme blonde au teint pâle et au sourire timide.....( un extrait 4ième de couverture)

 

de Diên Biên Phu à Cittanova –, de voyages en rencontres.....

Nice 2011, les rues de Genes, l’enquête de Fréderique ,la quête des origines, Catherine locandro nous entraine dans un voyage et brouille les pistes jusqu'au choc final !

Un beau roman

 

 

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Catherine Locandro 

"Née à Nice en 1973, Catherine Locandro vit à Bruxelles. Scénariste, elle publie son premier roman, Clara la nuit, qui remporte le prix René Fallet, en 2005.

L'Enfant de Calabre est son cinquième roman   " Un texte incisif et poignant, comme un coup de couteau dans le rideau qui masque les secrets et conjure le sort."

18/05/2015

Il était une fois....

Inventer un monde nouveau....Drôle, tragique , tendre...sepulveda.jpg

 

il était une fois, dans les années 60 du siècle dernier, des pays où la politique occupait une place primordiale dans la vie des jeunes gens

. Au Chili comme ailleurs, le langage était codé et les slogans définitifs. Mais on est très sérieux quand on a dix-sept ans à Santiago du Chili et qu'on s'attaque au capitalisme avec un succès mitigé.

On peut monter une opération contre une banque pour financer une école et utiliser toute la logistique clandestine pour trouver du lait en poudre pour empêcher un bébé de pleurer; chanter Blue Velvet en plein hold-up pour que les clients présents dans la banque n'aient pas peur; se tromper d'explosif et rentrer à pied; préférer la musique américaine à la dialectique marxiste pour séduire les filles; apprendre le taekwondo qui rend les Coréens du Nord invincibles et trouver contre leur champion des solutions créatives...


En état de grâce littéraire, Luis Sepúlveda nous raconte ces histoires irrésistiblement drôles et tendres en hommage à un temps où on pouvait rêver "d'être jeune sans en demander la permission".( 4ème de couverture)

Sepulveda choisit le chemin de l'humour pour nous parler de ces jeunes révolutionnaires, mais l'horreur n'est jamais très loin, on connait le coup d'état et la dictature qui va arriver....

Les dernières pages , c'est la mort du Che," le commandant Ernesto Che Guevara, emprisonné et blessé dans une petite école rurale de la Higuera, en Bolivie,au coeur de l'Amerique Latine."

Il y a aussi, la mort du Che, le condor chilien, cubain et argentin....

"Il vola librement pendant un an jusqu'au jour ou son imposante silhouette se trouva dans la ligne de mire d'un lâche, d'un miserable plein d'alcool et de haine envers ce que Che symbolisait....

Che, le condor Chilien, cubain et argentin fut assassiné le 20 aout 2002.

Certes, il reste un énorme vide dans le ciel,

il nous manque quelque chose et c'est douloureux  , mais son vol n'a pas de fin, il continue de planer dans les hauteurs comme la fière vigie du destin latino-américain, car un être du nom de Che peut tomber mille fois, il se relève mille autres fois et vole,

Vole toujours, toujours, toujours.

quelques extraits p.118

 

luis sepulveda

13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : luis sepulveda