15/03/2011
Le temps des noyaux
Jacques Prevert, une parodie de la chanson
En 1936 un poème antimilitariste
06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : prevert, le temps des noyaux
09/03/2011
Le Pin des Landes
Le pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
20:44 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : le pin des landes, théophile gautier (1811-1872), espana
C'est le printemps des poètes...
Une récitation de notre enfance, de Maurice Carème
Les oiseaux perdus
Le matin compte ses oiseaux Il manque aujourd’hui trois moineaux, Ils ont volé si haut, la nuit, Qu’à l’aube ils n’ont plus trouvé trace Pourvu qu’une étoile filante Et les ramène ! Il fait si doux
Et ne retrouve pas son compte.
Un pinson et quatre colombes.
Volé si haut, les étourdis,
De notre terre dans l’espace.
Les prenne sur sa queue brillante
Quand les oiseaux chantent pour nous.
" De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Verlaine (1844-1896), Jadis et naguère, « Art poétique »"
10:15 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le printemps des poètes 2011
20/02/2011
Un poème
par le poète palestinien Ghassan Zaqtan.
Oreiller
Reste-t-il du temps
pour lui dire,
Mère,
bonsoir,
je suis revenu
avec une balle dans le cœur.
Mon oreiller est là
je veux m'allonger
et me reposer.
Si la guerre
revient frapper à la porte
dites-leur : il est en train
de se reposer.
(Traduction d'Antoine Jockey)
06:04 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ghassan zaqtan. oreiller, poeme
09/02/2011
Un poème
Une amie a lu ce texte, son papa vient de nous "quitter".....
L'amour ne disparait jamais
La mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné,
Parle-moi comme tu l'as toujours fait,
n'emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans trace d'ombre;
La vie signifie
ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
parce que je suis hors de ta vie?
Je t'attends.
Je ne suis pas loin,
juste de l'autre coté du chemin.
Tu vois tout est bien.
Canon H.Scott-Holland
Charles Péguy
19:47 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, charles péguy
01/02/2011
:mesdames et messieurs aux cœurs bons, la terre des hommes est-elle A tous les hommes ?
Je dis tant de choses
Je dis tant de choses sur la différence ténue entre les femmes et les arbres,
Sur la magie de la terre, sur un pays dont je n’ai trouvé le tampon sur aucun passeport
Et je demande : mesdames et messieurs aux cœurs bons,
La terre des hommes est-elle, comme vous l’affirmez, à tous les hommes ?
Où alors ma masure ? et où suis-je ?l’assemblée m’applaudit
Trois autres minutes. Trois minutes de liberté et de reconnaissance…l’assemblée vient d’approuver
Notre droit au retour, comme toutes les poules et tous les chevaux, à un rêve de pierre.
Je leur serre la main, un par un, puis je salue en m’inclinant…et je poursuis ce voyage
Vers un autre pays, où je dirai des choses sur la différence entre mirages et pluie
Et demanderai :mesdames et messieurs aux cœurs bons, la terre des hommes est-elle
A tous les hommes ?
La poésie face aux armes
j’emporterai les chemins dans ma valise
J’emporterai les palmiers
Je cueillerai le matin et les plaines
J’enfermerai les larmes dans les cahiers du soir
Je fermerai les saisons.
"Mahmoud Dawich aurait aimé n'écrire que des poèmes d'amour"
15:20 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, mahmoud darwich
18/01/2011
Un poème
Haïti
Et puis le flux de la mer
Et puis le reflux de la mer
Un nuage sans soleil
Des gens qu'on veille
Une rose fanée
Dans un ciel voilé
Un Laferrière
Qui nous parle de misère
Un Saint-Eloi
Tout en émoi
Un coeur
Tout en douceur
Un mirage de l'enfance
Qui meurt en silence
Et puis le flux de la mer
Et puis le reflux de la mer...
Poème écrit le jeudi 13 Janvier 2011
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | 18/01/2011
19:09 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poème, haïti
07/12/2010
"Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver".
Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler.
Tu es pressé d’écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources
Hâte-toi
Hâte toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable
La seule enfin compte à laquelle tu acceptes de t’unir
René Char
"Il est un vent brutal au milieu de nous. Il boxait la vie. Il injuriait les tièdes."
"On aime à le citer, encore faudrait-il le lire et le relire."
Allégeance
Dans les rues de la ville il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour.
Chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus, qui au juste l’aima ?
Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. À mon insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ?
Fureur et mystère, Poésie-Gallimard p.214
La Sorgue
"Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon."
René Char, extrait de Fureur et mystère, 1948, © Éditions Gallimard
Extraits "Esprits Nomades"
06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : rene char
19/11/2010
Un poème
MAINTENANT J'AI GRANDI
Enfant
j'ai vécu drôlement
le fou rire tous les jours
le fou rire vraiment
et puis une tristesse tellement triste
quelquefois les deux en même temps
Alors je me croyais désespéré
Tout simplement je n'avais pas d'espoir
je n'avais rien d'autre que d'être vivant
j'étais intact
j'étais content
et j'étais triste
mais jamais je ne faisais semblant
Je connaissais le geste pour rester vivant
Secouer la tête
pour dire non
secouer la tête
pour ne pas laisser entrer les idées des gens
Secouer la tête pour dire non
et sourire pour dire oui
oui aux choses et aux êtres
aux êtres et aux choses à regarder à caresser
à aimer
à prendre ou à laisser
J'étais comme j'étais
sans mentalité
Et quand j'avais besoin d'idées
pour me tenir compagnie
je les appelais
Et elles venaient
et je disais oui à celles qui me plaisaient
les autres je les jetais
Maintenant j'ai grandi
les idées aussi
mais ce sont toujours de grandes idées
de belles idées
d'idéales idées
Et je leur ris toujours au nez
Mais elles m'attendent
pour se venger
et me manger
un jour où je serai très fatigué
Mais moi au coin d'un bois
je les attends aussi
et je leur tranche la gorge
je leur coupe l'appétit.
Jacques Prévert
13:14 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : j. prévert
28/09/2010
Un poème
L'enfant précoce
Cadou
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche ta vie".
06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poeme, cadou