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29/05/2014

Hi-Lili, Hi Lo - Leslie Caron - 1953

Leslie Caron & Mel Ferrer chantent "Hi Lili Hi Lo" dans le film "Lili" de Charles Walters en 1953.

 

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Un livre "casino d'hiver"

"C’est au casino d'Houlgate, en Normandie, dans les années 60, que tout a commencé. C’est là que Dominique Besnehard a découvert le cinéma et les actrices. C’est là qu’il est tombé fou d’amour, et pour toujours, pour Sylvie Vartan dont il est devenu plus tard l’ami et l’agent. C’est lui qui a découvert quelques belles inconnues nommées Juliette Binoche ou Béatrice Dalle, et défendu les intérêts de nombreuses stars : Jeanne Moreau, Isabelle Adjani, Charlotte Gainsbourg, Sophie Marceau, Nathalie Baye ou Christophe Lambert...".

Les premières pages  "  j'avais 5 ans

columbia-films-affiche-du-film-babette-s-en-va-t-en-guerre-de-christian-jaque-avec-brigitte-bardot-jacques-charrier-yves-vincent-francis-blanche-jacques-hilling-illustree-par-lefor-openo-livre-ancien-876386234_ML.jpgLe premier film que j'ai vu, c'est  babette s'en va- t-en guerre, de Christian-jaque, avec Brigitte Bardot, Jacques Charrier et Francis Blanche, l'hiver 1959."

photo-Babette-s-en-va-t-en-guerre-1959-1.jpg

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J'ai alors pensé à mon premier film , je crois que c'était Lili, un très joli conte musical, un film de Charles Walters avec Mel Ferrer et Lesli Caron. Une histoire d'amour entre un montreur de marionettes et Lili, qui chante au son de l'accordeon "Hi-Lili Hi Lo" j'avais adoré....

 

 

 

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" A l’occasion de ses 60 ans, Dominique Besnehard nous fait un bien joli cadeau avec son livre Casino d’Hiver écrit par la plume de Jean-Pierre Lavoignat.

Bien plus que des mémoires, ce sont les coulisses de tout ce que le cinéma a de plus beau qui s’ouvrent à vous." ( source Autour du cinema)

Je commence les premières pages....

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17:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : casino d'hiver

24/04/2014

Ce jour là...

“Ce jour-là, au milieu du deuxième été passé à Gordes, dans cette ruine que nous avions achetée à Pâques 1947, Marie-Anne faisait la sieste sur un transatlantique. Vincent, à côté, avait un petit jouet à la main. L’été précédent, je me souviens que nous nous éclairions encore à la bougie et à la lampe à pétrole. Et nous allions chercher l’eau à la fontaine.”

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La sieste, Gordes, 1949

C'est d'ailleurs au cours de cet été  que j'avais fait le  Nu provençal.

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Marie-Anne était à sa toilette, si gracieuse....

Photos et quelques mots de Willy Ronis " Ce jour là "

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« J’ai la mémoire de toutes mes photos, elles forment le tissu de ma vie et parfois, bien sûr, elles se font des signes par-delà les années. Elles se répondent, elles conversent, elles tissent des secrets. »

16:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : ce jour là, willy ronis

22/04/2014

Lu et aimé

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 Un court récit, un superbe roman !

l'horreur et l'absurdité de cette " grande guerre"

Dans une petite ville du Berry, l'été 1919....

 

Année du centenaire de la Première Guerre mondiale oblige, c’est avec un roman sur l’après-guerre que Jean-Christophe Rufin fait son retour

".Un jour, un ancien poilu anarchiste et antimilitariste décide de décorer son chien de sa médaille militaire. En 1919, cet acte est considéré comme un signe de rébellion.

Dans Le collier rouge, l’Académicien Jean-Christophe Rufin met en lumière trois destins qui se croisent : celui d’un ancien héros de la guerre (notre poilu anarchiste), retenu prisonnier au fond d’une caserne, celui de son chien, posté devant la porte, qui aboie jour et nuit, et celui d’une femme qui attend et espère, non loin de là. Ce livre aussi réjouissant qu’émouvant interroge sur la loyauté et la fidélité."

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 "Le 27 février dernier, je suis allé à la rencontre de Jean-Christophe Rufin dans un bureau de chez Gallimard pour une heure d’interview." ( Sources les chroniques de Mandor)

Un  extrait

 

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Dans votre roman, la guerre n’est abordée que de façon extérieure. Est-ce un roman sur « comment on s’en sort après avoir vécu ça » ?

