16/08/2016
j'ai aimé....
Un court et beau roman
La pierre vivante " Pietra Viva" un épisode de la vie de Michel Ange au creux d'une carrière de marbre à Carrare
émotion et poésie.....
Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d'Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait.
Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport.
Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre. ( un extrait 4ieme de couverture)
« Le matin, il est le premier dans la carrière à observer les montagnes qui se défont pour qu’il puisse leur insufler ses formes à lui, leur redonner vie à sa manière.
Imaginer, sculpter, créer, afin que sa volonté se fasse sur la pierre »
"Pietra viva est comme ces musiques qui semblent simples et limpides à leur première écoute, et qui égrènent à l'oreille attentive des petites perles de subtilités." (Veronique Bagarry , le choix des libraires, un extrait)
Photos trouvées sur le net
La Pietà est une statue en marbre de Michel-Ange de la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome, représentant le thème biblique de la « Vierge Marie douloureuse »,
15:32 | Lien permanent | Commentaires (4)
09/08/2016
Regarder
Regarder
Avant de regarder
Par la fenêtre ouverte,
Je ne sais pas
Ce que ce sera.
Ce n’est pas
Que ce soit la première fois.
Depuis des années
Je recommence
Au même endroit
Par la même fenêtre.
Pourtant je ne sais pas
Ce que mon regard, ce soir,
Va choisir dans cette masse de choses
Qui est là,
Dehors.
Ce qu’il va retenir
Pour son bien-être.
Il peut aller loin.
Peu de couleurs.
Peu de courbes.
Beaucoup de lignes.
Des formes,
Accumulées
Par des générations.
Je laisse à mon regard
Beaucoup de temps,
Tout le temps qu’il faut.
Je ne le dirige pas.
Pas exprès.
J’espère que ce soir
Il va trouver de quoi :
Par exemple
Un toit, du ciel.
Et que je vais pouvoir
Agréer ce qu’il a choisi,
L’accueillir en moi,
Le garder longtemps.
Pour la gloire
De la journée.
(Guillevic)
Photo Cornel Pufan
De "ma" fenêtre...
Fenêtre de la petite cabane.....une rando, les Pyrénées
11:27 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : un poème, des photos
01/08/2016
Au cirque de la Glère....
Départ de l'Hospice de France
et sentier de l'Impératrice....
Superbe rando à travers la forêt....
Dans les pas des voyageurs.... Au XIIIe siècle, le Port de la Glère était le point de passage obligé entre l’hospice de St Jean de Jouéou et l’hospice de Benasque....
Au cirque de la Glère , "La photo"...
Juillet 2016
Et juillet 1966
"Nos" 50 ans
16:30 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : au cirque de la glère
17/06/2016
Bientôt un départ...
Samedi 25 ,départ pour les Pyrénées....
Ces derniers jours , nous étions là, sur les hauteurs de Sare
Nous avons retrouvé les sentiers des Palombières....
Le petit village de Zugaramurdi
Balades autour de Sare , sur les sentiers d' Ascain, d' Ainhoa, de St jean pied de port, de Bidaray...
« Ici, dans mon Pays Basque, je me sens à ma place, comme un arbre adapté à son territoire, sur son terrain, mais dont les bras s’ouvrent au monde entier. » Eduardo Chillida
A bientôt
Je vous embrasse
21:16 Publié dans Balade | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : un départ, les pyrénées
23/05/2016
Le rapport de Brodeck
« Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n’ai rien fait, et lorsque j’ai su ce qui venait de se passer, j’aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu’elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.
Mais les autres m’ont forcé : « Toi, tu sais écrire, m’ont-ils dit, tu as fait des études. » J’ai répondu que c’étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d’ailleurs, et qui ne m’ont pas laissé un grand souvenir. Ils n’ont rien voulu savoir : « Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses […]. »(4eme de couverture )
Un extrait p.375
"Quelles contrées traversions-nous ? Existaient-elles sur les cartes ?
