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08/02/2007

21 sans-papiers ont eu le tort d'être affamés

Mardi soir, à Paris, la police les a attendus près du Restos du coeur de République.medium_controle.3.jpg

Ils étaient venus pour manger. Ils ont fini dans des fourgons de police. Mardi, vingt et un sans-papiers ont été interpellés à Paris alors qu'ils se rendaient à la distribution de repas organisée par les Restos du coeur place de la République, comme chaque mardi, jeudi et samedi soir. Hier, des responsables du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui soutiennent de longue date les sans-papiers, ont manifesté leur indignation : «Les Restos du coeur servent-ils d'appât à la police de Sarkozy ?» 

Il est environ 19 heures, mardi. Des bénévoles de l'association fondée par Coluche se préparent à distribuer des colis de nourriture. 400 repas sont prévus. Selon des témoins, huit à dix fourgons de police sont garés derrière les bus touristiques habituellement stationnés aux abords de la place. Simultanément, dans les couloirs du métro, ainsi qu'aux nombreuses sorties qui entourent l'esplanade, des policiers effectuent, trois par trois, des contrôles d'identité sur les personnes «visiblement étrangères», selon l'expression d'un membre de RESF qui a assisté à plusieurs de ces contrôles.medium_resto5.2.jpg

Alertés, une trentaine de membres de RESF convergent place de la République. Des discussions s'engagent avec les policiers, et le ton monte lorsque des militants qualifient de «rafle» l'opération en cours. Brigitte Wieser, membre de ce groupe, témoigne : «Parler de rafle, ça les gêne, car cela fait référence à une période sombre de l'histoire. Mais selon le dictionnaire, une rafle est une arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un quartier suspect. Les personnes interpellées mardi étaient, de plus, clairement sélectionnées sur des critères physiques.» Le dernier fourgon quitte la place vers 21 heures alors que les bénévoles des Restos plient leurs stands.
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Cette opération, ordonnée par le procureur de la République, a abouti à l'arrestation de «21 personnes», selon un bilan dressé par la préfecture de police, qui évoque une «opération de routine comme il s'en passe de manière régulière dans Paris, et qui n'avait aucun lien avec la distribution des Restos du coeur». medium_police2.jpg
Ce n'est pas la première fois qu'une opération de police a lieu place de la République lors de la distribution de ces repas. Il y a quinze jours, les policiers s'étaient postés de manière beaucoup plus visible près des stands des Restos du coeur. L'intervention s'était soldée par deux arrestations, mais 150 repas avaient été distribués au lieu des 400 habituels.
Dans son communiqué, RESF dénonce «le ministre de la chasse aux étrangers» qui «monte d'un cran dans le cynisme» en prenant pour «cible les gens qui ont faim» et en transformant les «lieux de distribution en piège».  «C'est comme pour les bêtes : l'appât au centre, les chasseurs en embuscade, les fourgons pour évacuer les prises.» Les Restos du coeur, ont, quant à eux, rappelé leur attachement à ne faire «aucune discrimination» et ont dénoncé des pratiques qui risquent de «faire peur aux plus démunis, qui n'oseront plus venir». 
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La france ne demande pas aux citoyens d'où ils viennent mais ou ils veulent aller ensemble

8.000 personnes autour de Ségolène Royal pour son meeting parisien.
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A ses côtés Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn, Henri Emmanuelli, député des Landes, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, Christiane Taubira (PRG), l'ex-ministre Bernard Kouchner, Arnaud Montebourg, Jack Lang, Jean-Marc Ayrault, Patrick Bloche, premier secrétaire fédéral de Paris, Daniel Vaillant...

Bertrand Delanoë demande au "candidat sortant" Nicolas Sarkozy de "rendre des comptes" de son action depuis cinq ans et d'"assumer ses amitiés politiques", citant Charles Pasqua, Patrick Balkany, Alain Carignon, qui tous ont eu des démêlés avec la justice.

Ségolène Royal ironise "Ceux d'en face, à droite et dans leurs relais dociles dans les médias, m'avaient déjà congédiée, accablée de toutes les insuffisances et de toutes les impotences, vilipendée dans des publications sordides, à la une de publications liées au pouvoir. Il y a sans doute un peu d'argent à gagner pour ces conglomérats de la finance et des médias, mais surtout, il y en a tellement à perdre si la gauche gagne les élections". Elle ajoute que la droite n'a qu'une obsession: "la défense de ses privilèges, de ses passe-droits, de ses abus, de ses réseaux et de ses clientèles, de son impunité.