Ce livre ne célèbre pas de guerre, encore moins une victoire puisque je considère qu’il n’y a pas eu de victoire. C’est une guerre de vaincus de tous les côtés. Ce livre est très en marge des autres ouvrages sur le sujet. Le collier rouge est plus un livre sur « qu’aurait-il fallu faire pour éviter la guerre ? » L’univers de la guerre est un univers animal, d’où la comparaison avec le chien.

Il faut dépasser le sentiment animal d’attaquer l’autre pour défendre les siens. C’est respectable, mais c’est une impasse. Je veux faire prendre conscience que ce qu’ont vécu ces soldats n’était pas humain, mais animal. Le chien est au centre de la vision que je voudrais donner de cette guerre.

Tous vos personnages ont cessé d’être obtus après la guerre.

C’est une guerre qui a transformé profondément tout le monde. Tous ceux qui l’ont vécue ont perdu toutes leurs certitudes. Il y a eu beaucoup de croisements sociaux et intellectuels. Les tranchées, c’était des lieux de mélange. Des lieux où l’aristocrate pouvait rencontrer l’ouvrier ou le paysan et vivre la même chose : le danger et la mort.

Votre héros ne fait rien pour s’en sortir parce qu’il a des convictions et qu’il s’y tient.

Le juge veut faire sortir le prisonnier de prison, mais ce dernier veut y rester.

Il veut affirmer haut et fort ses convictions sur la guerre. On comprendra aussi que derrière les actes de l’ancien soldat, derrière ses décisions, il y a une femme. Il n’ose pas l’aborder pour lui demander des explications sur son comportement… et pour éviter ça, il va s’enfermer dans quelque chose de spectaculaire où il va se donner le beau rôle. Mais au fond, c’est un appel pour elle. Il veut renouer avec elle sans oser le faire.

 

Le chien nous apprend beaucoup sur l’homme dans ce livre. C’est un peu lui le héros du roman ?

Je le pense. J’adore ce chien. À travers lui, j’ai voulu rendre hommage aux dizaines de milliers d’animaux qui se sont retrouvées dans les tranchées. C’est un phénomène très peu connu.

On les utilisait pour déminer, pour chasser les rats… ils avaient une réelle utilité.

Il y a ceux qui étaient là parce qu’ils avaient suivi leur maître.

Ceux-là, les poilus les utilisaient directement en fonction des problèmes qu’il pouvait y avoir dans les tranchées. Mais, il y avait aussi des chiens acheminés par l’état major pour une utilisation vraiment militaire. Il y avait aussi des pigeons qui ont bien servi pendant cette guerre.

Saviez-vous que des pigeons ont  réussi à faire passer des messages à travers les lignes et qu’ils ont été décorés après la guerre ?

Vous ne trouvez pas cela ridicule ?

Vous savez, les pigeons, c’était le Facebook de l’époque, la communication ultime....."

 

 

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"À une heure de l’après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet et, depuis deux jours, il aboyait. C’était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près, avec une voix grave qui rendait fou."....

26/03/2014

Prince d'orchestre

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Après le Turquetto ,   "Prince d'orchestre"

 

 

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Cette fois , Metin Arditi nous parle de musique

 

 

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« QUELLES PASSIONS NOUS AMÈNENT À DÉTRUIRE ce que nous avons tant peiné à construire ? Qu’est-ce qui nous pousse à gâcher, d’un mot, un geste ou un regard, une amitié, un acquis professionnel, une réputation ? C’est ce que j’ai essayé de comprendre en écrivant l’histoire d’Alexis Kandilis, l’un des plus brillants chefs d’orchestre de sa génération. Au début du récit, il a tout. Il est, vraiment, prince d’orchestre. À la fin, il n’a plus rien. Pourquoi ? D’où lui est venue tant de violence destructrice ?

De là où chacun de nous porte quelques bombes non encore désamorcées, sans doute. De l’enfance. De l’ingérable enfance, lorsque ses cicatrices lâchent. On les a enrobées avec tant de soin que, du coup, on ne voit pas même les fils se défaire. Soudain c’est l’hémorragie, le sang est partout, et la douleur insupportable.
Mais il est trop tard.

