11/09/2008
Le 16 octobre, pour la Sainte-Edwige
la mobilisation contre le fichier policier Edvige s'accentue, notamment avec l'appel à une journée nationale d'action le 16 octobre, jour de la sainte-Edwige, par un collectif de douze syndicats et associations de défense des Droits. C'est ce qu'a annoncé le collectif "Non à Edvige !", à l'occasion d'une conférence de presse, mardi 9 septembre.
Edvige, qui permet aux policiers de collecter des informations sur toute personne "susceptible de porter atteinte à l'ordre public", dès l'âge de 13 ans, ainsi que sur les responsables politiques et syndicaux, a suscité un tollé et une dizaine de recours en annulation ont été déposés auprès du Conseil d'Etat.
Parallèlement, Cristina, un fichier destiné aux services de lutte antiterroriste et classé secret-défense, fait lui aussi l'objet d'un recours en annulation
sur internet 130.000 signatures demandant la suppression d'Edvige
15:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
09/09/2008
L’IVG en danger
Les nouveaux décrets autorisant l’inscription à l’état civil et dans le livret de famille des foetus nés sans vie menace le droit à l’avortement. Les lobbies anti-IVG pourraient s’en servir pour marquer des points.
Pour Laurence Rossignol, secrétaire nationale chargée du droit des femmes et de la parité, la plus grande vigilance s’impose
.
Progressivement, discrètement, souvent dans l’indifférence ou parfois même en épousant l’opinion, la droite est en train de réformer nos fondamentaux éthiques et juridiques. La méthode est toujours identique, il s’agit de partir de la souffrance des individus ou des victimes, d’interpeler l’opinion en suscitant l’émotion puis d’assigner à la loi de réparer la souffrance. C’est ainsi que deux décrets autorisent désormais l’inscription à l’état civil et dans le livret de famille d’un foetus né sans vie.
Vers un statut de personne
Les nouveaux décrets ont fait disparaître tout seuil de gestation. Nous sommes donc bien en train de glisser vers la reconnaissance d’une filiation, d’une personnalité juridique et d’un statut de personne de l’embryon. Sans faire le procès au gouvernement d’avoir décidé et agi intentionnellement, il convient demesurer la victoire juridique et symbolique emportée par les lobbies anti- IVG. Comment en effet concevoir que dans le délai légal de l’IVG (14 semaines), un embryon soit une personne et puisse être l’objet d’une interruption de son développement ? Sous une forme légèrement différente revient l’amendement Garaud. Pour les anti-IVG, il ne s’agit plus d’affronter directement la loi Veil, mais de marquer des points dans les débats bioéthiques. Conférer un statut de personne à l’embryon sans avoir l’air de remettre en cause l’IVG est pour eux la voie la plus sûre pour nous conduire à constater un jour que l’IVG est une anomalie dans une cohérence juridique interdisant la réification des embryons surnuméraires
ou reconnaissant le statut de personne à l’embryon pour prendre acte de la souffrance des parents ayant vécu une fausse couche. Sans débat public,une réponse vient d’être donnée sur un sujet aux nombreuses ramifications. L’inconséquence des décrets élaborés par le gouvernement est particulièrement inquiétante. À quelques mois de la consultation nationale sur la révision des lois bioéthiques, la précipitation ne s’imposait pas. Ces décrets anticipent mal la qualité de la réflexion collective et démocratique et justifient la plus grande vigilance.
14:09 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
08/09/2008
Tollé général contre Edvige
Magistrats, hommes politiques, syndicalistes et associations s’insurgent contre le fichier Edvige mis en place le 1er juillet par décret.
pour François Hollande, ce sujet s'ajoute "aux manquements à la laïcité, à la confessionalisation des esprits, à la politique du chiffre en matière d'immigration, aux tests ADN et à l'état indigne de nos prisons surpeuplées".
Nom et prénoms : Edvige, autrement dit Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale. Nationalité : française. Date de naissance : 27 juin 2008, par décret publié le 1er juillet au Journal officiel. Profession : fichier de police destiné à collecter des informations sur toute "personne physique ou morale ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif", mais aussi sur toute personne à partir de 13 ans ou sur tout groupe ou organisation "susceptibles de porter atteinte à l'ordre public". Signe particulier : tendances obsessionnelles à la sécurité.