Allons-nous accepter qu'à travers l'un des siens, cette nouvelle oligarchie prenne la tête de l'Etat républicain ?
"

Elle accuse Nicolas Sarkozy d'emprunter ses slogans "à la droite américaine de l'époque du Vietnam ou à la dictature brésilienne", et de n'être que le candidat d'une droite "qui se bushise".

Elle rappelle les mots du candidat de l'UMP "s'il y en a que ça gêne d'être en France, qu'ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu'ils n'aiment pas".

Ce slogan, dit-elle, "est emprunté à la droite américaine du temps de la guerre du Vietnam et à la dictature brésilienne qui érigea cette phrase -+le Brésil, aimez-le ou quittez-le !+- en mot d'ordre.

Voici quelles sont aujourd'hui les références
" de M. Sarkozy.

Ségolène Royal expose sa propre vision "Aimer son pays c'est le vouloir meilleur, c'est l'écouter, le rassembler, l'améliorer, le transformer, c'est assumer son histoire et l'aimer les yeux grand ouverts". La nation "ce n'est pas seulement une histoire partagée et assumée, c'est le désir de faire de grandes choses ensemble.

La France, ne demande pas aux citoyens d'où ils viennent, mais où ils veulent aller ensemble. La France de demain comme celle d'hier se nommera diversité
".

Elle ajoute "je suis toujours là et bien là, et avec vous, de plus en plus nombreux, je sens une vague, je sens un souffle.Quelque chose est en train de changer. Cette vague va s'amplifier. Le peuple doit se saisir de notre projet présidentiel.

J'ai voulu redonner la parole au peuple
", a expliqué la candidate. "Je m'engage à ce qu'elle ne vous soit pas confisquée (...) Avec votre parole, j'élèverai la France".
 

 

08:13 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)

05/02/2007

RUE D'ENGIEN

medium_controle.2.jpgLe Nouvel Observateur affirme ce mercredi sur son site internet qu’une cellule des renseignements généraux RG interrogerait et ficherait des riverains de la rue d’Enghien dans le Xème arrondissement, où se trouve le QG de campagne du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, le candidat UMP à la présidentielle.

L’hebdomadaire précise que tous les habitants des trois immeubles faisant face au QG ont reçu une enveloppe saumon, sans cachet de la poste leur demandant de répondre à "un recensement de sécurité".

L’installation du QG de campagne de 1.000 mètres carrés de Nicolas Sarkozy dans ce quartier populaire du Nord de Paris, où vivent de nombreux immigrés, créerait une ambiance sécuritaire selon certains habitants.medium_controle4.jpg

Le QG est situé au 18 rue d’Enghien au coeur de la ‘petite Turquie’. Certains habitants mécontents ont créé un "observatoire du 18 rue d’Enghien" afin de compter les forces de l’ordre déployées dans le quartier . Ils ont également conçu un blog baptisé "rentre chez toi !", qui vise à appliquer à Nicolas Sarkozy la politique qu’il préconise pour ceux qu’il veut exclure. Ces riverains ne souhaiteraient désormais qu’une chose, que le candidat UMP retourne à Neuilly.

 

Pour la préfecture de Paris, il n’y a rien d’illégal dans cette activité. Est-ce si sûr ? Des habitants fichés par la police pour le seul motif d’être logés près du siège du candidat UMP. Alors qu’aucun autre prétendant à l’Elysée n’a bénéficié de ce "régime de faveur". Au siège de Ségolène Royal et de François Bayrou, on réfute toute enquête sur les voisins effectuée par la police. Pour qui alors travaillent ces fonctionnaires des RG ? Pour le candidat Sarkozy ou pour le locataire de la place Beauvau ? Devant sa porte, une habitante ironise : "C’est une annexe du ministère de l’Intérieur, ici". 

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"C’est intolérable, raconte une jeune femme du quartier. Nous avons le sentiment d’être dans la Cité Interdite, mais surtout d’être sous le contrôle d’un Big Brother qui s’appelle Nicolas Sarkozy".

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02/02/2007

ESSAYE-MOI

   Scénario : Pierre-François Martin-Laval, Isabelle Nanty, Jean-Paul Bathany, Fredric Proust
Avec Pierre-François Martin-Laval, Julie Depardieu, Pierre Richard, Kad Merad, Isabelle Nanty, Wladimir Yordanoff, Marina Foïs
Photo : Régis Blondeau
Musique : Pierre Van Dormael

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Quand Yves-Marie, 9 ans, demande à Jacqueline, qui a son âge: "Epouse-moi", elle répond par une pirouette: "Le jour où tu vas dans les étoiles, je te donne ma main". 24 ans plus tard, quand Yves-Marie, devenu cosmonaute, vient sonner à la porte de Jacqueline, celle-ci s'apprête à épouser Vincent et a tout oublié de sa promesse. Alors Yves-Marie a une idée: "Essaye-moi une journée avant de dire non!"

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Un film sucré, coloré, magique,et décalé

plein de poésie, d'humour, de tendresse et de burlesque

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Pierre-François Martin-Laval illumine son Essaye-moi de tout ce que l’univers enfantin peut avoir de tendre, innocent, spontané, souriant, authentique, parfois stupide.

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Mais outre ses très belles qualités artistiques, la forme que se devait d’avoir cette ode savoureuse à l’enfance est belle et bien celle de s’enorgueillir d’un casting en adéquation totale avec le romantisme si suave de son histoire. Et afin de donner un corps à cette âme, on peut dire que Martin-Laval a eu plus que le nez creux pour aller au terme de son entreprise. Car qui aurait eu les épaules suffisamment larges pour endosser des rôles aussi atypiques et surtout ne pas dépareiller avec le décor? Nul autre que son auteur, en qui la part d’enfance est ancrée de façon irréductible. Et c’est bel et bien grâce à cette interprétation que la magie opère en bonne et due forme. Car on décèle très vite en Martin-Laval le fait que le cinéma est peut-être, pour lui, le moyen le plus concret de faire naître le Chaplin qui sommeille en son for intérieur. Et afin de compléter et d’assembler l’ensemble de l’œuvre, il fallait compter sur l’appui de comédiens chevronnés. medium_pef7.jpgJulie Depardieu, toute en justesse et pleine de responsabilités, ne demande finalement qu’à échapper à sa vie trop réglée et joue ainsi sur la corde sensible du principe de l’incertitude, face à un Kad Merad qui compose ici un beauf non méchant à qui tout échappe trop vite alors qu’il pense avoir la main mise sur une vie bien façonnée. Mais c’est surtout avec l’immense Pierre Richard que le film termine son envolée lyrique, offrant ce qu’il peut donner de plus beau à son personnage: l’affection. Affection d’un père gaffeur qui n’a quasiment plus que le bonheur de son fils comme pacemaker et qui utilisera tout les ressorts maladroits possibles pour que ce dernier arrive à ses fins. Bref, un excellent numéro de comédiens au service d’un récit aux relents doux-amers mais clairement passionnels. medium_pef2.jpgEt même si le dénouement de cette histoire paraît cousu de fil blanc, il est à noter que ce fil est de ceux dont on fait les reliures des couvertures de contes pour enfants.    CHRISTPHE CHENALLET
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Essaye-Moi est le premier film écrit et réalisé par l'un des pilliers de la troupe des Robin des Bois, Pierre-François Martin-Laval plus connu sous le pseudonyme de Pef. L'acteur/réalisateur a su parfaitement retranscrire sur grand écran son univers qu'il nous avait déja fait découvrir dans ses meilleures prestations sur les chaines Comédie et Canal + ; Le film est teinté de poèsie et d'humour avec des cascades qui rappelleront aux fans celles de Pouf le cascadeur.


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13:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)

01/02/2007

LE MAL LOGEMENT

Le Rapport 2007 sur l’état
du mal-logement est paru !

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Alors que l'actualité récente a enfin permis de placer le logement au cœur du débat public, ce 12è Rapport de la Fondation dresse le tableau d'une situation qui ne cesse de se dégrader et décrypte les paradoxes et les contradictions qui sous-tendent les politiques du logement.

 

"On construit 76% des logements pour le tiers de la population le plus aisé", résume Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, qui accuse les pouvoirs publics d'avoir été "myopes aux besoins sociaux" au cours des dernières années

"Société et logement connaissent des évolutions inverses", souligne la Fondation dans son 12e rapport annuel: d'un côté la demande se fragilise, de l'autre le logement connaît un renchérissement et devient inaccessible au plus grand nombre. "Les classes moyennes sont dupées et les classes populaires sont oubliées", souligne le rapport.

La Fondation souligne par ailleurs que la progression globale du nombre de logements sociaux financés depuis 2004 "tient essentiellement à l'augmentation de l'offre locative intermédiaire (...) inaccessible à la grande majorité des 1.300.000 demandeurs de logements sociaux".

"Il ne faut donc pas s'étonner du décalage considérable entre l'appréciation favorable de la situation, émanant des responsables de la politique du logement, et celle des Français préoccupés par la rareté des logements proposés à des prix abordables", souligne le rapport.

Que ce soit dans le secteur locatif public ou privé, la dérive est la même. A titre d'exemple, la Fondation cite le cas de Lyon : aujourd'hui, seulement 6% des logements privés ont un loyer de niveau HLM, contre 50% en 1990.

A cet égard, la Fondation accuse l'Etat d'avoir affecté, ces dernières années, les ressources publiques à promouvoir des produits immobiliers qui ont contribué à l'affaiblissement du rôle social du parc privé. Ainsi, souligne-t-elle, le dispositif "Robien" a-t-il contribué à la hausse des loyers privés.

La dégradation des situations sur toute la chaîne du logement, souligne-t-elle, a "des effets dévastateurs pour les plus fragiles" contraints de se loger dans toutes sortes d'habitations "indignes" : squats, bidonvilles, campings, caves...

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Une deuxième mesure, a-t-il précisé, est l'inscription à l'école d'enfants qui n'ont pas d'adresse: en Seine-Saint-Denis, ce serait le cas de 20.000 enfants.

11:18 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (0)

22/01/2007

LE CURE DES PAUVRES EST MORT CE MATIN

L'abbé Pierre, fondateur des compagnons d'Emmaüs et apôtre des sans-abri, s'est éteint lundi matin à 05H25 à l'âge de 94 ans à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce où il était hospitalisé depuis une semaine pour une bronchite.

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"Mes amis, au secours! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures", c'est ainsi qu'avait commencé l'appel de l'abbé Pierre, le 1er février 1954, lancé sur les ondes de Radio-Luxembourg, en faveur des sans-abri. Un appel qui allait devenir le symbole du combat de toute sa vie, la défense des mal-logés. L'abbé Pierre, de son nom Henri Grouès, avait fondé la première communauté Emmaüs en 1949.

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"Sa mort ça me fait plus mal que la morsure du froid ce matin", expliquait pour sa part Gilles Vasseur, un SDF vivant dans une tente près du périphérique à Paris : "Nous, les sans-abri, les sans-rien sommes aujourd'hui tous orphelins".

 

L'abbé Pierre fut pendant un demi-siècle l'infatigable et l'efficace pèlerin des démunis, des sans-toit et des sans-droits, un sacerdoce qui lui valut le soutien et l'admiration constants des Français. Le curé des pauvres restera dans le souvenir de ses contemporains cette frêle silhouette drapée dans sa soutane ou son long manteau noir, portant béret, canne et godillots. Le visage émacié à la barbe grise, il frappait par son regard brûlant, son espièglerie et sa véhémence convaincante.

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Mystique, il choisit dès l'enfance son destin et son combat : la lutte contre la pauvreté. A 18 ans, il distribue son patrimoine hérité d'un père "soyeux" lyonnais à des oeuvres charitables et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Résistant actif sous l'Occupation - où il adopte son pseudonyme - il choisit la politique à la Libération et est élu député chrétien-démocrate (MRP) de Meurthe-et-Moselle, jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.

 

En 1949, il a l'idée de génie de créer la communauté Emmaüs fondée sur le principe de demander aux exclus de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en récoltant les surplus des nantis, rompant ainsi avec la charité traditionnelle. Hiver 1954 : Une femme meurt de froid dans la rue. L'abbé lance un appel pathétique en faveur des sans-abri sur les ondes de Radio-Luxembourg qui suscite un gigantesque élan de solidarité. Le religieux comprend alors le poids des médias.

Sa vie n'est que fidélité à son action contre "le chancre de la pauvreté" et à sa méthode, les "coups de gueule" par voie de presse. "Les médias existent, il serait idiot de ne pas les utiliser", dit-il un jour avec candeur. Il aurait pu tenir le même raisonnement à propos des hommes politiques, qu'il bousculait, de quelque bord qu'ils soient, refusant toute récupération.

Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses "Restaurants du coeur", martelant qu'"avoir faim à Paris est intolérable".

En 1994, quarante ans après son premier cri pour les sans-logis, l'abbé lance un nouvel appel, dirigeant sa colère non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impéritie en matière de logement des plus démunis. Tenace, il recommence en 2004. Toujours "sur le terrain", l'abbé soutient les occupations d'immeubles vides par les militant de l'association Droit au logement (DAL) ou par les Africains expulsés de l'église Saint-Ambroise à Paris en 1996.

 

Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repousse cette distinction avec fracas - il ne l'acceptera qu'en 2001 - pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.

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Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, "les limites du crime sont dépassées".

Au soir de sa vie, le prêtre chiffonnier évoquait la mort comme "une impatience" : "La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir".

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12:50 Publié dans TRISTESSE | Lien permanent | Commentaires (3)

13/01/2007

PATRICK DEWAERE

LA DOULEUR DE VIVRE

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de Bertrand Tessier

Patrick Dewaere : une trajectoire fulgurante brutalement interrompue en juillet 1982 lorsqu'il met fin à ses jours à l'âge de trente-cinq ans. Flic ou voyou, tendre ou violent, Dewaere était à l'écran comme dans la vie un être à part dont la révolte masquait l'extrême fragilité, un homme blessé. De ses débuts au Café de la gare aux 'Valseuses', de son enfance à ses derniers instants, l'itinéraire d'un écorché vif et d'un acteur surdoué, symbole de toute une génération.

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Patrick Dewaere, fils de l'actrice Mado Maurin découvre la comédie dès son enfance. Acteur précoce, il est alors âgé de quatre ans lorsqu'il fait sa première apparition au cinéma dans Monsieur Fabre d' Henri Diamant-Berger en 1951. Préférant les planches de théâtre aux bancs de l'école, il intègre ensuite la compagnie de Jacques Fabbri en 1956.

 

1968 est un tournant décisif, au hasard des rencontres, il rejoint Coluche, Miou-Miou, Romain Bouteille ... au Café de la Gare

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Mais c'est en 1974 que Patrick Dewaere trouve sa reconnaissance auprès du grand public avec Les Valseuses de Bertrand Blier, film novateur et marginal où il incarne aux cotés de Gérard Depardieu et de Miou-Miou, un zonard rebelle et sensible.

Toujours là où on ne l'attend pas, Patrick Dewaere choisit malgré sa notoriété grandissante des films à petit budget où il incarne des rôles complexes. Moniteur de camp de vacances brutal dans La Meilleure façon de marcher en 1975, magistrat conventionnel qui s'improvise détective dans Le Juge Fayard dit le shérif en 1977, Patrick Dewaere avec son air de jeune premier écorché vif séduit. F. comme Fairbanks lui donne l'occasion de retrouver son acolyte Miou-Miou dans un film poétique. Au cours de cette nouvelle collaboration avec Maurice Dugowson (Lily aime-moi), Patrick Dewaere se consacre à sa deuxième passion, la musique puisqu'il compose la bande originale du film à la demande du réalisateur.

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Retour aux sources en 1978 où il tourne avec Gérard Depardieu Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier et La clé sous la porte doves Boisset. Cependant avide de nouvelles expériences, Patrick Dewaere n'hésite pas à donner sa chance à de jeunes réalisateurs. Série noire d' Alain Corneau, adaptation du roman de Jim Thompson le fait plonger dans un univers glauque et violent. Il collabore également avec Jean-Jacques Annaud dans Coup de tête et avec André Techiné dans Patrick Dewaere. Il songe également à une carrière musicale et sort un 45 tours en 1978, sans succès. En 1981, il retrouve l'équipe du Café de la Gare pour une apparition dans Les Matous sont romantiques, réalisée par Sotha . Après le subversif Beau-Père de Bertrand Blier , son interprétation de Jean Kerjean, un journaliste qui s'attaque au monde de la politique dans Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil , lui vaut un succès. L'année suivante, c'est un rôle de suicidaire que lui propose Alain Jessua dans Paradis pour tous.

Patrick Dewaere supportait incarner Marcel  Cerdan pour Claude Lelouch.

Le 16 juillet 1982, il est rentré dans sa petite maison, a saisi la carabine que lui avait  offerte COLUCHE

medium_patrick7.2.jpgIL AVAIT 34 ANS

Patrick dewaere, drôle, angoissé, marginal, tendre et rebelle.

 


 


 

15:18 Publié dans mes livres | Lien permanent | Commentaires (6)

09/01/2007

LA LUTTE N'EST PAS FINIE

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Dans bien des villes, les SDF en lutte sont encadrés par des militants chevronnés ­ souvent proches du DAL ­ qui jugent «un peu légères» les propositions du gouvernement. Réunis hier en assemblée générale, les SDF campeurs de la plage centrale de Nice réclament d'être consultés avant toute signature d'accord au niveau national. «Nous voulons donner notre avis. Nous n'allons sûrement pas démonter les tentes avant un accord», a indiqué Michel Abada, militant actif de la gauche antilibérale. Les Niçois n'acceptent pas que des Parisiens, fussent-ils des Enfants de Don Quichotte, négocient en leur nom.
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A Bordeaux, les Enfants de Don Quichotte sont toujours installés sur les Allées de Tourny avec 65 tentes et ils n'envisagent pas pour l'instant de lever le camp. Alain Juppé les a reçus lundi. Et une table ronde doit être organisée jeudi avec les représentants de l'Etat, des associations et de la mairie.

Les tentes de Don Quichotte restent bien plantées

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20:38 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (3)

08/01/2007

LA CHINOISE MARGARET CHAN

La Chinoise Margaret Chan, une experte de la grippe aviaire, a pris ses fonctions à la direction générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en promettant de placer l'Afrique et les femmes au centre de son action.medium_MARG.jpg

Chan est la première Chinoise à diriger une agence des Nations unies. Elle remplace le Sud-Coréen Le Jong-wook, brutalement décédé en mai.

"Je veux être jugée à l'aune de l'impact de notre travail sur la santé de deux populations: les femmes et les Africains", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Ancienne responsable de la santé à Hong Kong et ancienne directrice générale adjointe de l'OMS, Chan, 59 ans, avait été préférée à des candidats japonais, mexicain, koweïtien et espagnol.

Présentée par la France, la candidature de l'ancien ministre Bernard Kouchner n'avait pas été retenue par le comité exécutif de l'OMS.medium_oms-logo.2.jpg

La stature internationale de l'OMS a été sensiblement réhaussée avec l'apparition de maladies aux dimensions pandémiques, comme le sida, maladie dont l'impact est le plus fort en Afrique.

Elle est également en première ligne contre la propagation de la forme humaine de la grippe aviaire.

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00:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

06/01/2007

AUGUSTIN, LE GRAND FRERE DES PAUVRES

PORTRAIT

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Tout a commencé par une rencontre. Celle des sans-abris de son quartier, le Xe arrondissement. La nuit, sa fille de deux ans ne dort pas, alors pour laisser sa femme se reposer, il descend dans la rue pour la bercer. Durant ses promenades nocturnes avec son bébé, il rencontre de nombreux SDF. De ses "amitiés", il voudra faire un film avec son ami, comédien comme lui, Pascal Oumaklouf. Mais à la fiction, il préfère l'action et lance le mouvement citoyen Les Enfants de Don Quichotte. C'est son premier engagement social.

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Depuis près d'un mois, ce jeune comédien de 31 ans mène son combat auprès des plus démunis. Une lutte volontaire et engagée qui n'a surpris personne dans son entourage. "Il a une force assez incroyable. Il avance et l'on ne peut pas l'arrêter. Parfois, je tire sur son pantalon pour lui dire stop", confie Pascal Oumaklouf, le témoin de son mariage et parrain de sa fille. Les deux amis se sont rencontrés sur la scène d'un cours de théâtre parisien, le cours Florent.

c'est sur les planches qu'il se fait remarquer. Mises en scène compliquées, choix de textes difficiles, Augustin se démarque. "Il était solaire, il avait du charisme", se souvient Philippe Maymat, son professeur. "Il m'a donné l'impression qu'il ne voulait pas gâcher son temps. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'ambition et qui veut faire de grandes choses. Ce mec est prêt à tout et tout est possible avec lui. Augustin Legrand déterminé peut déplacer des montagnes", estime-t-il.

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 Pour Philippe Maymat, "il nous éclabousse à la gueule quelque chose d'humaniste". A ses yeux, "Augustin, c'est le courage la détermination, le charisme et la joie. La joie d'être dans le mieux, le positif et le respect de l'autre", ajoute-t-il. Augustin, lui, se voit simplement comme quelqu'un "de vraie valeur".

Jean-Baptiste Legrand, président de l’association les Enfants de Don Quichotte

Les Enfants de Don Quichotte ont eu en quelques semaines une vraie visibilité. Ensuite, nous allons jouer notre rôle de signal d’alarme sur les problèmes qui nous révoltent. En l’occurrence le problème des personnes sans abri, le mal logement, la précarité et l’exclusion. Mais il y a d’autres droits fondamentaux qui sont bafoués en France et dans le monde, et nous comptons faire en sorte que cela change.

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23:57 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (0)