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Fini la gloire du chef qui plastronne au pupitre des plus grands ensembles symphoniques de la planète. Fini les cachets pharaoniques, les bravos si longs qu’ils en deviennent agaçants. Puis une nouvelle vie commence, faite de tendresse infinie, de quatre bras doux dans lesquels Alexis Kandilis se fond, de retrouvailles avec la vraie musique, et d’un regard lucide sur la vie passée. Mais l’enfance est là, qui guette, ne lâche pas, et rappelle sans cesse, en créancier implacable : “Nos comptes ne sont pas soldés.” »

Metin Arditi

"Ce serait un triomphe.

Il dominait tout.Les instruments. La musique. Ce que les gens allaient ressentir, penser...tout.

Dans la salle bondée, mille huit cents personnes retenaient leur souffle, impatientes, déjà, de pouvoir dire plus tard: "c'était un concert inouï."

tout était en place. Au millimètre.

Dans dix ans , dans quinze ans, ils raconteraient encore ,avec dans la voix un tremblement:" tu te souviens du concert avec Kandilis ?

On avait commencé avec l'ouverture de La force du destin...."

 

 

 

 

Verdi Ouverture de la Force du Destin     Ensemble Instrumental de Paris- dir. Christian Ciuca

 

                         La vie est poussière et le destin vent.

Francisco Tamayo

 

Prince d'orchestre, Metin Arditi

27/02/2014

Rosa la vie : lettres de Rosa Luxemburg

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Rosa, la vie

« Une seule chose me fait souffrir : devoir profiter seule de tant de beauté. Je voudrais crier par-dessus le mur : je vous en prie, faites attention à ce jour somptueux ! N'oubliez pas, même si vous êtes occupés, même si vous traversez la cour à la hâte, absorbés par vos tâches urgentes, n'oubliez pas de lever un instant la tête et de jeter un oeil à ces immenses nuages argentés, au paisible océan bleu dans lequel ils nagent. Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l'éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais ! Il vous est donné comme une rose ouverte posée à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres. »

 

 

 

 

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Rosa Luxemburg fut une des figures lumineuses du mouvement socialiste au début du siècle, une des seules à s'être opposée à la guerre de 14-18. Pour cela, elle passa presque toute la guerre dans les prisons d'Allemagne. Pendant ces années, elle écrivit quantités de lettres à ses amis; il y est peu question de politique, ce sont surtout des incitations à vivre, à rester bon " malgré tout et le reste ", à rester humain. C'était une amie comme on rêverait d'avoir, tendre, solaire, vaillante, ouverte, et si gaie malgré le cachot; à se demander qui, d'elle ou des autres, était le plus emprisonné. Moi, je n'ai jamais rien lu qui rende aussi heureux  ( le mot de l'éditeur)

 

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13:57 Publié dans Livre, poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : rosa, la vie

16/02/2014

Un roi clandestin

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Il étais une fois....

J'ai écouté l'histoire

« Du Bangladesh à la France, l'histoire hors du commun d'un garçon sauvé par sa passion des échecs »

Il était une fois un petit prodige des échecs, contraint de fuir son pays, le Bangladesh, pour échapper à des menaces d'enlèvement... Un matin d'hiver, il échoue avec son père dans une banlieue de Paris. Les tribunaux leur refusent le droit d'asile. Sans papiers, sans domicile fixe, ils sont perdus, sans avenir. Mais l'enfant rencontre l'un des meilleurs entraîneurs d'échecs de l'Hexagone... Il remporte le championnat de France. Son histoire émeut jusqu'au Premier ministre, qui lui accorde des papiers, ainsi qu'à son père.
Avec son regard d'enfant, Fahim nous livre ce conte de fées moderne, beau et déchirant : il nous raconte la douleur de l'exil, la réalité de l'immigration, le combat obstiné d'un père pour son fils et la relation exceptionnelle entre un maître et son élève. Le témoignage d'un enfant dans le monde fascinant des échecs, traversé par le courage, la dignité et la solidarité.

Un roi clandestin

 

Biographie de l'auteur

Fahim a aujourd'hui 13 ans. En 2013, il a obtenu le titre de champion du monde des scolaires.
Xavier Parmentier a entraîné pendant vingt ans l'équipe de France des jeunes. Il est chargé de la formation des entraîneurs pour la Fédération française des échecs. Faiseur de champions, il s'investit sans compter auprès de jeunes talents dans la banlieue parisienne.
Anthropologue et écrivaine, Sophie Le Callennec a donné des cours de français au père de Fahim. Elle a prêté sa plume à leurs voix.