11:08 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique
25/08/2008
Monsieur le Président, avec votre "pop économie", vous disloquez la France
Que nous disiez-vous en juillet 2007 ? Que grâce au « paquet fiscal », véritable acte fondateur de votre quinquennat, la France serait en meilleure forme, le pouvoir d’achat serait en hausse. Vous aviez, qui plus est, de votre côté la démographie qui mécaniquement allait faire baisser le chômage.
Un an après, votre bilan se lit sur les lieux de vacances des Français. Les restaurateurs disent comment les carafes d’eau ont remplacé les eaux minérales, comment seul l’enfant a droit au dessert… Ce n’est pas la misère, mais c’est une vraie tristesse, celle d’une population à qui vous avez tellement promis et qui va plus mal.
Au-delà des chiffres qui vous sont remis dans les notes du ministère du Budget, il y a des amertumes, des pertes d’espoir. Ce n’est pas avec une telle ambiance qu’un pays, même riche comme le nôtre, peut tracer des perspectives de progrès. « Il disloque la France, entre le club du Fouquet’s et les autres », me disait cet homme de plus de 85 ans, désolé pour son pays.
Demandez à vos amis grands patrons de vivre une semaine avec 200 euros
J’imagine que vos amis, vos relations, sont satisfaits de vos décisions et se plaignent seulement de la mauvaise conjoncture économique. Ils appartiennent à de grands groupes et fréquentent peu les patrons de PME. Demandez leur de participer à l’effort collectif en donnant, allez, juste le chèque fiscal qu’ils doivent avoir chaque année -qui représente une somme d’ailleurs difficile à placer en ce moment, et dont ils ont oublié le montant.
Et pour que tout se passe bien, proposez leur un jeu de rentrée : tenir la semaine avec 200 euros, déplacements compris. C’est simple à faire, l’expérience remettra les pendules à l’heure, et nous pourrons enfin travailler efficacement dès la rentrée parlementaire.
Votre entourage vous dira que la conjoncture mondiale est lourde et que la compétition est ardue. Certes. Mais dans cette compétition nous ne sommes pas sans « avantage comparatif », comme dirait la théorie de Ricardo, chère à votre famille de pensée. Encore faut-il préparer l’avenir grâce à une politique industrielle adaptée.
Dites-leur aussi que cette seule théorie ne peut justifier de baisser les salaires, les avantages sociaux, les services. Il y aura toujours des pays à coûts plus bas -comme l’illustrent les délocalisations actuelles de la Chine vers le Vietnam.
Un dumping social et fiscal tire l’avantage vers le capital au détriment du travail
Le refrain est connu de ce que Krugman appelait dès 1997 la « pop économie » : baisser les salaires et les cotisations sociales avec le prétexte de résister aux pays émergents. Mais comme l’explique Pierre Dockès (« L’enfer ce n’est pas les autres », éd. Descartes et Cie), ces mesures constituent une forme de mensonge pratiqué à l’échelle européenne (qui concentre 70% de nos échanges), un dumping social et fiscal pour tirer simplement l’avantage vers le profit du capital au détriment des salaires.
C’est une stratégie de court terme, d’appauvrissement global et d’injustice, qui en outre ne parvient pas à faire barrage aux pays émergents.
Pourquoi ne pas, en tant que Président temporaire du conseil européen, remettre en question cette « pop économie », néfaste à la grande majorité ? Monsieur le Président, vous ne pouvez pas continuer à créer ces insécurités sociales qui brisent la confiance et tuent les enthousiasmes.
Vous avez pris les décisions conformes à votre idéologie. Vous avez été élu pour cela, c’est la démocratie. Mais face aux résultats de ces choix, face à la défiance qui s’installe en France, pourquoi ne revenez-vous pas sur les cadeaux fiscaux qui ont englouti toute marge de manœuvre ?
Il vous faut revenir sur vos cadeaux fiscaux contraires à l’intérêt général
Vos ministres sont au travail ce début de semaine, mais ils n’ont pas cette clé, que vous détenez, pour retrouver des capacités d’action.
Il vous suffit de revenir sur vos cadeaux fiscaux contraires à l’intérêt général, et vous pourriez décider en cette rentrée d’être et juste et efficace. Vous pourriez investir vraiment dans la recherche et la formation, tout en donnant un coup de pouce à ceux qui peinent le plus.
Nous avons, Français et Européens, raté le virage des TIC [technologies de l’information et de la communication, ndlr], nous allons perdre ceux des biotechnologies et des industries de santé. En vous cachant derrière la conjoncture et la mondialisation, vous allez plomber les amorces de ce développement possible.
