29/11/2018
Les mots entre mes mains
Magnifique portrait de femme, histoire méconnue et passionnante d'Helena Jans van der Strom.
aux Pays-Bas entre 1634 et 1640...
"Quand Helena Jans van der Strom arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son appétit pour la vie et sa soif de connaissance trouveront des échos dans le cur et l'esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d'ombres et de lumières, où les penseurs sont souvent sévèrement punis, où les femmes n'ont aucun droit, leur liaison pourrait les perdre.
Descartes est catholique, Helena est protestante. Il est philosophe, elle est servante. Que peut être leur avenir?
À partir d'une grande histoire d'amour avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d'une femme lumineuse en avance sur son temps. Un roman de passion et de liberté sur fond de fresque envoutantes des Pays-Bas au "siècle d'or"( 4ieme de couverture)
Un extrait
"Je recule quand l'un d'eux m'aperçoit - mais il me regarde sans me voir. J'entends parler hollandais, français et d'autres langues que je ne connais pas : le monde entier s'est donné rendez-vous ici. Pourtant, pas une femme n'en franchit le seuil, pas même une servante pour passer le balai - est-ce parce que penser ne fait pas de poussière ? Ma lettre n'est ni un parchemin, ni un livre - et je ne suis pas un homme. "
René Descartes à sa table de travail. Gravure de C. Hellemans.
L’Histoire fait partie de vos passions ? Pourquoi un roman historique et pourquoi le XVIIe siècle ?
Oui, absolument. J'ai une formation en recherche historique et j'ai travaillé pendant une courte période pour la chaîne BBC History (online). J'ai étudié Descartes à l'université, même si cela date un peu aujourd'hui. Je savais que j’avais envie d’écrire à propos de Descartes, mais sans adopter son point de vue. On a déjà tellement écrit à son sujet et je n'étais pas sûre d'avoir quelque chose de nouveau à ajouter. Il était beaucoup plus intéressant de le décrire à travers les yeux d'Helena, une servante qui travaillait à Amsterdam en 1634 et qui a été son amante. Raconter cette histoire sous cet angle permet au lecteur de voir Descartes avant qu'il ne devienne «important», dans une période de doute considérable pour lui et avant qu’il ne soit publié. On le connait aujourd’hui comme «le père de la philosophie moderne», mais à l’époque il n’en était rien.
Interview. Guinevere Glasfurd: «Créer le personnage de Descartes a été pour moi un vrai défi, me sentant intimidée par moments»
Mathias Stom
20:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : les mots entre mes mains
04/02/2018
Ms Hemingway
Les amours et les pertes des femmes de Hemingway
"Durant l’été éclatant de 1926, Ernest Hemingway et sa femme Hadley partent de Paris pour rejoindre leur villa dans le Sud de la France. Ils nagent, jouent au bridge et boivent du gin. Mais où qu’ils aillent, ils sont accompagnés de l’irrésistible Fife, la meilleure amie de Hadley, et l’amante d’Ernest…
Hadley est la première Mrs. Hemingway, mais ni elle ni Fife ne sera la dernière. Au fil des décennies, alors que chaque mariage est animé de passion et de tromperie, quatre femmes extraordinaires apprendront ce que c’est que d’aimer – et de perdre – l’écrivain le plus célèbre de sa génération...(4eme de couverture )
Hadley, Fife, Martha , Marie , quatre femmes....Épouse après épouse, après épouse...Toutes l'on aimé....
" Perdre sa capacité à écrire, c'était perdre sa capacité à libérer son esprit de ses angoisses. Ecrire, c'était entrer dans une maison magnifique : un lieu propre et éclairé où la lumière tombait en de grands faisceaux blanc sur de beaux parquets en bois. Ecrire, c'était se sentir chez soi, c'était y voir clair. "
"Ernst est sur le point de dire quelque chose mais se retient. Martha pense que c'est typique d' Ernest: il veut sa femme, il veut sa maîtresse, il veut tout ce qui est à sa portée. Il est avide de femmes mais surtout il ne connaît pas ses vrais besoins, alors dans le doute il essaie d'attraper tout ce qui passe. Épouse après épouse après épouse. Ce n'est pas une épouse qu'il lui faut; c'est une mère!"
Une belle écriture ,Naomi Wood nous offre un beau portrait et témoignage de ces quatre femmes de l'écrivain , un roman ou on découvre un autre homme....
Ernest Hemingway et Martha Gellhorn, jeunes mariés au Stork Club, à New York, en 1941.