Source 13 février 2014 TEMOIGNAGES   amazon

 Pas encore lu

 

Un roi clandestin

 

19:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : un roi clandestin

10/02/2014

La mort du roi Tsongor

 

 

 

la mort du roi tsongor,laurent gaudé

 

"D’autres années passèrent. Il se voûta peu à peu. Ses cheveux blanchirent. Il régna sur un royaume immense qu’il arpentait sans cesse pour veiller sur les siens. Avec toujours Katabolonga à ses côtés. Katabolonga qui marchait derrière lui comme l’ombre du remords. Il était le souvenir voûté de ses années de guerre. En l’entourant de sa présence, il lui rappelait sans cesse ses crimes et le deuil. Et jamais, ainsi, Tsongor ne pouvait oublier ce qu’il avait fait durant ces vingt années de jeunesse. La guerre était là, dans ce grand corps maigre, qui marchait à ses côtés. Sans rien dire. Et qui pouvait à tout moment lui trancher la gorge."

 

 

la mort du roi tsongor,laurent gaudé

 

Journée pluvieuse encore aujourd'hui , alors j'ai commencé l'histoire du vieux roi Tsangor, le roman de Laurent Gaudé , magnifique conteur.

 

 

Nous sommes dans une Afrique antique et imaginaire...

 

"Samilia n’acheva pas sa phrase. Souba déjà l’étreignait de toutes ses forces. Les pleurs coulaient sur leurs visages. Et comme un fleuve en crue qui déborde de son lit et annexe, petit à petit, les ruisseaux alentour, ainsi, les larmes coulèrent dans le clan Tsongor, de Samilia à Souba, de Souba à Sako, de Sako à Liboko. Tous pleuraient, en souriant. Ils se regardaient les uns les autres, comme pour conserver à jamais dans leur esprit les visages de ceux qu’ils aimaient."

"J’ai connu moi aussi, plus d’une fois, la douleur de la perte. Je sais le voluptueux vertige qu’elle procure. Il faut te faire violence et déposer le masque de pleurs à tes pieds. Ne cède pas à l’orgueil de celui qui a tout perdu."

la mort du roi tsongor,laurent gaudé

"C’est dans la nuit noire de Massaba que Danga et son escorte de cinq mille hommes quittèrent la ville. Les grandes murailles crurent à une manoeuvre nocturne et ouvrirent les portes en souhaitant bonne chance aux rebelles. L’hémorragie du clan Tsongor avait commencé. Et le vieux roi, dans son tombeau solitaire, poussa un long gémissement d’entrailles que seules les colonnes des caves entendirent."

la mort du roi tsongor,laurent gaudé

Aquarelle de Kif Bessière

 

 Au cœur d'une Afrique ancestrale, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire la mort du roi tsongor,laurent gaudéimmense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit.

 

La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le roi s'éteint mais ne peut reposer en paix dans sa cité dévastée. A son plus jeune fils, Souba, échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré - et aussi le haïssable - roi Tsongor.

Roman des origines, récit épique et initiatique, le nouveau livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte. Telle est en effet la vérité cachée, celle qui s'impose par-delà les élans du cœur et les lois du clan. Telle est peut-être l'essence même de la tragédie. ( Le mot de l'éditeur )

Dernières pages , pas envie de quitter le vieux roi Tsongor ,Katabonga ,le prince Kouame , Samilia l'unique fille du roi Tsongor, la femme de deux hommes , oubliée et sacrifiée

Et Samba, le seul survivant du clan Tsongor

Un beau récit poètique

 

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03/02/2014

Le soleil des Scorta

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"Elia se resservit un verre.

La liqueur sentait la sueur qui perle sur le dos des hommes lorsqu'ils travaillent aux champs. Elle sentait le coeur rapide du lézard qui bat contre la roche. Elle sentait la terre qui s'ouvre et se craquelle en suppliant pour un peu d'eau..."un extrait p.180

 

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J'ai dévoré et aimé ce roman de Laurent Gaudé

Dans un coin brûlant de l'Italie du Sud, un village des Pouilles et l'histoire d'une famille, les Scorta , de 1870 à nos jours .

"Parce qu’un viol a fondé leur lignée, les Scorta sont nés dans l’opprobre. A Montepuccio, leur petit village d’Italie du sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait vœu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu’ils appellent “l’argent de New York”, leur richesse est aussi immatérielle qu’une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret....