Nos politiques macroéconomiques sont tellement restrictives que nous dépendons de la bonne forme des États-Unis. Qui plus est, lorsqu’ils sortiront de crise, nous mettrons des mois à en sortir aussi, gâchant encore des chances de développement.
La grande majorité des Français se voit privée d’« un peu de bon temps »
C’est paradoxalement maintenant qu’il faut investir dans des secteurs d’avenir.
C’est maintenant qu’il faut passer des contrats exigeants avec des entreprises pour qu’elles acquièrent les nécessaires et raisonnables avances et qu’elles confirment nos « avantages comparatifs » .
C’est maintenant aussi qu’il faut donner du pouvoir d’achat parce que c’est juste et parce que les petites entreprises en ont besoin, vite !
Que la mondialisation ne soit pas aujourd’hui régulée ne peut pas être un prétexte à se contenter de favoriser le profit au détriment des salaires et d’attendre ! La grande majorité des Français se voit privée de ce qui fait l’équilibre des vies difficiles, « un peu de bon temps ».
Monsieur le Président, les choix de la rentrée parlementaire sont simples : continuer la spirale de la régression sociale et de la pression à la baisse sur les salaires, ou bien choisir la voie d’un partage équilibré entre profit, investissements et salaires, mettre en œuvre une politique industrielle efficace et motiver les salariés. Vous en aviez les moyens, il n’est pas trop tard pour les retrouver.
11:36 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
ça se passe pendant l'été
Il y aurait en France entre 200.000 et 400.000 étrangers en situation irrégulière, dont la majorité a un travail.
et aussi
Haro sur les CMUistes!
En conséquence du caractère discriminatoire de cette mesure de la CNAM dirigée contre les seuls CMUistes, la Comegas a donc saisi de nouveau la HALDE
Les tarifs du gaz et de l’électricité augmentent aujourd’hui
Certains voient dans cette hausse des tarifs les conséquences de la fusion GDF-Suez |
11:27 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
20/08/2008
Quand Fred Vargas n'oublie pas Battisti
article Publié le 06/07/2008
La romancière Fred Vargas estime que "si la France accueille d'anciens FARC, elle devra donc récupérer Cesare Battisti"
"Accueillir en France les membres des FARC qui renoncent à la guérilla est un moyen intelligent pour chercher une issue à la crise", déclare la romancière française qui soutient l'ancien terroriste italien, emprisonné au Brésil où il a été arrêté après avoir fui de France. "Si la France accueille d'anciens Farc, elle devra donc récupérer Cesare Battisti", dit Fred Vargas.
"Si demain, la France redevient un +sanctuaire+ pour les Farc, alors il nous faut reprendre nos Italiens, ajoute-t-elle, il n'y a aucune raison pour que la morale s'applique aux uns mais pas aux autres. Un pays doit être cohérent pour être crédible internationalement".
"La France devra aussi garder l'ancienne brigadiste Marina Petrella", ajoute la romancière, en évoquant le cas de l'ancienne membre des Brigades rouges incarcérée depuis août 2007, visée par un arrêté d'extradition. "Aujourd'hui, les anciens Farc que la France est prête à recevoir étaient, hier encore, armés. Les Italiens, eux, ont posé les armes depuis 30 ans. Ce ne sont pas des assassins de droit commun", estime l'auteur de best-sellers policiers.
Après la libération d'Ingrid Betancourt, Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait réaffirmé mercredi que la France était "prête à accueillir tous ceux qui accepteraient de renoncer à la lutte armée, prendre des innocents en otages".
Ex-activiste d'extrême gauche devenu auteur de romans policiers, Cesare Battisti, 53 ans, a été condamné à la prison à perpétuité par contumace en 1993 en Italie pour l'assassinat de quatre personnes de 1977 à 1979. Des faits auxquels il nie avoir participé.
Il a quitté clandestinement la France en août 2004 pour le Brésil, où il a été arrêté en mars 2007. En avril dernier, le Procureur général de la République du Brésil a donné un avis favorable à son extradition. Le Suprême tribunal fédéral (STF, Cour suprême) doit à présent se prononcer.
Battisti pourrait obtenir le statut de réfugié politique au Brésil
Fred Vargas
Comment êtes vous venue à la littérature policière ?