"il s’accorde sur un point: sa fragilité. Hadley Richardson aura été la première à la déceler: "Elle sait qu’il doit lutter contre ses démons et la dépression (…) c’est souvent la nuit qu’il souffre le plus, qu’il entre dans un monde où rien n’a de sens. Puis vient le jour, il va bien, il est joyeux et immensément intéressé par les mots et par l’art, il s’efforce d’écrire au plus près de l’os".
Puis Martha Gelhorn "Elle sait qu’il a peur de la solitude, du caractère brutal de sa tristesse, mais il y a autre chose qu’elle ne parvient pas à nommer, et lui non plus. Il y a dans ce gouffre aussi dur que le quartz, quelque chose d’avarié".
Une fêlure que Naomi Wood suggère sans jamais s’appesantir laissant à ce géant des lettres américaines nobelisé en 1954 toute sa puissance et son mystère.
Journaliste elle aussi la dernière Mrs Hemingway, Mary Welsh, accompagnera l’écrivain jusqu’à son suicide en 1961 dans l’Idaho." un extrait de Alexandra Lemasson " les lectures d'Alexandra"
Photos trouvées sur le net
21:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ms hemingway naomi wood
16/01/2018
Henning Mankell
Un polar, deux romans
l’inspecteur Kurt Wallander
Le temps de deux solstices d’hiver et d’un superbe solstice d’été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l’amour et la rédemption.( 4 eme de couverture)
Après l’immense succès des Chaussures italiennes, auquel il fait suite, Les Bottes suédoises brosse le portrait en clair-obscur d’un homme tenaillé par le doute, le regret, la peur face à l’ombre grandissante de la mort ? mais aussi la soif d’amour et le désir ?
Une écriture magnifique , pleine d'émotions , ce sera son dernier roman....
"Henning Mankell a partagé sa vie entre la Suède et le Mozambique. Outre la célèbre série « Wallander », il est l’auteur de romans sur l’Afrique et sur des questions de société récompensés par de nombreux prix littéraires, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Henning Mankell est mort à Göteborg le 5 octobre 2015 à l’âge de 67 ans." ( le Seuil)
Merci à Françoise , merci Louis-Paul , coup de coeur pour cet auteur que je ne connaissais pas.
17:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : henning mankell
03/12/2017
Ma Reine
Partir pour grandir...
Un moment d'émotion , plein de poésie, de tendresse...
est l’histoire d’un garçon différent qui rêve qu’on le laisse grandir comme les autres.
Celle d’un esprit simple bien décidé à prendre son destin en main en quittant des parents qui projettent de le placer dans un établissement adapté. C’est aussi une histoire de rencontres réelles ou fantasmées.
D’abord avec une petite reine auto-proclamée, adorable fée malicieuse justement nommée Viviane, qui va lui faire connaître ses premières émotions amoureuses. Puis avec un berger mutique et bourru qui va enfin le considérer comme celui qu’il aimerait être.
De digressions naïves en vérités profondes, le récit de Shell, surnom que l’adolescent doit au précieux blouson de pompiste estampillé de la célèbre marque d’essence qu’il ne quitte jamais, oscille alors entre poésie naturaliste et onirisme mélancolique pour mieux libérer une pensée bien plus complexe qu’elle n’en a l’air."(4eme de couverture))
extraits
"Ici dans la vallée l'été n'avait pas l'air de savoir qu'il allait bientôt devoir s'en aller Personne ne lui avait rien dit et il s'était installé confortablement. "
"A la récréation je restais tout seul et lui aussi alors à force on s'était dit que tant qu'à faire, autant rester tout seuls ensemble. on ne se l'était pas dit avec des mots , mais c'était arrivé."
" Au dîner j'ai annoncé à mes parents :
- je m'en vais.
Mon père n'a pas répondu parce que son feuilleton venait de commencer. M a mère m'a dit de finir mes lentilles et de ne pas parler la bouche pleine. C'était tant mieux au fond, parce que s'ils m'avaient ordonné de rester je me serais dégonflé."
"Je trouve le monde très pessimiste. On ne parle que de ce qui va mal (et bien sûr, nombre de choses vont mal). Nous perdons par habitude, ou par paresse, notre capacité d'enchantement. Je ne dis pas que nous sommes incapables d’émerveillement, au contraire.
Un paysage peut nous exalter, quelques notes de musiques, une relation… Tout le monde en fait l’expérience. Mais nous avons du mal à "retenir" ces moments. Ils ne nous rendent pas meilleurs et ne changent pas nos vies. Bien vite, le quotidien reprend ses droits. Je voulais donc raconter l’histoire d’un enfant qui lui, retient tous les bonheurs qu’il rencontre – certains sont pourtant bien minces. J’espère que les lecteurs, une fois le livre refermé, auront un peu de ce héros en eux. Qu’il rajeunira leurs yeux comme il a rajeuni les miens.
Ma reine est une ode à la liberté, à l’imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite
harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
Jean-Baptiste Andrea est né en 1971. Il est réalisateur et scénariste. Ma reine est son premier roman.( le mot de l'éditeur)
"j’ai voulu la pluie. Je l’ai tant voulue que quand elle est venue, je ne savais plus comment l’arrêter. C’était une grosse pluie rose, vert, bleu, elle prenait la couleur d’un rien. Elle assommait les oiseaux. Il a plu comme ça pendant je ne sais pas combien de temps. Les vieux disaient qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils parlaient de leurs ancêtres et de Dieu
et du ciel et de tout sauf de la raison de la pluie : moi.je l'avais appelée pour tout balayer,j'étais debout au milieu du plateau et je riais, elle emportait tout vers la vallée dans les fleuves de la colère, tous mes ennemis, tous ceux qui n'avaient jamais cru en moi.j'ai vu passer une chaussure de clown, adieu Malocchio !Et puis j'ai vu passer une petite robe bleue, c'est là que j'ai essayé de tout arrêter mais c'était trop tard,alors j'ai plongé pour aller la chercher." p.210
Peinture Helène Mongin
16:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : ma reine jean baptiste andrea
25/11/2017
Nous avons besoin de mots du poète...
Un message
« Je veux une poésie du monde, qui voyage, prenne des trains, des avions, plonge dans des villes chaudes, des labyrinthes de ruelles. Une poésie moite et serrée comme la vie de l’immense majorité des hommes. Je veux une poésie qui connaisse le ventre de Palerme, Port-au-Prince et Beyrouth, ces villes qui ont visage de chair, ces villes nerveuses, détruites, sublimes, une poésie qui porte les cicatrices du temps et dont le pouls est celui des foules.
Je veux une poésie qui s’écrive à hauteur d’hommes. Qui regarde le malheur dans les yeux et sache que dire la chute, c’est encore rester debout. Une poésie qui marche derrière la longue colonne des vaincus et qui porte en elle part égale de honte et de fraternité. Une poésie qui sache l’inégalité voracité du malheur.
Je veux une poésie qui défie l’oubli et pose ses yeux sur tous ceux qui vivent et meurent dans l’indifférence du temps. Même pas comptés. Même pas racontés. Une poésie qui n’oublie pas la vieille valeur sacrée de l’écrit : faire que des vies soient sauvées du néant parce qu’on les aura racontées. Je veux une poésie qui se penche sur les hommes et ait le temps de les dire avant qu’ils ne disparaissent.
Le territoire de cette poésie, c’est le monde d’aujourd’hui, avec ses tremblements et ses hésitations. Elle s’écrit dans un corps à corps avec les jours. Elle sent la sueur et l’effroi. Elle est charnelle, incarnée. Le monde d’aujourd’hui est épique, tragique, traversé de forces violentes. Il se rappelle à nous avec brutalité. Des failles idéologiques réapparaissent. Des menaces grondent. Il faut dire et tenir ce que l’on est, ce que l’on veut être. L’écriture ne m’intéresse pas si elle n’est pas capable de mettre des mots sur cela. Qu’elle maudisse le monde ou le célèbre mais qu’elle se tienne tout contre lui. Nous avons besoin de mots du poète, parce que ce sont les seuls à être obscurs et clairs à la fois. Eux seuls, posés sur ce que nous vivons, donnent couleurs à nos vies et nous sauvent, un temps, de l’insignifiance et du bruit. »
Une poésie de sang et de lumière. Un extrait
Encore quelques mots..
.« Maudits soient les hommes qui prient Dieu avant de tuer.
Ils ne nous feront pas flancher.
Leur haine, nous la connaissons bien.
Elle nous suit depuis toujours,
Nous escorte depuis des siècles,
Avec ces mots qui sont pour eux des insultes,
Et pour nous une fierté :
Mécréants,
Infidèles,
Je les prends, ces noms.
Juifs, dépravés, pédérastes,
Je les chéris,
Cosmopolites, libres penseurs, sodomites,
Cela fait longtemps que je les aime, ces noms, parce qu'ils les détestent.
Nous serons toujours du coté de la fesse joyeuse
Et du rire profanateur,
Nous serons toujours des femmes libres et des esprits athées,
Communistes, francs-maçons,
Je les prends,
Tous.
Nous sommes fils et filles de Rabelais et de mai 68,
Paillards joyeux,
Insolents à l'ordre.
Diderot nous a appris à marcher,
Et avant lui, Villon.
Nous serons toujours du coté du baiser et de la dive bouteille.
Ils ont toujours craché sur ce que nous aimions
Et nos bibliothèques ne leur ont jamais rien inspiré d'autre qu'une vieille envie de tout brûler.
Ce que leurs dieux aiment plus que tout, c'est que les hommes aillent tête basse.
La menace pour seul bréviaire.
Ce que leurs dieux aiment plus que tout, c'est la triste soumission. »
huit poèmes, lus, relus , coup de coeur pour ces mots magnifiques, de révolte et de fraternité.
"Ces poèmes engagés à l’humanisme ardent, à la sincérité poignante, se sont nourris, pour la plupart, des voyages de Laurent Gaudé. Qu’ils donnent la parole aux opprimés réduits au silence ou ravivent le souvenir des peuples engloutis de l’histoire, qu’ils exaltent l’amour d’une mère ou la fraternité nécessaire, qu’ils évoquent les réfugiés en quête d’une impossible terre d’accueil ou les abominables convois de bois d’ébène des siècles passés, ils sont habités d’une ferveur païenne lumineuse, qui voudrait souffler le vent de l’espérance.( Actes Sud)
16:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : laurent gaudé, de sang et de lumière
31/10/2017
La petite fille de Monsieur Linh
"C'est vrai que je suis un raconteur d'histoire"(Philippe Claudel)
Et quelle jolie histoire !
Nouveau coup de cœur pour ce court roman, un bijou de tendresse et de sensibilité.
Bouleversée par l'histoire de ce vieil homme, l'exilé.... un roman sur la solitude.
Un message d'amour et d'espoir, une rencontre, une amitié...
Un jour, sur un banc, deux hommes se rencontrent, monsieur Linh et monsieur Bark, solitaire lui aussi.
"Monsieur linh essaie d'entourer de son bras l'épaule de son ami, sans y parvenir car son bras est trop petit pour la grande épaule. Il lui sourit. Il s'efforce de mettre beaucoup de choses dans ce sourire, plus de choses que n'importe quel mot ne pourra jamais contenir."( un extrait)
"
"C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh.
Il est seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort.
Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette."( 4ieme de couverture)
extraits
"J'avais 20 ans. Qu'est-ce qu'on sait à 20 ans? Moi, je ne savais rien. Je n'avais rien dans ma tête. Rien. J'étais encore un grand gosse, c'est tout. Un gosse. Et on a mis un fusil dans mes mains, alors que j'étais presque encore un enfant.
J'ai vu votre pays, Monsieur Tao-Laï, oh oui, je l'ai vu, je m'en souviens comme si je l'avais quitté hier, tout est resté en moi, les parfums, les couleurs, les pluies, les forêts, les rires des enfants, leurs cris aussi."
Monsieur Bark tourne son regard noyé vers le ciel. Il renifle fort.
"Quand je suis arrivé, que j'ai vu tout cela, je me suis dit que le paradis devait y ressembler, même si le paradis, je n'y croyais déjà pas trop. Et nous, ce paradis, on nous a demandé d'y semer la mort, avec nos fusils, nos bombes, nos grenades..."
"Pourquoi la voiture va-t-elle aussi vite ? A quoi cela sert-il ? Monsieur Linh se souvient du rythme des charettes tirées par les buffles, du long et souple balancement, qui fait parfois dormir, parfois rêver, et du paysage qui change avec une lenteur précieuse, une lenteur qui permet de regarder vraiment le monde, les champs, les forêts, les rivières, et de parler avec ceux qu el'on croise, d'entendre leurs voix, d'échanger des nouvelles.
La voiture est comme un coffre jeté du haut d'un pont. On y étouffe. On n'y entend rien d'autre qu'un sourd et inquiétant rugissement. Le paysage tourbillonne au-dehors. On ne peut rien en saisir. On a l'impression qu'on va s'écraser bientôt."
"Il se rappelle alors qu'il est seul au monde, avec sa petite fille. Seuls à deux. Que son pays est loin. Que son pays, pour ainsi dire, n'est plus. N'est plus rien que des morceaux de souvenirs et de songes qui ne survivent que dans sa tête de vieil homme fatigué."
Photos trouvées sur le net
22:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : la petite fille de monsieur linh
24/09/2017
Un livre
Arrête avec tes mensonges
Un livre poignant
"Je découvre la morsure du manque"
Philippe Besson ,nous parle du manque, de l'attente,il nous raconte un amour interdit , le non dit, les rencontres en secrets, les regards....
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.(4eme de couverture)
"Ce livre touchera à n’en pas douter tous ceux qui aiment. En lisant Philippe Besson, comment ne pas penser à ces quelques vers de Claude Nougaro : « L’invasion du désir, vous transforme en désert, excepté ce soleil qui vous brûle ».Pascal Hébert
Patrice Chereau adaptera un de ses romans
"Son frère" "une histoire de fraternité et d'agonie" p.99
Photos trouvées sur le net
00:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : arrête avec tes mensonges, philippe besson
28/08/2017
Quand sort la Recluse
"Une araignée tue... Et le commissaire Adamsberg reprend du service. Fred Vargas livre un polar malicieux où les mots mènent la danse et l'intrigue."
Dévoré ce nouveau polar de Fred Vargas
4ième de couv :
« - Trois morts, c'est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas. Ce n'est pas de notre compétence.
- Ce qu'il serait bon de vérifier, dit Adamsberg. J'ai donc rendez-vous demain au Muséum d'Histoire naturelle.
- Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire. Revenez-nous, commissaire. Bon sang mais dans quelles brumes avez-vous perdu la vue ?
- Je vois très bien dans les brumes, dit Adamsberg un peu sèchement, en posant ses deux mains à plat sur la table. Je vais donc être net. Je crois que ces trois hommes ont été assassinés.
- Assassinés, répéta le commandant Danglard. Par l'araignée recluse ? »
Jean-Baptiste Adamsberg, héros nonchalant et poète de la romancière Fred Vargas, archéozoologue de formation, est apparu pour la première fois en 1991 dans L’Homme aux cercles bleus. On a suivi ses enquêtes dans Pars vite et reviens tard en 2001, l'Armée furieuse en 2011 ou Temps glaciaires
j'aime retrouvé Jean- Baptiste Adamsberg et... Jean Hugues Anglade ...
Les enquêtes du commissaire Adamsberg ont été adaptées à la télévision par Josée Dayan.
09:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : fred vargas quand sort la recluse
20/05/2017
Bohèmes
"Quand le siècle commence, Montmartre et Montparnasse se regardent: deux collines d’où vont naître les beautés du monde d'hier, et aussi celles d'aujourd'hui...."P.1
"C'était l'époque où Paris était la capitale du monde. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions qui inventaient l'art moderne et le langage du siècle : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso, sympathisant anarchiste, Apollinaire, l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon, le flambeur, Soutine, le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres… Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux -
libres.
Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs oeuvres. Et leurs oeuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Ils furent et restent les héros du temps des Bohèmes : un monde magnifique dont les reflets ne cesseront jamais de nous éclairer"(4ieme de couverture, un extrait)
Il y avait eu le Montmartre du chat Noir, De Toulouse- Lautrec, de Depaquit,Poulbot, Valandon et Utrillo....
On avait traversé la Seine pour serrer la main des poètes....
La guerre avait dispersé les groupes comme une grenaille explosée. p.401, quelques mots.
"Nous n'irons plus au bois les lauriers sont coupée
Les amants vont mourir et mentent les amantes "
Guillaume Apollinaire
Passionnant, superbe voyage, joyeux et nostalgique
Photos et peintures trouvées sur le net Braque, Metisse, Modigliani, Poulbot
19:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : bohemes dan franck
18/03/2017
le tilleul du soir
J'ai retrouvé Mathilde
"Elle a dit au revoir à ses poules, rangé ses affaires dans son baluchon, fermé les volets de sa maison. Prête pour l'ultime aventure, à vingt kilomètres de là... Le Doux Repos, un nom qui promet tant : activités ludiques, repas à heures fixes, nouveaux compagnons et service impeccable ! Pour Mathilde, qui a toujours vécu au fil des saisons ―« nom de gueux ! » ―, cohabiter avec les angoisses et les lubies de Lulu, Mauricette et autres édentés, relève d'une expérience stupéfiante et drolatique !
Car pour Mathilde, digne et bonhomme, si l'âge est bien là, la vie frémit, toujours..."( extrait 4ieme de couverture)
Drôle, caustique et tendre....
Mathilde, c'est "la pomme oubliée"
20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5)