Roman solaire, profondément humaniste, le nouveau livre de Laurent Gaudé met en scène, de 1870 à nos jours, l’existence de cette famille des Pouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d’apporter, au gré de son propre destin, la fierté d’être un Scorta, et la révélation du bonheur. (Actes sud )

« Les hommes, comme les olives, sous le soleil de Montepuccio, étaient éternels. »

 

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 "Les femmes ont des yeux plus grands que les étoiles"

 

 " En 2004, Laurent Gaudé obtient avec ce très beau roman le Prix Goncourt, le Prix Giono et le Prix du roman populiste.

 

 

14:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : le soleil des scorta

24/01/2014

La saison de l'ombre


la-saison-de-l-ombre-de-leonora-miano-967036860_ML.jpgUne nuit, le village mulongo est frappé par un incendie. La population, affolée par les flammes que l'on ne parvient pas à maîtriser, prend la fuite, pour chercher refuge dans la brousse avoisinante. Au petit jour, les villageois reprennent le chemin du retour. Ils se massent à l'orée de leurs terres, attendant que le clan entier soit rassemblé. C'est alors que la disparition de douze hommes, dix jeunes initiés et deux anciens, est remarquée.


Il s'est passé la chose suivante : des humains ont pensé tirer parti du commerce d'autres humains. Et des humains ont souffert l'arrachement des leurs, la violence de leurs voisins. Voilà ce que propose La saison de l'ombre : le point de vue subsaharien sur une des nombreuses défaites de l'humanité, mais aussi, sur les fragiles triomphes de l'humanité. Une histoire de mort, de vie après la mort. De façon métaphorique, cette histoire est celle d'une grande partie de l'Afrique subsaharienne, depuis cinq cents ans environ. Léonora Miano.

la saison de l'ombre de léonora miano

 

Une écriture magnifique pour nous raconter " le chagrin de ces mères"

 

 

« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d'âge mûr, évaporés dans l'air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »

Nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à l'intérieur des terres, dans le clan Mulungo. Les fils aînés ont disparu, leurs mères sont regroupées à l'écart. Quel malheur vient de s'abattre sur le village ? Où sont les garçons ? Au cours d'une quête initiatique et périlleuse, les émissaire du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre que leurs voisins, les BWele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux.

Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un être cher. L'histoire de l'Afrique sub-saharienne s'y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée du mysticisme, de croyances, et de « l'obligation d'inventer pour survivre. » Editions Grasset

Histoire bouleversante de l'humanité

"Ce n'est pas uniquement au-dessus de la case de celles dont les fils n'ont pas été retrouvés, que l'ombre s'est un temps accrochée. L'ombre est sur le monde. L'ombre pousse des communautés à s'affronter, à fuir leur terre natale. Lorsque le temps aura passé, lorsque les lunes se seront ajoutées aux lunes, qui gardera la mémoire de toutes ces déchirures ? A Bebayedi, les générations à naître sauront qu'il fallait prendre la fuite pour se garder des rapaces. On leur dira pourquoi ces cases érigées sur les flots.

On leur dira : la déraison s'est emparée du monde, mais certains ont refusé d'habiter les ténèbres. Vous êtes la descendance de ceux qui dirent non à l'ombre." extrait p.137

la saison de l'ombre de léonora miano

 

Le prix Femina 2013 a été attribué  à la Camerounaise Léonora Miano pour La saison de l'ombre (Grasset), roman sur le basculement d'un monde pour une communauté africaine confrontée à la traite négrière et à la disparition d'êtres aimés. «Léonora Miano est née en 1973 à Douala, au Cameroun. C'est dans cette ville qu'elle passe son enfance et son adolescence, avant de s'envoler pour la France en 1991, afin d'y entamer des études universitaires», précise une biographie sur le site officiel de l'auteur. ( France livres)

Un soutien à Christiane Taubira lors de la remise du prix

 

la saison de l'ombre de léonora miano

 
Gravure du XIXème siècle. (AFP/ImagesForum)
 
Léonora Miano En fin d’ouvrage, je remercie Lucie Mami Noor Nkake, auteur d'un rapport d’enquête intitulé «la Mémoire de la capture». Elle s’est demandé comment les Subsahariens se transmettent cette mémoire, sachant que les populations précoloniales n’écrivaient pas. Ce qui m’a touchée, c’est le terme «capture». Il déplace la perspective. On ne parle plus seulement de commerce. On demande aux gens: vous souvenez-vous qu’on vous a arraché des proches?
Le Nouvel Observateur, un extrait
 
 
 
 
la saison de l'ombre de léonora mianola saison de l'ombre de léonora miano
 
 
 

 

 

la saison de l'ombre de léonora miano


 

 

14/01/2014

Une histoire entre deux regards

"Je voulais que le livre soit une histoire entre deux regards. Le premier c’est celui échangé par Piracci avec cette femme sur le marché des rues de Catane, qui va commencer à le faire vaciller dans ses certitudes sur lui-même. Puis à la fin, il y a le second et dernier regard sur un marché à Ghardaïa en Algérie. L’histoire est insérée entre ces deux petites scènes. On sait qu’il peut se passer beaucoup de choses dans un regard. On peut se comprendre, se détester, il peut y avoir de la séduction... en une fraction de seconde. Le second regard apporte une sorte de plénitude finale."

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J'ai aimé   " Eldoradoun roman bouleversant ,actualité brûlante et fable humaniste.

"L'Eldorado, ils l'avaient au fond des yeux. Ils l'ont voulu jusqu'à ce que leur embarcation se retourne. En cela, ils ont été  plus riches que vous et moi.Nous avons le fond de l'oeil sec, nous autres. Et nos vies sont lentes."

Interview de Laurent Gaudé  un extrait



Comment vous est venue l’idée d’écrire un roman sur l’émigration clandestine vers l’Europe ?

J’ai des dossiers dans lesquels je conserve des articles que je découpe dans des journaux. Quand je me suis mis à travailler sur ce qui allait devenir ‘Eldorado’, j’ai ressorti le dossier émigration. Il contenait des articles de 1999-2000, que j’avais un peu oubliés, même si l’idée me trottait dans la tête. Il y a eu des éléments déclencheurs tels que l’histoire des bateaux affrétés du Liban par les services secrets syriens pour mettre la pression sur l’Europe. Cela m’avait frappé parce que je découvrais un peu naïvement qu’il y avait derrière tout ça des questions de géopolitique et de diplomatie indirecte. L’autre élément déclencheur fut d’apprendre que pour la mafia des pouilles, en Italie, l’argent généré par le trafic d’immigrés est devenu supérieur à l’argent généré pas le trafic de drogue. Ces chiffres m’ont beaucoup marqué.


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Quel rôle ont joué les images d’émigrants africains tentant de passer à Ceuta et Melilla ?

J’ai été un peu rattrapé par cette réalité-là parce que j’ai commencé à écrire le livre à la fin du mois d’août dernier. C’est à l’automne qu’on a commencé à réellement découvrir les images de l’assaut des barbelés des enclaves espagnoles au Maroc. C’était très présent au moment où j’ai commencé à écrire, donc j’ai eu envie d’intégrer aussi cet épisode-là au livre. C’est venu sur le tard.

Propos recueillis par thomas Flamerion pour Evene.fr- Aout 2006


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"Je me suis trompé. Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s'arracher la peau pour quitter son pays. Et qu'il n'y ait ni fils barbelés ni poste frontière n'y change rien. J'ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l'on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes." un extrait

 

 "Parce qu’il n’y a pas de frontière que l’espérance ne puisse franchir, Laurent Gaudé fait résonner la voix de ceux qui, au prix de leurs illusions, leur identité et parfois leur vie, osent se mettre en chemin pour s’inventer une terre promise."

 Laurent Gaudé, un conteur magnifique


eldorado laurent gaudé


Romancier, nouvelliste et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé publie son œuvre, traduite dans le monde entier, chez Actes Sud.


Il est notamment l’auteur de Cris (2001 ; Babel n° 613), La mort du roi Tsongor (2002, prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003 ; Babel n° 667), Le soleil des Scorta (2004, prix Goncourt 2004, prix Jean-Giono 2004 ; Babel n° 734),

Eldorado (2006 ; Babel n° 842), Dans la nuit Mozambique (2007 ; Babel n° 902), La porte des Enfers (2008 ; Babel n° 1015), Ouragan (2010 ; Babel n° 1124), Les oliviers du Négus (2011) et Pour seul cortège (2012).( Actes sud )


Merci à Jipes



eldorado laurent gaudé