" Le goût de la recherche de la vérité enfouie, de l'enquête, des petites choses modestes sur lesquelles reposent le récit des vies, et enfin, l'importance de la trace, de l'empreinte, laissée par tout passage d'homme (je crois).
Pour contrer l'austérité scientifique du métier d'archéologue. Et parce que je n'étais pas assez bonne pour continuer dans la voie de l'accordéon"
Je viens de terminer "sous les vents de Neptune" j'aime beaucoup cet univers poetique et décalé, aux personnages attachants, Adamsberg, Danglard et Camille...
j'aime aussi son humour
16:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : livres et politique
08/08/2008
La Géorgie lance un appel à la communauté internationale
la Géorgie a lancé un appel à la communauté internationale, lui demandant de stopper "une agression militaire directe" de la Russie sur son territoire, a déclaré à la BBC la ministre géorgienne des Affaires étrangères.
Si la Russie reste impunie, "le monde entier aura des problèmes", a affirmé le président géorgien Mikheïl Saakachvili dans une interview à CNN. "La Russie mène une guerre contre nous sur notre propre territoire et nous sommes dans une situation d'autodéfense contre un voisin grand et puissant", a ajouté le président. Il a comparé l'entrée de chars russes en Géorgie à celle des troupes soviétiques en Afghanistan en 1979 et à celle des forces du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en 1968.
L'Union européenne, les Etats-Unis et l'Onu ont appelé à un arrêt immédiat des violences en Ossétie du Sud alors que la communauté internationale craint que le conflit ne dégénère en véritable guerre entre la Russie et la Géorgie.
17:03 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique
01/08/2008
il est encore temps de relire Jaurès
paul quilès ancien ministre, maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn), député de la circonscription de Jean Jaurès (1993-2007).
Social. Le parti socialiste commémore aujourd'hui à Carmaux et à Castres le 94ème anniversaire de la mort de l'homme politique.
Ce 31 juillet 1914, un cri s’élève dans les rues de Carmaux : «Ils ont tué Jaurès !»… Terrible tragédie, qui se poursuit le lendemain par la déclaration de guerre. C’est à Carmaux que le grand tribun que fut Jean Jaurès a mené ses premiers combats aux côtés des mineurs et des verriers et qu’il a façonné les chemins de sa pensée politique.
Modernité et actualité… que d’affirmer la nécessité d’aller plus loin dans l’approfondissement de la République, que de répéter que les droits sociaux sont indissociables des droits politiques, que de combattre pour l’abolition de la peine de mort, que de plaider pour l’arbitrage international des conflits et de rejeter les solutions militaires pour les résoudre. Il faut relire Jaurès, quand on est de gauche. Méditer son histoire, sa pensée et surtout sa pratique. Celle d’un Jaurès à la fois intellectuel et philosophe brillant, homme politique influent, journaliste courageux, militant socialiste ardent et sans tache, parlementaire actif, présent sur tous les terrains, sachant faire la synthèse entre l’action locale, les discours à la tribune de la Chambre des députés, les débats dans les congrès de son parti et l’action au sein de l’Internationale socialiste.
Orateur exceptionnel, qui maniait le verbe avec un rare bonheur devant tous les publics, Jaurès ne cédait jamais à la démagogie, même sur la forme, puisqu’il considérait qu’il ne fallait pas mépriser le peuple en réservant la belle langue aux élites.
Mais la grandeur de Jaurès, c’était probablement d’agir, car qu’est-ce que la parole sans l’acte ? Et Jaurès n’a cessé d’agir : pour la paix, contre la guerre ; pour l’unité des socialistes ; pour la défense des plus humbles ; pour la justice (son combat pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus). Comme il agissait, il était critiqué, détesté. Nul ne fut plus que Jaurès l’objet d’un tel dénigrement, d’une telle haine.
Avec le temps, on a parfois tendance à donner de lui une image consensuelle, presque «bonhomme», alors qu’il était un homme au tempérament fort, un lutteur déterminé à défendre à tout prix ses convictions. Il en fut d’ailleurs la victime, le 31 juillet 1914. Ce jour-là, son assassin pensait tuer tout ce qu’il représentait. Près d’un siècle plus tard, sa mémoire demeure bien vivante, son message de paix reste toujours actuel.un extrait QUOTIDIEN : jeudi 31 juillet 2008
10:56 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique
30/07/2008
Immigration et prisons:
PARIS (AFP) — Le Comité des droits de l'Homme de l'Onu a tancé la France pour une série de pratiques de privation de liberté et de traitement des étrangers en France, critiquant notamment la "rétention de sûreté" et la surpopulation carcérale, dans des "observations" obtenues lundi par l'AFP.