Aujourd’hui, je sais qu’elles n’existaient sur aucune carte, mais qu’elles naissaient au fur et à mesure que le wagon roulait sur elles. Le wagon, et tous les autres wagons semblables au nôtre, dans lesquels, comme dans le nôtre, des dizaines de femmes, d’enfants et d’hommes étaient dévorés par la soif, la fièvre, la faim, dans lesquels ils suffoquaient, dans lesquels ils étaient serrés les uns contre les autres, parfois morts contre vivants, le wagon et tous les autres wagons inventaient, de minute en minute, un pays, celui de l’inhumanité, de la négation de toute humanité, dont le camp allait être le cœur. C’est bien ce voyage que nous faisions, un voyage qu’aucun homme n’avait fait avant nous, je veux dire avec autant de méthode, de sérieux, d’efficacité, et qui ne laissait aucune marge à l'imprévu"
Images BD de Manu Larcenet, d'après le roman de Philippe Claudel (Médiathèque Epinay- sur- Orge , un extrait )
"Non loin de la frontière allemande, dans un hameau isolé et reculé du reste du monde, encore peuplé par les fantômes des camps de concentration, Brodeck, un homme taciturne rédige des rapports sur la faune, la forêt et les chemins pour l'administration. Dans cet espace marqué par les stigmates de la guerre et une méfiance viscérale, l'arrivée d'un étranger est forcément un signe de mauvais augure ; baptisé par le village, l'Anderer, "l'Autre", un homme arrivé au village quelques semaines auparavant en a d'ailleurs payé le prix de sa vie. Brodeck - arrivé sur les lieux du lunchage après les faits - est alors chargé, par les hommes du village, de rédiger un rapport afin de justifier et d'expliquer leurs actes.
Un extrait
"Ne me demandez pas son nom, on ne l'a jamais su. Très vite les gens l'ont appelé avec des expressions inventées de toutes pièces dans le dialecte et que je traduis: Vollaugä - Yeux pleins - en raison de son regard qui lui sortait un peu du visage; De Murmelnër - Le Murmurant - car il parlait très peu et toujours d'une petite voix qu'on aurait dit un souffle; Mondlich - Lunaire - à cause de son air d'être chez nous tout en n'y étant pas; Gekamdörhin - Celui qui est venu de là-bas.
Mais pour moi, il a toujours été De Anderer - L'Autre -, peut-être parce qu'en plus d'arriver de nulle part, il était différent, et cela, je connaissais bien: parfois même, je dois l'avouer, j'avais l'impression que lui, c'était un peu moi."
" “Je m'appelle Brodeck, et je n'y suis pour rien.
Brodeck, c'est mon nom.
Brodeck.
De grâce, souvenez-vous.
Brodeck.”
Ainsi s'achève le roman de Philippe Claudel
Impossible d'oublier Brodeck
Coup de coeur et coup de poing pour ce récit bouleversant et terrifiant
Nature humaine absurde et cruelle , un rapport sur l’intolérance, l'ignorance , la stigmatisation de l'autre , un roman puissant
13:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : le rapport brodeck philippe claudel
07/05/2016
les Ames grises
Coup de coeur pour ce roman, très fort, poignant, bouleversant
Un petit village de province , un matin d'hiver 1917; douleurs, lâchetés,injustice....
« Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé. - C'est peut-être enfin la paix... hasarda Grossies. - La paix mon os ! lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette. »
"Une jeune enfant est retrouvée morte, assassinée sur les berges engourdies par le gel d’un petit cours d’eau. Nous sommes en hiver 1917.
C’est la Grande Guerre. La boucherie méthodique. On ne la voit jamais mais elle est là, comme un monstre caché. Que l’on tue des fillettes, ou que des hommes meurent par milliers, il n’est rien de plus tragiquement humain.
Qui a tué Belle de Jour ? Le procureur, solitaire et glacé, le petit Breton déserteur, ou un maraudeur de passage ?
Des années plus tard, le policier qui a mené l’enquête, raconte toutes ces vies interrompues: Belle de jour, Lysia l’institutrice, le médecin des pauvres mort de faim, le calvaire du petit Breton... Il écrit avec maladresse, peur et respect. Lui aussi a son secret.
Les âmes grises sont les personnages de ce roman, tout à la fois grands et méprisables. Des personnages d’une intensité douloureuse dans une société qui bascule, avec ses connivences de classe, ses lâchetés et ses hontes.
La frontière entre le Bien et le Mal est au cœur de ce livre d’une tension dramatique qui saisit le lecteur dès les premières pages et ne faiblit jamais. Jusqu’à la dernière ligne."( 4ème de couverture)
Extrait
"La foule grossit et , on ne sait pas pourquoi , peut-etre parce que c'est toujours tres bete une foule , elle se fait menaçante , serre de plus en plus les prisonniers . Des poings se brandissent , des insultes volent , des cailloux aussi . Une foule , c'est quoi ? c'est rien , des pécores inoffensives si on leur cause les yeux dans les yeux . Mais mis ensemble , presque collés les uns aux autres , dans l'odeur des corps , de la transpiration , des haleines , la contemplation des visages , à l'affut du moindre mot , juste ou pas , ça devient de la dynamite , une machine infernale , une soupiere à vapeur prete à péter à la gueule si jamais on la touche ".
Adaptation cinématographique je n'ai pas vu le film
Les âmes grises : Réalisation Yves Angelo avec Jean-Pierre Marielle, Jacques Villeret, Marina Hands
d'apres le roman de Philippe Claudel
" Sur une trame policière, grâce à des comédiens au sommet de leur talent et à un suspens mené jusqu'au bout, Yves Angelo sonde au plus profond les ressorts sublimes et misérables de l'âme humaine"
Photos trouvées sur le net
14:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : les ames grises philippe claudel
19/04/2016
La confrérie des moines volants
1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe.( un extrait 4ème de couverture)
Metin Arditi restaure ici une fresque peu connue de l'histoire russe. Celle de la confrérie des moines volants. Qui a vraiment existé.
"l creuserait un trou en lisière de la crypte, de trois pas sur trois, et profond de deux mètres. Une fois le trou creusé, il déplacerait les pierres du mur depuis l’extérieur. Il lui serait alors possible d’étayer l’accès, de l’isoler, de le recouvrir d’une trappe, et pour finir de camoufler le tout.
Il y retourna le lendemain après les matines, à une heure où il faisait encore nuit, pour ne pas être vu avec une pioche. »
Sur la piste des icônes , un destin tragique, émouvant récit....
Photos trouvées sur le net
15:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : metin arditi la confrérie des moines volants
12/04/2016
" Compostelle malgré moi"
le chemin....
Jean-Christophe Rufin a suivi à pied, sur plus de huit cents kilomètres, le "Chemin du Nord" jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice.
"Chaque fois que l'on m'a posé la question : “Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?”, j'ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voilà tout."( Un extrait 4ème de couverture )
Prendre son temps....Dans la peau d'un jacquet, l'auteur , avec plein d'humour,nous raconte ses douleurs , sa solitude, ses rencontres, " son chemin"...
sur ce sentier du Pays Basque, nous les avons souvent rencontrés....et dans les ruelles de St Jean Pied de Port
On les retrouve là ,pour le tamponnage de leur credencial, le passeport du Pèlerin
Photos , un automne à Bidarray , là, c'est Jean- Noël...on a fait des petits bouts de chemins....
J'ai aimé
17:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : compostelle malgré moi" rufin
08/04/2016
Habitations
j'ai logé dans le merle.
Je crois savoir comment
Le merle se réveille et comment il veut dire
La lumière, du noir encore, quelques couleurs,
Leurs jeux lourds à travers
Ce rouge qu'il se voit.
J'ai fait leur verticale
Avec les blés.
Avec l'étang j'ai tâtonné
Vers le sommeil toujours tout proche.
J'ai vécu dans la fleur.
J'y ai vu le soleil
Venir s'occuper d'elle
Et l'inciter longtemps
A tenter ses frontières.
J'ai vécu dans des fruits
Qui rêvaient de durer.
J'ai vécu dans des yeux
Qui pensaient à sourire.
Eugène Guillevic
("Sphère" - éditions Gallimard, 1963)
Je viens des sources de la joie.
Je viens des sources de la nuit…
Je viens des sources de la joie :
Dans le gravier pur,
Dans la prairie verte,
J’emporte avec moi un monde d’oiseaux,
J’entraîne avec moi une chaîne de montagnes.
J’emporte avec moi le concert des merles
Des nids dans l’ombre des buissons.
Photos , randos été 2015
13:59 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : eugène guillevic
31/03/2016
Je ne suis personne
je ne suis personne ! et toi?
Tu n'es personne aussi?
Alors nous sommes deux, tais toi!
Ils nous chasseraient, tu sais!
C'est terrible d'être quelqu'un!
Banal comme une grenouille
Qui crie son nom toutes la journée
A travers les marais!
Emily Dickinson (1830-1886)
On ne sait jamais qu'on part - quand on part -
On plaisante, on ferme la porte
Le destin qui suit derrière nous la verrouille
Et jamais plus on n'aborde.
Photo Monté stinnett
14:48 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : emily dickinson