Dans ce texte daté du 22 juillet et adressé à l'Etat français à propos de l'application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le comité onusien basé à Genève considère également que la France "devrait réexaminer" la loi du 21 février 2008 sur la "rétention de sûreté" des détenus ayant déjà purgé leur peine au nom de leur "dangerosité".
Le comité est également "préoccupé par la surpopulation et les conditions par ailleurs mauvaises qui règnent dans les prisons". Il juge le plan visant à augmenter la capacité d'accueil des prisons pour atteindre 63.500 places d'ici 2012 "nettement insuffisant" et dénonce les "comportements non déontologiques de certains agents pénitentiaires, notamment le recours inapproprié à l'isolement cellulaire et les violences à l'intérieur de la prison".
Il note que la France "devrait limiter la durée de rétention avant jugement et renforcer le rôle des +juges des libertés et de la détention+", en soulignant que dans les affaires de terrorisme et de criminalité organisée, la détention provisoire peut atteindre quatre ans et huit mois.
Sur la manière dont les étrangers sont traités par l'Etat français, l'organisme "note avec préoccupation" que "de très nombreux" sans papiers et demandeurs d'asile "sont retenus dans des locaux inappropriés - zones d'attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative", dénonçant plus particulièrement la situation de l'Outre-Mer et celle des mineurs non accompagnés.
Il regrette également que l'Etat français n'ait "pas ouvert d'enquête" sur des allégations de mauvais traitements d'étrangers et de demandeurs d'asile dans des prisons et des centres de rétention, "ni sanctionné comme il convient leurs auteurs".
Le comité des droits de l'Homme s'inquiète aussi du fait que des étrangers aient été renvoyés par la France "dans des pays où leur intégrité était en danger", relevant par ailleurs que les étrangers ne sont "pas correctement informés de leurs droits", notamment de celui de demander l'asile ou d'être assisté par un conseil.
Il condamne la procédure dite "prioritaire", permettant que l'expulsion physique d'un étranger ait lieu "sans attendre la décision d'un tribunal si la personne est renvoyée vers un +pays d'origine sûr+" et épingle la France pour la durée des procédures de regroupement familial pour les réfugiés statutaires.
Le Comité regrette que le rapport de la France ait été soumis "avec un retard de six ans" et fixe le cinquième rapport périodique que devra fournir ce pays à juillet 2012."Face à ces critiques formulées par un collège d'experts internationaux, les autorités françaises se doivent de réagir", a souligné dans un communiqué l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat-France).
23:44 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
11/06/2008
LA CIMADE
La Cimade constate d’abord dans son rapport la mauvaise organisation de l’accueil dans les préfectures qui engendre des files d’attente interminables, commençant souvent avant le lever du jour. L’accès à l’information à distance est aussi problématique, ce qui oblige les étrangers à se déplacer aux guichets, participant ainsi à l’engorgement des préfectures. En ce qui concerne les pièces à fournir pour obtenir un titre de séjour, la liste n’en étant pas établie au niveau national, certaines préfectures présentent des exigences abusives.
La Cimade remarque aussi que les dysfonctionnements constatés «trouvent en grande partie leur origine dans les lois elles-mêmes».
Jérôme Martinez, délégué pour la région Ile-de-France, a ainsi expliqué que depuis 2003, les réformes successives des lois sur l’immigration «ont supprimé des droits pour les remplacer par des dispositifs de régularisation discrétionnaire ou humanitaire, dans lesquels le préfet a tout pouvoir de décision».
Elle plaide enfin pour un rétablissement des possibilités de réexamen des décisions administratives, à travers la création d’une «commission de séjour» qui pourrait être saisie par les étrangers
Devant cette situation, certains fonctionnaires se mobilisent. En janvier 2008, suite à l’arrestation au guichet d’un sans-papiers venu se renseigner sur son dossier, un réseau intersyndical s’est créé à la préfecture de Grenoble (Isère). Baptisé Résiste (Réseau isérois contre la traque des étrangers), il s’est fixé pour objectif de faire progresser chez les agents l’idée qu’il existe des limites au devoir d’obéissance.
11:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique